Bonjour à tous,
Ces sujets de reconversion sont nombreux sur ce site et je les ai lu avec beaucoup d'attention.
Néanmoins, ayant ce projet de reconversion, je souhaiterai vous partager mon "plan d'action" pour essayer d'y arriver et ainsi recueillir vos remarques / recommandations,....
J'ai 35 ans, 2 enfants et suis ingénieur de formation. J’occupe depuis 10 ans la fonction de directeur de projet dans une grosse entreprise technologique.
Je suis passionné par mon métier, à savoir: gérer des équipes, faire avancer les études, être en relation avec le client, gérer les problématiques.... Mais j'ai de plus en plus de mal avec le système dans lequel j’exerce ce métier...
Depuis le plus jeune âge, je suis passionné par le travail du bois, l’architecture, la rénovation. Ces 3 passions occupent tout mon temps libre depuis pas mal d'année et je souhaiterai en faire mon métier.
De part ma formation et mon métier actuel, j'aime entreprendre et j'ai besoin d'entreprendre. Mais cette fois je souhaiterai entreprendre pour mon propre compte.
Dans un premier temps, je souhaite que ma première et principale activités sois la menuiserie.
Pour y arriver voici mon plan d'action:
- M'inscrire en candidat libre au CAP Menuiserie / Installeur (session de juin 2022)
- Entre ce jour et la date d'examen et pour la partie théorie, j'ai acheté tous les livres
que j'ai pu trouver (Éditions Dunod) - Pour la partie technique, je suis équipé de pas mal d'outils manuels et machine outils
(R/D, Toupie,...) chez moi, donc j'ai de quoi m’entrainer en réalisant tous mes meubles - J'ai mon compteur CIF qui est bien rempli et mon compteur CET (congés) bien rempli aussi. Je
compte donc m'en servir pour suivre des ateliers / stage (environ 6 semaines)
Juin 2022 (si tout va bien), je peux avoir mon CAP. A partir de ce moment là, je fais une demande de temps partiel pour création d'entreprise à mon employeur (demande de 80%). Cela me permettrait d'avoir un jour de disponible / semaine pour commencer à créer mon entreprise de menuiserie (dans un premier temps entant que auto-entrepreneur). Ce 20% dédié à la création de mon entreprise me permettrait d'essayer de vendre quelques meubles (dans l'idéal 1 meuble par mois) et de commencer à structurer mon entreprise. Au bout d'un an de temps partiel et en fonction de la santé de l'entreprise, j'ai 3 solutions:
1) ca marche très bien et du coup je quitte ma société pour me consacré à 100% à mon entreprise
2) l'entreprise se développe pas mal mais me permets pas encore d'en vivre (je renouvelle donc mon temps partiel)
3) ca ne marche pas du tout --> Retour au travail à 100%
Voilà donc mon plan d'action. A savoir qu'en parallèle à tout ça, je souhaiterai aussi passer un CAP installation sanitaire et elec dans l'objectif à plus long terme à faire aussi de la rénovation (salle de bain / cuisine).
Pour info, les produit que je souhaite concevoir et réaliser serait pour la plus part des meubles en massif (buffet / table / console) mais aussi des cuisines et dressing/placard (en Tripli ou CP)
Je souhaite proposer des produits de qualité et y ajouter une couche environnementale et sociétale
Voilà un peu mon projet.
D'avance merci pour vos remarques /avis.
Merci
14 réponses
Beau projet de "job out". C'est très tendance.
Quelque remarques "brutes de décoffrage":
Le plus important, au delà de la maîtrise technique, ce sera le commercial, c'est à dire faire venir à toi les commandes. Il faut s'y préparer avant de créer ta boite. Comment comptes-tu faire ? Qu'est-ce qui va te différencier de tes concurrents déjà en place ? Pourquoi les gens viendraient-ils te voir alors que tu n'as fait que quelques meubles ? Tout cela, cela se prépare.
Tout le monde rêve de faire des beaux meubles. La réalité, c'est que l'on fait surtout des placards (agencements, en langage du jour).
Essaie de trouver une niche, un truc que les autres de font pas, et qui te permettra de générer une vraie plus-value.
"couche environnementale et sociétale" cela veut dire quoi ? Attention, car c'est le faux nez que tout le monde ajoute sur ses trucs, très vite, plus personne ne va y croire. D'autant plus qu'en matière "sociétale", il y a à faire... Les panneaux que tu vas utiliser sont fabriqués en Roumanie ou en Birmanie, par des esclaves payés 100 € par mois... On peut faire plus "sociétal"...
