Bonjour,
Je vais lancer mon entreprise afin d’opérer en toute légalité et j’aimerais l’avis / de pros ayant un statut similaire ou l’expérience avec ses formes juridiques.
Pour planter le décor, je suis actuellement salarié et ne souhaite pas dans les années à venir forcément changer de situation (horizon 10 ans peut être et encore).
Je passe le CAP de menuisier d’ici juin 2025 en candidat libre.
Dans l’attente je fabrique déjà des meubles pour des proches et amis de proches et cela commence à prendre un peu plus d’ampleur et je me dis pourquoi pas créer une entreprise dans le domaine.
Au regard des informations précédentes, je ne compte pas me verser de salaire de l’entreprise, pas besoin non plus de cotiser pour la retraite ni de couverture santé, tout ceci est déjà couvert par mon statut actuel de salarié.
J’ai donc imaginé partir sur une SASU, ce qui me permettrai de réaliser mon activité et de limiter les charges à la TVA, l’IS et la CFE (plus le coût de l’expertise comptable et des frais bancaires).
À ce stade, est-ce que je suis passé à côté de qqchose ?
D’autre part, n’étant pas encore titulaire du CAP, je ne peux pas exercer en tant que menuisier, seulement fabricant de meuble vous confirmez ? Ce qui signifie que je ne peux pas faire de mobilier qui soit fixe dans une maison correct ?
Mais du coup en tant que fabricant de meuble y’a-t-il des démarches obligatoire à effectuer auprès d’un organisme de l’artisanat ? Et des frais liés ?
J’aurai peut être d’autres questions mais je vous remercie déjà pour vos premières réponses.
8 réponses
pourquoi pas une autoentreprise, si c'est un à-coté d'un emploi salarié ?
aussi la CFE est probablement éxonérable en étant artisan à son compte, il faut vérifier les conditions et écrire au SIE.
par contre pour être déclaré officiellement en tant que [nom du métier], il faut soit un diplôme, soit une équivalence en expérience en salariat. (3 ans je crois ? ). en tout cas même en micro, ca l'a été pour moi pour être déclaré en tant qu'ébéniste.
pour faire du "attaché au bâtiment", à partir du moment ou il y a la moindre cheville dans un mur, c'est surtout l'assurance décennale qui va faire la différence, et à priori pour te l'accorder un assureur doit vérifier tes compétence, donc diplôme ou équivalence. Mais si on n'attache pas au bâtiment, qu'on reste sur du meuble, pas besoin de décennale. (mais quand même d'une RC)
Y’a du vrai et du faux dans les réponses, mais au global j’ai suivi vos conseils et créé une micro, les points qui m’ont fait le plus pencher dans la balance :
Cas d’accident, qu’est ce qui arrive ? -> Micro c’est facile.
Flexibilité en cas de gros chantier et/ou pause sur cette activité pour d’autres projets.
Du coup j’ai créé la société hier sur le site de l’INPI avec comme catégorie pro « fabrication de meubles ». Malgré tout le dossier doit passer à la CMA, en espérant qu’il n’y ai pas besoin de JQPA, à priori pas pour cette activité.
Par contre à aucun moment on ne choisit prestation de service ou vente, c’est défini par la catégorie ?
Je plussoie les réserves de Ara et Kentaro sur le réel intérêt financier de choisir une SASU plutôt qu'une micro (sauf à passer toutes tes dépenses perso dans les charges de l'entreprise pour diminuer artificiellement ton bénéfice et améliorer ta balance de TVA... mais là encore attention aux requalifications et autres coups de baguettes sur les doigts en cas de contrôle).
J'ajouterais un autre argument en faveur de la micro : la flexibilité et l'absence de prise de tête.
