L'Air du Bois est une plateforme Open Source de partage collaboratif ouverte à tous les amoureux du travail du bois. (En savoir plus)

Rejoindre l'Air du Bois Se connecter

Etienne31

Vous ne trouvez pas que la littérature française est pauvre ?

Bonjour à tous !

Je viens de finir le livre de Christopher Schwarz sur les rabots (je vous le conseille, il est très bien :) ). Et, le lisant (en français, oui, je sais, je suis faible :D ), je me suis demandé si la littérature française n'était pas un peu faiblarde en ce qui concerne les outils à main.

En fait, le livre lu plus haut fait référence à plusieurs livres intéressants (note: aucun n'est de lui :D ), tous anglophones, non traduits. Et le petit point qui me désole, c'est que je ne trouve pas vraiment d'équivalent en français.

Par exemple, comme dis plus haut, on trouve sur Amazon plusieurs ouvrages intéressants en langue anglaise sur les outils à main, sur les établis, etc assez évolués. Cependant, sur le même site, peu d'ouvrages semblables existent. Et si je regarde chez des éditeurs français, type BLB-bois, je trouve principalement des ouvrages de machines et d'électroportatif :s

Alors que faire ? Je me met définitivement au lexique anglais du bois ?

Qu'en pensez vous ? Suis-je un peu dans le tord ? Si vous avez des livres sympas, proposez ! Ca nous fera patienter, puisque je crois me souvenir que Zeloko proposait une nouvelle section du site pour cet usage ...

Didier
( Modifié )

+1 pour conseiller le livre de Christopher Schwarz.

Etienne31
( Modifié )

Bon, il serait temps de conclure la question.

Avant cela, je me permet de vous expliquer un peu plus mon état d'esprit quant à cette large question. Pour cela, je commence par vous expliquer que je suis doctorant en traitement de l'image. Quel rapport ? Eh bien, en recherche, il me faut faire beaucoup de bibliographie (à 99.5% anglaise) afin d'avoir une vue de mon domaine. Je ne repousse ni les papiers des années 60, ni ceux qui datent de l'année. Il ne faut jamais oublier que l'un ne va pas sans l'autre. J'ai sur mon bureau des papiers des années 60 qui proposaient des méthodes très intéressantes. Les auteurs de ces papiers n'étaient pourtant pas confrontés aux mêmes problèmes. C'est en ça que les papiers de 2018 apportent aussi quelque chose : ils sont pleinement dans le problème que je rencontre (le big data, ça vous dit ?).
La cause de cette dualité est très simple : l'innovation qui pose toujours à se poser des problème nouveaux.

Pour en revenir à la menuiserie, cette dualité s'observe aussi. D'une part, on trouve des ouvrages datant d'il y a plus de deux siècles où les techniques (uniquement manuelles) étaient très poussées, mais ceux-ci ne répondent plus totalement aux attentes des menuisiers d'aujourd'hui puisque de nouvelles techniques sont apparues. Attention ! J'ai dis "pas totalement" !
D'autre part, nous avons affaire à des ouvrages contemporains traitant du sujet de la menuiserie avec le regard d'un travailleur disposant de tout ce que le monde contemporain nous met à notre disposition.

Je ne pensais pas que cette question nous mènerait ici. C'était pour moi une manière de confirmer ou d'infirmer une impression globale tout en récupérant des astuces et des recommandations. Alors voici un résumé de ce que j'ai retenu de tout cela.


Les endroits où chercher

  1. Les éditions Vial
  2. Les éditions du vieux chêne
  3. Martin Media, plus tourné vers l'électrique, mais pas que. Ils rééditent notamment les Roubo.

Quelle école choisir ?

Je n'ai que peu de recul pour prétendre savoir quel ouvrage choisir et lequel laisser au banc. Je n'ai besoin de livre que dès lors qu'un besoin se fait sentir.
Je m'appuie sans soucis sur les ouvrages anciens qui continuent, malgré le décalage de nos époques, à nous fournir des méthodes qui fonctionnent et qui ont fait leurs preuves. Seulement, ils ont été édités dans une autre vision que de servir au menuisier amateur que je suis et certains passages me semblent confus et inutiles (notamment ceux sur le placage qui n'est pas mon truc, ou alors sur certains types de mobiliers qui ne sont plus d'actualité).
Cependant, j'aime aussi les ouvrages qui me donnent une vision moderne des techniques et donnant des astuces et des recommandations actuelles (les Roubos ne vont certainement pas m'aider à choisir un rabot dans la jungle des fabricants actuels, l'époque était différente).
Donc je n'ai pas d'école. Je ne porte aucun jugement. Je cherche des infos qui me conviennent et si certaines sont différentes, le sens critique saura les démêler.

