L'Air du Bois est une plateforme Open Source de partage collaboratif ouverte à tous les amoureux du travail du bois. (En savoir plus)

Rejoindre l'Air du Bois Se connecter

GCcharpenteriedart

L'apprenant, l'ouvrier, l'entreprise et la filière bois.

Bonjour, en 2021 est sorti le plan ci-après sur la filière bois. Qu'en pensez-vous ?

Sans aller aussi loin dans le temps, comment envisageriez-vous une meilleure interaction entre l'entreprise, les ouvriers et les apprenants ?

Plus de savoir-être ? Plus de savoir-faire ? Plus de terrain ?

Je ne me focalise pas sur l'écologie dans mes questions car je sais que cette notion est abordée sur de nombreux sites.

J'aimerai m'axer sur l'humain, les jeunes, la retransmission.

Merci pour les pistes que chacun, chacune pourraient apporter.

La filière bois présente son « Plan Ambition Bois-Construction 2030 » :
10 engagements pour accompagner l’entrée en vigueur de la RE2020, accélérer la réduction de l’empreinte carbone de la construction et soutenir la relance avec le bâtiment durable.

Un objectif
Le bois est le matériau renouvelable et biosourcé de la transition écologique par excellence.
La neutralité carbone en 2050 suppose donc un usage renforcé du bois et des matériaux biosourcés dans le cadre d’une mixité des matériaux.

Une ambition
10 engagements pour répondre aux attentes environnementales dans l’acte de construire.

Nos 10 engagements

  1. Former :
    « Nous nous engageons à accompagner, dans l’acte de construire, les opérateurs de la famille des bâtisseurs en lien avec les organismes de formation. Nous nous engageons également dans un effort de formation continue de nos professionnels, de l’amont à l’aval. »

  2. Développer l’emploi :
    « Nous nous engageons, en augmentant nos capacités de production, à développer l’emploi et à produire de la valeur ajoutée. »

  3. Mobiliser les volumes :
    « Nous nous engageons à favoriser les investissements liés au développement des usines de première et de deuxième transformation vers des produits mixtes, combinant le bois à d’autres matériaux, afin de répondre aux exigences du marché en termes de volume. »

  4. Investir en recherche et développement :
    « Nous nous engageons vers un effort constant en matière de re- cherche et développement, allant de l’ingénierie à la conception de produits et systèmes constructifs novateurs, afin de favoriser l’essor des marchés de la construction bois et biosourcée. »

  5. Développer l’offre en bois français :
    « Nous nous engageons à favoriser la construction de logements bas-carbone avec une priorité donnée au bois français. »

  6. Soutenir l’économie des territoires :
    « Nous nous engageons à développer des acteurs industriels de référence et des capacités de transformation au cœur des territoires français. »

  7. Favoriser la mixité des matériaux :
    « Nous nous en- gageons à relever le défi de l’accroissement de la mixité des matériaux auprès des entreprises de la construction, forts de tous les acquis des programmes démonstrateurs menés depuis plusieurs années. »

  8. Planter et replanter :
    « Nous nous engageons à maintenir un effort constant afin de garantir le renouvellement de la forêt française. »

  9. Réduire les coûts :
    « Nous nous engageons à maintenir un effort constant afin de massifier l’utilisation du bois et investir dans des outils de production pour diminuer les coûts. »

  10. Recycler le bois en fin de vie :
    « Nous nous engageons à investir dans les usines biomasse et à optimiser l’utilisation des pro- duits bois en fin de vie. »

Paln ambition 2030lis

Connectez-vous pour ajouter un commentaire.
?

3 réponses

0
cocoM

Ma vision très personnelle sur la transmission des savoirs faire et être et leurs applications dans la vrai vie :

