Bonjour
Avec l'age qui avance , j'ai 58 ans , je me pose forcement des questions sur le devenir de mon activité qui est assez rare et original . Dans 5/10 / 15 ans faudra forcement passé la main , de gré ou de force .. Gouverner c prévoir a dis l'autre .. Donc j'essaie de prévoir meme si a ce jour , j'ai la niaque , l'envie comme jamais .
Entreprise du patrimoine vivant , nous travallons a 80 % a l'export et il N'y a plus bcp de client francais . Je sais .. c triste .. mais c comme ca .. Deja il y a qq années bcp de clients avaient changer d'adresse en Suisse , en Belgique , au luxembourg ..mais je crains que ca s'amplifie .
Je vous post l'article que j'ai poster recement sur la plateforme Linkedin sur lequel je suis actif pour demander aux anciens , les retraité , les compagnons , le gerants, les anciens pro .. Comment avez vous transmis votre savoir faire / entreprise/ activité / ?
je ne parle pas de machine , d'outillage vous savez bien vous que en fait ca c'est accessoires
S'il vous plait si vous etes un particulier ne repondez pas , non pas que je sous estime vos capacité pro ca n'a rien a voir , mais vous ne pouvez pas savoir ce qu'est la "solitude" du dirigeant d'entreprise, ses galeres et ses joies , il faut le vivre ou l'avoir vecu pour le partager ..
Perso ca fait 22 ans que je me consacre a 1000 % a ma passion .. j'ai accumuler des astuces , des stocks de piece detaches important , une certaine reputation dans le monde fermer de mon activité .. Ca a surement une valeur qui si elle n'est pas pecuniere est patrimoniale ..
bref .. je cherche en vous partageant cette reflexion .. des pistes , des idees .. qui meme si je ne les suit pas me donnerons une reflexion faisant avancer le smilblic
Il se trouve que en Alsace , nous avons la chance d'avoir des dispositif d'accompagne en artisanat d'art tres performant et unique .. mais ca ne fait pas tout .
ce que je cherche c'est avoir votre feedback , votre ressenti .. Peut etre le vivez vous aussi .. ?
mon Post :
JE VEUX FAIRE PAREIL
2 ou 3 fois par an, depuis 20 ans, j’ai des personnes qui m’écrivent et qui me font, le plus souvent, un roman m’expliquant par le menu, qu’elles font un métier formidable, mais qui n’a pas de sens... ou qu’elle se font C... dans un boulot, bref, elles me racontent leur vie.
Mais, O miracle, ils ont découvert notre site, vu nos vidéos et ils veulent faire pareil, que c’est le truc le plus merveilleux, et ça va occuper le reste du début de leur nouvelle vie...
Bon, déjà, je suis toujours surpris par la démarche qui consiste à appeler un gars, en lui disant, c’est top ce que tu fais, forme-moi et ensuite je te ferai concurrence et je vais te défoncer ! mais c’est la suite qui me surprend toujours...
Ils m’expliquent qu’ils veulent apprendre à faire des malles .. ou qu’ils veulent apprendre la menuiserie...
J'en ai qui me disent texto " je viens 2 /3 jours et vous me montrez et voila .... " Ah ouais 3 jours ? !
Bon, déjà, moi, la fabrication, c’est 5 a 10% de mon job, faire une malle, c’est le truc le plus facile du métier, fabriquer du neuf, c’est pas compliqué, en fait .. reprendre le travail d’un autre, d’il y a 100 ans, ça, ça nécessite plus de connaissances.
Mais, bon, admettons...
A certains qui, d’après leurs dires, sont « très » "bricoleurs"( deja moi je bricole pas .. mais bon admettons encore ) et surtout "passionnés", je leur explique un truc... Je leur donne un exercice et croyez moi c'est un vrai conseil .
Attention, pas un truc méchant ou difficile… J’ai eu un môme de 14 ans, à l’atelier, qui a su le faire .
Va acheter une malle en brocante, un vieux machin, budget 50 euros, démonte-la de A à Z
Pas besoin de machine, d’atelier .. tu peux même le faire dehors ou sur un balcon .
