Bonjour à tous,
Après avoir posé déjà quelques questions sur le même sujet, je vais essayer de regrouper ici les suivantes.
Pour faire court, mes envies de reconversion dans le bois sont en phase de concrétisation. A compter du 05 mars prochain, je vais être inscrit à Pôle Emploi.
Pour ce faire, il faut aligner 3 éléments :
- le métier
- l'école
- l'entreprise
- Le métier
Après m'être renseigné sur les métiers en tension, mon choix (sans être définitif) s'orienterait plutôt vers la charpente. Pour avoir des débouchés assez nombreux, le choix se limiterait à la menuiserie ou à la charpente.
J'aurai préféré Ebéniste ou Luthier mais ça me parait plus hasardeux.
En menuiserie, j'ai peur de faire beaucoup de poses d'huisseries.
La charpente est plus physique mais les tracés et épures m'intéressent même si je me doute qu'on travaille aussi beaucoup la pose de ferme industrielles.
- l'école
J'ai eu un premier contact très sympathique avec les Compagnons du Devoir à Tours. On m'a indiqué qu'il y avait beaucoup de demandes en menuiserie et relativement peu en charpente.
Ma question : je suis naturellement très attiré par les Compagnons, j'ai pas mal lu à leur sujet, lu Agricol Perdiguier (un régal), regardé les chefs d'oeuvre etc... Du coup j'ai peur de fantasmer un peu la réalité.
Est ce que les Compagnons vont fournir une formation au-dessus du lot ? Ou en tout cas de très bon niveau ? Est ce comparable aux formations AFPA par exemple ou en CFA "classique" ?
Est ce que le fait de passer par les Compagnons m'aidera à trouver une école pour l'alternance (voire pour une embauche derrière) ? Y-a t-il encore de la solidarité entre Compagnons, est ce un "réseau" sur lequel on peut s'appuyer ?
En d'autres termes, si j'ai l'opportunité d'intégrer l'école des Compagnons de Tours, est ce que c'est utile que j'étudie d'autres possibilités ?
-l'entreprise
L'école des Compagnons devrait m'adresser le listing des Compagnons charpentiers et menuisier de mon secteur géographique. Je compte prospecter sur ces bases pour confirmer le métier et trouver une entreprise chez qui travailler.
Merci de votre aide.
A la lecture des nombreux exemples de reconversion que l'on trouve ici, la difficulté la plus importante semble être de trouver l'entreprise pour l'alternance. Ca m'inquiète un peu je dois dire.
Bonne soirée.
10 réponses
Alors je reviendrais pas sur le compagnonnage (fédé ou asso) même si pour avoir goûté aux 2 j'ai beaucoup plus appris à l'asso car moins cloisonnée + cours du soir réellement efficaces. Il y a aussi de très bons gréta (Mâcon) et MFR mais je peux pas trop te dire.
Par contre j'ai commencé par la menuiserie (CAP en 1 an et 1ere année de BP avant de ne plus supporter de faire des dressings! les bonnes boîtes sont rares...) qui m'a appris la finesse, l'organisation méthodique de la série, pas mal de technique de finitions, et surtout le travail avec gabarits, les machines fixes et les lois d'usinage.
Je suis après parti en CAP charpente (en 2 ans et c'est pas de trop pour vraiment appréhender le Trait et la conception à partir de lui) puis un peu de tour de France, puis Brevet Professionnel.
Il est clair que je suis beaucoup plus charpentier que menuisier (les niveaux, les aplombs, le travail d'équipe, les levages etc) mais le fait d'avoir fait de la menuiserie m'a ouvert beaucoup de portes (entreprises d'escalier, du bardage bois, lucarnes moulurées, machines numériques, choix des bois en scierie, portes cochères...).
Bien sur tous les parcours sont possibles mais la menuiserie m'a beaucoup apporté et un charpentier "fin" est souvent le bienvenu dans les petites boites où il faut bourriner et où les collègues n'aiment pas forcement chatouiller le bois.
Il y a aussi des profils en charpente, de charpentier - couvreur, charpentier - maçon, charpentier - métallier, et avec le numérique charpentier - mécano. Puis entre l'escalier, le MH, le pavillon en neuf, la réno, le lamellé collé, l'ossature bois... il y a de quoi faire!
Bon courage!
Je vais t'apporter un élément de réponse en plus. Seule le lot de tous les avis te permettrons d'avancer.
L'année dernière j'ai passé un CAP menuisier avec la formation pour adultes des Compagnons du devoir (à Paris). J'ai trouvé la formation top.
Un point important aussi est d'avoir une entreprise qui te permette de bien mettre en oeuvre ce que tu apprends : un travail varié, des responsabilités pour apprendre dans un domaine que tu souhaite découvrir ou approfondir.