_L'absence d'obligation de CA : tu as déjà un boulot, donc tu fais déjà des heures ; pour l'instant la menuiserie c'est tout nouveau tout beau, tu es motivé pour en faire plein en plus de tes heures de travail salarié... Dans six mois, un an ou deux, tu seras creuvé, tu auras envie de faire une pause pour partir en vacance, prendre du temps avec ta famille, voir ne conserver que ton salariat pendant quelques mois pour te consacrer à un projet perso (rénovation de maison, fabrication de bateau, réaménagement complet de ton atelier...). Ca peut aussi être une commande hyper géniale mais qui en ne bossant sur ton entreprise qu'à temps partiel va te prendre 6 mois à être finalisée. Avec une SAquelquechose tu devras continuer à payer tous les mois ton comptable, tes cotisations (qui sont "évaluées" en fonction de ton bénéfice de l'an passé) etc... le fait de faire une pause est donc contraint par le fait d'avoir de la trésorerie d'avance pour le faire. En micro-entreprise comme tu ne paye tes cotisations qu'à encaissement du CA, si tu déclare 0 pendant 6 mois tu paye 0 pendant 6 mois (excepté assurance et frais de banque qui restent légers si tu n'as pas de décennale).
_Les "lourdeurs" administratives (pour ma part en micro c'est 2h d'administratif par mois en moyenne ; ma voisine en SASU c'est 2 jours par mois en moyenne) peuvent vite être frustrantes si tu as déjà un salariat à côté : tu viens de finir ta semaine de boulot, tu as envie de finir le meuble pour Mme Michu ; mais avant ça tu dois passer 1h au tèl avec ton comptable, rappeler tes fournisseurs pour un duplicata de facture d'il y a 4 mois, faire ta déclaration au registre des bénéficiaires effectifs au tribunal de commerce... finalement Mme Michu va encore attendre une semaine. En micro tu te réserve 1h, tu rassemble tes factures du mois (ou du trimestre), tu fais deux additions pour savoir quels chiffres donner à l'URSSAF, tu archive tout ça proprement pour être carré en cas de contrôle et paf c'est fait. Si tu veux faire un bilan analytique et de l'optimisation pour les impôts libre à toi, mais tu n'es pas obligé de le faire.
_C'est plus facile de démarrer en micro et de "grossir" ensuite que l'inverse... si tu es lassé de cette activité, stopper une micro est simple comme bonjour ; clôturer une SAtruc c'est pas la même. De même en cas de déménagement tu auras des démarches bien plus compliquées en SA qu'en micro.
bonjour
c est bien de si prendre d avance , le problème est que les lois et autres changent rapidement
au goûts du jour
vous faites une rupture conventionnelle en indiquant que vous désirez vous installer a votre compte
ensuite
vous allez sur google en tapant micro entreprise Adeline desthuilliers ma fille expert comptable et commissaire au compte et en plus juges un livre écrit sur le sujet
tout cela vous permettra de réfléchir sereinement
etienne desthuilliers maitre menuisier entre autre et en micro entreprise compte tenu de son âge
tes calculs viennent de tes propres réflexions ou ont été faits par un spécialiste ?
pas certain que tu aies tout intégré...
je ne sais comment c’est en Suisse, mais en France,
en micro, on ne paie pas la tva (on ne la défalque pas sur les achats, mais on ne la paie pas sur les ventes, c’est donc un très gros avantage surtout si on a une forte valeur ajoutee). et dans les 12 ou 13% de charges, il y a une partie libératoire sur l’impôt sur le revenu.
en société, tu vas avoir la tva à payer sur ta valeur ajoutée, l’impot sur les sociétés et l’impot sur les dividendes. cela finit par faire beaucoup.
en société, on peut optimiser entre salaires et dividendes, mais pas certain que l’on puisse faire 0 salaires 100% dividendes.
en France, on considère que pour une petite activité sans gros investissements et amortissements, la micro est toujours plus interessante que la société. on passe en société pour des questions de volume, mais jamais pour une optimisation fiscale.
D’autre part, n’étant pas encore titulaire du CAP, je ne peux pas exercer en tant que menuisier, seulement fabricant de meuble vous confirmez ? Ce qui signifie que je ne peux pas faire de mobilier qui soit fixe dans une maison correct ?