Tu as besoin
D’un arrache clous, d’un marteau, de 2 tournevis, d’une tenaille, de 1 boite pour mettre les pièces et d’un cutter ..
Si vraiment, tu n’es pas dégourdi, tu auras besoin d’un téléphone, pour faire des photos des étapes pour les consulter ensuite.
Une fois démonté, remonte tout, à neuf .. et envoie-moi les photos de ton travail, et là, on pourra discuter...
Est-ce parce que je leur précise aussi que, s’ils gagnent 3- 4 - 5000 euros dans leur job, il va falloir revoir les choses...
Est-ce parce que je leur dis que, s’installer à leur compte ou chez moi, ce n’est pas leur seul choix mais que ça doit être un choix familial.
Est-ce que l'exercice leurs semble insurmontable ?
Toujours est-il que je n’ai plus JAMAIS eu aucune nouvelle, d’aucun d’entre eux ...
Et quelque part, ça me désespère d’avoir cette nouvelle génération, qui pense que l’on change de vie avec un coup de fil... Comment je vais faire, à mon départ en retraite, pour transmettre ?
Après, j’ai d’autres profils, le jeune , Diplômé d’un CAP, Bac., BTS en maroquinerie, souvent employé dans un groupe du luxe, qui me contacte, fort de son "immense" expérience de 2/4/6 ans, ou un menuisier qui, au final, pose des fenêtre PVC et qui en a marre...
Et là, pareil, il veut s’installer et faire comme nous, j’écoute ou je lis son explication...
Y a les doux dingues qui pensent qu’ils vont faire concurrence à LVMH mais, souvent, ils ont tout vu, tout fait, tout fabriqué, et d’après eux, leur entreprise ne peut plus leur apprendre à bosser. ( Ah ouais ? Admettons encore )
Dans ce cas, je me dis que je n’ai rien à leur apprendre, mais que je pourrais en apprendre, car, au final, autodidacte au départ , ça ne fait que 22 ans que je fais ça et j’ai pas encore tout vu
Quand je leur suggère que faire concurrence à Vuitton, ce n’est pas un problème d’artisanat, ça fait un peu flop et pour vous le faire en résumé leurs point de vue est que je ne comprend pas leur projet. Ils me re- expliqueront en temps voulu .. Sic ...
Après avoir tout bien écouté, je leur pose LA question : Est-ce que vous parlez Anglais ?
Dans 100% des cas, on me regarde du genre «c’est quoi le rapport ? »
Le rapport, c’est que 80% des clients sont étrangers, comment allez-vous faire ?
Savoir-faire sans faire savoir, c’est pas top.
Là aussi, comment vais-je faire pour transmettre ? Autant, je peux apprendre à quelqu’un à lire un bilan, faire un prévisionnel, avoir une relation avec une banque, comprendre la TVA, faire un devis etc, etc ... autant, je ne peux pas lui apprendre une langue... je ne peux pas, non plus, lui apprendre le commerce au sens premier du terme.
Bref, entre les doux rêveurs, les motivés qui n’ont pas le sens du business, on n’est pas sorti de l’auberge…
Vous voulez savoir quel est le meilleur profil que je n’ai jamais rencontré ?
Eh bien, il y a quelques années, quand nous faisions des stages de formations à des particuliers, j’ai eu le plaisir de former un dentiste à la retraite. Et bien, je crois que c’est le meilleur élève que j’ai eu. Technique, avec une dextérité manuel evidente , maitrisant mieux que moi la chimie, passionné par ailleurs de menuiserie, de maroquinerie, sensible à la sécurité, cultivé, connaissant l’histoire, ayant un sens du service et de la clientèle et bien sur parfaitement bilingue...
Je l’aurais embarqué de suite, si l’homme n’avait pas eu déja 72 ans S’il me lit, bravo à lui.
Je ne sais toujours pas comment, à qui, on transmettra.
Je fais ce post pour vous partager mes galères, vous demandez des pistes de réflexion, si vous en avez...
Mais aussi, alerter les les compagnons, les jeunes artisan , les employer souhaitant se reconvertir si vous voulez ne pas être ouvrier, toute votre vie, dans un groupe où tout est choisi à votre place, soyez plus complet...
