Bonjour,
Cette question pour partager une observation et éventuellement réitérer cette réussite (pas le tabouret mais la tranche de chêne qui n'a pas pris une fente). J'ai récupéré un billon de chêne en bord de chemin. Il devait avoir été coupé depuis 2 ou 3 ans et je le soupçonne d'être resté dans le fossé partiellement inondé quelques mois. J'en ai coupé une tranche de 6 cm d'épaisseur et retiré l'aubier. Encore humide, j'y ai mis les pieds du tabouret (de l'aulne) qui eux, étaient secs, en tenons ronds. Pas besoin de colle, je me suis dit qu'en séchant, le retrait du chêne allait enserrer les tenons et que les fentes apparaitraient où elles voudraient, je ferais avec. Seulement voilà : ça fait plus d'un an qu'il est à l'intérieur de la maison, il s'est bien allégé et aucune fente n'est apparue. Le reste du billon, que je n'avais pas débité en tranche s'est fendu d'un peu partout. Mon problème c'est que je ne sais pas comment refaire ce genre de chose alors que je m'attendais dur comme fer à ce que ça fende. Si vous avez des idées..
3 réponses
fossé innondé, n'est ce pas la partiellement la réponse? les anciens laissaient d'abord "sécher" les billes plongées dans l'eau courante qui en "traverssant" le bois en long rincait les résines et permettaient ensuite un séchage plus en équilibre
etiennedesthuilliers je dis exact pour l’anecdote.
D’autre part vous ne pensez pas que le rinçage aide à un séchage plus harmonieux ?
pour mofran
j 'ai une certaine culture sur le bois et je ne sait pas quelle est cette légende urbaine sur le bois qui serait mis a trempé et qui permettait un séchage plus en équilibre
il y a une exception pour les rames de navire qui était en hêtre et que l on mettait sous l'eau pour éviter l 'échauffure et elles étaient fini au moment de la demande
le très ancien
Quels sont les éléments de démonstration de l'efficacité de cette façon de faire ?
L'eau traverserait toute la longueur du bois en nettoyant l'intérieur ?
Faudrait déjà qu'elle puisse y entrer, quand on connait le mécanisme de circulation de la sève, c'est pas évident à imaginer…
J'accorderais plus de crédit à cette histoire d'abattre les arbres fin août et les laisser au sol en feuille pour qu'elles permettent un séchage du bois par la voie "normale" (évaporation par les feuilles sans arrivée d'eau de l'autre côté puisque plus de racines)
tarpan commençons Par ceci puis Cette étude du cnrs qui sans parler d’immersion évoque le phénomène.
Nous avons aussi le principe D’enclavation qui permet non seulement d’accélérer le séchage mais aussi de protéger des xylophages ou autres champignons.
Et pour finir j’ai entendu à de multiples sans dire nombreuses reprises cette histoire, effectivement la sève est rinçé, le séchage est plus homogène.
Après c’est peut-être mon imagination.
Les deux premiers liens : celui du cnrs parle de l'eau sous forme liée chimiquement présente dans la matière des parois (et qui aide l'eau libre/sève à s'évacuer) , rien à voir avec une immersion ou une quelconque eau extérieure, c'est juste une explication du principe du séchage du bois coupé selon une certaine façon.
Ce même document précise qu'une évacuation de l'eau par seule capillarité (circulation de l'eau comme dans une paille sans pression d'un côté ni dépression de l'autre) n'est pas possible (ou négligeable) , ce qui contredit le premier lien où l'eau viendrait depuis l'extérieur circuler à l'intérieur…
Pas encore probant pour moi… ce qui ne veut pas dire que ça ne se produise pas, mais l'explication n'y est pas… la recherche progresse cela dit, intéressant à suivre :)
pour nicoel
vous avez tout a fait raison il y a une grande méconnaissance du matériaux bois , on sait aller sur la lune mais on se pose la question comment la sève peu monter a 100 mètres de haut'
la connaissance du matériaux est plus complexe qu'il ni parait car chaque bois a ses spécifiés , et même a l' intérieur de la même espèce
les trucs des anciens sont a mourir de rire, mais toujours colportés, et défendu bec et ongles par des pseudos sachants
j ai commencé à collectionner les ouvrages qui proposaient des tas de méthodes sur , le séchage, la conservation des bois , les périodes pour abattre les bois etc etc
et finalement il y a peu de choses qui tiennent la route
j' attends d'autres explications pour donner des pistes de compréhension pour le dessus de tabouret qui lui na pas voulu se fendre peu être ils s'est assis sur certains préjuger
etienne desthuilliers l homme qui essaie de comprendre sans apriori
Vous devriez nous faire une petite rubrique de ces croyances sans fondement mais pas sans conséquence : prise de tête, process inapproprié, perte de temps et d'argent.