Dans un second temps, il faut penser avenir / après la formation. Qu'est ce que tu as envie de faire? est ce que ça correspond à ton style de vie et au niveau financier. Par ex, de mon coté, passer d'une vie de consultant très chiante mais pas trop mal payée, à une vie passionnante mais bien moins payé est un frein. je me donne 1 an pour profiter de mon CDI pour investir afin d'avoir des revenus complémentaires. Sur le métier, dans chaque métier il y a des trucs que tu aimera pas faire, mais tant qu'a changer autant avoir pour objectif de viser celui qui te plaira le plus.
Bon courage :)
Salut !
Je suis un peu dans une situation similaire, à savoir que je cherche à me reconvertir dans la filière bois, après 8 ans dans le dessin (presse, illustration jeunesse).
A mon avis la question que tu dois te poser : qu'est-ce que tu as vraiment envie de faire dans le bois et comment arriver à ton but intelligemment ?
Tu parles d'une envie très forte d'ébénisterie ou de lutherie, puis tu te diriges vers la charpente ?
Es-tu certain de ton choix ?
J'ai personnellement tenté le coup avec la charpente, alors que mon envie première était de faire du meuble. J'ai eu la chance énorme de me faire embaucher 4 mois en CDD chez un charpentier, avec une possibilité de prolonger et me mettre en formation l'année d'après.
Je n'ai pas prolongé après 4 mois parce que clairement le métier ne me correspondait pas. Je l'ai su dès les 2 premières semaines de contrat, mais je voulais aller au bout, voir ce que c'était de travailler dehors en hiver etc... J'avais un peu fantasmé le métier sans doute. C'est un métier difficile et exigeant, qui requiert à mon sens une vraie envie de l'exercer (sans doute le cas de la plupart des métiers ceci dit). Je ne dénigre pas attention, j'ai énormément de respect pour les charpentiers !
Mais si tu aimes le travail de finesse (genre la lutherie), tu risques de ne pas te plaire en charpente, et je te conseille vivement de faire une PMSMP chez un charpentier avant de te lancer dans une formation.
Perso je suis maintenant à la recherche d'un apprentissage en menuiserie / ébénisterie et j'y vois plus de perspective d'avenir me concernant (encore une fois, je ne fais pas de généralités, ça n'engage que moi). Même si effectivement c'est peut-être plus dur de trouver un boulot et d'en vivre, mais ça j'ai l'habitude avec le dessin :-)
En ce qui concerne les compagnons, comme cela a été déjà dit, tout dépend des endroits. Perso pour moi à Lyon, la Fédération Compagnonnique des métiers du Bâtiment (charpente / menuiserie etc...) a bonne presse.
Bon courage pour la suite, tiens-nous au courant !
Hello
Le compagnonnage est une institution qui a fait ses preuve depuis le moyen age , et sa continuité suffit seule à décrire le sérieux !
Même si il y a évolution et modernisation incontournable et juste (techniques , nouveaux métiers , mixité ,etc ...) ,ce sera toujours un gage d’excellence !
De lire les écrits ou voir tous ces chefs d œuvres que nous ont laissé les anciens ,évidemment il ne faut pas se faire une fausse idée du compagnonnage !
On y apprend des règles de vie , l 'entraide fraternelle ,et l amour de son métier , on y trouve toute l aide que l on désire ,a condition de savoir la demander !
En gros c est une communauté ou un individu se construit lui même (énorme travail personnel) dans un cadre donné au même titre que chaque compagnons dans une égalité relative !
Peu seront reçus compagnons , mais la majorité de ceux qui y sont passés sans être reçus (et j en fait partie) disent que ce que l on y apprend on ne l oublie jamais ,et que la qualité d'apprentissage y est particulièrement efficace ,et le gout du travail bien fait ainsi que la recherche permanente d'évoluer dans son métier restera encré pour toute ta vie .
La charpente et le second métier ancestral du compagnonnage après les tailleurs de pierres , et généralement dans le compagnonnage on y trouve encore du beau traditionnel à travailler !
Et enfin l apprentissage de l'art du trait t'ouvres bien des portes !
Bonjour, je suis ingénieur bois, je fais surtout du calcul et de la conception. Je veux juste réagir par rapport à ta question sur la qualité de la formation des compagnons. A mon avis ils sont vraiment au dessus du lot. Pratiquement tous ceux que j'ai rencontrés ont une très grande culture technique et sont capables de faire "les moutons à cinq pattes" alors que d'autres vont avoir tendance à penser qu'il n'y a qu'une manière (la leur) de faire les choses.
Je reviens à ton commentaire d'introduction. Tu dis que tu penses t'orienter vers la charpente, bien que tu aurais préféré l'ébénisterie ou la lutherie.
Il va sans dire que ce n'est pas du tout la même chose...
Charpentier, c'est un très très beau métier, mais c'est surtout un métier très dur. Je ne sais pas quel âge tu as, mais si tu étais banquier et toujours assis dans un bureau, cela va vraiment te changer...