Ecoles, si vous voulez former des artisans autonomes, donnez-leur, au moins, des notions de ce qui les attend et surtout, apprenez-leur les langues étrangères, envoyez-les bosser ailleurs, formez-les au numérique. Le savoir-faire n’est rien sans faire savoir.
Et puis, ce post, c’est enfin, pour prendre date, me challenger, pour que, dans 5 ans, 10 ans,15 ans quand je cesserais notre savoir-faire ne se perde pas complètement.
10 réponses
J'adooooore ce post... . ça "ring a bell"...
On pourrait peut-être s'associer ? j'ai 62 ans. A deux, on peut espérer que l'un d'entre nous tiendra debout plus longtemps que l'autre ?
Sinon, quelques réflexions en vrac:
Je suis d'accord avec toi, ton truc n'est pas un truc d'artisan habituel. Ce qui fait que ça marche, c'est la communication, le marketing (même low profile), la capacité à parler à tes clients, à faire monter la sauce. L'autre problème, c'est qu'il faut avoir de la trésorerie, pour financer le stock et le marketing, savoir attendre, et passer les trous d'air.
Plutôt que rechercher l'oiseau rare qui coche toutes les cases, peut-être rechercher un binôme, l'un s'occupe du "commerce", relation client, marketing, parle les langues, et l'autre s'occupe de la restauration. Cela peut être un couple.
Rechercher un artisan anglo-saxon, ou allemand, hollandais, ou danois. D'habitude, ils parlent anglais et ont plus le sens du commerce que chez nous...
Mais peut-être, plus fondamentalement, plutôt que de rechercher ton clône, ce que tu es maintenant, avec tes 20 ans d'expérience, plus tout ce que tu avais fait avant, sans doute faut-il repenser à ce que tu étais il y a 20 ans. Tu avais fait plein de choses, certes, mais sans doute aurais tu repoussé ta propre candidature à ce moment là...
Perso, il y a 20 ans, j'étais un petit con avec une cravate, certes, je parlais bien anglais, et d'autres langues, certes, je connaissais le commerce, le marketing, le contact avec les gens, j'avais voyagé, et quand j'étais gamin, j'étais pas mauvais en travail manuel, et j'avais vu mon père bosser dans son atelier. Mais à part ça, je ne savais rien du tout. Tu rigolerais si ce que j'étais il y a 20 ans, venait aujourd'hui candidater chez toi.
- Se dire aussi que celui qui reprendra ton truc ne refera pas ce que tu fais. Il fera autre chose. Son truc à lui.
Alors, où chercher ?
Chez des jeunes, qui ont fait l'école Boule ou équivalent. Leur atout, outre la technique, c'est qu'on leur apprend à réseauter, à se vendre et à vendre. C'est ce qui fait leur différence. Ils sont dans le "milieu", il reseautent avec les acheteurs, les galeries, les intermédiaires, etc et ils se soutiennent entre eux.
Chez des quarantenaires (donc, de vrais adultes), qui ont fait une carrière dans le commerce, la gestion, qui maîtrisent les langues, qui se sont frotté avec les classes sociales qui sont tes clients, qui savent leur parler et connaissent leurs codes, et qui veulent tout lâcher et faire le grand plongeon en connaissance de cause. S'ils ont eu un grand père ou un père artisan qu'ils ont cotoyé dans leur enfance, c'est parfait. Pour le reste, la technique, tu leur apprendras. Mais au moins, ils auront le "savoir être".
Tu peux aussi revendre ta boite à un fond d'investissement spécialisé dans le rachat de boites artisanales très spéciales. La boite de Mulhouse dont je t'avais parlé, Atelier Zorn, qui fait des meubles en composite pour avions de luxe, a été rachetée par un fonds d'investissement suisse ( elix-group.ch/). L'avantage, c'est qu'ils savent gérer le marketing, trouver les oiseaux rares dans l'artisanat et il y a des synergies évidentes au niveau des clients.