Par exemple, je pense à tout ce qui concerne le cycle lunaire pour la coupe du bois. Dès 1690, le jardinier du Roi s'en moquait (on ne parlait pas encore de débunk).
etiennedesthuilliers Bonjour, pour préciser :
la sève ne circule pas que dans le liber. La sève élaborée (ou sève phloèmienne) circule dans le liber (aussi appelé phloème secondaire), la sève brute (ou sève xylèmienne) circule dans le xylème secondaire (le bois grosso modo). Mais cela n'a pas trop d'incidence sur la question posée car les problématiques de fente/déformation n'apparaissent que dans le cas de la perte de l'eau liée, hors l'eau de la sève fait partie de l'eau libre, qui se barre assez vite (quelques heures ou quelques jours, donc beaucoup plus vite que ce qu'on appelle communément le séchage du bois qui dure quelques mois/années).
on ne se pose vraiment pas la question de savoir comment l'eau monte dans un arbre (même un grand) : la théorie de la tension-cohésion l'explique bien et depuis longtemps. Quelques spécialistes de la physio des arbres se montrent tatillons (tant mieux) et tentent d'intégrer quelques autres facteurs, mais l'idée commune selon laquelle on ne comprend pas du tout comment un arbre achemine son eau est une légende.
Timoun
L'acheminement est connu, mais encore discuté (l'évaporation en bout au niveau des feuilles ne suffirait pas, il y aurait également un gradient osmotique et/ou des propriété au niveau des parois (eau liée ou molécules de types sucres, plusieurs pistes évoquées)
On s'est mieux remis à étudier les arbres depuis une vingtaine d'années…
tarpan D'accord avec vous, encore heureux que les modèles soient encore discutés ;) Mais ici comme souvent en sciences il y a une confusion due au réemploi des termes au cours du temps. En l'occurrence (sauf erreur de ma part) la "vieille" théorie de la tension-cohésion a effectivement été considérée comme insuffisante mais la théorie "moderne" de la tension cohésion (même nom) prend bien en compte les facteurs autres que l'évaporation au niveau des feuilles. Sa modélisation fait intervenir évaporation, liaison des molécules d'eau entre elles, phénomènes osmotiques selon les périodes des l'année, adhésion de la colonne aux parois des vaisseaux, etc. Il ne peut pas rendre parfaitement compte de la réalité (aucun modèle n'y prétend) donc sera régulièrement soumis a ré-examen, mais il est très solide.
Tout ça pour dire qu'il faut parfois se méfier des hypes scientifiques du type : "on avait rien compris jusqu'ici, mais les dernières avancées sont révolutionnaires !!!" (je ne dis pas que c'est un écueil dans lequel vous tombez personnellement bien sûr).
D'autre part je me demande si le brouillage n'est pas entretenu (plus ou moins involontairement) par les documentaires et vulgarisations qui confondent acheminement de la sève brute (en tension = pression négative = -x bars) et acheminement de la sève élaborée (en pression positive = + xbar), et pour laquelle les phénomènes osmotiques sont pour le coup prépondérants et moins bien connus.
il y a une confusion due au réemploi des termes au cours du temps
Je crois que la clé est là en fait.
Ne parlons pas de "la sève descend en hiver" (mais où va-t'elle en fait ? )
(Un jour on découvrira qu'en fait c'était les champignons qui "poussaient" l'eau avec leurs petits bras musclés au travers des mycorhizes )
Ben alors, avec toutes ces infos, obtenir une tranche de bois sèche mais non fendue par hasard me parait encore plus "miraculeux" et difficile à reproduire. Dès que j'aurai un peu de temps, je ferai quelques tests, avec un protocole le plus scientifique possible (à mon niveau hein...). Merci d'avoir apporté vos contributions, j'ai appris des trucs.
Bah tant mieux
Mais ça ne présage pas de l'avenir et la sécheresse de l'été peut rappeler au bois qu'il travaille au-delà d'une retraite espérée...
Oui, il peut encore bouger. Mais il a déjà passé l'été dernier, qui n'était pas des plus humides en Alsace...
bonjour je comprend votre déception de ne pas voir votre dessus de tabouret fendu et pourtant vous auriez bien parier pour une magnifique fente
maintenant vous auriez bien voulu comprendre
mais dans toute expertise il nous faut plus de renseignement le diamètre du dessus , son Age , la valeur du décentrement du cœur ,
son degré hygrométrique , les traitements subits, comment a été conservé la partie de la branche restante
merci par avance
l homme qui aime bien comprendre
etienne desthuilliers
Honoré que le maître se penche sur mon cas... Il fait 20 cm de diamètre et en faisait un trentaine avec l'aubier. Il doit avoir entre 80 et 100 ans et fait actuellement moins de 11 % d'hygrométrie. Je l'ai rentré en intérieur alors qu'il était encore humide au toucher. Je ne l'ai pas traité, j'attendais qu'il rende des tannins et qu'il travaille. Je l'ai ciré récemment en voyant qu'il ne bougeait pas et qu'il avait bien séché. Le reste du billon a séché en 4-5 semaines dans mon garage, sec à 15° environ, il comportait un nœud et s'est fendu normalement. Je me demandais si les tenons ronds (au nombre de 3 et de 19 mm de diamètre) auraient pu empêcher en partie le retrait, du moins au point qu'on n'en voit pas les fentes. Quant à la valeur de décentrement du cœur, je ne sais même pas ce que c'est.