Essaie de réduire au maximum le recours à l'emprunt et réduis les frais fixes. Sois flexible et mobile (dans ton activité). Cela permet d'encaisser les périodes de vaches maigres. Ne crois jamais les banquiers qui te diront qu'il faut investir pour être plus productif et rentable.
Equipe toi progressivement, pas le peine de meubler tout l'atelier dès le premier jour. Achètes de vieilles occasions, c'est moins cher, et 10 fois plus robuste que le neuf.
Avec seulement un jour libre par semaine, il te faudra aussi inclure les deux jours du week end, si tu veux vraiment avoir du temps pour bosser. D'ailleurs, les artisans bossent pour la plupart le week end aussi (compta, commercial, etc). Plus de vie de famille, plus de loisirs, plus de sports, plus de copains...
Tu auras donc 7j/7 d'activité, avec deux professions très différentes, toutes les deux aussi stressantes, impliquantes (tu es cadre, avec des responsabilités et des objectifs qui supposent un peu de concentration) et des focalisations très divergentes. Cela suppose de savoir gérer cela et de tenir la double pression sur longue période.
De toute façon, dès que tu commenceras une seconde activité, pour tes collègues, tu ne seras déjà plus avec eux. Tu ne feras plus partie du sérail. Tu ne seras plus "reliable".
Faire de temps en temps un meuble dans son garage pour le plaisir, ce n'est pas la même chose que bosser tous les jours de la semaine pour produire des trucs à la chaine, dans le froid, la poussière, la fatigue physique, avec les clients qui appellent pour savoir où tu en es, qui ne disent pas souvent merci, et le reste...
Pendant combien de tenu peux-tu bénéficier de l'élastique "retour à ta boite ?"
Actuellement, tu as sans doute un bon revenu, et tu peux espérer le doubler ou le tripler si tu te débrouilles bien, dans les 20 ans à venir. En temps qu'artisan, tu vas commencer à moins que le smic, et si ça marche, tu seras peut-être dans quelques années à 2000 peut-être 3000 € par mois, pas plus (sauf si vraiment l'activité explose et que tu deviens un vrai chef d'entreprise exploitant des cohortes d'ouvriers...). As tu pris en compte cela, toi et tes proches, avec les impacts sur ton style de vie, etc ? Il est tout à fait possible que ton épouse soit le bread winner du foyer pendant pas mal de temps. Aujourd'hui, tu es un ingénieur, cadre un peu sup, avec ce qui va avec (considération sociale, etc). Quoi qu'on en dise, en tant qu'artisan menuisier, il y aura une sorte de "déclassement" (il faut dire les mots), pour toi, mais aussi ta famille. Tout le monde en est-il conscient ?
(Personnellement, j'ai fait mon job out il y a plus de 10 ans. Le terme n'existait pas encore. Tout ce que je mentionne plus haut, c'est du vécu... Tout cela pour dire que pour faire un job out, il faut avoir des nerfs d'acier... )
Hello
il vrai que l'on voit beaucoup de projets de reconversion sur le site. Habituellement je ne participe pas à ses questions car je ne veux en aucun cas que mes propos soit une source de découragement. Nos métiers ont besoins de gens passionnés et à l'évidence cela est le cas ; quelqu'un qui est prêt à abandonner sa vie actuel pour prendre une autre direction mérite toute ma considération et mon admiration.
Ceci dit nos métiers Menuisier , ébéniste , charpentier ont un point commun qui est un peu oublié dans les discutions ou l'on parle de projets , de diplôme qui est bien sûr indispensable, et de stages etc
Le point commun : c'est des métiers pas des professions des métiers j'insiste.
Afin de mettre toutes les chances de votre coté il est souhaitable d'apprendre le métier
Les diplômes et autre stages ou écoles permettent de débroussailler mais ont est pas menuisier car on a réaliser un confiturier en trois semaines.
Apprendre le métier ici je ne parle pas d'ouvrages complexes mais du quotidien c'est à dire de sortir le simple propre et vite de loin le plus difficile à mon avis.
Donc Mon conseil , serait de pratiquer en entreprise pendant deux à trois ans avant de faire le grand saut, plusieurs entreprises serait l'idéal.
L'auto formation à ses limites on apprend plus vite des autres, la réalité se découvre au pied de l'établi au sein d'une entreprise .