Il doit y avoir aussi des "clusters", des organisations qui aident les artisans d'art et de luxe, avec fonction centrale marketing, communication, promotion, vente.
bonjour
ce qui m 'amuse c'est qu'a un certain niveau beaucoup se posent les même questions
les réponses sont variés et les résultats de la passation sont extrêmement différant
étant octogénaire et travaillant encore je me suis posé les mêmes questions mais finalement j ai trouvé une réponse
car la vie m'a montré dans d autres de mes fonctions que rien n était évidant et qu'il ni avait pas de recette toutes faites si on avait une entreprise de niche avec peu de personnel et si la responsabilité était presque totalement sur les épaules du dirigeant
car j ai pu voir avec les autres entreprises avec lesquelles nous faisons des travaux qui sortes de l ordinaire comment cela c est passé et quelles sont les résultats
finalement l expérience de l autre peu elle être appliquée, je ne le pense pas
mais il faudra que j écrive un bout d article sur le sujet
bien amicalement
l' ancien
Vu que je ne suis pas le premier à le faire, je me permet de partager mon "expérience" du sujet avec un petit pas de côté :
Avant de faire des copeaux ; j'ai eu une vie bien remplie par une activité peu banale : le bénévolat au sein d'association organisatrices d'évènementiel. D'aucuns riront de bon coeur en arguant que le bénévolat ce n'est pas du travail, je me permettrais de mon côté d'ignorer ces considérations en me remémorant les semaines de 80h où je pouvais dans la même journée être chauffeur pour aller chercher 3t de matériel à 500kms de là, encadrer un chantier participatif avec 15 compagnons d'emmaus, participer à une réunion à la préfecture avec tous les gradés du département et finir cuistot pour accueillir des artistes yakoutes avec un repas digne de la réputation du pays de la gastronomie.
Je me suis lancé dans cette aventure à 20 ans, j'y ai consacré 10 ans de ma vie. Au départ il s'agissait de petits évènements regroupant 1500 personnes, à la fin il s'agissait d'une machine accueillant 7000 personnes pendant trois jours, avec un staff de 1000 personnes, regroupant des professionnels aguerris et des jeunes pas encore complètement sortis de l'adolescence qui arrivaient avec comme seul bagage l'envie et la passion.
En associatif, la question de la transmission se pose beaucoup plus vite qu'ailleurs : passer 10 ans de sa vie à travailler sans autre rémunération que le sourire accroché au visage de 7000 êtres humains pendant 3 jours, c'est long. J'ai démarré mon aventure avec peu de compétences, j'ai eu la chance de pouvoir les acquérir au fur et à mesure que le festival grossissait ; mais j'ai bien vite pris conscience que ceux qui prendrait ma suite n'auraient pas la chance de pouvoir prendre leur temps. Trouver un mouton à cinq pattes semblant bien compliqué, la direction prise par l'association a été de rechercher une multitude de moutons à 1 patte, et de trouver un mode de gouvernance adapté à ce troupeau.
La difficulté lorsque l'on s'oriente vers ce mode de fonctionnement plus collectif et horizontal, c'est de ravaler son ego, d'accepter que tout seul on va plus vite, mais qu'ensemble on va plus loin, et in fine de trouver chaque année le point d'équilibre entre réactivité et résilience. Mais quel bonheur avec maintenant 6 années de recul après avoir lâché les rennes de pouvoir revenir sur le festival et d'en découvrir des facettes qu'on ne voyait pas parce qu'on a trop la tête dans le guidon ; d'être admiratif devant l'inventivité de ceux qui sont maintenant au pilotage ; d'observer avec fierté que certains choix qui provoquaient des soulèvements de sourcils lorsqu'ils avaient été pris font maintenant consensus...
La version entrepreneuriale de cette orientation collective peut couvrir un spectre large, du "simple" binôme évoqué par Kentaro aux différentes formes de sociétés coopératives... Elle ne peut bien évidemment pas découler de la seule volonté d'un dirigeant mais doit être le fruit d'une envie commune des salariés et dirigeants. C'est une orientation difficile car peu courante, et par conséquent peu ou mal accompagnée ; mais il me semble que les entreprises du patrimoine vivant en particulier peuvent avoir intérêt à explorer cette piste pour perdurer, car les salariés y sont plus souvent qu'ailleurs porteurs d'un savoir faire, d'une histoire dont ils peuvent être fières. De LIP à Ardelaine pour ne citer que les plus connus, il existe des expériences qui peuvent se révéler enrichissantes, et servir d'inspiration pour créer de nouvelles formes de gouvernance plus ou moins collectives, et plus ou moins horizontales.
