Bonjour à tous,
Nouveau sur l’air du bois, je me tourne vers vous pour une réflexion autour des rabots à main. Plus exactement sur les différents matériaux utilisables pour leurs fabrication.
Je possède des rabots de grande marque depuis quelques temps et d’autres moins. D’autres en bois, d’autres que je conçois… Leurs utilisations me plaît de plus en plus et ils apparaissent à mes yeux maintenant comme indispensables.
Au cours de mes réflexions pour les prochaines fabrications, je me suis heurté à la problématique des matériaux.
Bien que désireux de faire le plus gros en bois, je voudrais une semelle résistante, pour ne pas avoir à la replaner souvent, puis pour éventuellement créer une lumière réglable.
Il y a une multitude de questions que je me pose à ce sujet, mais je vais commencer par en poser une ou deux en espérant que le propos vous intéresse et que la conversation nous mène naturellement à répondre aux autres.
Savez vous pourquoi les rabots sont plutôt en fonte qu’en acier ?
La fonte est elle trempée ? L’acier devrait il l’être pour une semelle ?
Je vous remercie. Et j’en profite pour dire que je suis lecteur ici depuis des années et que j’y ai trouvé de nombreuses solutions…!
6 réponses
Bonjour, en général les rabots étaient faits de Cormier ou en sorbier d'où l'estampillage de certains ''vrai Cormier garanti''. J'ai déjà eu fait une varlope en hêtre avec la semelle en buis, mais pour moi le meilleur reste le chêne vert, il est par contre difficile de s'en procurer car introuvable en scierie, même sur lbc. J'ai eu la chance de me procurer un tronc en Anjou en revenant de vacances, je l'ai débité en une multitude de pièces pour faire mes futurs rabots, reste plus qu'à attendre le séchage. Je te mets en lien une vidéo des ragenbass, derniers outilleurs sur bois de suisse romande, leur varlope est en pommier avec la semelle en bubinga.Raggenbass père et fils
Bonjour à tous,
c'est vrai pour moi, le chêne vert a une glisse excellente, j'utilise quasi quotidiennement riflard et varlope fabriqués dans ce bois. J'ai l'impression, mais sûrement d'autres experts pourront commenter, que le contrôle est un facteur à prendre en compte. Pour jointer à la perfection (ou presque !!!), je reste attaché à ma n°7, en fonte + fer japonais "Samouraï".
La glisse est beaucoup plus calme ce qui favorise le contrôle. Le centre de gravité plus bas contribue également, ainsi que l'état de surface de la semelle. La fonte rectifiée et polie fait presque un effet " ventouse" (j'essaie d'illustrer un ressenti, pas de fournir une loi physique) et cela demande plus d'énergie pour la déplacer, indépendamment du poids.
Le cormier est un bois beaucoup plus fin que le chêne vert, ce qui le rend incontournable pour les rabots à moulurer et autres bouvets. L'arbre devient très rare en France, et trouver une bille en scierie n'est pas simple...
Sinon, au sujet des coefficients d'usure, me revient cette anecdote : un ami de mon père voyageait en Afrique dans les années 50, avec une moto BSA.
Devant réparer l'embrayage, il fût surpris de découvrir que le plateau de liège était intact, alors que la couronne en acier était fortement attaquée...
À tout bientôt.
Jean
Les rabots métalliques sont en fonte pour ceux qui sont moulés. Parce que la fonte se prête bien au moulage.
Les rabots métalliques anglais dit "infill plane" sont en acier, bronze ou laiton, parce que le procédé est de découper des plaques et assembler les différents éléments en queue d'aronde. Avec toutefois une quantité de main d'oeuvre nécessaire importante.
Mais il existe également des rabots métalliques en tôle d'acier pliée. Bon, on est plutôt dans ce cas sur des outils amateur, voire peut fonctionnels. (Je pense aux rabot Darex rouges). Parce qu'avoir un rabot rigide en tôlé nécessiterait des tôles épaisses, et que c'est plus facile de mouler un rabot en fonte dans ce cas.
Côté métallurgie, la fonte ne se trempe pas.
Le fer sera toujours plus resistant à l'abrasion que du bois ou encore du laiton. Deja avant d'user un rabot en bois il faut en raboter des planches alors une semelle en fer...
Quand à la trempe, à mon avis ça n'a vraiment aucun interet dans le cas d'un rabot surtout dans une production industrielle. cela rajoute une etape et créé des deformation. Il faudra reprendre avec une usure des outils de rectification plus important.
De plus la fonte ne se trempe pas ça n'a aucun interet structurelle, c'est d'ailleur ce qui differentie la fonte de l'acier.
pour comprendre l'interet de la fonte par rapport a un acier j'y vois surtout l'abaissement de la temperature de fusion par rapport au fer. On gagne presque 400degrée, de 1538°c pour la fusion du fer pur on passe à 1148°c avec un alliage fer carbone à 4.4% de carbone environ (voir le diagramme fer carbone). sachant qu'a partir de 2.1% de carbone dans l'alliage fer carbone, on passe de l'acier à la fonte.
il ya peut etre aussi une histoire de stabilité au refroidissement et d'autre facteur qui font qu'il est preferable d'utiliser la fonte en fonderie mais mes cours de metallurgie sont plus tres frais dans ma tête!
pour la fabrication d'un rabot à la maison, tu peux partir sur un bon acier standard a moins de 0.7% de carbone sans trempe.
je pense que c est bon de se poser des questions , mais acheter le livre de pierre Bouillot sur les rabot vous apportera toutes les réponses et si par hasard nous en avons omis une je me ferais un plaisir de vous répondre
de livre nous a pris plusieurs années de travail
bien amicalement un passionné des rabot de toutes sortes
Franchement, avant d'user complètement une semelle en Azobé, il faut y aller !!
Et puis il n'y a pas que l'usure en vérité: il y a aussi la glisse.
Ce qui joue sur le confort et la fatigue de la personne qui pousse le rabot.
Tu préfère sun rabot qui ne s'use pas du tout ou un rabot plus facile à pousser ?
Mettre une semelle en acier sur un rabot en bois, je vois cela comme un handicap que l'on rajouterait au rabot bois !!