Kayak

J'ai décidé de réaliser un kayak de course en ligne comme au JO car je trouvais les changements de courbes intéressantes à travailler.

Pour pouvoir coller le placage à l'aide de la poche sous vide, il me fallait des moules.

Pour cela, j'ai développé les courbes du kayak tout les 60mm (épaississeur du MDF qui me servira à faire les couples.

Une fois tout les couples développés et imprimés, je les colles avec une colle aérosol sur des panneaux en MDF de 59.7mm (j'ai calibré mes panneaux pour qu'ils soient tous parfaitement de la même épaisseur et surtout pour déduire l’épaisseur du papier. Car une épaisseur de papier 41 fois, à la fin on se retrouve avec un sacré décalage et toutes les courbes étaient modifiées)

J'ai tiré des bandes en fonction de mon calepinage puis tronçonné de tel sorte à pouvoir placer au moins deux couples par morceaux et me servir des 4 angles d’équerre comme référence (ce que je n'aurais pu avoir avec des bandes)

Une fois les couples coupé à la scie à ruban, il me fallait raccorder les arrêtes supérieures entre-elles pour supprimée les "facettes". J’ai donc tailler les pentes de délardement (bon le terme est pas exact et les charpentier me reprendrons mais ça explique bien le truc) de chaque couples à la main avec un rabot.

Ensuite, j'ai tracé les support de moules sur un MDF pour obtenir mes courbes en plan.
En plus de me servir de maintient, ces supports me permettrons de venir calibrer le placage plus tard.
j'y trace aussi l'axe, et la ligne de flottaison pour le positionnement des couples.

Suite à ça, j'ai collé les couples au support en me référant au trait d'axe pour être bien aligné.
J'ai commencé par le milieu pour pouvoir coller deux couples à chaque fois et le temps de finir de le quatrième moule que je pouvais recommencer la boucle.
j'ai utilisé de la PU 501 et je me fixai avec des vis entre le support et les couples mais aussi entre mes couples.

Après collage, il ne me restait plus qu'a surfacer en faisant attention de me pas trop enlever de matière pour garder les bonnes longueurs d’arrêts et puis ne pas faire de bosses ou de creux.
Et puis vu que pour les moules du bas je suis en symétrie, il fallait qu'ils soient parfaitement identiques. Au sinon au moment de raccorder les deux, si je n'ai pas les mêmes courbes, tout est mort.

Passons aux choses sérieuse maintenant !!
C’était la première fois que je faisais du placage et je ne pensais pas que ça pouvait être si compliquer ( mais avec du recul en fait ça passe, il faut juste choper le coup de main).
Bref, du coup je vais venir faire mon propre CP à la forme de mes moules en venant superposer 4 couches de placage de différente épaisseur dans différents sens (technique du bois moulé)

Comme les moules sont courbes, les feuillets aussi!
Je venais donc tailler le placages en suivant bien les déformations du moule et surtout du placage pour ne pas avoir de plis
Pour être pile avec le placage suivant, je venais glisser le prochain placage en dessous de ce dernier et je suivais l’arrête (un peu comme une double coupe quand on fait du papier peint)

Je maintenais les feuillets entre eux grâce à du scotch en formant une espèce de "croute" pour que tout se tienne bien lors du collage.

Attention !!! le scotch c'est bien mais très merdique à enlever.
surtout quand on met trop de PU et que celle-ci traverse le placage et donc colle encore plus le scotch.

J'ai fait les collage à l'aide d'une poche sous vide.
Je mettais une espèce de tissu sur mon moule qui conduisait l'air et permettait d'avoir une pression constante et régulière.
Je collais à la PU 501.6 qui a un temps ouvert plus long.
et j'ai croisé les fibres pour les deux couches du milieu.

Une fois les trois première couche finie, il me restait plus que la couche du parement avec les liserés.
Pour les tracer, je suis venu mettre du scotch papier afin de pouvoir dessiner dessus et trouver les courbes et les dimensions les plus agréable au visuel.