Salut la malleencoin
Nous avons le meme age et comme toi artisan , je ne me fais pas d illusion quant a l avenir de ma boite , quand je ne pouvais plus bosser , mes bécanes seront bradés et ce sera fini.
ça me manque terriblement de ne pas pouvoir retransmettre mon savoir mais financièrement , travaillant seul je ne peux pas prendre un apprenti.
Je suis d accord avec toi que beaucoup de jeunes sont a coté de leur pompes , il n y a pas longtemps un jeune des compagnons m a contacté pour venir bosser aux états unis , comme je ne pouvais pas le prendre j ai contacté une entreprise locale qui aurait pu être intéressé ,jusque au moment ou je lui ai demandé plus de details sur son experience professionnelle pour m apercevoir qu il n avait qu un an d experience et parlait tres peu anglais. Je lui ai conseillé d attendre un peu avant de partir a l étranger .Faut croire qu il n a pas aimé ma suggestion car il ne m a jamais répondu .
Ceci dit, je pense qu il y a de l'espoir , le metier et les techniques changent , les plates formes sociales sont responsables de donner de faux espoirs mais ceux qui les maitrisent et savent s en servir arrivent a accomplir des choses qui leur auraient été impossible autrement.
Je prend souvent l exemple de ce jeune anglais qui a construit un bateau (de plusieurs millions de dollar ,je pense)
youtube.com/@S...onBoatCo/videos
En conclusion ,je pense que les jeunes motivés s en sortirons mais ils s y prendront autrement parce que le monde change vite.
Bonjour lamalleencoin !
Si on respectait les consignes, ce serait bien triste. Encore que je ne suis plus vraiment un particulier mais un micro chef d’entreprise bénévole. J’ai pris ma retraite de salarié il y a quelques mois après de nombreuses années dans une tres grande entreprise où je me suis bien amusé et ai toujours su trouver les marges de liberté d’action dans mes activités.
Il se trouve néanmoins que tes interrogations m’interpellent car j’ai organisé ma succession professionnelle avec soin et surement avec succès (le successeur et son patron semblent ravis).
J’ai trouvé très intéressantes les réponses de Kantaro et de Chatongris (entre autres).
En fait, Ce que tu voudrais, c’est que ton entreprise te survive. C’est un nouveau projet qu’il faut prendre comme tel. Et s’y investir complètement.
D’abord il faut que tu te fixes un cadre temporel : c’est 5 ans ou 10 ans ou autre chose, mais faut décider : comment attirer un futur entrepreneur motivé sans un cadre précis ?
Et surtout ne pas penser qu’il doit juste mettre en oeuvre tes propres idées et acquérir ton savoir-faire. On dirait effectivement que tu voudrais mettre la main sur un clone qui refasse ton parcours en mieux (et en parlant anglais).
Le plus dur, c’est surement de changer de « mindset » pour accompagner quelqu’un qui va prendre ta structure et la porter dans un projet qui sera le sien et où il te faudra l’aider en se mettant à « son service » : le plus souvent, ça se passe mal dans la vraie vie ! Mais tu n’es pas à l’abri de trouver l’oiseau rare … et de t’entendre avec lui. A condition d’accepter de jouer un role sûrement bien différent de ce que tu fais aujourd’hui.
Comment le trouver ? Aucune idée, je ne connais pas ce milieu. Le conseil de Kantaro me semble pertinent de regarder du cote de fonds spécialisés s’il en existe. Ça milite bien sur aussi pour une clarification anterieure de ton projet qu’il faudra leur « vendre » commercialement.
Espérant que mes reflexions aient quelques utilités. Parce que la malle que nous avons acheté il y a bien longtemps nous rend toujours fidèlement service.
