Ce pas à pas présente un projet en cours de réalisation.
Je réalise des façades en placage de châtaignier. Je profite de cette réalisation pour prendre un Max de photo et faire partager l'avancer des travaux.
Le travail se décompose en plusieurs étapes.
Il y a plus de 20 m2 de placage à réaliser. Cela promet de longues heures de patience et de minutie.
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Le dressage des chants
Pour assembler 2 feuilles de placage, il faut tout d'abord dégauchir les chants, comme si il s'agissait de véritable morceaux de bois. C'est une opération délicate qui demande beaucoup de patience et de rigueur. De cette opération dépend le résultat final. Nous n'avons pas de serre joint pour forcer les chants a bien plaquer ensemble.
Pour réaliser cette opération nous avons besoin de trois planche de dériver du bois. Plus longue que le placage et à peu près de même largeur.
La première sert de fausse table sur laquelle va glisser le rabot.
La deuxième sert de référence d'équerrage pour le dressage des chants et assure également un dressage rectiligne. De préférence en médium. La passer a la dego.
La troisième sert à maintenir le placage en place.
Le placage doit dépasser légèrement de la seconde planche. Il est possible de dresser plusieurs feuilles en même temps. N'enlever que le strict nécessaire. Si on enlève 1 MM de trop sur chaque chant, soit2 MM par feuille, multiplié par 110 feuilles dans mon cas cela fait 22 cm de perdu. Soit environ 2 feuilles.
Ensuite faire glisser le petit rabot en veillant bien à ce qu'il plaque bien sur la première planche. Faire plusieurs passages jusqu'à qu'il soit en contact avec la deuxième planche.
J'ai essayé de mettre un ballon derrière, mais cela ne marche pas: trop de frottement. Il faut y aller avec l'huile de coude.
Ne pas hésiter à repasser la deuxième planche a la dego de temps en temps, pour garder un bon équerrage et le côté bien rectiligne.
Assemblage des feuilles
Une fois les chants dressés, il nous faut assembler les feuilles entre elles.
Nous utilisons du papier gommer. C'est un papier de la même matière que les timbres. Il suffit de l'humidifier (et non de le mouiller, il y a là une nuance très importante) pour le coller sur le placage. Quand nous serrons passé sous presse, il s'enlève en le mouillant.
Pour assembler les feuilles, on découpe des morceau du ruban "magique", et on le place en travers des fibres à cheval sur les deux feuilles de placage. Nous devons veillez à ce que les chants plaque bien entre eux. C'est de cette opération que dépend le résultat final.
Je ne vous explique pas la pression que j'ai pour le résultat final avec la quantité qu'il y a...
Une fois les morceaux placés tout le long des 2 feuilles, on place une bande de papier gommer sur la longueur dans le sens des fibres.
Après avoir assemblé toutes les feuilles du même panneau, on place du papier sur tout le pourtour de l'ensemble. Ceci afin de renforcer la tenue du placage qui pourrait casser lors de manipulations. Notamment pour la mise sous presse.
Dans mon cas je n'en ai pas placés en haut et en bas car je vais certainement recouper en hauteur mes panneaux.
J'ai assemblé mes feuilles en porte feuille afin que le veinage face comme un miroir. On le voit bien sur la 1ère photo ci dessous.
A l'heure ou j'écris , je n'ai assemblé que 3 panneaux. Plus que 9!
Il arrive parfois que le placage se casse pour divers raisons. Pas de panique.
Un morceau de papier et le tour est jouer pour le consolider. Si il est "réparé" correctement, cela ne se verra même pas au final.
J'ai assemblé mes longueurs complètes, car je préfère découper mes façades par la suite dans les panneaux. J'ai toutefois un panneau qui va faire 1800. Il y avait au milieu de la longueur un vilain noeud avec un joli trou. J'ai donc deligné les feuilles en me servant d'un long morceau de bois (triplies) et j'ai ensuite dressé les chants. J'ai oublié la photo du vilain noeud. J'y remédie ce soir.
