Bonjour et meilleurs vœux à tous.
Sur un morceau du hêtre, j’ai découvert des lignes noires (voir les images). Le bois est bien sec sans signes de la pourriture. Est-ce que qqn. connait l’origine de ces lignes ?
Merci d’avance
5 réponses
C'est bien un champignon, il se devellope suivant des conditions hygrométriqueset de température bien précises, dès lors qu'elles ne sont plus là, il est dormant, et stable dans le temps. Par contre, à prohiber sur un rabot, la résistance mécanique du bois est altérée, ces gentils petits champignons, qui peuvent donner de superbe motifs, "coupent" la structure ligneuse du bois, tu perds en rigidité, et en dureté.
D'accord avec Dododddee , le bois est echauffé! C'est stable tant que le bois reste sec. Et c'est vachement beau!
Vu la taille, si tu ne veux pas le mettre sur un ouvrage, ça donne de superbe motif en tournage.
MINISTÈRE DE L'AGRICULTURE
ADMINISTRATION DES EAUX ET FORETS
COMMISSION D'ÉTUDES
DES ENNEMIS DES ARBRES, DES BOIS ABATTUS
ET DES BOIS MIS EN OEUVRE
Bulletin n° 1
L'ÉCHAUFFURE DU BOIS DE HÊTRE
ET LES MOYENS DE L'ÉVITER
Le bois de Hêtre, dès l'abatage et avant le débit ou la mise
en oeuvre, subit, de manière presque constante, une altération
désignée sous le nom d'échauf fure, parfois d'échauffement ou
de piqûre. C'est un fait connu que, pour rester sain et de belle
apparence, le Hêtre doit être débité avant le mois de juin qui
suit l'hiver de l'abatage et les industriels qui ont à utiliser du
Hêtre en grume savent qu'à partir de la fin de l'été le déchet dû
aux altérations devient considérable.
CARACTÈRES ET INCONVÉNIENTS
DE L'ÉCHAUFFURE DU BOIS DE NITRE
L'altération se manifeste extérieurement par un changement
de couleur : le bois, normalement de teinte blanc-rosé, offre des
taches blanchâtres, de contour irrégulier, généralement allongées
dans le sens du fil du bois. La décoloration va en s'accentuant
et en s'étendant. Lorsqu'elle atteint un certain degré, elle
L'ÉCHAUFFURE DU BOIS DE HÉTRE
s'accompagne d'une modification de consistance du bois, qui
devient de plus en plus mou.
Les inconvénients de l'échauffure du bois de Hêtre sont
sérieux. Les nombreuses industries qui utilisent ce bois, abon•
dant dans notre pays, et qui, en raison de ses qualités, se prête
à des usages tris variés, en subissent les fâcheuses conséquentes.
D'ailleurs on a parfois tendance à méconnaître ces inconvénients
et à ne pas se rendre compte de la réelle dépréciation des objets
fabriqués avec du bois de Hêtre échauffé.
Le bois de Hêtre échauffé subit un amoindrissement rapide
de ses propriétés mécaniques. Le bois, plus mou, moins résistant
aux efforts qui agissent sur lui, ne peut être employé avec pleine
sécurité et avec certitude d'une durée normale pour les emploi s
exigeant de la résistance et de la dureté (traverses de chemin
de fer, meubles, notamment chaises et escabeaux, pièces diverses
d'outillage, pelles, semelles de galoches, sabots, etc...). Même
pour les usages où la résistance n'est pas une qualité essentielle,
le bois de Hêtre échauffé a un aspect qui déprécie la marchandise
(monture des meubles en bois blanc, objets variés, jouets, etc.. ).
Le bois échauffé est inférieur aussi comme bois de chauffage :
il a perdu une partie de son pouvoir calorifique.
L'inconvénient de l'emploi du bois échauffé est naturellement
d'autant plus grand que l'altération est à un degré plus avancé
et porte sur une proportion plus considérable de la masse du bois.
Il y a à cet égard tous les cas possibles.
CAUSES DE L'ÉCHAUFFURE
L'échauffure du bois de Hêtre est due à l'installation dans le
bois de Champignons qui, se nourrissant aux dépens de la substance
du bois, le transforment progressivement, en modifient
la nature chimique et par conséquent les propriétés. Divers
champignons peuvent agir ainsi. Mais il en est un qui, plus
répandu que les autres et se développant plus rapidement, est
le plus communément dangereux : c'est le Stereum purpurescm
que l'on peut appeler le Champignon violet du Hêtre.
Ce Champignon violet se voit normalement sur toutes les
ET LES MOYENS DE L'ÉVITER 16,7
souches, les grumes, les bûches de bois de chauffage de Hêtre,
en forêt ou dans les chantiers, dès l'automne et jusqu'à la fin
de l'hiver. Sur les découpes surtout, parfois sur la périphérie
des pièces aux endroits où le bois est à nu, plus rarement sur
l'écorce, s'étalent de minces croûtes de couleur mauve, à surface
ondulée, d'aspect velouté; les bords se replient plus ou moins,
se recourbent même en formant des sortes de coquilles dont la
face extérieure, grisâtre, est hérissée de poils. Ce sont là les
fructifications du champignon; c'est sur la surface mauve et
veloutée de la croûte que se trouvent les spores innombrables et
très petites.
Ces spores, qui sont les corps reproducteurs du champignon,
en assurent la propagation. Facilement entraînées par le moindre
déplacement d'air, elles vont se déposer sur les souches, sur les
grumes et bûches. Elles germent, donnant naissance à des filaments
microscopiques qui pénètrent dans la masse du bois,
s'allongent et se ramifient. L'ensemble de ces filaments forme
ce qu'on appelle le mycélium et constitue, en somme, le corps
du champignon. Ainsi installé, le champignon continue son
évolution et détermine les transformations du bois qui ont été
décrites.
