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LionelDraghi

Installation d'une presse Record sur un établi à tablier, et fabrication de son mors en bois

Installation d'une presse Record sur un établi à tablier, et fabrication de son mors en bois
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Voilà un an que j'ai récupéré cette presse Record, et je me suis enfin décidé à l'installer.

Je n'était pas pressé (sans jeu de mot), parce que :

  • d'une part je caressais le rêve de faire ma propre presse, avec une forme originale adaptée à cette structure d'établi, et d'autre part j'adore regarder les mécanisme "quick-release" comme ceux publiés par Kentaro ici même, et me lancer la-dedans me tentait;
  • et d'autre part, je suis aussi fan de la structure de cet établi qui permet de faire vraiment beaucoup de chose sans presse moderne, et en installer une sans avoir explorer cet aspect me semblait prématuré.

Ces deux vents contraires m'ont retardé, mais voilà, je suis redevenu raisonnable et je me lance.

Je décris dans un premier temps la remise en état.

Suivront :

  • l'installation qui n'est pas classique du fait du tablier,
  • la réalisation d'un joli mors (oui, un seul!) et ses petits plus,
  • et enfin la réalisation d'un mors articulé pas con du tout, je dois dire sans me vanter 😇

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La presse Record 52 1/2

La presse en question est une Record 52 1/2. C'est une presse anglaise, produite depuis avant la première guerre mondiale.
L'avantage, c'est qu'il existe une abondante littérature sur l'objet, et un grand nombre de tuto de restauration.
On y apprend que la conception a connu peu d'évolutions, en fait seulement quatre générations, et que la dernière (à laquelle la mienne appartient) est le modèle 1963 (on est pas loin de l'année de ma conception à moi! 👪 ).
Les évolutions ont essentiellement tournées autour de la protection du mécanisme d'avance rapide des sciures et autres copeaux. Sur la version 63, le mécanisme n'est plus dans un carter, mais orienté vers le bas, et la vis est protégé également sur sa partie haute par un carter cylindrique.
Le mécanisme d'avance rapide est constitué d'un demi-écrou débrayable, associé à une vis avec un profil qui plaque l'écrou au lieu de le repousser. Le demi-écrou est dégagé de la vis par la rotation d'un profil plat, commandé par un bouton tout près du moyeu de la manivelle.
On manipule donc la presse d'une seule main.

La conception était vraisemblablement très bonne, vu la longévité, et vu les multiples copies encore produite aujourd'hui quasi identiques.

Pour en savoir plus, je recommande :

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La remise en état

Je ne parle pas de restauration ici, car même si cette presse n'est pas utilisable tel que, comparée à certains exemplaires retapés vu sur le net, le travail pour la rendre opérationnelle n'est heureusement pas du même ordre.

Mais elle est quand même légèrement attaquée par la rouille, et la graisse a durcie avec le temps. Elle ne coulisse plus que difficilement, en tournant la manivelle, et plus du tout en mode rapide.
Par ailleurs, elle est tachée de peinture, on voit quand même qu'elle a un peu travaillé dans sa jeunesse!

Donc je commence par le démontage. La mécanique est assez simple, et les quelques vis sont retirées rapidement. Seule la goupille en bout de vis résiste. Il ne s'agit pas d'une goupille fendue, et je réussi pas à la faire bouger, malgré le dégrippant et les grands coups de marteau (des grands coups, mais pas du Conan le Barbare non plus, on est pas la pour casser l'objet!).
Pour le fun je vous montre ma tentative naïve de dilater la partie femelle, n'ayant pas de chalumeau :-)

Pour retirer la goupille, je l'ai sciée à ras, puis percée sur la moitié, et enfin extraite au chasse-goupille.

L'ensemble démonté compte seulement une douzaine de pièces.

Commence alors le nettoyage, par différents moyens : brosse métallique à main, chiffon, brosse métallique montée sur perceuse, disque à polir, et autre dispositifs du capitaine (c'est à dire ad hoc).
Voir les légendes des images ci-dessous.

Juste une hésitation pour la peinture : oui, ça mérite une peinture, mais je ne veux pas recouvrir l'ovale "Genuine Record" au centre, et je n'ai pas l'impression qu'il s'agisse d'un autocollant facile à retirer.
En plus, il faut trouver le bon bleu, sous peine de se faire lyncher par les puristes (même si je préfère le bleu moins flashy de la version des années 40).

Je verrai plus tard, mais de toute façon je ne me vois pas lui faire un bel habillage en bois et laisser la facade comme ça.

Je remplace la goupille détruite par un boulon, remonte (en me plantant une fois ou deux, comme il se doit).
Un peu de graisse, et ça semble très bien marcher!

Juste un petit truc, je repli le bout du capot de protection qui s'enfile au bout de la vis de façon qu'il force un peu, car ainsi me semble-t-il, il y a moins de bruits de tole lorsque l'on ouvre la presse.

Fin de la phase 1!

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Installation, les grands choix

Que font les autres?

De toute évidence, cette presse est conçue pour être vissée sous un plan de travail de belle épaisseur.
On voit sur internet une très grande majorité d'installation "simple", c'est à dire vissée sous le plan de travail, avec une cale d'épaisseur si nécessaire, et plaqué contre le bord de l'établi.

Voir par exemple les deux premières images de cet article : All About Vises

Il est parfois fait l'effort de découper le plan de travail pour avoir un serrage à fleur du bord de l'établi. Voir Installing a Bench Vise, autre article très intéressant.