Il fait très froid l'hiver la-haut, on y sent bien la pluie et le vent, et très chaud aussi en été. Tu supportes les coups de soleil ? Bosser torse nu grillé en plein mois d'Aout, il faut pouvoir. C'est très physique. Il y a des choses à porter, et ce ne sont pas des petits trucs. C'est aussi un gros travail d'équipe, avec les même poussées d'adrénaline que dans un match de rugby. Et c'est aussi très dangereux. C'est la-haut. Et de la-haut, on peut facilement tomber. Il vaut mieux être beaucoup "chat de gouttière". D'autant plus que l'on dépend beaucoup des autres... Quand tu portes une poutre à deux, et que l'autre, sans y penser, te pousse dans le vide...
Ce sont des métiers où il faut commencer à 15 ans, si on veut avoir le corps et la résistance qui va avec, et tenir la route.
Dans tout cela, le coté math, dessin, art du trait... cela représente peut-être 1% du temps ? et combien dans une boite s'en chargent ? une ou deux personnes ?
Tout cela pour dire que c'est un métier génial, mais que cela n'a rien à voir avec la lutherie, et que si c'est la lutherie qui t'as amené au bois, la charpente, c'est un tout autre métier... C'est un peu comme trader et chargé de clientèle en agence... ;)
Donc de donc, avant toute chose, fait un stage d'immersion avant d'aller plus loin, pour bien comprendre ce que c'est.
Il n'y a pas de réponse manichéenne, un pote a moi a fait sa formation charpente à l'AFPA d'Angers, le formateur principal était lui meme compagnon, vraiment passionné par la transmission et il a eu droit à une formation au top.
J'ai fait ma formation ébénisterie l'an dernier aux Aliziers (picardie), là bas pas de formateur "principal" mais une douzaine de formateurs et accompagnants qui sont passés soit pour une semaine soit plus longtemps. Perso ce mode de formation m'a vraiment plu, meme si on revient d'une semaine à l'autre sur des notions censées avoir été vues, ça ouvre aussi à des méthodes différentes, des expériences de vie variées (quand on discute de l'après formation ça compte)...
Pour relativiser un peu l'image d'excellence des compagnons, un menuisier du coin qui a arreté il y a une vingtaine d'année m'a confié qu'il n'avait pas forcément une bonne image des compagnons, il les trouvait certes excellents techniquement mais pas assez "efficaces" lorsqu'ils arrivaient dans l'entreprise (bien entendu ça n'engage que lui et je suis loin de vouloir généraliser).
Pour conclure je dirais que le mieux c'est d'aller te faire une idée par toi meme des autres formations possibles, est-ce que le courant passe bien avec les formateurs ? Est-ce que l'école te propose une aide pour trouver une entreprise d'accueil ? Au moins tu n'auras aucun regret par la suite si jamais la formation ne correspond pas à 100% à tes attentes.
Bonjour,
Je prends beaucoup de stagiaire en formation ou en PMSMP (période de mise en situation pro) et en discutant avec eux et en y ajoutant ma propre expérience, voilà ce qui ressort :
Pour le métier, je pense que tant qu'à rester dans le meuble (je ne connais pas la charpente) mieux vaut envisager une formation de menuisier fabriquant plutôt qu'ébéniste. Les techniques sont proche mais on touche bien plus à ce qui nous fait vivre, l'agencement.
Au niveau des formations, j'ai pour ma part fait une formation de 6 mois dont 4 en atelier avec l'IMARA avec une présentation du CAP ébéniste en candidat libre. C'est court et on ne voit que les techniques de l'atelier d'accueil donc bof si on a pas de base. J'ai des stagiaires qui font une formation GRETA au lycée du bois de Revel. Je dirais que c'est hyper scolaire, je ne pense pas que l'on sache travailler en sortant de là sauf une fois encore si on a les bases avant de commencer (certains stagiaires sont autonomes mais avec d'autres, on a l'impression d'être devant une poule qui a trouvé une fourchette si on demande de dégauchir un morceau de bois de plus de 50cm). La meilleure progression que j'ai constaté (stagiaire en PMSMP puis en stage durant la formation) c'est avec la formation pour adultes de la fédération compagnonnique. Les gens partent de 0 et 3 mois après ils t'en apprennent. Ce n'est pas le compagnonnage mais leur formation est béton.
Bien sur mes considérations n'engagent que moi et sont basées sur ce qui existe dans ma région. Bonne recherche à toi
Est ce que les Compagnons vont fournir une formation au-dessus du lot ? Ou en tout cas de très bon niveau
Je dirais oui. Mon paternel est compagnon et on parle souvent de cette qualité de formation, pour lui c'est du très bon. Ce qui ressort également de ses dires, c'est que, en plus de cette bonne formation, il y a cette éthique du partage et de l'excellence, il y a une solidarité entre compagnons.