Sur ce, bons copeaux !

bernardrebout
( Modifié )

@ Etienne ,merci pour ton commentaire, une autre remarque de ma part, j'ai lu rapidement ton pas à pas et ta passion pour l'horlogerie, je crois que je peux sans doute t'aider dans ce domaine, sans vouloir vexer personne, je crois pouvoir affirmer que j'ai des connaissances très pointues en matières de mécanismes et de réalisations de caisses d'horloges , de leur restauration etc....j'ai également (comme toujours des bouquins qui traitent du sujet;) si tu veux on peut en discuter sur le côté privé du site pour ne pas ennuyer ceux qui pensent que c'est archi démodé!
A+

Connectez-vous pour ajouter un commentaire.
?

3 réponses

3
jeanco77

Bonjour,
Tu peux voir ce que proposent les éditions Vial.
Ils n'ont pas beaucoup de titres, mais ce sont toujours de très bons livres sur les matériaux, les outils et les techniques professionnelles, dont beaucoup sur le domaine du bois.Editions Vial

kaj
( Modifié )

je dirais même plus les rabots en Français

cocotieros

C'est un livre plus porté sur "le connaisseur" des rabots, les ouvrages en anglais sont plus sur "l'utilisateur" du rabot

Connectez-vous pour ajouter un commentaire.
2
Capludi

Bonjour Etienne31,

c'est bien là le but de l'existence des "Éditions du Vieux Chêne" (qui ont traduit et publié le livre sur les rabots de Schwarz): combler un manque dans la littérature française sur le sujet (et il y a du travail). Je peux te dire qu'ils travaillent (dur, c'est un travail monstre) sur un second ouvrage, qui devrait bientôt paraitre, et tout aussi intéressant, traduit de l'anglais comme le premier. Il faudra juste être patient ;)

Etienne31
( Modifié )

Ah oui ! Je n'avais pas remarqué que cette maison d'édition était si jeune ! Elle n'a pour l'instant fait que la traduction du livre de M. Schwarz ! Vivement le prochain !

etiennedesthuilliers

mon cher homonyme
lisez le livre sur les rabots de pierre bouillot ce livre est excellent je peux vous l assurer lisez la préface et vous comprendrez

Connectez-vous pour ajouter un commentaire.
0
azes
( Modifié )

Salut,

Je lis énormément et regarde des vidéos en anglais que j’ai la chance d’assez bien comprendre. A force j’ai acquis le vocabulaire anglais technique... au final je ne connais même pas certains termes en français et seul les mots anglais me viennent. Pourtant en faisant l’effort de faire des recherches je ne trouve parfois rien en français.

Ce que je trouve ironique dans cette histoire c’est qu’on se nourrie aujourd'hui des anglais et/ou américains et de leurs connaissances dans les domaines du bois et eux-même comme M. Schwarz font énormément référence à de la littérature française comme les livres de M. Roubo.

Les livres de Andre Roubo sont dans le domaine public il me semble et sont accessible via Google gratuitement.

Mis à jour
Didier
( Modifié )

Dans une trouvaille, shuri a fourni les lien vers les pdf de Roubo.

RIRI212
( Modifié )
dneis
( Modifié )

Je remets ici un lien vers le Roubo.

Je me suis fait offrir toute la série des Roubos, réédités. La reliure est simplement collée, mais la reproduction reste de qualité.

Ces livres sont incroyables, bourrés d'informations et connaissances. A chaque fois que je remets le nez dedans j'apprends de nouvelles choses. Et on se rend compte qu'au 18e ils en connaissaient un rayon ! Et finalement ça a peu évolué ensuite (sauf sur la mécanisation bien entendu).

bernardrebout
( Modifié )