Dans ma jeunesse je courrais le 3000 mètre steeple or il deux façon d'apprendre à franchir les haies :
1) on s'entraine sur des petites haies et om monte progressivement l'obstacle.
2 ) on s'entraine directement sur la haie.
on peut réussir avec les deux méthodes comme je vous le souhaite dans vos projets mais le risque de chute va de paire avec la technique comme pour le Métier.
Salut Charley ,
j'ai hésité à mettre çà en commentaire ou en réponse car ce n'est pas une réponse technique mais bon ça reste une réponse quand même.
D'abord super projet et je t'encourage à te lancer, dans tous les cas tu apprendras beaucoup !!!
Tu as l'air bien préparé et c'est bien.
J'attire juste l'attention sur un fait avéré : la chose la plus importante dans tous les cas c'est sa capacité à s'adapter !
Comme déjà dit dans d'autres réponses, rien ne se passe jamais comme prévu car on ne pense jamais aux imprévus (d'où le nom)!!!
Quand tu te lances dans l'artisanat et encore plus quand c'est une reconversion tu ne crées pas une entreprise tu crées une extension de toi-même ! Ton boulot deviens-toi même car tu y penses tout le temps et tu "travailles" tout le temps (c'est ça les métiers passions!), donc ce que tu vas vendre et ce que tu vas fabriquer c'est une part de toi-même!
Ceci va avoir un impact sur la valeur (monétaire et affective) que tu vas donner à tes créations et cela aura un impact sur ta clientèle.
Tu vises une clientèle aisée et je peux le comprendre car on pense que c'est eux qui ont l'argent et qui te permettront de faire ce que tu veux mais attention ce n'est pas forcément vrai ! Ne sous estime pas le potentiel des gens moins aisé. Je ne veux pas faire de généralité ou d'amalgame mais beaucoup de gens aisés le sont car ils ne veulent rien lâcher et marchandent beaucoup. Ils font souvent moins attention à la complexité et à la quantité du travail fourni mais vont être très exigeants sur le rendu (ben oui ils ont mis le prix!!!).
Beaucoup de ceux qui connaissent la valeur du travail manuel sont eux même manuel et feront souvent par eux même !
Dans le monde de l'art il est de mise d'observer un jeune talent pendant très longtemps quitte à le laisser dans la pauvreté jusqu'à ce que son nom commence à sortir et là ça vaut le coup d'investir pour spéculer!
C'est malheureux mais ça se passe souvent comme ça !
Créer un meuble original, superbement réalisé et le vendre à un prix que la qualité justifierai n'est pas facile voire impossible si tu n'as pas déjà un nom, on vit dans un monde où plus personne n'a la valeur des choses et où la valeur monétaire est devenu un non sens !
Regardes les "œuvres" de Charlotte Perriand (sans froisser personne!) c'est son nom qui est vendu ! Les 3/4 de ce que l'on voit sur l'air du bois sont aussi bien voire mieux que ce qu'elle propose ! Beaucoup d'artiste méconnus ont plus de talent que certains personnages connus et adulés!
C'est avec des essais créatifs et des prix que tu vas rendre attractifs que tu te créeras tes opportunités et que ton nom se fera connaitre.
Quand tu as une commande et que tu amènes un petit plus que tu as envie de tester mais que tu vas devoir presque "offrir", (pour mieux le vendre une prochaine fois), c'est là que tu vas créer de la demande et te faire connaitre.
L'argent amène le pouvoir et le pouvoir amène l'argent (c'est à peu près là que ce cercle très vicieux se limite d'ailleurs!) donc ceux qui les ont, veulent garder leur argent et ne le lâchent pas facilement et veulent garder le pouvoir donc ne laissent pas facilement carte blanche.
Changer de travail pour faire ce que l'on aime en étant libre implique des changements sur tout le reste y compris sa façon de vivre.
Je me permets de te parler de ça parce que c'est du vécu (et de plus en plus, je suis en reconversion permanente depuis longtemps en fait!) et c'est aussi un constat chez beaucoup de reconvertis.
Mais c'est une aventure exceptionnelle avec ses conséquences imprévues.
Et comme encouragement je remets ici encore une fois ce texte fabuleux :
Première chose : bon courage pour ton projet, tu as l'air d'avoir la tête sur les épaules et si tu y crois vraiment y'a pas de raison qu tu n'y arrive pas.
