Les tables en douglas flammé en détail

Déjà, un peu de contexte : je commence ce projet au début du confinement. c'est un projet pour moi et ma famille. J'ai un cahier des charges fourni et unusuel : j'ai visiblement un peu de temps devant moi, mais je ne sais pas combien, j'ai déjà le bois, il devait servir à autre chose. Le débit dont je dispose est assez homogéne, en gros, une quarantaine de plateaux de 1200 X 170 x 21 mm dégauchis, rabotés et quelques plateaux avivés de plus de 2m x 170 X au moins 40mm en douglas de pays. Je veux appliquer aussi les contraintes que j'aime ajouter à tout ce que je fais pour moi : radicalité au niveau de l'éco-conception, durabilité, réparabilité, pas ou peu de métal, tester des assemblages dans des configurations rares, etc.
Vu que je suis sur du mobilier d'extérieur, il y a encore des choses importantes à considérer si je veux que ces tables durent. On sait par exemple que les cycles de variation de température impliquent que les assemblages bois/métal ne sont pas durables : je bannis donc les vis et toute quincaillerie. Les uv, l'humidité et les variations de dimension du bois rendent les collages pas assez fiables à mon goût. Bref, il n'y aura que du bois, assemblé et encore, je met la barre plus haut : je dois pouvoir tout démonter pour changer une piéce défectueuse et je veillerai à n'utiliser que de petites sections afin d'échapper au mieux aux problémes de piéces qui se rétracte trop au séchage, au tuilage, gauchissement.
Tout cela est envisageable car j'ai du bon bois à ma disposition, c'est du douglas qui est déjà un bois résistant en condition extérieure, il est bien sec, je le garde depuis plusieurs mois, et la scierie l'a déjà stocké plusieurs années. Et histoire de bien enfoncer le clou, je vais le brûler et l'huiler. Le seul probléme dans ce plan, et je le sais depuis le début, c'est que ce bois est exellent en structure mais absolument pas recommandé pour le mobilier, les veines dures sont très dures et les tendres pas plus résistantes qu'une éponge un peu séche. Le tout se fend trés facilement, se casse parfois de maniére imprévisible. Puisque je suis arrivé à finaliser ce projet, çela prouve bien que c'était réalisable, cependant j'ai dû travailler avec beaucoup de précautions et des outils particulièrement affutés. La finition rustique et brulée aide aussi a rendre des défauts esthétiques mineurs invisibles ou sans objet. Je dirais que ce bois demande une très grande expérience de la fabrication avec des outils manuels, je ne recommande pas à des novices de tenter des assemblages fins sur ce bois.

Donc me voici à commencer à imaginer cette table : je vais devoir la faire assez basse, il se trouve que les chaises de jardin ont une assise moins haute que les chaises de cuisine, j'ai donc abaissé mon plateau à 735mm, je devais du coup bien faire attention à ne pas avoir une ceinture trop importante pour ne pas pénaliser ceux qui ont de grandes jambes.
je veux des lattes peu larges pour faire le plateau, elles se déformeront moins, retiendront moins d'eau aprés une pluie ( meilleure durabilité ), les effets du retrait seront moins gênants, bref, que des avantages. Je vais avoir besoin de bien les supporter car si elles ont une petite section, elles seront plus faibles. Je conçois assez vite quatre traverses juste en dessous, qui se glissent par une rainure à queue d'arronde. Cet assemblage a des avantages, par exemple, la traverse supporte les lattes et les maintient en même temps. Cependant, il est très sensible aux variations de dimensions. Vais-je réussir à le fabriquer avec cette précision qui permet d'arriver à assembler mais aussi à tenir fermement les lattes ? Quel sera le résultat du séchage? les lattes vont-elles prendre un peu de jeu ou bien se désassembler complétement?
La conception générale du plateau a été assez vite décidée cependant l'ergonomie du piétement est restée au coeur de mes préocupations assez longtemps, il y a une balance a faire entre solidité, stabilité et confort d'utilisation. J'ai commencé par une version d'essai avec des chutes qui trainaient. J'ai assez vite écarté une conception avec un gros pied à chaque angle, je n'ai pas le bois qui va bien pour cette option, et je voudrais éviter cette situation où les convives se battent pour ne pas avoir la place avec le pied de la table dans les jambes. Il reste quelques otions qui sont elles aussi vite écartées. Reste la solution du pied central qui, avec un bon calcul du débord du plateau par rapport au pied peut passer. Je connais mes dimensions du plateau, en gros, 1m sur 1m20, je mesure le débord nécéssaire pour être confortable. A ce moment, je pense encore faire une ceinture sous les lattes du plateau, et j'ai déterminé un débord la aussi. Et je me rends compte que je dois passer d'un rectangle en haut (ceinture) à un, plus petit, en bas (pied). La logique (et l'esthétique qui va avec me plaît) suggére donc un piétement en pyramide a base rectangle inversée. très bien.
En fait, je pensais me lancer dans une expérience intéressante. Mais pas aussi ardue et longue à mettre en place que ce qu'elle n'a étée.
Une fois cette forme générale décidée, j'ai eu deux objectifs à remplir: trouver un moyen de faire un bon plan et me faire une version d'essai afin de valider ou pas les dimensions et les concepts.
C'est à ce moment que je trouve le pas à pas de Sylvainlefrancomptois sur l'arêtier. Il m'a déjà fallu plusieurs jours pour le lire (et comprendre ) puis quelques jours de plus pour préparer une surface assez grande pour mon plan et le taçage des premiers éléments : vue de dessus, de face et de côté,projections de face et de côté, vraie grandeur et angles de corroyage.
Voilà pour le premières étapes !

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