Sur la 1ère photo ci dessous, on aperçoit un tissus vert. Il me sert à recouvrir le placage afin que le soleil n'altère pas les couleurs une fois mon travail terminé. J'ai une porte fenêtre qui donne droit dessus.
La préparation pour la presse
Dans mon cas, il s'agit de façades de cuisine. Le fil du bois étant à l'horizontal, il est primordial, pour l'esthétique, qu'il n'y ai pas de coupure. Afin de stabiliser le plaquage sur les panneaux au moment de presser, il y a lieu de caler l'ensemble.
Je prends pour cela du CP de 8 et je débite quelques cales rectangulaires de 50*30 dont un chant est taillé en biseau.
Sur une table bien propre, je place mon plaquage à l'envers et je repère mes dessins de fil pour placer mon panneau. Le plaquage doit dépasser de 30mm sur tout le pourtour. A l'aide de colle Néoprène, je fixe mes cales tout autour. Je prends bien soin de repérer le sens du panneau pour qu'il retrouve sa place lors du pressage.
J'encolle la cale, la place, l'enlève, attend que la colle sèche, et la fixe en pressant fermement. Une fois tous les panneaux prêts, yapuka !!!
La presse
Enfin les assemblages sont terminés. Un petit coup de fil à notre cher Zeloko. Quelques jours plus tard me voilà chez lui, en squatteur de presse.
Je voulais plaquer a chaud, mais pour des raisons d'intendance ce ne fut pas possible. Et quel bonheur de pouvoir danser le disco avec BORIS! En se faisant les biscotaux !
Si la presse ne chauffe pas, nous avec la chaleur, on a chauffé !
Donc on place nos panneaux de CP et on encolle avec le rouleau qui va bien. On place les assemblages de plaquage et c'est parti pour un tour de vis. Sur un bon nombre de vidéos, Boris nous a montré comment empiler les différentes couches dans sa superbe presse hydrolique. ( si si, elle marche à l'huile de coude)
Après un temps de séchage relativement court, on passe au collage suivant. On enchaine les 5 collages sur deux jours pour garder la forme.
Nettoyage avant découpes
Fraîchement revenu à l'atelier, il me faut enlever tout ce papier gommer.
Armé d'un ciseau bien affuté, d'une éponge, d'un bon peu d'eau vu la surface, et de patience me voilà parti a l'assaut de mes quelques mètres carrés.
Mais la patience est une vertue dans l'art du bois, alors avant de découvrir si mon travail en amont a été fait correctement, je dois faire une dernière opération. Le plaquage dépassant tout au tour est gênant puisqu'il n'a pas d'appuis. Je vais donc le supprimer et récupérer les cales par la même occasion. La patience une vertue, certe, mais faut pas déconner. Je préfère danser le disco plutôt que de faire des cales.
Avec une râpe, j'use le plaquage sur l'arrête dans le sens du fil afin qu'il se coupe.
Pour le bois de bou, il suffit de le casser en le pliant la première fois dans le bon sens.
Enfin prêt pour me rafraîchir les doigts dans l'eau.
J'ai bien mouillé la surface complète une première fois, puis de nouveau une ligne complète de papier et attendu 30s environ avant de remouiller la même ligne pour enlever la grande longueur. Puis remouillé pour bien imbiber les petits morceaux. En même temps j'en profite pour remouiller la ligne suivante et ainsi de suite sur tous les panneaux. Apres séchage, les traces du papiers sont bien visibles.
La chose devient un peu délicate. Mon plaquage fait 9/10 d'épaisseur. Je vais devoir le poncer plusieurs fois pour venir a bou des résidus de colle du papier.
Pour cela, je prends beaucoup de patience servie dans un plateau de patience, accompagnée d'un soupçon d'attention.
Je prends ma ponceuse excentrique et je ponce une première fois afin d'éliminer mes traces de colle. Ensuite je remouille entièrement mon panneau et j'attends que celui-ci sèche pour recommencer une deuxième fois et ainsi de suite. Lorsque une fois sec, je ne vois plus de trace de colle, c'est gagné. J'ai donc poncé 5 fois tous mes panneaux recto verso. Il faut faire très attention de ne pas faire de perse. Sinon le panneau est foutu.
