Un jour, j'ai demandé au menuisier de l'usine dans laquelle je travaille de me faire un gabarit pour un truc. Le menuisier de l'usine, il déménage en interne les bureaux quand quelqu'un change de poste, installe des tableaux blancs, change les canons de serrure des placards dont on a perdu les clés, plante les panneaux d'affichage, fait un peu d'agencement...
Pour mon gabarit il m'a dit qu'il le ferait chez lui et c'est là que j'ai appris qu'il avait un atelier de menuiserie dans le patelin à côté de chez moi. Un soir j'y suis allé et on a fait le gabarit ensemble... un petit moment rare !
Bien sûr il m'a fait visiter son atelier et m'a raconté son histoire : il y a un siècle c'était un atelier de couture que son père a transformé en menuiserie ; les machines doivent avoir 80 ans pour les plus vieilles, bien sûr rien n'est aux normes et de fait il n'est pas assuré (impossible !). Au fond de l'atelier il y a un espace d'environ 50 m2 avec un magnifique plancher en bois de bout.
Bref, l'atelier qui fait rêver quand on a envie d'être menuisier. Ça me fait rêver mais je n'ai pas envie d'être menuisier.
Or, il va prendre sa retraite dans deux ans. Et tout vendre. Et raser l'atelier. Ça me ravage de savoir cela, mais que faire ? À qui pourrait-il vendre ? Qui pourrait lutter contre cet état de fait, qu'il est plus lucratif pour lui de sortir les poubelles d'une entreprise que de fabriquer des meubles ? Qui pourrait lutter avec un projet de menuiserie contre le prix du terrain nu ?
Cette publication est plus un coup de gueule qu'une question, et néanmoins vu le nombre de reconversions réussies qu'on voit sur L'AdB, peut-être certaines pistes peuvent-elles émerger...
À vous la parole !
5 réponses
bonjour
vous avez un atelier que vous pouvez vendre avec les machines et les bâtiments et le terrains 200000 euros un promoteur vient vous proposer 1300000 euros que faites vous ?
si vous l achetez a ce prix quel chiffre d affaire faut il faire pour payer une telle somme?
les entreprise se montent , d autres disparaissent cela c 'est la vie
etienne desthuilliers
Tout est sauvable, il suffit de le vouloir... Rien n'est inéluctable...
Le monsieur veut vendre. Par contre, il PEUT vendre sans raser l'atelier.
Donc, il faudrait le convaincre d'essayer de vendre l'atelier à un menuisier, plutôt que de raser et vendre un terrain nu...
Pour les machines, ce n'est pas compliqué de les mettre au normes pour les assurances.
On peut exercer une activité de menuisier dans le village?
Ensuite, passer une annonce sur l'ADB pour proposer l'atelier...
Ou proposer au Boris de déménager dans le Haut Rhin.
C'est triste et il y a des choses de possibles. Mais absolument rien sans la volonté du propriétaire actuel. La seule chose à faire c'est de le convaincre.
Bien sûr, mais il m'a juste dit ce qu'il envisageait de faire, il ne m'a jamais dit qu'il cherchait quelqu'un pour prendre la suite ou qu'il tenait à partir avec un sac de biffetons (ce n'est pas le genre en plus).
À l'occasion je lui demanderai s'il serait d'accord pour revendre à un menuisier qui voudrait reprendre, et on verra bien ce qu'il répond. Son projet de départ est pour 2023, d'ici-là il y aura peut-être moyen.
Et pourquoi pas à un plombier menuisier électricien ?
trente six seb
Parce qu'il faut être raisonnable et tenir compte des proportionnalités ! Avoir un atelier de pro de 350 m2 (ou je ne sais pas combien) avec des belles machines pour être 70% électricien, 5% plombier et 10% menuisier, ce n'est pas raisonnable. Il faut le rentabiliser, donc être 110% menuisier.
Par contre, quitter le tiers-monde pour s'installer en Alsace, voilà qui serait un beau projet !
Ben non parce qu'ici il n'y a pas de concurrence, ou très peu. Tu poses l'enseigne et tu bosses direct. Depuis la rentrée j'ai plus de rdv par semaine que le nombre de devis que j'arrive à sortir... ;wink;
Et puis en Alsace, il y a des centrales nucléaires...
Autre vision: S’il y a de la concurrence, c’est qu’il y a du travail ;)
Les différents métiers du bois dans le secteur affichent une attente de 2 ans tellement il y a de clients et de projets.
On AVAIT une centrale (mais en effet, il y a les 30ans de démantèlement…) ;)
Oui bien sûr, mais plus il y a de concurrence, plus il y a de contraintes de compétitivité (dans tous les domaines : prix, travail en lui même, communication, etc).
Ici peu de concurrence égale une bonne partie du travail pour moi et peu de contraintes.
Bon, c'est mort pour des raisons familiales (héritage, partage, SCI etc.) que je ne maîtrise pas et qui, de toute façon, ne me regardent pas.
J'y suis passé récemment et j'en ai profité pour faire plein de photos. Je ne lui ai pas demandé l'autorisation de les publier, mais j'en mets juste une de ce fameux plancher en bois de bout à faire pâlir tous les boiseux du coin...