Le cœur, c’est le centre des cernes de l’arbre, ici entouré en jaune
Le cœur n’est pas au centre du cercle de ton tabouret, qu’elle est la valeur du dé-centre-ment du cœur de l’arbre?
Sauf erreur de ma part, maître etiennedesthuilliers
j ai une vague idée , mai si je pouvais avoir une photo du restant qui s'est fissuré cela apporterait sans jeu de mot de l eau a
à mon moulin
l homme qui doute
rien n est jamais acquis de ce qui parait être acquis
etienne desthuilliers
mais d 'autres on aussi le droit d avoir une idée pertinente
Navré, j'ai brûlé le reste. Les fissures étaient, il me semble, réparties un peu sur tout le tour du billon, et non comme parfois une seule fissure, large, qui m'aurait permis d'utiliser le reste, moyennant cette fissure. Le cœur se trouve à 7 cm du bord gauche de la photo. Ce n'est pas le centre du tabouret car l'aubier étant irrégulier, j'ai tracé le cercle pour qu'il soit le plus grand possible dans le duramen, m'amenant à décaler le centre du tabouret par rapport au cœur de l'arbre.
Feusteu bonjour notre affaire n'' avance pas vite pourtant avec plus de 500 vues je pensais avoir plus d'explication et savoir pourquoi le tabouret n est pas fendu et voir si le phénomène est compréhensible et peut apporter un plus pour le menuisier qui se plains de bois gercés
l 'homme qui emploi des plateaux de 150 mm non gercés
etienne
etiennedesthuilliers on va avancer un peu
connaissez vous la méthode pour employer des bois rond ou carré pour éviter le multiple gerce et fente
deux solutions percer un trou au cœur ou donner un coup de scie longitudinal et celle ci va s'ouvrir au séchage et on pourra la positionner pour éviter que l'eau rentre dedans
il y a maintenant a faire une synthèse pour comprendre le problème en prenant aussi en compte la nature du matériaux et son séchage on peu aussi choisir un autre débit
Oui, je l'ai fait pour maitriser la fente sur des dessous de plats en tranches de hêtre échauffé. J'ai vu faire ça aussi par un fabricant de mobilier en bois rond américain. Il le faisait sur du résineux. De mon côté j'ai utilisé de l'aulne pour ce même genre de chose, sans le coup de scie. Je me suis aperçu en en coupant quelques perches vigoureuses fin mai (bord de chemin de fer, avant le passage d'un broyeur) qu'en les séchant à l'ombre après écorçage, elles ne fendaient pas. Ca m'a également étonné sur le coup mais après quelques recherches j'ai appris que cette essence a peu de retrait. Mais ma tranche de chêne n'est pas une perche, n'a pas de noeud qui puisse créer des tensions et a 3 tenons ronds de 19 dans le fondement...
Feusteu bonjour vous approchez du but je pense que je vais vous donne plus d 'explications , mais j attend toujours des explications des spécialistes qui fréquentent ce site
bonjour
pourquoi il ni a pas eu de fente dans le dessus de tabouret , et que la partie restante s'est fissuré
cela est du a un séchage non contrôlé et cela pas volontairement
avoir des pièces non gercées est un art
on remarque que les chênes suivant leur exposition le terrain et peut être la génétique fournissent des bois diffèrent
au point de vu analyse de l échantillon
nous avons un bois dit gras , accroissement de moins de 2 mm bois employé dans le meuble ou le tranchage , à rapprocher des bois de la foret du Tronçais avec une structure différente des chênes à gros accroissements et un chêne léger
de ce fait les coefficients de rétractibilités sont faibles ce bois permet d avoir avec un séchage contrôlé des bois très épais sans gerce mais ont une moins bonne résistance pour faire des bois de charpente
maintenant en faisant votre dessus de tabouret vous avez décentré le cœur involontairement mais cela aurait sur une bille de 26 cm de diamètre de supprimé les tensions sur 6 cm de ce fait d 'annihiler les gerces possibles
les trous en dessous non pas apporter grand chose
le séchage celui ci a été lui plus équilibré les deux faces ont séché simultanément les retraits se sont faits sans créer des tensions importantes dans un bois extrêmement doux
je ne sais pas si le dessus de tabouret est resté parfaitement rond
on sait que le séchage en bout est rapide et l'on protège les abouts pour éviter les gerces en bout
il y a une leçon a tirer de cela qu'il est possible de choisir des bois si l' on sait faire
si l on achète en grume de faire un choix de sciage, cela est un art , mais indispensable si un jour on décide de faire des travaux de luxe
il est dommage que plus de 600 personnes soit passées sur cette question qui est fondamentale à mes yeux pour avoir des travaux dit de qualité et ne pas se faire refiler le premier bout de bois à peu près au cotes , bien amicalement
un maitre menuisier qui a toujours estimé que la qualité de ses bois était primordial dans son travail
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