Pour le ponçage j'utilise un plateau extra mou et un disque de 80 pour la première passe et 120 pour les suivantes. Je ne ponce pas la dernière. Comme je vais faire mes coupes, je poncerai a la fin au 150 ou 180.
Pour les découpes, j'ai margé avec 15 à 20 MM en hauteur et 40 a50 en largeur. Sachant que mes panneaux font une longueur de bille afin de pouvoir retrouver une symétrie.
Ce pas à pas présente un projet en cours de réalisation.
Discussions
Eh bien dis donc, çà promets ! Le collage s’effectuera à chaud ou à froid ? J'entends par là: des presses à chaud ou collage normal ?
C'est une chose que je vais suivre de près.
Merci pour le partage
Pour le collage, j'ai deux option.
La première demander a Zeloko de me prêter sa presse a froid. Inconvénients à prendre en compte: elle se situe au 2ème étage, et je dois transporter les panneaux en plus des placages. Pas si simple dans le camion aux vues du nombre.
La deuxième, aller directement chez mon fournisseur de panneau, avec seulement mes placages, et presser sous sa presse a chaud. Inconvénient un coup non négligeable. Mais de la manutention et un risque de "détérioration" beaucoup moindre. Moins on manipule les placages, moins ils risquent de casser.
Je vais faire un disco pour me détendre et réfléchir un peu...
Bon voilà! Ouf!!! Je suis crever!
Je crois que je vais prendre la deuxième option.
La colle est de la colle blanche standard. Les panneaux seront du CP Marine.
J'ai apporter quelques précisions plus haut et changer 2 photos pour une meilleure qualité.
et le placage sous vide...
Pas de poche. Et je vais montrer un système pour placer les placages sous la presse.
Ben moi qui croyais pouvoir te voir avec ta perruque en train d'encoller ... ;(
zeloko tu voulais sortir ta caméra en douce, hein!
Zut, grillé ...
Présentation de l'assemblage des feuilles.
Tu parles d'un boulot toi,c'est plus une passion c'est un amour enragé (pour le bois hein par pour zeloko) B-)
Quand on aime, on ne compte pas. Même les heures passées avec Boris.
Bien dit :-)
j'avais zappé ce travail
Merci niconathy , de ton partage pour ta passion et de ton savoir faire. Cela dis tu m'impressionne un vrai bourreau de travail.
Du châtaignier
Bravo pour ta patience et le temps passé à nous instruire avec humour !
Pour le dressage des chants, avec les rabots à recaler "en Vé" (cf photo), tu peux ajouter un tasseau de réaction pour guider le rabot, ce qui t'évites l'effort latéral.
Tu économiserais de l'huile de coude , par contre il t'en coûtera un bras à l'achat ;)
ecto1 c'est juste de la passion...
Morgan oui oui du châtaigner !
Didier c'est pas mal, mais je ne fais pas de plaquage tous les jours. Les outils à mains m'attirent cependant. Disons que je les utiles moins que l'électro. À tord je pense. Je suis comme tout le monde avec mes limites financières et les priorités. Le petit rabot, je l'ai depuis ma fin de formation. C'est un bon compromis qui me permet de bonnes opérations.
Merci pour vos encouragements.
Dès que les chants sont plaqués et les façades posées, je finirai le pas à pas.
Quel travail! Assez impressionnant et le châtaignier est vraiment superbe.
TouTou Bidou You (c'est du disco ..)
Merci pour la suite de cette aventure niconathy.
PS : Tu veux pas que je t'envoi autrement les photos pour pas avoir que l'impression que tu as fais des captures sur ton iPad ;)
C'est juste que je n'arrive pas à les télécharger sur l'iPad.
Suite à un problème de communication avec le client, suite à une erreur de ma part, le projet tombe à l'eau. La soirée disco s'arrête pour le moment.
J'ai déjà une tit' idée de la finalité des panneaux, je ne manquerai pas de vous faire part de la suite courant année prochaine.
Demain je prendrai le temps de continuer le post pour vous faire part de l'avancer des travaux jusque là.