Pour les établis Anglais (dit "Nicholson"), on a la difficulté supplémentaire de devoir traverser le tablier. Là aussi, je vous propose une référence intéressante sur le blog de Paul Sellers (c'est en trois parties).
(J'aime bien l'exemple de Paul Sellers, parce qu'il fait des choix à l'opposé des miens :-))
L'image 3 de cet article illustre le montage "behind apron", mais la fixation est néanmoins classiquement au plateau, et le positionnement haut. On verra plus bas que ce n'est pas ce que je vais faire.

Les mors

La presse n'est pas le tout, il y a aussi les mors.

La prise des mors est en général limitée à la partie supérieure de la presse, c'est à dire au dessus des barres et de la vis. On peut voir les exemples dans les articles cités ci-dessus.
Cela donne donc une surface de serrage assez allongée dans le sens horizontal. Les mors qui étaient montés sur ma presse lorsque je l'ai récupérée en sont une illustration un peu extrême (53 cm de large pour moins de 8 cm de hauteur).
Je trouve cela dommage, car lorsque l'on sert une pièce verticale, elle est sur le côté de la presse, donc il y a un couple vertical de torsion sur la presse, inévitable. Mais il y a aussi un couple horizontal, qui lui est parfaitement évitable, il suffirait que le mors descende autant sous la tige filetée qu'il ne monte au-dessus.

Au passage, je ne comprends pas pourquoi certains élargissent tellement les mors d'une presse normale. Sur une presse de type Moxon, on doit mettre la pièce au milieu, donc bien sur on essaie de faire une presse aussi large que possible.
Mais sur une presse classique, je ne vois pas l'intérêt.
Après, je ne suis ni menuisier ni ébéniste, alors je dois rater quelque chose.

Mes choix

  1. Le mors fixe sera aligné avec le tablier. Je trouve dommage de ne pas pouvoir utiliser la presse pour plaquer des pièces, longues ou pas, contre le tablier, surtout sur un Nicholson.

  2. Mieux, le tablier sera le mors fixe! Je ne vois pas de raison de rajouter un mors en bois alors que le tablier sert à ça (hormis le fait que ça peut simplifier l'installation).
    Je vois en revanche une excellente raison d'avoir le tablier et la pièce à fixer serrées entre les deux mors, c'est la rigidité de la structure : les efforts ne transitent quasiment pas par des cales ou autres pièces intermédiaires.
    En fait, l'effort principal sur la fixation de la presse résulte de son propre poids, non négligeable, en particulier en position grand ouvert (le mors mobile pèse plus de 8 kg à lui tout seul).
    Donc, théoriquement, pas besoin de gros tirefonds!

  3. Je vais faire un effort de symétrie sur la forme des mors par rapport au guidage et à la tige filetée. La forme sera donc assez "carrée", avec une tige filetée bien centrée.

  4. Les angles du mors mobile sont très vifs, Murphy me chuchote à l'oreille que si je les laisse en vue, je vais fatalement me blesser à un moment ou un autre. Pire encore, par un geste malencontreux j'abimerais une pièce en cours de finition ou autre catastrophe. C'est sa Loi, on ne peut pas y échapper.
    No way, donc j'encastre le métal dans le bois, et même j'adoucirait les bords en bois.

  5. Et enfin, il me semble que des mors inclinables sont utiles, pour serrer des pieds gainés par exemple.
    Sans aller jusqu'à la souplesse des presses de sculpteur, je crois qu'une solution du type Wilton n'est pas impossible à réaliser en amateur.
    On va voir ce qu'on peut faire...

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Le perçage du tablier

Les tabliers de mon établi sont en contreplaqué bouleau de 3 cm, et font 30 cm de hauteur.
Le plan de travail fait lui 5 cm d'épaisseur, on a donc 25 cm de dégagé en hauteur à l'arrière.

Sur le plan horizontal, il y a un espace pas très grand entre le piétage et le bord, et, malheureusement, je ne pourrait guère faire plus large que la presse elle même. On s'oriente vers une forme presque carrée, plutôt inhabituelle.

Mon idée initiale est d'avoir les deux barres au niveau des trous de mon tablier, de façon à ce que les pièces longues puissent s'appuyer dessus en étant horizontale.
Il y a une ligne de trous au centre du tablier, parfait puisque je souhaite avoir la vis au milieu (ou un peu plus bas) également.

On voit le tablier et la structure de l’établi sur la vue suivante datant de sa réalisation.

Pas de chance, le perçage nécessaire pour la vis chevauche l'un des "Doghole" existants.
Alors je le bouche.

Pas question de faire une large découpe dans le tablier qui permettrait par exemple de monter la presse par en dessous en une pièce.
Et comme j'ai décidé d'avoir les mors de chaque côté du tablier, j'assume la conséquence : il faut percer le tablier pour le passage des barres de guidage, de la vis et du mécanisme de débrayage. Je vois deux possibilités satisfaisante sur le plan esthétique, et qui retire peu de matière au tablier (et donc conserve sa rigidité) : percer quatre trous, ou faire une découpe triangulaire avec les angles arrondis, qui peu être jolie aussi.
Je choisi la version compliquée, car elle oblige à une certaine précision : les perçages.

Et l'autre conséquence : monter la presse sur l'établi impliquera de la démonter, mais comme on ne fait pas ça tous les jours, ça me va.

Alors on perce.

Et la, c'est la cata. La première horizontale que je trace est cette fameuse ligne qui est censée s'appuyée sur le haut des barres de la presse et sur le haut des dogholes.