Alain
Bonjour lamalleencoin. Je ne résiste pas à répondre malgré l'avertissement (), tout en ayant bien conscience que ma réponse n'aura qu'un rapport très tangent à votre question... Mais ce titre : "transmettre", m'a accroché. Il se trouve que c'est une question à laquelle j'ai consacré un peu de mon temps entre 2023 et cette année, sur laquelle j'ai un peu écrit aussi (de façon relativement confidentielle), mais dans un champ n'ayant en apparence pas de rapport avec l'artisanat, à savoir celui de la psychanalyse. Mais depuis son invention, fin du 19ème, la question de sa transmission y est inhérente. C'est un sujet passionnant et qui n'a pas vraiment été résolu, tout du moins reste-t-il à faire la preuve qu'elle est impossible, à défaut de pouvoir prouver l'inverse.
Une autre chose qui m'a rapproché de votre questionnement est l'évocation de la solitude, qui est un sentiment bien connu des psychanalystes. Non pas parce qu'ils sont bêtement seuls dans leur cabinet toute la journée, mais parce qu'ils sont toujours seuls à assumer leur acte, et à répondre des conséquences, pour chaque personne qu'ils reçoivent. Ça ne m'apparaît pas si loin de la solitude du dirigeant, mais cela il faudrait en discuter plus longuement.
Voilà pourquoi votre question m'intéresse et d'où je vous réponds.
Pour ne pas faire une dissertation sur mes recherches à ce sujet, qui serait fastidieuse pour vous comme pour moi, j'irai au maximum à l'essentiel de mes conclusions à ce jour sur la question de la transmission. Mais je pourrai donner mes raisons si cela vous intéresse.
Il m'apparaît comme je le disais que la transmission est un impossible. Le savoir-faire découle de l'expérience, qui est impossible à transmettre de par sa nature même. Le savoir se communique, mais que sous la forme d'un forçage qu'on appelle l'éducation. Vous parlez-vous même du type à qui on dit un truc dont il ne se souvient même pas le lendemain. Ce n'est pas la bonne voie à emprunter poour transmettre.
L'expérience se forge dans la pratique, comme je le disais elle ne se passe pas. Un conseil n'est pas inutile mais il n'enseigne rien. On a beau nous dire de faire "attention à la marche", le moment où on prend le plus conscience de cette marche, c'est quand on la loupe. C'est paradoxalement là qu'elle existe le plus pour nous.
Le savoir-faire qui pourrait-on dire est fait de l'accumulation de l'expérience, se nourrit de son propre manque. J'oserais déduire de vos mots que vous ne vous êtes jamais satisfait de ce que vous saviez et saviez faire, que vous avez toujours cherché plus loin. Cette soif d'apprendre est ce qui vous a poussé à l'excellence. C'est pour moi la seule transmission possible : cette position à l'égard du savoir, de n'en être jamais satisfait. J'ai beaucoup aimé vos exemples des gars qui savent tout. C'est paradigmatique. C'est par la position exactement inverse qu'on peut arriver à quelque chose je crois. C'est-à-dire amener ces gars-là, ou d'autres, à penser à un moment qu'ils n'en savent pas, ou pas assez. Sauf que c'est pas en leur mettant le nez dans leur connerie qu'on y arrive. C'est justement en se montrant soi-même non-sachant, autrement dit : qu'on est soi-même toujours en train d'apprendre de ses conneries. On ne peut rien rétorquer à un gars qui se montre non-sachant. C'est pour ça que tout le monde détestait Socrate et qu'on a fini par le buter ! C'était insupportable parce qu'on ne savait pas quoi lui redire. Mais si on se place comme sachant, l'autre qui aura beau être ignare pourra toujours se dire qu'on est qu'un c**, et personne n'aura rien appris de plus.
C'est pour moi la seule piste envisageable pour non pas transmettre l'expérience, mais transmettre l'envie qui pousse à l'expérience. En tout cas dans l'approche qu'on peut avoir avec quelqu'un... C'est de lui montrer qu'il faut apprendre par soi-même. Son expérience a soi, on l'emporte dans la tombe.
À vous lire je l'espère,
Je ne sais pas trop ce que veut dire être un particulier, mais je sens que ça me vise et je réponds quand même, parce que je trouve cette instruction assez condescendante.