Je crois tout simplement que si tu étais né avant internet et donc vivre sans Youtube et que tu te sois intéressé un peu au travail du bois, tu te serais peut être posé la question
Comment est ce que l'ébéniste de mon village a appris à fabriquer le joli mobilier qu'il présente au salon de l'artisanat!
C'est ce que j'ai fais et voici ce que j'ai eu comme réponse...comme mentionné précédemment les éditions "VIAL" existent depuis un siècle, les volumes du Roubo ont été imprimés en 1769 et les américains nous parlent du "ROUBO WORKBENCH" certains français reprennent le même terme alors que Jean Charles Boulle né en 1642, un peu plus d'un siècle avant Roubo sciait le laiton, l'ébène et l'écaille de tortue pour fabriquer les marqueteries que l'on connaît et qui a donné son nom à la fameuse école Boulle, ceci pour dire que les ébénistes avaient déjà des établis...je ne pousserai pas le vice jusqu'à énumérer tous les styles en remontant jusqu'aux géniaux charpentiers du moyen âge qui ont construits les cathédrales qui sont encore debout aujourd'hui.
En passant par la fin du 19 ème siècle tu auras les "JAMINS", sans parler des RORETS et autres DUNOD....
Une chose est certaine , on ne les trouve pas forcément tous sur internet...mais je crois comme disait notre ami DNEIS , quand je pose sur ma table mes 16 kilos de Roubo imprimés en facsimilé sur papier chiffon dans le format d'origine, je suis ailleurs et à part le moteur électrique qui est nouveau dans l'atelier tout est dans le Roubo.
J'ai oublié de te dire , je parle aussi l'allemand et j'ai des bouquins d'architecture et de construction bois qui datent de presque un siècle

dneis
( Modifié )

+1
:)

Il y beaucoup d'effets de mode sur internet, alors que les choses existent déjà !

Et je dirais de garder une chose à l'esprit: sur internet c'est bien, on trouve tout plein de choses. Mais finalement, ce n'est qu'une partie de ce qui existe car nos recherches sont bien évidemment bornées par: une langue (français, anglais, etc), du vocabulaire (si on n'a pas les bons mots, on peut passer à côté de certaines choses).

Et je pense que finalement, à trop aller sur les sites anglophones, on perd nos spécificités locales. Par exemple, si je prends l'exemple des rabots et qu'on regarde ce qui se fait dans en langue anglaise, on se dit que le top du rabot bois est nécessairement un bois exotique lourd en dense importé de je ne sais où (palissandre, gaïac ou je ne sais quoi). Et si on regarde juste ce qui se fait en France, on découvre que le chêne vert et le cormier sont le top de ce qui se fait ici. Or ces essences ne se trouvent pas en Angleterre ou aux USA... !

kaj
( Modifié )

+1 bene569 Les monuments comme Roubo, Jamin, Mazerolle ne proposent pas du tout cuit comme les vidéos, il faut cheminer assez longtemps pour comprendre et de plus ils laissent faire le chemin par l'élève ce qui est beaucoup plus formateur que de donner une recette toute faite.
Un exemple sur le Jamin, planche 90 pour son escalier conique renversé à propos des coupes à crochet, j'ai eu l'occasion de méditer cette phrase: "Aussi recommandons-nous..." quand j'ai réalisé cette maquette.

bernardrebout

Ouf , c'est rassurant de savoir que l'on n'est pas seul et que l'on a la doc qu'il faut!

azes
( Modifié )

Vous pardonnerez le pavé pour ceux qui me lirons jusqu'au bout.

-1 bene569
Pour ce jugement fort hâtif sur ma personne.

J’ai touché mon premier rabot avant que les ordinateurs prennent domicile dans nos maisons.
J’ai appris les rudiments de la menuiserie tout gamin en courant dans les pattes de mon père (qui n’était pas le moindre du monde menuisier) tout simplement transmission orale comme il se faisait bien souvent de maître à apprentis tout bêtement.
Plus tard j’ai fais mes études d’ingénieur avec des Memotech et consorts et appris à faire du dessin technique sur papier car la DAO perçait à peine le secteur.
Alors je pense pouvoir dire en étant assez honnête que j’ai appris à usé de littérature avant d’usé du Youtube.

Contrairement à ce que tu avances je crois que c’est loin des beaux livres reliés aussi centenaires soient-ils que ce sont transmises bien des traditions du métier car bien souvent peu d’apprentis ont les deniers nécessaire à s’offrir une belle collection, surtout en 1769 !
Ce n’est plus le cas aujourd'hui où l’apprentissage est encadrer de cours, d’écoles et de professeurs.

Je trouve que prendre de haut en étalant ta connaissance historique n’aide en rien les personnes qui cherche ici des réponses.
Par ailleurs je suis très content de savoir que tu parles allemand, cela aide énormément à répondre à la question d’Étienne. Je suis persuadé qu'il te remercie de cette information pertinente.

