Bonsoir,
J'ai une ancienne table de boulanger qui était vraiment dans son jus quand je l'ai achetée. Je pense que c'est de l'orme, peut-être du noyer. Je l'ai poncée de 40 (eh oui !) jusqu'à 220. J'ai appliqué l'huile de tung pure (de chez "Produits d'antan") en suivant les instructions. Or, il y a des zones de la table qui ont tout absorbé très vite et d'autres pas (la plus grande partie). J'ai mis 2 couches (au spalter) à 8 heures d'intervalle.
Ce qui m'a surpris le lendemain de la 2e application, c'est que n'importe quel frottement provoquait des rayures dans la finition, même après 10-15 jours de séchage. Comme si l'huile n'avait pas réellement pénétré ou pas séché/coagulé. Autre chose qui m'a surpris, c'est que l'huile a coloré le bois en brun très foncé.
J'ai remis une troisième couche (au chiffon, une vielle taie d'oreiller en lin) avant de partir pour trois jours. En revenant, la finition n'était plus du tout lisse mais comme rugueuse... Difficile de donner une image... disons comme si le bout de la fibre du bois s'était relevée par endroit (est-ce le lin ?). Là où l'huile a pénétré rapidement, un ponçage de 120 laisse tout de même pas mal de couleur. Là où l'huile avait du mal à pénétrer, le 120 a quasi retiré toute la couleur.
Je vais donc tout reprendre, mais si quelqu'un pouvait me faire avancer en me donnant son opinion sur l'erreur que j'ai faite ce serait vraiment génial !
Merci à vous !
4 réponses
Bonjour,
Des photos seraient bien pour permettre à d'autres d'apporter une réponse.
À quelle température a été appliquée l'huile?
Personnellement j'y vois quelques problèmes dont certains ont été déjà évoqués:
- Un ponçage au 220 est assez haut. Un grain 120 permettra une imprégnation plus facile.
- le temps de séchage pour les premières couches est trop court. Pour cette huile, utilisée sans siccatif, c'est à minima 12 à 24h, il me semble (le séchage c'est le point le plus important).
- Il n'a pas été fait usage d'un diluant. La pénétration et le séchage seront plus difficiles pour les premières couches.
- On ne sait pas si le surplus d'huile a été correctement essuyé après chaque couche.
- Il n'y a pas eu d’égrainage entre les couches, les fibres se sont relevées.
- la problématique soulevée par Kentaro est intéressante, il y a-t-il une interaction avec les produits? Cela peut être aussi une zone d'aubier, qui est plus imprégnable alors que le duramen est peu à non-imprégnable (difficulté de séchage).
- la température?? Qui influence grandement le séchage.
Ce qui est bien avec l'huile de tung, c'est qu'elle réchauffe moins le bois et est plus siccative.
Pour les zones où il reste de l'huile après ton dernier ponçage, ça va être difficile de rattraper ça sans faire de grosses vagues au ponçage ou d'enlever beaucoup de matière. Il y a aussi les déshuileurs qui permettent d'enlever la couche superficielle (je n'en ai jamais utilisé). Tu risques ce pendant d'avoir une différence de teinte.
Ma méthode pour l’application de l'huile de tung (qui n'est pas LA méthode):
(on peut rajouter du siccatif pour un séchage plus rapide)
1 - Ponçage jusqu'au grain 120, dépoussiérage.
2 - Première couche:
Chauffé au bain marie sans la porter à ébullition (avec toutes les précautions d'usage pour pas se brûler ni mettre le feu) 70% tung / 30% diluant naturel (ou 50% tung / 50% diluant) (diluant SVALOS) ( pas de white, essence de térébenthine à utiliser avec précaution).
3 - application généreuse au pinceau. Attendre 10min environ puis essuyer correctement tout l’excédent avec un chiffon non pelucheux (étape importante).
4 - Suivant la température, le séchage minimum 12 à 24h + c'est mieux. Dans tous les cas, il faut s'assurer que la couche soit sèche avant de la recouvrir (elle doit être complètement sèche au toucher, sans filme gras sur les doigts). +, Une fois la couche sèche, léger égrenage au papier fin pour casser les fibres qui se relèvent. Dépoussiérage.
5 - Deuxième couche:
80% tung / 20% diluant naturel au bain marri (ou 70% tung / 30% diluant). Idem que pour l'étape 3 et 4.
6 - Troisième couche 100% tung. Idem que les étapes 3;4.
Bien laisser sécher dans un endroit ventilé pour éviter d’inhaler les composées volatiles du diluant. Leurs concentrations diminueront fortement après séchage. Il n'est d'ailleurs pas obligatoire d'utiliser de diluant, mais il aide fortement la pénétration et le séchage des couches. La concentration peut être adaptée (généralement le dosage pour la première couche est à 50% / 50%
7 - FIN
Toujours stocker les chiffons dans un récipient non inflammable en évitant de les mettre en boule. (risque d'autocombustion).
Ci l'on utilise des diluants (surtout l'essence de térébenthine), il est recommandé d'utiliser des gants pour éviter que les composés ne passent par la peau et un masque pour ne pas inhaler les vapeurs.