Bureaux d'angle réversibles

Je regroupe dans ce chapitre les différentes considérations de conception & d'inspiration.
Cependant, je travaille beaucoup au "on verra bien": conception dans les grandes lignes, pour pouvoir sortir la feuille de débit et avoir une idée des assemblages, mais il y a souvent (toujours) des éléments indéfinis à régler sur le tas. A quoi il faut ajouter les corrections en cours de route quand tout n'a pas marché comme prévu...
Ne pas se méprendre donc: ce chapitre synthétise les choix qui ont été faits, mais tous n'étaient pas arrêtés dans la phase de conception!

J'ai envie de m'amuser autour de ces bureaux (ce qui est le propre d'un loisir, ça tombe bien).

Dans mon cahier des charges, ils doivent être réversibles pour s'adapter à la configuration des chambres de mes enfants et qui sait, de les suivre dans leur futures pérégrinations.
Je pars donc sur une composition de bureau d'angle qui puisse être adapté droite ou gauche, voir installé droit le long d'un mur.
Un bel exemple est le bureau B19 de P.Chapo (pas sûr qu'il puisse être changé droite/gauche, je ne sais pas comment le plateau de bureau est installé sur le module de rangement)

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Pour le principe de construction, plutôt que de faire une ossature avec des panneaux, j'ai préféré imaginer des caissons s'insérant dans une ossature, un peu comme les bureaux d'écolier avec un piétement en tube.
Dans mon idée, cette ossature externe doit permettre de faire cheminer discrètement des câbles de la partie rangement au plan de travail du bureau.
Mes plateaux seront inspirés de ceux de ces bureaux: assez fins, un chant arrondi, et on retrouvera même un petit clin d'œil au logement pour l'encrier, avec un perçage pour passer les câbles.
Comme j'aime beaucoup le style du mobilier d'après guerre, le piétement du plateau de bureau s'inspirera de celui du bureau dactylo de Jean Prouvé.
On verra bien si toutes ces évocations de ma propre scolarité fonctionnent ensemble.

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Et pour le principe de transformation gauche/droite, à l'origine, caissons et tiroirs étant installés dans une structure parfaitement symétrique, je pensais les démonter pour les retourner. Le plateau du bureau devant alors pivoter d'un demi tour.
Mais la réalité de l'établissement et des boulettes (éclats,...) faisant que mes structures rangements ne présentent pas deux faces identiques et aussi bien finies, à quoi s'ajoute le positionnement des caissons assez laborieux pour qu'il soit bien fait, il faut changer d'idée.

Un petit croquis valant mieux qu'un long discours, voilà le principe:

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C'est bien plus simple & élégant comme approche (à mon sens en tous cas). Comme quoi.

En avant pour le débit et corroyage des pièces de la structure (module de rangement et traverses du bureau).
Rien de transcendant là dedans, j'en profite pour présenter la petite SAF que j'ai eu la chance d'acquérir.
Il s'agit d'une Metabo TKU1693.
Assez amusant, le rail permet de faire une coupe de 1600, puis si besoin le bloc de sciage peut coulisser en avant sur environ 400mm. Elle est conçut comme une scie à format de chantier: tout se démonte/assemble rapidement. Avec les inconvénients qui vont avec: rigidité moyenne (pas de table en fonte,...),... mais pour mon usage ça convient très bien.

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Ayant des pièces longues à corroyer, le dégauchissage a été l'occasion de fabriquer une rallonge de table pour ma petite dégauchisseuse, qui au passage s'est aussi vu dotée de roulettes retractables.

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Puis c'est parti pour le mortaisage. Là encore, on passe du temps pour cette petite évolution de la machine sur le principe de ce qu'a pu faire Diomedea, ici en vidéo en beaucoup plus "à la one again" dans mon cas

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Les pièces de la structure terminées, je passe à l'assemblage.
Pour satisfaire à la grosse tentation de m'essayer au chevillage à tire, les cadres constituant les façades seront assemblés ainsi (et sans colle pour être sûr que ça a fonctionné).