Une fois tout tracer c’était le moment d’être bon.
Les trois premières couche, je me suis fait la main et les coupes était pas ouf sublime.
Mais pour celle la, il fallait que ça biche et j'ai eu quelque suée.
Je suis parti pour chaque moule du liseré en sapelli comme référence.
Pour pouvoir recopier la courbe, je suis venu recopier mes points au compas et je les ai relié avec une cerce.
Pour les moules bas je travaillais en symétrie, je faisais donc les deux moule en même temps.Je taillais mon placage en miroir et non au glisser pour avoir les même défauts et changement de fil du bois au même endroit que ce soit à droite comme à gauche.

Pour les moules du haut ( proue et poupe) j'ai aussi travaillé en symétrie mais j'ai un joint au milieux fatalement.

toutes les dernière couches sont taillées, il reste plus qu'a coller et assembler.

Une fois tout les collages fini, il est temps de passer à l'assemblage et donc a la taille des coupes.
Pour les moules bas entres eux, je fais le maximum à la toupie et je finie à la mains pour les extrémités.
Pour les deux autres, je n'ai pas le choix que je le faire à la main.

Pour l'usinage des parties basses, je viens faire une coupe à la verticale grâce au calibreur et une a l'horizontale grâce a une lame de scie.
Je fini les coupes de bout au rabot et à la râpe pour arriver à zéro et avoir un raccord pico-belo.
(petit avis, je n'avais jamais travaillé avec une râpe à bois mais clairement c'est la vie!! c'est tellement agréable de travailler avec ce genre d'outil. La mienne est une de chez Auriou bien entendu ! piqure 12 en fauteuil, la plus polyvalente à mon gout).

Et puis est venu le moment le plus stressant !!
Déjà que j'aime pas ça coller mais la, si je ratais, tout etait mort.
Après un montage à blanc plutôt convainquant, je colle les bout avec un "système maison" et le reste au scotch à la 501.6 toujours.

Une fois la basse du kayak collée, j'ai fabriqué un ber pour pouvoir le stabiliser et travailler confortablement.

Pour le positionnement des deux autres partie (proue et poupe) il fallait que je sois parfaitement symétrique et aligné. J'ai donc tiré un cordeau alignant les deux extrémités pour être à l'axe.

Le kayak bien positionné et bien stable, je peux reprendre la taille.

d'abord la proue
Puis la poupe.
Le tout à la râpe et au rabot, petit à petit, copeaux par copeaux.

Les deux partie sont bien taillées et ajustées, reste plus qu'a les assemblée ensemble puis coller le tout a la coque basse ( désoler je pas de photo du collage de la partie du dessus avec la coque)

Le raccord avec la proue et la poupe est la rencontre de 4 courbes différentes. J'ai été un peu naïf de croire qu'une simple coupe a sifflet collée par bout ferait l'affaire. J'ai donc du rajouter un renfort à l’intérieur (un morceau de placage )

Reste maintenant la partie la plus amusante car j’étais dans ma zone de confort: le cockpit.

Principalement en lamellé-collé.
la ceinture est en moabi 0.9mm composée de 4 feuillets soit 3 collages
La couronne est en aniegre 0.9mm composée de 24 feuillets soit 6 collages à raison de 4 feuillets à chaque fois.

En raison du fort rayon au nez du cockpit, j'ai du improviser un système d’étuve pour ramollir les fibres du placage pour les préformer avant le collage.

Pour la ceinture, je n'ai rien trouvé de mieux que de suspendre les feuillets en dessous de la vapeur d'eau.
J'humidifiais un feuillet a la fois puis allait vite le serrer contre mon moule et attendre qu'il sèche.
Une fois les 4 feuillets préformés, je les colle à la sangle avec de la PU 501.6

Pour ne pas avoir le même souci de fragilité du raccord comme l'assemblage des deux coques hautes et pour rajouter un petit défi, je décide de faire un mi-bois avec un arasement biais pour l’esthétique.

La ceinture fait 3.6mm donc je devais enlever exactement 1.8mm car si j’étais pas pile et que j'avais de la surépaisseur, au moment de poncer j'allais choper la perse et c’était mort.

Pour être nickel, je me servis de la défonceuse. Sauf que vu la forme de la pièce à usiner et la taille de la def, j'ai du ruser.