L'infection ou contamination du bois par les spores a lieu durant
l'automne et l'hiver, époques à laquelle le champignon fructifie
et où il existe des spores dans l'air. Le développement du champignon,
d'abord lent et ne se manifestant par aucun signe extérieur,
s'accélère à partir du printemps et durant l'été; pratiquement
l'échauffure n'est pas apparente avant le mois de juin.
A l'automne suivant, sur les grumes attaquées, on voit apparaître
les fructifications.
L'apparition du champignon résulte aussi parfois d'une contamination
par contact, sans intervention des spores, le mycélium
passant directement d'un fragment de bois infecté à une pièce
encore saine qui le touche. C'est ce qui est à craindre notamment
en forêt pour des grumes reposant sur un sol garni de remanents
d'exploitation de Hêtre ou, sur chantier, dans certaines conditions
d'eanpilage.
C'est presque uniquement sur le bois à nu que le champignon
s'installe; les parties recouvertes d'écorce sont normalement
168 L'ÉCHAUFFURE DU BOIS DE HÊTRE
protégées. On constate nettement que l'envahissement a lieu
surtout à partir des surfaces de découpe, le champignon progressant
rapidement suivant le fil du bois. Quand, au cours de l'exploitation
ou du transport, l'écorce a été localement enlevée, le
champignon s'installe aussi sur ces parties écorcées, mais sa
progression dans le sens transversal est plus lente et il gagne
moins vite les parties centrales de l'arbre. La contamination
est grandement facilitée par les fissures qui se produisent au
cours de la dessiccation des grumes et qui permettent l'accès des
spores dans les parties profondes des grumes.
L'échauffure débute aussitôt après l'abatage; c'est sur le bois
frais que le Champignon violet trouve les conditions les plus
favorables à son rapide développement. Il est à noter que sur les
Hêtres présentant un coeur rouge, les parties centrales du bois ayant
subi cette transformation spéciale sont indemnes d'échauffure.
Le danger d'échauffure est d'ailleurs plus ou moins grand
suivant les circonstances extérieures. On constate des différences
tenant au climat : l'altération est moins rapide sous les
climats relativement secs et froids. Des différences de sensibilité
semblent exister aussi pour le bois de Hêtre suivant le sol
sur lequel l'arbre a crû; le bois de certaines régions forestières
paraît relativement réfractaire. Enfin les conditions dans lesquelles
sont conservés ou stockés les bois ont une grande importance.
Le danger est surtout grand en forêt car l'atmosphère y
est normalement humide, et les chances de contamination nombreuses.
Dans les chantiers le danger est proportionnellement
plus réduit, surtout si l'aération est suffisante. Mais il faut alors
tenir compte du danger de fissuration, résultat d'une dessiccation
trop brusque.
COMMENT ÉVITER L'ÉCHAUFFURE
La constance de l'échauffure du bois de Hêtre et les incbnvénients
graves qui résultent de cette altération rendent désirables
des moyens de défense, permettant de réduire la perte causée
annuellement au commerce et à l'industrie du bois.
Le Champignon violet est tellement répandu, partout où il
ET LES MOYENS DE L'ÉVITER
existe des souches de Hêtre ou du bois de Hêtre gisant, grumes
ou bois de chauffage, aussi bien en forêt que dans les chantiers,
les spores sont produites en telle quantité et si facilement disséminées
que l'on ne peut songer à éviter l'infection et, par conséquent,
le début d'altération. Mais, connaissant les conditions
de développement du champignon, on peut arrêter ou limiter
cette altération.
Les champignons ne peuvent se développer dans le bois que
si ce bois est suffisamment humide. Par conséquent, en assurant
la rapide dessiccation du bois après abatage, on arrêtera le développement
des champignons avant que l'altération ne soit
apparente. On y arrive en sortant les grumes de la forêt dès que
possible après leur exploitation, en les débitant avant la fin
du printemps, et en plaçant les pièces débitées dans de bonnes
conditions d'aération. Cette pratique est connue : on sait que le
bois de Hêtre ne s'échauffe pas s'il est débité avant l'été.
On obtient également un résultat favorable par l'étuvage
du bois de Hêtre, opération qui a pour effet de tuer les champignons
existants et, en favorisant le vieillissement et l a dessiccation
du bois, de rendre impossible le développement ultérieur d'autres
spores.
Mais il existe des industries qui doivent conserver en toute
saison des grumes de Hêtre pour alimenter leur fabrication journalière.
Il faut alors recourir à des moyens de préservation du
bois en grume. Ces moyens dérivent de cette constatation que
l'infection par le Champignon violet se fait uniquement sur les
parties du bois mises à nu et principalement sur les découpes.
On sait d'autre part que quand le bois est imprégné d'une substance
antiseptique, il devient réfractaire à l'action des champignons.
Si donc on imprègne les parties superficielles du bois, sur
les découpes et aussi sur les écorchures de l'écorce, d'un liquide
antiseptique, on rendra impossible la germination des spores et
le développement du champignon : le bois sera protégé.
La méthode de préservation se réduit donc à badigeonner
les découpes et les écorchures de l'écorce des grumes avec un liquide
antiseptique.
Le traitement doit être fait immédiatement après l'abatage.
Si on tarde, le
Tu peux utiliser ton bois en tournage et en bois debout. Le résultat est en général très beau et très marbré. Par contre il faut y aller doucement car ce bois est fragile. je t'ai mis une photo d'un plume que j'ai réalisé en hêtre échauffé pour que tu te rende compte.
kisiu Merci pour l'idée !