Et comme un con, je vais ensuite la prendre pour l'axe des perçages!
(En clair, le haut des deux barres aurait du être aligné avec le haut du trou bouché que l'on voit sur la première photo). En plus, j'ai bouché avec un bois bien sombre, on ne voit que ça!!

Mais non, j'aurai l'occasion de me mordre les c*#&~! plus tard, mais pour l'instant je ne vois rien, et je perce tranquillement avec une Forstner de 30, qui laisse un peu de marge pour le passage des barres d'un pouce.
Et je suis (encore) agréablement surpris d'arriver à faire ça avec une perceuse 10,8V.

La première mise en place montre que les perçages sont bien positionnés les uns par rapport aux autres.

Mais c'est en regardant de profil que je me rend compte que j'ai positionné les perçages trop haut : la partie arrière de la presse n'est même pas montable, elle "rentre" dans l'établi!

Et la règle posée sur les barres et sur un doghole à l'autre bout n'est pas spectaculairement inclinée, mais moi je sais qu'il y a une centimètre et demi d'erreur.

Je suis bien sur dégouté, et j'arrête de travailler pour commencer à cogiter comme un dingue.
Je vois deux possibilités : soit je fais contre mauvaise fortune bon cœur, soit je "patche" mon tablier et je reperce.
Je change d'option plusieurs fois le soir, la nuit et encore le lendemain.
J'ai même dans mes réflexions eu l'idée d'un montage simple permettant de faire un couvercle circulaire avec une défonceuse, partie male et femelle, avec le débord d'appui.
(je la ferait peut-être un jour, pour le fun :-) ).
Le lendemain soir, je rentre dans l'atelier bien décidé pour l'option "patch".

Mais pas de chance, pour faire ce perçage circulaire, il faudrait planter le guide au centre, et ça tombe dans le trou de la vis (si on ne veut pas faire une découpe de 20 cm).
Alors si il faut boucher un trou, comme je n'ai pas de tourillons d'un pouce... je re-change d'avis!

Finalement, on parle d'une presse qui est de moins de deux centimètres trop haute, personne n'en saura jamais rien, et moi même j’oublierai cette péripétie, tant pis pour ce décalage.

D'autre part, l'insertion dans le plan de travail du haut du mors présente un avantage en terme de rigidité de l'installation, ce sera toujours plus solide qu'avec une cale rapportée.

Et puis surtout, j'y vois une formidable occasion d'essayer un outils mystérieux, dont je viens de découvrir l'utilisation dans le numéro 206 du Bouvet (janvier février 2021), dans l'article de Jean-Marie Linard "Des outils de menuisier en sièges utiles à tous".
Il s'agit d'une scie de chaisier.
Jusqu'à cet article, je ne comprenais pas pourquoi sur l'exemplaire en ma possession, la scie n'était pas rase, pour pouvoir être utilisée directement plaquée sur la boite à recaler. En fait, c'est tout bête, il suffit d'avoir une cale de l'épaisseur de la semelle, et de s'en servir pour positionner le trait de coupe au dessus de la surface de la boite.

Ce n'est pas du tout ici l'utilisation canonique, l'arasement des tenons, mais c'est l'outils parfait!

Alors je sors cette scie de ma caisse de vieux outils à restaurer un jour.
Elle est de marque Mazeau, et fait 54 cm de long. La lame est rouillée, les poignées bougent, le bois est fendu, mais ça ne va pas l’empêcher de faire des merveilles!

Nota : je ne rate pas une occasion d'expérimenter une technique nouvelle : mon statut d'amateur est ici un avantage, il me permet de prendre des risques, et je me soucie peu du temps passé.

Je fais un petit essai, qui me permet de voir que le trait de scie est un centimètre au-dessus de la surface d'appui.

Je vais donc coller des cales sous la semelle pour arriver à l'épaisseur à encastrer du mors, qui doit être d'un demi-pouce, si je ne m'abuse. Malheureusement, l'entaille doit aller jusqu'au bout, c'est à dire jusqu'au piétage. La scie n'est pas faite pour ça (on voit bien que la lame ne va pas au bout).
Tant pis je vais aller aussi loin que possible, et finir au ciseau. Pour éviter de défoncer mon établi, je l'équipe d'un bloc de mousse en bout.

Et ça rentre comme dans du beurre, une merveille, malgré la position de travail peu confortable! (je dois presser la scie vers le haut)

Je vous épargne la suite au ciseau, qui est moins agréable que l'habituel "pellage" dans l'épaisseur d'un contreplaqué, parce que sur mon chemin, il y a les trous des Lamellos, un perçage de pocket-hole, et un bois dur en travers fil (j'avais du rebouché un trou de doghole raté).

(Un barbarisme avec "pellage", une antonomase avec la marque "Lamello" et deux anglicisme dans la même phrase, je crois que viens de me griller définitivement pour l'académie Française).

Le résultat est moche, mais personne ne devrait venir regarder sous cette jupe.

Pour maintenir plaqué vers le haut le mors fixe, je fais une pièce avec le bon profil à fixer en dessous.
Le premier essais est très satisfaisant. Les barres et la vis sont bien centrées, la presse une fois graissée fonctionne très bien.

Seul problème vu lors des essais, en position grand ouvert, le mors mobile exerce un couple qui tend à faire décoller le mors fixe du tablier.

Il va bien y avoir les deux vis qui servent d'origine à la fixation du mors en bois, mais j'ai peur qu'à force elle rentrent dans le contreplaqué.

Alors par précaution, je choisi de faire la fameuse cale d'épaisseur.
En fait pas vraiment, car ce sera un simple contreplaqué de 2 cm monté à force en position verticale.
Toujours pas de tirefond,et même pas de vis en l’occurrence.