Néanmoins +1 pour dneis effectivement internet est une magnifique opportunité de partage de connaissances et aussi un piège où l’art et la manière se perde très vite et j’en ai subis très certainement beaucoup de travers au jour où j’ai voulu retoucher de mes mains les planches de mon enfance qui me manquaient et en apprendre plus que ne m’avais transmis mon père.
Au moins tu as le mérite de dire les choses de manière juste, simple et agréable contrairement à la personne qui t’a précédé.

Comment on tombe dans un tel travers et qu'on en arrive à se poser la même question qu’Étienne ?

Quand j’ai souhaiter apprendre concrètement l’ébénisterie, en tout cas en apprendre plus que ce que je ne savais et me tourner vers le savoir faire, mon premier réflexe a été d’aller à la FNAC… où l’on m'a regarder avec de grand yeux et j’en suis repartis avec l’art du bois. Gros livre où j’ai appris des choses sur le débit du bois mais malheureusement pas grand choses sur pourquoi tenir son ciseau à bois biseau haut ou biseau bas et les milliers de questions du genre que j’avais.
J’ai lu un autre livre la menuiserie (Eyrolles) trouvé chez Durance, librairie réputée. Plus sympa déjà mais le pied tourne vite du côté de l’électroportatif et des machines outils.
J’en suis ressorti avec beaucoup plus de questions encore.
Alors j’ai chercher en ligne, sur Amazon etc... mais franchement que acheté ? Pas de produit miracle. Et la littérature française en ligne ? Faible voire inexistante comparer à la pléthore anglophone. Voilà comment aussi on en arrive à lire anglais pour apprendre.
Et Youtube ! Ah mais regarder ce gars, il utilise un couteau pour marquer le bois ! Pourquoi ? Je vais regarder pour comprendre, car dans mes livres, auto-proclamer bible du bois pour l’un. On ne parle pas de ces choses là.
J’ai d’ailleurs apprécier y voire des vidéos françaises bien expliquée. Il y a seulement un ratio de 10 vidéos anglaises pour 1 françaises qui fait que le contenu arrive plus vite en anglais. Ensuite quand on commence à découvrir un truc un anglais, on cherche le terme anglais et donc la prochaine littérature ou vidéo sera en anglais, ainsi de suite.
L’internet du test d’outil que ce rabot de marque est meilleur qu'un autre poussé par des auteurs plus ou moins sponsorisé n’entre pas dans ce que je mentionne.
J’ai juste pris énormément de plaisir à découvrir les explications d’un Paul Sellers par exemple. Ça m’a juste donner envie de continuer à creuser et de persister dans mon envie de faire des mortaises à la main.

Ce qui me désole dans ces réponses c’est que j’appuie sur le fait qu’une bonne partie de l’histoire du travail du bois est française et que nos homologues d’outre atlantique y puisent leur ressources.

Ce qui me désole encore plus c’est que j’ai le sentiment qu'on a fait le procès de personne qui ne demande qu'à ce qu'on lui enseigne le mieux faire. Merci bene569 tu peux dire ouf, j’ai ravalé ma salive tu as coupé mon envie de participer à ce site et d’en apprendre plus sur le travail du bois à travers des personnes comme toi.

Mais je suis content car j’ai découvert les éditions Vial, c’est la première fois que j’en entends parler. Je vais donc creuser ce sujet dans mon coin et un peu moins participer ici. « Né avant internet » j’ai l’impression d’être un gamin de 20 ans dont l’élite raille la naïveté.

Ce qui est certain, c’est que cela ne change pas mon avis sur le fait que les français, sur le travail du bois, brillent par leur absence sur ce media qu'est internet vis à vis de leurs homologues anglophones.
Cela participe énormément à ne pas faire connaître, à ne pas mettre en avant, à garder anonyme le brillant savoir faire qu’est le notre (dans bien des sujets d’ailleurs) et toute les connaissance qui vont avec. Et surtout cela laisse libre court à d’autre de s’attribuer ce savoir faire…
C’est bien pour ça que je réponds oui à la question d’Étienne qui trouve la littérature française un peu pauvre. Oui je trouve aussi. De ma hauteur, elle est pauvre, anonyme, pas accessible.

Un conseil bene569 si je peux me permettre. Puisque tu as la chance d’avoir la doc, ouvre un blog, partage, écris, publie, donne ta connaissance aux autres. Fais-la vivre ! Tu pourras te dire mille fois ouf et être rassurer à vie d’avoir perpétuer ce savoir là et inverse cette tendance.

etiennedesthuilliers

la reponse suit

Connectez-vous pour ajouter un commentaire.
488 vues
3 réponses

Publications associées

0 collection

Licence

Licence Creative Commons