Bonjour,
Je suis à la recherche d'idées pour concevoir du mobilier extérieur simple (tables et sièges), avec peu d'assemblage. L'idéal serait quelque chose de démontable, utilisant des inserts et boulons.
Pour vous donner un peu plus de contexte :
Une association m'a sollicité pour fabriquer ce mobilier, et l'idée est que je le réalise avec des personnes qui n'ont pas de compétences en menuiserie. Mon rôle sera donc celui d'encadrant, mais c'est une première pour moi dans ce type d'atelier.
Je cherche donc des conceptions qui ne soient ni trop complexes à réaliser (pour moi comme pour les participants), ni nécessitant des assemblages techniques. Je souhaite privilégier des structures simples, utilisant de la quincaillerie (boulons, inserts, etc.).
J'aurai accès aux machines suivantes : dégauchisseuse, raboteuse, scie sur table, scie pendulaire, défonceuse et perceuse à colonne.
Côté matériaux, je dispose d'une grande quantité de chevrons et de palettes. Si nécessaire, je peux préparer les bois à l'avance (découpe, corroyage).
Si certains ou certaines d'entre vous ont de l'expérience sur ce type de projet, je serais preneur d'idées, de plans ou même de photos pour m'inspirer.
Merci beaucoup pour votre aide !
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Pas d'idée particulières sur le plan, mais j'ai encadré récemment un chantier comparable (aménagement d'un jardin partagé).
Le plus compliqué est de prévoir un planning sans connaitre le niveau d'autonomie et de "performance" (capacité physique, logique géométrique etc...) des participants.
Perso j'ai plutôt découpé le chantier en ateliers en centrant chaque atelier sur un profil de compétences :
-atelier débit nécessitant de l'investissement physique et une organisation "industrielle".
-atelier agencement (intérieur d'un cabanon) nécessitant une bonne visualisation géométrique et un travail plus délicat
-atelier charpente (montage d'une pergola) nécessitant du physique et de l'agilité
-atelier bardage (du cabanon) nécessitant du travail d'équipe.
Ensuite dans le planning, j'ai compté la première journée comme non productive : l'idée était de passer du temps à bien partager les objectifs de chaque atelier, de présenter les tâches à effectuer pour chacun et ainsi laisser à chacun le loisir de trouver celui qui correspond le mieux à ses compétences ; et enfin de laisser chaque "équipe" ainsi formée s'emparer de l'espace de travail et les orienter sur une organisation efficace mais plutôt en les laissant découvrir cette organisation plutôt qu'en leur imposant une organisation prévue par avance.
Pour moi ça a été l'occasion de prendre du temps avec chaque participant, de commencer à percevoir qui sera plus à l'aise/efficace pour telle ou telle tâche...
Pour la suite du chantier, chaque demi journée commençait par donner un objectif à atteindre pour chaque atelier (adapté en fonction du niveau constaté le premier jour). De mon côté je choisissait l'atelier le plus crucial pour ne pas bloquer le reste du chantier et je venais y apporter un "boost" de productivité/organisation par demi journée :
-premier matin : booster l'atelier débit pour créer un stock d'avance pour les autres ateliers, assurer le respect des règles de sécurité sur l'atelier le plus risqué et peaufiner l'organisation.
-premier après midi : atelier agencement pour peaufiner les plans, pointer les difficultés potentielles et partager quelques petits trucs de chantier (comment visser en biais sans foirer les vis, faire bon usage des serre joints comme troisième main...)
-deuxième matin : atelier charpente (qui n'avait pas commencé avant) pour tracer les assemblages, donner la marche à suivre pour autonomiser...
-deuxième après midi : atelier bardage (qui commence juste) pour aider l'équipe à se coordonner et partager des trucs d'atelier (clouer efficacement, choisir où clouer pour que le collègue puisse rapidement lâcher sa planche...)
et ainsi de suite, je suis retourné à la charpente au moment du levage pour assurer la sécurité, puis pour le travail en hauteur ; au bardage pour les finitions, à l'aménagement pour les ajustements précis ... Je pouvais intervenir sur chaque atelier librement puisqu'ils étaient globalement autonomes, je mettais la priorité sur celui qui était le plus crucial pour ne pas bloquer les autres, le plus dangereux ou le plus technique en fonction des besoins ; mais je pouvais "quitter" chaque atelier pendant 10/15 min pour débloquer une situation ailleurs.
J'avais aussi prévu des horaires de chantier réduites (9h/12h puis 13h/16h et rangement de 16 à 17). Pendant le rangement, je checkais chaque outil pour prévoir les affutages, charges de batteries etc... J'arrivais le matin à 8h30 pour installer le chantier, faire le bilan de la veille avec un oeil frais et réadapter mon programme de la journée. Le soir, je gardais un peu plus de deux heures de temps de travail bonus (17-19) tout seul au cas où (ça permet de rattraper un retard sur le débit, prendre du temps pour réfléchir à un problème imprévu, aller chercher un outil qui manque cruellement, faire en atelier une découpe qui aurait été longue et mal faite sur chantier...). Au final je n'ai utilisé ces deux heures que le premier soir (après avoir découvert que le bois de récup avec lequel je devais travailler était trop épais pour la scie de chantier mais ok pour ma scie d'atelier) ; le reste du temps je restais peut être 30 min pour faire de la résolution de problème (un coup de rabot pour que la porte ne frotte plus, couper les vis qui dépassent...)
Au final je dirais que ce sont les mêmes compétences qu'un chef d'atelier/chantier : savoir garder une vision d'ensemble pour placer les bonnes personnes au bon endroit au bon moment. La grande différence c'est que tu n'es pas face à des professionnels, et qu'ils sont bénévoles. Il faut réussir à trouver un levier pour "motiver les troupes" sachant qu'il n'y a pas la carotte du salaire.
Dans mon cas le levier c'était la curiosité des jeunes et leur soif d'autonomie. J'ai passé beaucoup de temps à discuter de sujets "annexes" : cour improvisé d'anatomie du bois, de physique et géométrie adaptée à la charpente, d'affutage ; bavardage sur l'exploitation du bois, la politique locale etc...
J'ai aussi accepté de laisser certains faire des tâches à contre emploi : j'ai fais la charpente avec le geek du village qui est plus à l'aise avec les algorithmes qu'une visseuse, et un jeune en surpoids avec le vertige ; mais du simple fait qu'on leur laisse la chance de faire par eux même quelque chose pour lequel les à-priori les disqualifie ; la motivation et la jeunesse ont compensé.
Le commanditaire a un rôle primordial pour créer cet élan de travail collectif non rémunéré ; il faut être clair avec lui sur ce point avant : à lui de s'assurer qu'il y aura de quoi créer une ambiance qui plaira à ses bénévoles : que ce soit la buvette (sans alcool) et la restauration, la musique, peu importe. Il doit aussi être capable de te donner quelques pistes à l'avance sur l'ambiance à laquelle t'attendre (pour rebondir sur la buvette sans alcool, si le lien social c'est la picole et que vous êtes censés travailler avec des outils coupants... y'a quelque chose à revoir dans le contrat).
Bon chantier en tout cas, tu verras c'est super gratifiant quand ça se passe bien.