C'est exactement cela. Pour l'instant tu fais des meubles donc pas de souci, pour la suite tu auras ton CAP (au fait, quel CAP ?) ; en attendant, si tu poses un élément de cuisine ou une bibliothèque fixée à un mur, tu te retrouves donc hors la loi, mais comment dire... tu ne serais pas le premier !
Mais du coup en tant que fabricant de meuble y’a-t-il des démarches obligatoire à effectuer auprès d’un organisme de l’artisanat ? Et des frais liés ?
À ma connaissance non. Tu ne peux juste pas te présenter en tant qu'artisan (fabricant de meuble, oui, mais artisan, non).
J’ai donc imaginé partir sur une SASU, ce qui me permettrai de réaliser mon activité et de limiter les charges à la TVA, l’IS et la CFE (plus le coût de l’expertise comptable et des frais bancaires). À ce stade, est-ce que je suis passé à côté de qqchose ?
Oui, tu passes à côté d'un truc énorme. Pour faire ce que tu penses, il faut que tu te verses uniquement des dividendes (donc 1 fois par an après clôture des comptes, ce qui est assez contraignant). Et tu paies la flat tax dessus, donc ça se calcule. Mais de toute façon tu n'as pas le droit de faire cela, car foncièrement, les dividendes rémunèrent le capital, tandis que le salaire rémunère le travail. Donc en tant qu'artisan, dont la valeur ajoutée est essentiellement du travail, si tu montes une SASU, il faudra te verser un salaire. Là encore, tu ne serais pas le premier à faire autrement, mais l'administration fiscale pourrait bien, quelques années plus tard, requalifier tes dividendes en salaire, et là... zim-zam-zoum-patatra.
Au regard des informations précédentes, je ne compte pas me verser de salaire de l’entreprise, pas besoin non plus de cotiser pour la retraite ni de couverture santé, tout ceci est déjà couvert par mon statut actuel de salarié.
Et là aussi, tu passes à côté d'une erreur magistrale ! Illustation : tu fais un chantier chez quelqu'un, tu lui installes une bibliothèque murale, et zim-zam-zoum-patatra tu tombes par terre et tu te casses une jambe. Tu vas aux urgences, l'interne te demande "c'est un accident du travail ?" et là tu réponds quoi ???
...
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(je te laisse chercher !)
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Parce que si tu dis non, c'est faux, tu étais au travail dans ta SASU, et tu fais semblant d'être tombé chez toi pendant tes loisirs... pas glop !
Et si tu dis oui, il va te demander les coordonnées de ton employeur (celui qui, dis-tu, te couvre !). Donc ça ne marche pas non plus, ton employeur ne cotise pas pour ton activité secondaire.
Et cela explique pourquoi on ne cotise pas sur les dividendes : tu as plein de pognon, tu investis dans des actions, tu restes dans ton fauteuil mais tu ne travailles pas, donc tu ne cotises pas pour ta retraite ni pour la CQ. Par contre si tu travailles, là il faut cotiser, donc tu te verses un salaire et tu paies tes cotisations.
Conclusion : le mieux est d'aller faire des "prévisionnels" avec ton Conseiller de Développement Économique à la CMA, et tu auras la vérité des prix. Mais très probablement tu tomberas sur la micro-entreprise pour commencer, ce qui te permet au bout d'un an ou deux, si besoin est, de passer en société. Le mouvement inverse (commencer par une SASU et revenir à la µ si ça ne va pas), est bien moins envisageable.
NB : monter une sasu, c'est beaucoup de boulot et ça coûte une blinde. Pour être rentable, il faut faire du CA... c'est donc un statut juridique qui n'est pas forcément rentable tout de suite.
Le mieux c'est d'aller voir un expert comptable pour lui poser la question. Lui seul saura répondre correctement au sujet.
A noter que le premier rendez-vous chez un expert comptable est gratuit, donc autant en profiter...
Ici il y a plein de gens qui ont une entreprise en menuiserie, avec chacun leur statut associé, mais qui ne correspond pas forcément à toi, et à ce que tu veux faire en fonction de ta situation personnelle.