Petite remarque régionale : pays de la Loire, Nantes d'après ton profil... je suis sur Ancenis donc pas très loin, j'ai côtoyé un peu la clientèle "aisée" des citées dortoires en bord de Loire (Là où vivait de Funès)... c'est pas la clientèle la plus simple du monde : il y a plein d'artisans dans le coin, dont une bonne pelleté de MOF, et franchement les clients aisés sont habitués à un standing qualité plutôt difficile à atteindre sans une grosse expérience.
Par contre tu as les "moyens" : ceux qui ont hérité de la maison familiale et ont fait un jackpot sur la revente ; ceux qui se sont serré la ceinture pendant des années pour payer les études des enfants qui justement viennent de trouver leur premier job ; ceux qui viennent de payer la dernière traite du prêt pour la maison et se disent "ce serait pas mal de refaire toute la déco avant la retraite"... cette clientèle là est (en général) beaucoup plus sensible à l'argument artisanal, au self made man...
Toujours un éclairage régional : l'argument "éco-conçu" près de Nantes ça marche... mais on va pouvoir installer un paquet d'éoliennes parce que bien souvent c'est beaucoup de vent pour pas grand chose.
Il y a un problème indépassable localement : pas/peu d'exploitation forestière et une consommation de bois d'oeuvre parmi les plus importantes de France => chez les fournisseurs de bois, la ressource n'est pas locale ; trouver du bois local implique d'avoir une notion assez large du local ; de faire scier soi même et donc de passer du temps à chercher le bois, le transporter, le stocker... ; ou alors de travailler une ressource alternative : le bois de réemploi en faisant un partenariat avec les recycleries du coin... mais c'est un marché de niche, et y a déjà pas mal de monde sur le créneau.
Pour te distinguer sur ce créneau, il faut non seulement abandonner les dérivés, mais aussi apporter un plus sur les finitions, sur une démarche low tech dans ta manière de travailler...
Pour le reste beaucoup de choses ont été dites, mais deux points qui reviennent souvent me font tiquer un peu :
_Aussi, je suivrai surement aussi une formation sketchup et VMS_UP car une bonne conception c'est 80% du travail de réalisé et un chiffrage assuré.
C'est pas complètement faux... mais c'est loin d'être vrai. Une bonne conception, si on compte le temps effectif, c'est 5 à 10% du travail maximum. On est pas dans une usine de robots, si le travail de conception est bien fait mais que l'ouvrier ne tient pas bien son outil, ça ne marchera pas. Le chiffrage est assuré... si tu as 5 ans d'expérience et que tu sais évaluer ton temps de travail. Dans les faits sur tes premières réalisations tu vas te planter royalement sur ton évaluation car tu n'auras pas pris en compte certains éléments : nettoyage de l'atelier, manutention, temps passé à faire les courses...
Avoir une bonne conception ça rassure, mais ce n'est pas ça qui compte et une conception SKP n'est pas forcément la méthode la plus efficace.
Petit exemple perso : je suis en train de faire un escalier droit pour une mezzanine en hangar agricole. Pour la prise de côtes, je suis arrivé avec un laser premier prix, une pige et un niveau. J'ai vérifié le niveau et l'aplomb de la cloison sur laquelle je viens m'appuyer (3mn), comme c'était correct j'ai juste pris au laser ma reculée disponible et noté directement sur ma pige ma hauteur (3mn). Arrivé à la maison, j'ai fait mes différents calculs de conception, sans faire de plan (30mn pour faire trois scénariis d'escalier à proposer au client). Une fois le scénario validé par le client, un croquis côté, et en 1h le calcul du volume de bois était fait. Pour la suit, j'ai tracé directement mon épure au sol de l'atelier. En résumant : j'ai passé à peine 2h de travail effectif pour ma prise de côtes et ma conception ; si j'avais fait un plan SKP j'y aurais passé deux fois plus de temps pour au final ne pas suivre le plan au mm lors de la réalisation de l'épure puisque je dois faire avec un peu de gauche dans le bois...
Si formation tu dois te payer, la conception DAO n'est pas la priorité, apprendre à utiliser les machines en sécurité l'est. La CAO c'est surtout une plus value commerciale : pouvoir présenter une vue 3D aux clients ça fait bien ; mais pour travailler seul ce n'est pas plus efficace qu'un plan papier, voir qu'un croquis côté pour certains projets simples.