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Ensuite assemblage de l'ensemble de la structure. pour les tenons traversants, je n'ai pas osé cheviller à tire (je sais pas pourquoi).
Comme vous pouvez le voir, les pieds ont pris leur couleur définitive, en teintant à l'acétate de fer.
Pour éviter les bavures et éventuelles diffusions dans le fil, un trait de scie délimite le tronçon de traverse qui est teinté.
Pour renforcer cette impression de "bloc pieds", cette partie sera épargnée par le 1/4 de rond qui sera usiné sur la périphérie du cadre.

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Il est temps de passer au caissons latéraux:
CP de bouleau de 12, assemblage d'onglet que je renforcerai par des chevilles de 6 placées verticalement dans les coins.
N'ayant pas assez de CP de bouleau, le bas de chaque caisson est en CP récupéré sur de l'emballage industriel. Pour que ça passe inaperçu (et parce qu'une face du cp de bouleau est vraiment vilaine), l'intérieur des caissons se voit appliquer une couche d'huile blanche de chez osmo.
Pour habiller les chants, j'ai débité des baguettes de noyer collées avant la coupe d'onglets.
Je ne sais pas si c'est la meilleure méthode, ou s'il est plus simple de le faire après (j'avais la crainte de ne pas être assez précis et de foirer ces onglets).

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Puis, les tiroirs.
Ces derniers seront en hêtre et chêne, flancs rainurés pour coulisser dans les glissières.
Assemblage à queues droites.
Les fonds en panneau fibré avec une face blanche.

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A ce moment, je n'ai pas d'idée définie pour la façade. Pour se marier avec le clair du bouleau, ce sera de l'érable.
Tout comme le noyer utilisé pour mes baguettes, j'en ai très peu dans mon stock et je suis bien content que sur ce genre de petits "détails", ces essences trouvent leur place.

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Rien que du très classique, une série de photos pour le plaisir.
Les coins "arrondis" sont obtenus par une première coupe à 45 à la scie, puis en arrondissant l'angle à la râpe.
Les chants sont: 1/4 rond sur le dessus, chanfrein sur le dessous.

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Je souhaite que le pied soit démontable pour ne pas avoir de pièce volumineuse et fragile à transporter quand le meuble est démonté.
La structure doit donc permettre de fixer ce pied, de rattraper la hauteur entre le rangement et le pied, de faire le pivot pour le changement de configuration... et de pas être trop moche tant qu'à faire.

Ajouter à quoi c'est dans ma nature, quand je vois le bout d'un projet, de précipiter un peu les choses alors autant vous dire qu'il ne va pas falloir s'attendre à des queues d'aronde et autres nobles assemblages dans ce qui va suivre...

On commence par le pied. Initialement, j'avais prévu de faire un assemblage tourillonné et collé. Au final, ayant très envie de faire un essai tourillon + vis (avec un bouchon), je pars là-dessus.
Par contre du fait de la présence des vis, il ne faut plus compter sur la possibilité de tourillonner dans le pied pour se raccrocher dans la structure sous le plateau. Tout ça sera donc boulonné, et la structure doit prendre la forme d'un cadre, on ne peut pas se contenter de traverses.
Résultat (avec les inserts permettant de se fixer sur la structure sous plateau)

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On passe à la structure sous plateau à proprement parler. Ayant initialement prévu des traverses de faible hauteur (40mm) ça ne va pas être évident d'avoir une bonne rigidité...
En photo, le résultat de mes réflexions, seul et en situation avec le pied (qui a croisé le chemin du bocal d'acétate de fer) fixé sur le plateau (pas forcément dans la position la plus pratique à l'usage).
On voit les trous de fixation du plateau. Ils sont surdimensionnés (diam 8) par rapport aux tirefonds (diam 5) pour encaisser les mouvements du plateau. Une traverse centrale viendra renforcer le tout.
On voit aussi la pièce de raccordement au plateau du meuble latéral. Ce bloc est boulonné au plateau inférieur, et sa position indexée par une cheville de positionnement.
Un avantage de cette pièce, c'est de donner un degré de mobilité supplémentaire pour le positionnement du plateau supérieur (dans une certaine limite).

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Voici le lien vers la fin de cette fabrication fort plaisante!