La cale fait son office, mais je vais quand même exploiter les deux perçages prévu pour fixer le mors en bois, qui serviront ici à solidariser le mors en fer au tablier.

Ce sont des vis anglaises (BSW?), mais avec des forêts classiques, on s'en sort.

Et voilà, ça ne risque plus de bouger.
Le défaut de hauteur est en effet déjà oublié!

On peut passer aux mors en bois.

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Le mors en bois

Pour réaliser ce mors, je n'ai plus de contreplaqué de Bouleau de forte épaisseur comme celui utilisé pour l'établi.
Mais je dispose d'une tablette d'environ 32 mm d'épaisseur, légèrement vrillée.
Je ne sais pas quel bois c'est, mais il est beau.

Trois grandes étapes :

  1. percer, comme le tablier, pour les passages des barres et de la vis;
  2. côté face, encastrer le mors mobile,
  3. et côté pile réaliser les aménagements pour rendre cette presse un peu plus versatile.

Pour les perçages, rien de bien sorcier, voir les photos ci-dessous.

Pour encastrer la face avant, je mets le mors mobile en place, et trace le contour avec un tranchet.
J'utilise ensuite des guides simples pour défonçage, de différentes tailles, constitués d'un contreplaqué de 9 mm collé sur un autre contreplaqué de 3 mm.
Celui de 9 mm sert de guide pour la bague de copiage, et celui de 3 mm est en débord de deux mm, et me sert à me caler précisément et sans faire de tracé sur la ligne de coupe (comme le bord de la scie plongeante).
(Et comme pour la scie plongeante, c'est un premier passage de la fraise qui a délimité le contour en débord).

Vous l'aurez compris, je dois utiliser une fraise de 4 mm plus petite que ma bague de copiage.
La bague par défaut de ma Makita fait 16, et j'utilise une fraise de 12 mm.

La forme est complexe, et assez large, alors je la fait en plusieurs fois, en fixant les guides au double-face.

Je descend de 12 mm (je suppose que l'épaisseur réelle est de un demi pouce).
Ca marche pas trop mal, alors je fait le reste en plusieurs fois.
Il y a quelques petits loupés, mais au final le haut (la partie qui se verra) est plutôt bien ajusté.

L’équarrissage est fait au ciseau, avec un guide la ou ça aide (pas moyen de remettre la main sur le petit outil que j'avais acheté à cet effet), et les contours arrondis du bas à la gouge.

Je ne m'en suis pas occupé avant, mais la je ne peu plus remettre au lendemain, il faut que je règle le problème de vrillage.
Pour cela, j'utilise la défonceuse sous table, avec la technique brevetées de dégauchissage PSTM mark I.
(PSTM, c'est plus court que "Plus simple tu meurs").
C'est très sophistiqué, ça mériterait un article complet : je serre la pièce entre deux carrelet, dont une face au moins doit être plane, celle en contact avec mon établi (qui est plan aussi, bien sûr).
Les serre-joins me servent de poignées, et c'est donc plutôt "safe", malgré la fraise en l'air sans protection.

Cette technique est parfaite pour des pièces pas trop immense, et présentant déjà des faces à peu près parallèles (sur du "live edge", serrer les deux carrelets est plus compliqué!).

Le vrillage est assez faible, alors le problème est réglé avec 1 mm de passe de chaque côté.

Il faut juste avec cette technique prendre garde à ne pas entamer trop les deux carrelets, parce que ce serait comme scier la branche sur laquelle on est assis.

Vous remarquerez une belle rayure qui traverse une des deux faces, c'est parce qu'à un moment j'ai fait des passes dans l'autre sens sur l'établi, et j'ai laissé le ski de gauche aller au-delà du bord de l'établi...
Mais l'avantage de cette technique, c'est que la fraise sort peu et que la pièce s'est appuyé sur le plan de travail ce qui a limité les dégâts.

Pour ces deux raisons (préservation des carrelets et éviter les dérapages), on peut placer deux règle de chaque côté pour limiter les mouvements de la pièce.

Étape suivante, réaliser deux rainures pour serrer plus facilement des tubes, en position horizontale ou verticale.
Je réalise cela simplement, avec comme guide l'équerre glissée dans le rail Incra que l'on voit au fond de l'établi, et je positionne l'axe de la fraise à 45° à 3 cm du bord avec facilité, grace à une petite équerre et au trait sur l'établi indiquant l'axe de la défonceuse.

Deux martyrs en bout évitent les éclats, et le serre-joins qui les tient me fait la aussi une bonne poignée.

Pour les dimensions, je fait une entaille de 8 mm de profondeur.
Pour un rond de 20 mm, c'est bien dimensionné.
On voit sur les photos qu'un porte mine dépasse encore, c'est à dire qu'on peut serrer des diamètres aussi petit que 5 mm, je pense.

Notez un choix de conception : je ne fait pas d'entaille symétrique sur le mors fixe, qui va lui rester plat. C'est inutile pour le positionnement et plus compliqué à réaliser.

Le dernier aménagement est plus compliqué (et original), c'est un mors pivotant amovible.

Au prochain épisode!

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Prototypage du mors pivotant

Un jour ou l'autre, on doit prendre dans la presse une pièce avec des bords non parallèle.
Et dans une certaine mesure, la seule raison d'être de mors parallèles, c'est que souvent on ne peut pas prendre la pièce dans l'axe de la force de serrage (on sert sur le côté de la pièce), et donc le mors mobile se mettrait en travers.
Sinon, on pourrait très bien toujours utiliser un mors mobile sur deux axes (sur rotule par exemple).