Dernier point : un meuble par mois en 1 journée par semaine et espérer que ce meuble se vende 1200€... clairement non.
Un meuble fabriqué en 4 jours, à moins de faire une petite série pour optimiser un peu, ce sera un meuble au mieux correct, mais jamais de quoi toucher la clientèle de luxe. Et surtout jamais il ne se vendra 1200€ dans un monde où tu trouves des meubles de belle facture à 50€ chez emmaüs, et du luxe made in indonésia à 500€ sur le net là où toi tu facturerais 5000...
Hello !
Tout d'abord félicitations pour ton projet, ça a en effet l'air d'être bien réfléchi et bien étudié. (Tu ne travaillerais pas à Cholet à tout hasard ?)
Je suis a peu près dans la même situation de reconversion. Par contre, je m'oriente vers la charpente donc la question de se mettre à son compte ne se posera que dans qq années qd le métier sera rentré.
Pour le dossier transition pro, je suis en train de monter le mien, j'ai eu des sons de cloches différents sur les chances d'aboutir, en gros faut le poser et on verra bien.
=> je te conseille donc d'en faire un, ça ne mange pas de pain.
Il y a aussi cette possibilité décrite par David29290 : mobilité volontaire sécurisée , mais il faudra que tu trouve un patron. Ca peut peut être une étape intermédiaire.
Enfin une petite remarque pour finir, tu devrais mettre qq infos de ton projet dans ton profil, ca permet aux autres d'avoir des billes supplémentaires pour te répondre (voir la conclusion du "a propos" de sanglier )
Bonne continuation.
S.
Merci pour ton post Charley que je ne découvre que maintenant.
Je me rends compte qu'on a un profil très similaire que cela soit familial et professionnel. Je remarque aussi que ma réflexion sur la stratégie à adopter est quasiment la même que toi après avoir aussi investigué différentes pistes. On est souvent seul dans un projet de reconversion alors ça fait du bien de voir qu'au final certaines personnes partagent la même situation.
De mon côté, le principal problème que je rencontre c'est de trouver des stages ou formations pour pratiquer et encore pratiquer... Rien que pour utiliser régulièrement une toupie par exemple.
Merci pour ton partage en tout cas !
Nous avions le même age, notre rencontre est fortuite. Son travail de col blanc ne lui convient plus. Nous l'écoutons, manifestement il n'est pas bête, je crois qu'il sait se servir de ses Mains.
Mon Épouse intervient: Ça tombe peut-être bien, Madame machin m'a demandé si je connaissais quelqu’un qui Saurait ajouter deux étagères dans son dressing......
Il prends les mesures, fait couper les deux étagères au "rama" du coin m'emprunte ma perceuse........
Le lendemain Madame machin raconte à qui veut l'entendre Un gars à l'heure, propre dans son travail propre sur lui en un rien de temps m'a fait un travail que plusieurs m'avaient refusé.
Quelques mois après, il avait une petite camionnette, l'année suivant il embauchait . Puis une flottille de camionnettes au Nom de son entreprise sillonnait les environs.
Aujourd'hui il vit une retraite confortable dans un endroit plein de soleil. Il passe nous voir tous les ans.
Bravo !
Je suis passé par là il y a 3 ans avec un peu le même profil à la différence que mon boulot était loin de me faire kiffer. J'ai profité du Fongécif pour quitter ma boite pdt 1 an, tout en étant payé et avec une partie de la formation prise en charge. Ensuite j'ai réussi à quitter l'entreprise et bénéficier du chômage pdt 2 ans. Ca laisse donc le temps de se développer d'investir au fur et à mesure.
Une réputation ça se fait assez vite, le bouche à oreille ça marche très bien, et internet (google map pour ma part) fait le reste.
Au niveau conseils et retex :
Le point le plus important est d'avoir le soutien de sa femme. En effet, les vacances et weekend sont souvent à bosser. C'est plus une contrainte pour son entourage que pour soit même quand on adore ce qu'on fait.
J'ai essayé de me lancer en même temps que mon précédent travail, mais trop compliqué au niveau organisation!
Enfin de mon coté, le plus compliqué était de me dire que j'allais passé d'un taf bien payé à brasser de l'air, à un taf surement moins payé à travailler le double. Mais au final, tu sais où vont les sous qui rentrent, ils vont pas dans la poche d'un millionnaire sur son bateau !
Je trouve ton projet très cohérent.
Mais c'est vrai aussi de beaucoup de commentaires que tu as reçus, à commencer par "ça se passe jamais comme prévu".