j'ai eu la chance d'accéder à une formation (en reconversion) que j'estime de qualité sur le plan technique et humain ; mais une fois le diplôme en poche, la confrontation avec le vrai monde économique est rude :
_première expérience en intérim : alors que j'ai appris à mener un projet de A à Z, de la conception du plan suivant un cahier des charges jusqu'à la finition ; je me retrouve en postes fixes : 3 jours de dégauchisseuse, 2 jours de toupie, 1 journée à alimenter une CNC... puis 2 semaines d'assemblage à visser ensemble des pièces identifiées par un sticker... c'est comme si j'avais appris la navigation en haute mer pour avoir le droit de faire de la barque sur un lac. Résultat : l'impression que mes compétences ne sont pas valorisées, financièrement mais surtout en terme de reconnaissance et de perspectives : je ne peux même pas exprimer un quart de mon potentiel, comment espérer qu'il se développe et finisse par être apprécié par qui que ce soit ???
_deuxième étape : blasé par cette course à l'efficacité généralisée qui relègue l'humain à un auxiliaire des robots ; peu enclin à manger du pain noir pendant X années en espérant finir par être repéré par l'une des entreprises qui proposent encore des postes valorisants ; je me mets à mon compte tout en sachant que j'ai des lacunes techniques importantes. Il y a pas mal de galères mais je suis plutôt content quand j'arrive à les surmonter.
_troisième étape : je trouve un marché de niche dans lequel j'arrive à mettre en oeuvre les compétences que j'ai acquises lors de ma formation et dans mes précédentes activités ; et dans lequel je trouve enfin un équilibre qui me convient ; tout en ayant conscience d'être dans une précarité importante parce qu'un marché de niche peut très vite se boucher.

Le principe d'une SCOP pour avoir une meilleure reconnaissance des travailleurs... pourquoi pas si on ne pense pas qu'à la reconnaissance financière.
Pour moi il faut surtout que l'intelligence de la main (re)trouve sa place dans la hiérarchie sociale. Voir un titulaire de BMA se retrouver à alimenter un robot après 35 ans de carrière parce qu'il n'a pas su/voulu prendre le virage numérique je trouve ça d'une violence inouïe. La numérisation et l'évolution des machineries ont rendu nos métiers plus sécurisés, plus efficaces ; mais aussi moins techniques et donc plus facilement remplaçables : il y a 70 ans pour faire du rabotage il fallait savoir entretenir une R/D, changer et affuter ses fers, lire le fil du bois, travailler à la bonne vitesse... de nos jours il faut une demi heure à un technicien pour régler la 4 faces moulurière et un intérimaire pour la nourrir toute la journée.
Si la compétence est de nouveau reconnue ; j'ose croire que le rééquilibrage financier viendra de lui même ; mais actuellement la balance entre capital humain et capital matériel est tellement déséquilibrée dans la valorisation d'une entreprise qu'il ne faut pas rêver... (et c'est vrai non seulement dans nos métiers, mais aussi chez les agriculteurs et bien d'autres).

Cherchons d'abord à redonner un sens à nos métiers, je suis bien plus épanoui aujourd'hui en gagnant moins qu'en intérim parce que je trouve du sens à ce que je fais... Si les jeunes n'ont pas de modèles d'ouvriers du bois épanouis en dehors des youtuber, ils vont vite déchanter en arrivant en entreprise et changer de voie ; et la reconnaissance financière n'y changera pas grand chose.

GCcharpenteriedart

Ne devrait-on pas dans ce cas s'efforcer de redonner le nom d’"oeuvrier" à l'ouvrier ? Qu'il fasse oeuvre de ses actions plutôt que de servir l'ouvrage financier.

Merci à vous pour ce témoignage.

De bien belles choses pour la suite.

Connectez-vous pour ajouter un commentaire.
0
Hervé-71

ok, c'est bien beau, des engagements et des souhaits,

mais la réalité, malheureusement, est toute autre

propos issu d'une discussion avec mon fournisseur de bois, ou je suis client fidèle depuis plus de 20 ans.
brenotrmc.jimdofree.com/

il achète principalement du douglas en Bourgogne, particulièrement le Morvan, et du chêne.

les ventes se font aux enchères et
les prix explosent, car acheté par des investisseurs chinois (à vérifier, je n'ai pas les sources de ses dires), transformés chez eux, et revendu en Europe sous forme de meubles et autres

autre problème: les salaires

mon fils a travaillé plusieurs années dans une petite entreprise à Genouilly en Saône-et-Loire (71)
conditions difficiles, par tout temps dehors, quasi pas d'intempéries, salaire au smic, pas de formation
alors comment motiver les jeunes pour ces métiers???
on accepte de payer 80€ de l'heure un garagiste ou un coiffeur, mais pas un maçon ou un charpentier ;

Bonne soirée
Hervé

Bingo
( Modifié )

les ventes se font aux enchères et les prix explosent, car acheté par des investisseurs chinois (à vérifier, je n'ai pas les sources de ses dires), transformés chez eux, et revendu en Europe sous forme de meubles et autres.