Sans aller jusque là, les étaux Wilton, fournissent une première fonction, un mors pivotant autour de l'axe vertical. C'est déjà pas mal.
Une solution plus Do It Yourself, une simple planche avec un rond.
l'inconvénient de cette solution, c'est qu'il faut une main pour tenir la pièce, une main pour tenir le mors supplémentaire, et une main pour serrer le tout.
J'ai chercher comment faire simplement un mors pivotant au choix autour de l'axe vertical, autour de l'axe horizontal ou autour des deux (comme une rotule), qui serait facilement démontable, mais qui une fois en place tiendrait tout seul.

Ce que j'ai trouvé comme solution la plus simple, c'est d'utiliser un tube (comme dans l'exemple ci-avant).
Le tube rentre partiellement dans les mors dans une gorge cylindrique.
Pour le maintenir en place, j'utiliserait des aimants (le mors mobile ne doit pas être trop lourd, et j'ai des aimants diamètre 25 donnés pour 3 kg de traction).
Pour choisir autour de quel axe tourne le mors, il faudra que je fasse deux gorges perpendiculaires dans l'un d'entre eux (en croix).
Et pour l'effet rotule, il faut mettre deux cylindres en croix avec le premier ayant une gorge dans laquelle le second tourne.
un petit dessin, et tout s'éclaircit...

Mais franchement, c'est trop compliqué pour moi, il est possible que ça ne me serve jamais...
Je vais donc faire un compromis en simplifiant la réalisation : une gorge sur le côté avec rotation dans le plan vertical, une gorge au centre avec rotation dans la plan vertical, le système d'aimant, et c'est tout.

Des essais préliminaire m'oriente vers une tube métallique de 20 mm, coincé entre deux aimants pris dans ma réserve.
Pour faire la gorge dans le mors, je n'ai malheureusement pas de fraise de défonceuse adéquate. Je vais donc percer au diamètre 20 dans un carré (30x30x60), puis scier dans l'axe et encastrer les deux moitiés dans le mors.

Illustration :

Comme je suis maudit du perçage 20 mm, ça va encore être une aventure pour faire ce malheureux perçage de 70 de long bien perpendiculaire. Je vais même exploser un des bouts sous la pression du foret. Après plusieurs essais, forstner / forêt /mèche plate, avec ou sans avant trou, je vais finir par arriver au résultat.

J'avais vu sur YouTube un gars qui faisait l'avant trou par moitié en partant de chaque face. Quand il utilisait ensuite le gros forêt, ca s'alignait gentiment.
J'ai essayé ça aussi, du grand n'importe quoi.

Il faut ensuite placer l'aimant.

Pour ce qui concerne les dimensions, on a 3 mm d'épaisseur sous le cylindre (c'est l'épaisseur de l'aimant), et on va conserver 5 mm de gorge.
Pas la peine d'en garder plus, au-delà le contact avec le cylindre est parallèle à l'effort en presse (seule le fond du cylindre "pousse").
Et en plus, plus on enfonce le cylindre, plus on limite la rotation.

L'encastrement est fait sans trop de problème, en utilisant la défonceuse avec la méthode décrite pour l'encastrement du mors mobile dans un des épisodes précédents.
Je n'ai pas collé définitivement les blocs dans le mors, je les ai juste fixés avec du double-face.
Prudence...

Pour une fois, j'ai anticipé un piège : je voulais centrer l'axe de rotation vertical, mais voilà, je souhaite aussi faire un trou sur la partie supérieure pour placer un doghole de 20 mm.
Et bien sur, celui-ci tombe pile poil au même endroit. Mon mors ne fait que 3 cm d'épaisseur, je suis obligé de décaler l'un des deux. Le trou du doghole est aligné sur ceux de l'établi, on ne peut pas le déplacer.
Alors c'est l'emplacement de l'axe que j'ai décalé de deux cm.

Ce que je n'avais pas vu venir, c'est que la rainure pour serrer les tubes descendait plus bas que mon défonçage.
Je n'ai donc pas descendu la rainure jusqu'en bas. Elle reste tout à fait utilisable, mais si je l'avait descendue plus je coupait l'insert en deux.

Mais ça passe, Ouf!

Pour ne pas trop vous faire attendre une image de ce que ça donne avec un proto (raté!) de mors pivotant.
Il n'a pas assez de débattement, mais ça valide le côté pratique : il tient tout seul dans les deux emplacements, et est facile à retirer.

Pour la suite de ce, je le reconnais, trop long pas à pas, le doghole, la mise à dimension finale de la partie bois, le mors pivotant définitif, et la finition.

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Doghole et mise en forme finale

Pour le doghole, je décide de faire simple : perçage de petit diamètre avec un guide, puis au foret de 20, à l'œil, avec l'aide de deux équerres.
Le perçage a un peut de pied : il est penché vers l'établi, de façon a être droit en charge.
Comme le mors mobile de la presse est lui même incliné pour la même raison, il suffit de rester aligné avec lui.
On peut soit percer vertical après avoir serré complètement la presse (pour qu'elle se redresse), soit incliner le foret en ayant juste légèrement coincé la presse.

J'ai décidé pour des raisons esthétique de faire la barbe au mors, c'est à dire de lui faire suivre le contour de l'étaux dans la partie basse comme c'est le cas dans la partie haute.
En première idée, je délimite donc une bande d'une épaisseur égale à celle du haut.
Mais en reportant le tracé à l'arrière, je me rend compte que je retire du bois trop près de la rotule du mors articulé.
Par prudence, j'élargi donc la bande conservée, tant pis pour la symétrie, il aura une barbe épaisse!
Puis je découpe à la scie sauteuse, et j'adouci les rebords (sauf en haut) avec une fraise quart de rond de rayon 10 mm.