A mon sens, prévoir plus d'une journée par semaine me paraitrait mieux. En effet, sortir un meuble en massif par mois, soit en 4 jours me parait optimiste. Ca dépend du meuble.
Pour le côté clientèle aisée, je vois ce que tu veux dire (ce n'est pas du tout mon cas, mais je suis assez proche de la Sologne). Il faut trouver des circuits de vente.
Tu peux travailler sur commande mais également vendre ce que tu as déjà fabriqué.
En tout cas, bonne continuation.
J’ai lu et suivi avec attention les différents projets de reconversion, car comme de nombreux inscrits ici, j’ai eu l’idée de changer de métier.
Tout comme toi, j’aime mon travail, et après mûre réflexion, je me suis posé les questions qui reviennent ici dans les commentaires de Kentaro, Grabouille, Ara, etc...
Personnellement j’en suis venu à la conclusion que je suis plutôt content de ma situation, que je vais continuer à travailler et bricoler sur mon temps libre, au gré de mes envies et du temps que je veux (ou peux) y consacrer. Mais pourquoi pas faire des formations (débouchant ou non sur un diplôme) qui me permettraient d’apprendre, de comprendre, de mieux maîtriser le travail du bois, etc... j’essaye de voir avec mon boulot pour utiliser mon CPF pour des formations, mais ça a l’air compliqué...
Bref, en tout cas, courage pour ton parcours! Je vais suivre ça avec attention!
De mon point de vue ton projet est super et c'est une belle expérience pro, si tu peux te le permettre financièrement fonce!
A la vue de ton profil tu trouveras sans problème un nouveau job d'ingé si cela ne fonctionne pas.
Il faut laisser la chance au hasard ce que l'on n'apprend pas dans l'industrie analyse de risque, matrice de décisions...
Le paradoxe entre innovation et zéro risque!
Malgré une approche ceinture brettelle c'est très rare d'être bon du premier coup!
Il faut arrêter de dire il faut faire
Bonjour Charley,
C'est marrant de lire ta question, car je suis passé par "à peu près" la même démarche il y a quelques années. Et je me suis planté, retour à mon ancien travail (mais plus dans les mêmes conditions).
Je vois que tu es pragmatique, réfléchi, très analytique. Tout cela va t'aider.
Tu as le plan B, voir C (retour au boulot d'origine) => C'est la base que tout le monde oublie.
Ton souhait de bien travailler la conception, c'est évidemment la bonne démarche.
Le point faible de ton projet actuellement, selon moi, c'est la clientèle...
Travaille bien ton étude de marché, car on peut faire dire ce que l'on veut aux chiffres et aux statistiques que l'on trouve sur le site de l'Insee (populations autour de chez toi, niveau de vie, classe CSP+, ...).
Mais la réalité du terrain, c'est que tu vas devoir :
- être un excellent artisan
- communiquer sur tous les médias possibles (internet, sociaux, presse locale, spécialisée), et ce, de façon hyper pro et carrée. Par contre, je te déconseille tous ceux qui voudront te vendre de la pub (c'est gâcher de l'argent)
- Montrer ce que tu sais faire (donc il faut faire... => il faut soit des clients, soit y mettre de l'argent perso)
Et pour autant, en ayant fait tout cela, tu n'auras fait que ce que tous les artisans font.
Donc tu ne seras pas plus remarqué, et ne ramènera pas de client. Tu éviteras juste que ceux qui "tombent" sur toi ne te fuie.
Le seul vrai levier de développement de la clientèle pour un artisan, c'est le bouche à oreille, la recommandation par un ancien client ravi... Et ça prends beaucoup de temps, ma boite a durer 2.5ans (fermée il y a 2 ans), et c'est maintenant, que j'ai des gens qui m'approchent pour savoir si je pourrais leur faire un taf... (mais trop tard).
Et comme tu vises des gens qui ont de l'argent, ils ne viendront pas naturellement vers un nouveau qui ne leur est pas recommandé...
Donc il faut vraiment travailler ta stratégie, imaginer des moyens de la développer.
Je suppose que ces réflexions hantent tes jours et tes nuits. Et il le faut, car sinon, c'est soit que tu es pas prêt, soit que tu es trop optimiste (et je pourrais t'en parler longuement...).
En tout cas bon courage à toi dans cette aventure !! Car quoi qu'il se passe tu en ressortira grandi.