J'ai eu exactement le même discours du patron de ma scierie dans la Creuse.

Pour compléter, il expliquait que la vente par l'ONF/public (il me semble que c'était ça 🤔) était réservé au marché français. En revanche, pour le privée c'est une autre histoire et ils sont en compétition avec des négociants pour le marché chinois dont le pouvoir d'achat est infiniment supérieur à celle d'une scierie locale.

Ce n'est pas la formulation exact de ce qu'il avait expliqué (on en avait longuement discuté début décembre), la mémoire me fait défaut. L'essentiel est là, une compétition face à un ogre..

GCcharpenteriedart

Je comprends votre colère. Mais vous évoquez que votre fils n'a pas eu de formation ni d'évolution salariale. N'est-ce pas prévu normalement dans les grilles tarifaires en fonction des compétences ?

Hervé-71

les quoi ???? ""grilles tarifaires"". c'est comme les mots rallonge, augmentation, c'est plus dans le dictionnaire

GCcharpenteriedart

C'est quoi un dictionnaire ?

Je plaisante bien sûr. 😊

Bonne continuation.

Connectez-vous pour ajouter un commentaire.
0
Kentaro
( Modifié )

Interessant comme questionnement...

Plus de savoir-être ? Plus de savoir-faire ? Plus de terrain ?

IL y a pas longtemps, j'avais mis en Trouvailles cette info:

Je pensais que c'était une bonne nouvelle. Sauf que beaucoup ont fait remarquer que si c'était pour créer des emplois sous-payés, c'était pas la peine...

Peut-être que l'un des principaux points sur lequel travailler, puisque l'idée, c'est de faire les choses bien, ce serait de mettre en place une économie où chacun y trouve son compte et son intérêt, avec un vrai partage équitable de la valeur ajoutée, c'est à dire une économie sans exploité et sans exploiteur... Ce serait pas mal de le rajouter à la liste des voeux pieux, non ?

Le Savoir-faire, le Savoir Etre, si c'est pour finir exploité comme partout, c'est peut-être pas la peine...

Mis à jour
GCcharpenteriedart
( Modifié )

Pensez-vous dans ce cas que le système SCOP est le plus adapté ? Cela existe depuis de très nombreuses années. Ce système investit les ouvriers car ils sont actionnaires.

Les profits sont repartagés en fin d'année.

Chacun a à coeur de faire évoluer la machine et la graisser car ils sont tous récompensés en conséquence.

Kentaro
( Modifié )

GCcharpenteriedart Oui, mais croire que l'implication des membres vient du fait que les profits sont repartagés chaque année, c'est toujours croire en la seule logique financière et capitaliste et que l'humain est motivé par le fric et seulement ça.

Or, l'implication vient de la reconnaissance et du respect mutuel. Le fric, c'est secondaire. On peut avoir une scop avec un management ou une organisation toxique. Le status ne fait pas tout.

L'idée des coopératives, depuis Fourier et les phalanstères, c'est de faire des choses ensemble, pas simplement de se partager le fric.

zanca

Salut,
Sur le papier, les scops sont un modèle qui peut sembler idéal. La mise en application de l'autogestion, l'organisation collective, partage des tâches et du partage des bénéfices... Pour que cela soit applicable, il faut que chacuns-unes s'implique activement dans le projet collectif. Et ça, ce n'est pas intrinsèquement gagné, il faut le construire au quotidien. Alors la dérive autoritaire, verticale prend rapidement le pas face aux exigences économiques et temporels.
Le meilleur exemple de cette dérive, ce sont les coopératives agricoles.
Je viens de quitter la menuiserie collaborative, qui n'a de coopérative que le nom.
Tout ça pour dire que le statut juridique ne suffit pas. Mais que c'est bien l'implication et la volonté qui peut donner à une entreprise un fonctionnement horizontal.

GCcharpenteriedart

Kentaro Je comprends vos arguments. Pas faux.

GCcharpenteriedart

zanca D'où l'intérêt de ne pas voir trop gros. Pour rester simple et humble face au labeur. Merci pour vos remarques constructives.

Connectez-vous pour ajouter un commentaire.
0 coup de coeur
238 vues
3 réponses
0 vote

Publications associées

0 collection

Tags

    Aucun

Licence

Licence Creative Commons
Autres questions de GCcharpenteriedart
Navigation