Je vais être un peu brutal : dans ta liste de savoir-faire, il n'y a pas l'empathie. D'accord, les gens que tu décris se trompent, mais est-ce la raison pour les dénigrer ? Ne faut-il pas essayer de les comprendre et de les ré-orienter même si ces personnes semblent très sûres d'elles par méconnaissance ?
Transmettre, ça peut se faire par l'oral mais aussi par l'écrit. Sur ces domaines de niches, si on veut que des savoirs perdurent, ils faut les coucher sur papier.
Bonjour Lamellesencoin,
Je vous rassure tout de suite, même à presque 36 ans, je ne cherche absolument pas à reprendre une entreprise (et certainement pas en France avec le bordel monstre qui ne pardonne pas que c'est en France (surtout quand ça fait "tu lances ta boîte ? Tu payes. T'as fais faillite ? Tu raques"))
Non, je suis un ((relativement jeune) brillant) technicien de maintenance industrielle de formation et j'en suis heureux comme jamais car moi c'est l'aventure avec une bonne couche de défis qui m'intéresse dans la vie...
Dans un premier temps, j'ai cru que vous étiez à la recherche d'une personne qui puisse entretenir et réparer votre matériel (toutefois, sans voiture, ni permis, ça finirait par faire cher en train entre l'Alsace et la Côte d'Or où je réside...)
Ce faisant, j'ai plutôt le problème inverse, celui de trouver une personne qui ait du bazar dont il serait possible d'en faire quelque chose mais qui n'en a pas (voire plus) la force de les faire (bien que, pour ma part, ce soit plus travail des métaux et travaux pluridisciplinaires (hydraulique/pneumatique/électricité/mécanique (voire informatique) industrielle))
Après, une question me vient à l'esprit :
Avez-vous tenté de contacter des personnes comme des lauréats de MOF (Meilleur Ouvrier de France) et autres WorldSkills ?
En espérant que ma suggestion vous soit d'une aide précieuse...
ah les métiers qui se perdent (il y a de la réflexion a ce sujet dans les autres métiers (bientôt ) oubliés (scéno, artisanat etc) ne vaut il pas mieux invesstir cette énergie dans la documentation? (je sais que vous partagez déjà bcp sur votre canal et ici) mais essayer de continuer à faire venir des documentaristes pro, vedettes YT, étudiants etc etc, psa nécessairement tout accessible pour tout le monde, mais tout documenter
par ailleurs, vous êtes partit de rien, non?
donc un repreneur potentiel pourrait devoir avoir le même chemin, partir de rien, ce que vous exiger comme CV (démontage remontage) vous pourriez communiquer largement la dessus, faire faire de plus en plus difficile en partant de rien, á d'éventuels futurs repreneur, Badge restau malle enC niveau 1, 2 3 étoiles, mais ca reste une démarche amateur, un pro ne joue pas, alors ratissez les écoles de stylisme et restau, il y en a bien qui doivent avoir envie de suer et d'en démordre, polissage compris
voila mes idées amateurs, bonne continuation, bonne reprise
Bonjour,
Je me suis posé les mêmes questions il y a bien longtemps mais j’ai finalement fini par jeter l’éponge, n’en pouvant plus d’entendre certaine personne me parler de passion de métier merveilleux d’être ouvert un à un apprentissage sérieux, et qui le lendemain matin ne se rappel plus des conseilles et techniques dispensé la veille sans parler des titulaires de BMA BP ou ingénieurs qui vont vous en apprendre et qui pour finir ne sont pas capable de réaliser une simple opération machine.
Je me suis donc dirigé vers les réseaux et forums et là encore on vous pose des questions et il en résulte bien souvent que les conseilles ne sont pas suivi un youtubeur de génie étant passé par là, mes maigres connaissances de ma passion que je pratique depuis 50 ans doit être obsolète ;
En conclusion je m’interroge sur l’avenir de notre métier, des inquiétudes de mes collègues sur le tout numérique et l’IA, voilà ou j’en suis à 59 ans je ne transmettrais pas mon entreprise mes quelques astuces et mon petit savoir faire feront parties de la légende (en ce temps-là) mon dernier plaisir aujourd’hui est de pouvoir réaliser pratiquement n’importe quoi sans avoir à me questionner longtemps et je m’éclate et je comprends sincèrement votre désarroi.