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Peinture

J'ai utilisé une peinture bleu marine brillante.
J'ai été dans le GSB près de chez moi un après-midi, sachant que le premier ministre parlait le soir et qu'on avait peur d'une annonce de confinement, j'ai pris ce qu'il y avait!
Et pour les parties que je voulais garder brillante, un verni spécifique.

Pour la protection du logo, j'ai utilisé du scotch et découpé tant bien que mal autour de l'oval.
Et contrairement à ce que laisse entendre les photos, je n'ai pas utilisé le racloir, c'était encore plus difficile de suivre le contour qu'à main levée.

Pour une fois, j'ai essayé de bien anticipé les montages de peinture.

La période de gel, et mon garatelier non chauffé n'ont pas facilité les choses, mais c'est fait.

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Le mors pivotant

J'ai essayé de rattrapé le coup du mors prototype, qui offrait un débattement très limité.

Pour cela, j'ai réalisé une pièce vaguement pyramidale, qui a son sommet reçoit le tube, et le maintient grace à un aimant.
C'est la même chose que pour ce qui est inséré dans le mors mobile de la presse (cf. les explications précédantes).

Et à sa base, un tenon qui vient s'encastrer dans le mors pivotant.

Pour donner de la gueule à l'ensemble, et permettre une meilleure inclinaison, j'ai également chanfreiné le mors lui-même.

Pour la finition, j'ai essayé une huile Danoise, tant pis pour l'homogénéité avec la presse elle même.
J'aime bien, si c'était à refaire c'est ce que je choisirais pour la presse également.

Le résultat est meilleur au niveau de l'angle possible, et largement suffisant dans la plupart des cas.

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En conclusion

J'ai commandé (en Chine!) et monté des vis Britanniques T5 (diamètre 5/16 de pouces), norme BSW je crois, avec 18 pas par pouce.
D'origine, il y en a deux paires. L'une d'environ 35 mm de long, et l'autre d'env 18 mm de long. Moi j'avais besoin de deux paires longues.

Elle ont une empreinte 6 pans creux, ça fait moins vintage que la tête fendue...
J'ai eu du mal avec la clé de 5, elle ne rentrait pas dans toutes les vis.
Les 6 pans creux British sont également dans des dimensions en fraction de pouce, je suppose.

(Bon, si j'avais cherché un peu, j'en aurais eu confirmation, j'avais l'embout 3/16 de pouce qui va bien!)

J'ai un rouleau de caoutchouc, je souhaitais en mettre sur le mors mobile. Mais là, je reconnais que j'en ai marre de ce chantier, alors ça attendra que j'en ai vraiment besoin.

Remontage sans problème, et ça marche très bien.

Pour la petite histoire, la première utilisation n'est pas très classe : j'ai un jeune chiot à la maison, en attendant qu'il reçoive ses super nonos en peau de bœuf, je lui ai filé un rond à mâchouiller.
J'ai du les retailler plusieurs fois, parce qu'il les mettait dans un état tel que j'avais peur qu'il ne se blesse avec les écharde.

En conclusion (principalement sur la fabrication, faute de recul sur l'usage):

  1. La presse elle même, puissante et facile à utiliser;

  2. Le montage sur le tablier, très bien. J'ai plein d'idée de montages qui vont adorer cette configuration;

  3. Mais, je vais devoir faire attention à exercer les efforts de coupe perpendiculairement au tablier. Parce que entre la surface bien lisse du tablier en contreplaqué bouleau, et celle du mors mobile verni, faut pas trop compter sur un blocage efficace dans les autres directions, sauf serrage bourrin auquel je répugne;

  4. Dans le tablier, je me suis bien compliqué la vie avec les perçages individuels pour passer la vis et les barres. Un perçage triangulaire aurait été plus simple, sans trop sacrifier la rigidité du tablier;

  5. Dans le mors mobile, encore plus simple qu'un perçage, une forme en U renversé aurait fait l'affaire. Mon mors n'aurait pas eu de "barbe". (C'est juste un choix esthétique qui reviendra à la mode d'ici quelques années. C'est ce que ma femme se tue à dire à mon fils);

  6. J'ai utilisé un bois de 3 cm d'épaisseur, mais parce que je n'ai que peu débordé du métal (en clair quand je presse une planche, le bois ne travaille qu'en compression). Si j'avais fait une presse horizontale de 60 cm de large ou plus, j'aurais mis deux épaisseurs;

  7. Néanmoins, l'emplacement de la rainure horizontale dans la partie haute vient fragiliser la section, et se trouve au dessus de la partie métallique. Si je serre comme une brute une pièce en la pinçant juste sur un cm en haut de la presse, j'ai peur que le bois ne se fende.
    (NB : mettre cette rainure plus bas n'était pas facile à cause de l'emplacement du pivot);
    Idem si je force sur le dog hole.

  8. De même le dog hole au centre tombe pas loin du pivot, et croise la rainure. Tout cela n'est pas nature à renforcer l'ensemble. Le choix de mettre des pivots n'est donc pas sans conséquences;

  9. Le mors à pivot aimanté, je valide! Contrairement à ceux tout simple que j'ai vu sur le net, on a pas besoin de trois mains pour mettre en place, et il ne tombe pas par terre quand on desserre. Et je crois avoir trouvé une conception qui offre un bon rapport fonctionnalité / simplicité;

  10. La fabrication du pivot : pour le creusage du demi-rond j'ai vraiment galéré, en particulier pour avoir l'axe du pivot parallèle à la surface. Si c'était à refaire, je m’achèterais une fraise ronde de 20 mm, et je ferais ça en trois coups de défonceuse;

Voilà à quoi je pense pour l'instant!

Publié Mis à jour


Discussions

LionelDraghi  a publié le pas à pas "Installation d'une presse Record sur un établi à tablier, et fabrication de son mors en bois".
il y a 3 ans
LionelDraghi  a publié l'article "Installation, les grands choix".
il y a 3 ans
LionelDraghi  a publié l'article "Le perçage du tablier".
il y a 3 ans
Ara

D'autre part, l'insertion dans le plan de travail du haut du mors présente un avantage en terme de rigidité de l'installation, ce sera toujours plus solide qu'avec une cale rapportée.

Ah ah ! On se trouve les justifications qu'on peut ! Quand on pense à la Tracette à Lionel, la butée de réglet, le guide de scie, bref, toutes les inventions de l'ami Lionel pour se simplifier la vie et éviter les erreurs de mesures... les cordonniers sont les plus mal chaussés, dit-on !

Mais tu as raison, et puis ne le prend pas mal, je me moque mais ce genre d'erreur à "se bouffer les... coudes", quand cela arrive à un autre, on se sent moins seul !

Beau boulot en tout cas, et hâte de lire la suite de ces aventures trépidantes !

LionelDraghi
( Modifié )

:-)
Dans ces cas là, je relativise grace à une de mes citations préférée : "j'adore quand un plan se déroule sans accroc" !

Après, rattraper les erreurs, ça fait partie du savoir-faire du menuisier, et je travaille cette compétence sans relâche :-)!

Ara

Je ne me rappelais plus de cette tirade... c'est un running gag de l'Agence Tous Risques ?

LionelDraghi

Ara oui, c'est la réplique culte de la série :-)

Ara

Ah bah, quand tu auras mon âge, tu verras qu'on ne se rappelle plus de tout, hein !

LionelDraghi  a publié l'article "Le mors en bois".
il y a 3 ans
Eiffel
( Modifié )

Articles intéressant. Pour ma part, j'ai exactement la même presse (Record 52 1/2E du même millésime) et je confirme que c'est vraiment un super outil.

J'ai par contre opté pour un montage identique à celui de Paul Sellers avec des mors remplaçables en hêtre dont un recouvert d'un gros cuir. Le fait de décaler les mors du tablier de l’établi est pratique lors des tronçonnages (et réduit les 'agressions involontaires' sur le tablier de l’établi), mais je suis sur que tu as pesé le pour et le contre de chaque approche.

LionelDraghi
( Modifié )

J'ai pesé le pour et le contre, mais sur la base de ma petite expérience, ça ne vaut pas l'avis d'un pro.

Et comme l'a dit le professeur Raoult, "En science, il ne faut pas avoir peur d'être un renégat". En menuiserie, c'est pareil : dans quelques années, je saurais plus de chose, et même si j'en reste à une usage amateur de mon établi, j'aurais peut-être un tout autre avis!

LionelDraghi

J'ai vu ton Nicholson et la presse Record dans les photos de ton atelier, très bel établi!
(Je suis fan de cette forme, que je trouve très adaptée aux usages actuels, et aux matériaux actuels).
Et tu l'as fait en massif, très bien.

Parce que là ou je ne comprends pas Paul Sellers, c'est dans son Nicholson en contreplaqué : il utilise le contreplaqué pour faire le plateau comme si c'était du bois massif : au lieu de l'utiliser en plaque, il le découpe pour en faire du lamellé-collé.
Très joli, certe, mais quel délire de travail!
Et à quoi bon alors acheter un matériaux aussi cher!

Il y a un autre modèle encore pire de ce point de vue, celui de Giacomo Malaspina.
Dans cette première vidéo (en italien), il présente le projet, avec une magnifique maquette, vers la minute 2, c'est à voir.
Et vers la minute 5, on le voit expliquer au tableau noir la structure,et non seulement il coupe les panneaux pour les lameller-coller, mais en plus il met une fausse languette entre chaque lame!
Très beau projet, comme toujours avec lui on apprend plein de chose, (la deuxième vidéo commence d'ailleurs par l'habillage d'une presse similaire à la notre, avec mors amovible revêtu en cuir).
Mais quel travail.

Et tout les deux prétendent que ce n'est pas "trop" dur à réaliser, mais ils sont entourer de machines sans lesquelles ils ne se lanceraient jamais dans une réalisation pareille 😀

Enfin bon, je hors sujette total, alors je sors 😄

Eiffel

Personnellement, je partage ton point de vue sur le fait de faire ce genre d'etabli en bois massif (j'ai fait le mien en pin silvestre aussi dit 'redwood' ou 'pin ecossais' outre manche... ce qui est un compromis satisfaisant en terme de cout, poids et performance).,, Ca ce fait tres bien avec peu d'experience avec des outils a mains (j'ai fait ca en appartement dans mes soirees perdues 🤣)... et le resultat est tres tres plaisant et un bon premier apprentissage du travail manuel.

Le prix et la disponibilite du bois varie par pays, et certains ont peur du rabotage manuel. Quand Paul Sellers a fait sa version en contreplaque, c'etait pour proposer une alternative sans mortaises pour ceux qui ont une scie a ruban et pour rendre tout plus accessible a ceux qui ont des machines. Il dit que l'utilisation de contreplaque sur le champ (donc en bois de bout pour partie) fait que c'est plus resistant qu'en plaque et que ca permet d'utiliser un CP de moindre qualite.

Je ne connaissais pas Giacome Malaspina... mais la c'est une autre philosophie que Paul Sellers... C'est beau aussi mais quel travail et quel budget machine!

LionelDraghi

Sur la résistance, je ne suis pas convaincu : son top fait bien 6 ou 7 centimètres d'épaisseur, à voir les images : si tu colle trois plaque de 2 cm l'une sur l'autre, sachant qu'en plus (et c'est la beauté de ce design), les tabliers, si on les monte bien, contribuent à la rigidité du top, on est pas prêt d'en voir le bout.

Et même sur la durabilité, j'ai un gros doute. Je ne suis pas sur qu'avec les agressions subie par l'établi, le bois de travers résiste mieux. Un coup de maillet sur la surface, ca fait une déformation, et on peu la reprendre à l'eau chaude. Un coup de maillet sur la tranche...
Et je ne parle pas des taches d'huile, verni, traitement, qui vont se faire un plaisir de pénétrer le bois de bout en profondeur.

D'autre part, je ne comprend pas ses hypothèses : il s'adresse à des gens qui ne sauraient pas faire une mortaise, mais qui auraient quand même une scie à ruban? Ca ne me semble pas très cohérent.

Enfin, bon, chacun voit midi à sa porte, il à fait un bel objet, c'est tout ce qui compte.

Pour ma part, je trouve que faire un english bench avec des matériaux modernes implique quelques aménagements de la conception. Une partie de la conception des anciens établis (leur structure et les différents assemblage) est lié aux contraintes du bois bruts. Si on utilise des panneaux, il y a des structures beaucoup plus simple.
(A quoi bon imiter avec du contreplaqué des pieds massifs ou des assemblages tenon-mortaises conçus pour du bois massif?)

Pour le mien, je n'ai pas osé me lancer dans du massif comme toi (Bravo à toi d'avoir osé!).
J'ai fais le choix du contreplaqué, mais du coup j'ai créé un piétement adapté. Je me suis fait livrer les 16 pièces qui compose l'établi, quasiment toutes à la dimension définitive.

Le design est simple, et l'ensemble très rigide, le top parfaitement plat, et les deux tablier parfaitement d'équerre.
Sachant qu'en plus je m'étais imposé une contrainte, qu'il soit démontable sans outils :-)
Il est moins beau, mais à part ça...

Je ferai un article dessus, un jour peut-être...

Eiffel

Je ne crois pas qu'il n'y ait qu'une seule reponse (ou qu'il y ait une reponse parfaite pour toutes les circonstances).

La version de Paul Sellers peut se faire avec n'importe quelle scie electrique (scie a ruban mais aussi scie sous table de chantier par exemple)... et dans le public avec une petite scie sous table certains ne sont pas expert du ciseau a bois pour faire de bonnes mortaises profondes.

Ceci dit, pour l'etape la plus intimidante pour un debutant (planification du dessus de l'etabli), le CP sur le champ evite d'avoir des variations de couleur/sens du fil, car helas les feuilles de CP une fois collees ne sont pas si planes que ca la pluspart du temps (et ca peut travailler dans le temps)... Pour Paul cette etape est triviale et il ne la detaille pas... mais faire une surface tres plane d'environ 30x170cm demande un peu d'effort et de creativite!

Perso, je vois l'etabli de Paul Sellers (de preference dans sa version bois massif) comme un exercice/une ecole de formation pour debutant motive qui permet, en meme temps. de faire soi meme un superbe outil. Certaines etapes peuvent paraitre superflues, mais elles consituent un apprentissage pour les suivantes (On commence a faire les traiteaux a la Paul Sellers, puis on passe a un rabotage grossier pour faire le plan de travail, avant de faire la meme chose avec plus de contraintes ou de besoin de precision... et on finit par des queues d'arronde aveugles et un tiroir traditionel (La seule chose qui n'est pas en phase avec ca, c'est l'installation de la presse qui est a mon avis faite un peu a la hussarde dans les videos de Paul 🤣 ... meme si ca marche en pratique)

Je pense qu'il serait interessant que tu partages ton design et tes choix, car l'etabli anglais est assez mal connu en france et c'est pourtant un des meilleurs designs pour l'ebenisterie a mon avis (Ce n'est pas "joli" mais c'est fonctionnel, demontable et pas trop cher a faire).

LionelDraghi

Je comprends, ce n'était pas adapté pour moi, ça peut l'être pour d'autres.

C'est un magnifique projet, avec un résultat très élégant en plus d'être très utile.
Et pour le côté pédagogique, je n'ai pas de doute non plus, même pour la version contreplaqué qui me plait moins par ailleurs.

Je partagerais ma conception : mon établi est en condition "hostile" (garage non chauffé), mais vieillit bien du point de vue des qualités géométrique, alors pourquoi pas.

LionelDraghi  a publié l'article "Prototypage du mors pivotant".
il y a 3 ans
LionelDraghi  a publié l'article "Doghole et mise en forme finale".
il y a 3 ans
LionelDraghi  a publié l'article "Peinture".
il y a 3 ans
LionelDraghi  a publié l'article "Le mors pivotant".
il y a 3 ans
LionelDraghi  a publié l'article "En conclusion".
il y a 3 ans
JPM

Superbe pas à pas.
J’ai beaucoup aimé.je vais suivre ( sans grands espoirs) les vides greniers!
Jean-Paul

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