La plus grosse difficulté que j'ai rencontré pour le cockpit était qu'il venait en pénétration dans le kayak à un endroit ou j'avais la rencontre de pas mal de courbe.
Il fallait donc que je trouve le développé de la courbe de pénétration de la ceinture sur le kayak pour le transférer sur cette dernière.

Après avoir trouvé le développé grâce à l'ordinateur et m’étant rendu compte que ça correspondait pas du tout, j'ai eu l’idée de crée une espèce de peigne comme pour prendre la forme des moulures. Et donc par rapport a une ligne de niveau recrée un "nuage de point" pour obtenir ma courbe.
J'ai utiliser des tiges de cintre acheter pour rien dans un magasin et je les ai taillés en pointe pour plus de maintiens. Sauf que je travaillais sur deux moules et que le transfère d'un moule à l'autre était trop fragile et peu précis.
Cette solution fut donc un echec.

Puis j'ai eu une autre idée toujours avec comme base cette histoire de copiage de moulure.
Un jour un copain d'apprentissage m'avait raconter que pour recopier les courbes des moulures il faisait un coffrage de sinto et que une fois sec et bien poncer, c’était nickel et résistant.

C'est donc se que j'ai fais.
En me servant quand même de la courbe que j'avais obtenue grâce à mon peigne pour dégrossir.

Pour résumer: au lieu de venir tabletter ma ceinture pour qu'elle colle parfaitement au kayak et avoir son empreinte parfaite pour la défoncée, je suis venu rajouter de la matière la ou il y en avait pas.
Le sinto bien poncer, j'aurai pu laisser la ceinture comme ça tellement on voyait rien (mais ma conscience professionnelle ne me la pas permis).

Maintenant que j'ai mon empreinte pile, je peux venir la defoncé.
je dégrossis au plus prêt de mon trait avec une affleureuse puis finit (une fois n'est pas coutume) à la râpe mm par mm

Une fois le trou sur, je colle la ceinture.

La courbe base de la ceinture était faite, vient à réaliser la courbe haute.
Je me suis servit du moule de collage de la couronne pour venir tabletter la ceinture.
J'ai accrocher une mine sur un bout de bois pour recopier la courbe.
Et puis comme d'hab: râpe et rabot.

Passons à la couronne !

elle est donc faite de 24 feuillets de 0.9mm.
je l'ai collée en 6 fois avec 4 feuillets par collage.

Pareil que pour la ceinture, la courbe du nez étant beaucoup trop raide, j'ai du humidifier mes feuillets pour ramollir les fibres et pouvoir les préformer
J'ai pour cela utilisé un décapeur pour papier peint qui à fonctionner du tonnerre.

après avoir mon bloc capable, je suis venu le refendre pour pouvoir le re-cintrer dans l'autre sens (certain appellerons ça le lamellé contre-collé).

J'ai tirer trois feuillets de 2mm soit une couronne finie de 6mm que j'ai coller sur un moule à la poche sous vide.

Après c’était l'histoire de quelques coups de râpe pour harmoniser la chose, puis de la colle pour venir la fixée à la ceinture.

Voila !!
Tout est assemblé !
reste a donner 2,3 coup de ponçage par-ci par-la pour l'envoyer en finition.

Au départ, j’étais parti pour faire une finition gloss 70, un truc qui déchire tout !!

Mais pour ça il faut une surface nickel et ayant taillé mon placage en miroir, il y à des moments ou les ports du bois ressortait beaucoup plus ( en fonction de si la lame avait coucher ou relever la fibre lors du débit)
Pour faire simple j'ai du passer 6 couches de fondure pour passer en port plein et avoir une surface parfaitement lisse pour le vernis.

Sur le plan je passais qu'une couche de vernis et l'affaire étais pliée.
Alors avant le vernis, je sort tout de la cabine à vernis, je passe l'aspirateur dedans, j'asperge le sol pour fixer les quelques poussière qui reste, je souffle le kayak, je passe un tissu micro-fibre pour être sur qu'il n'y aille plus aucune poussière pour un rendu parfait.

Avec une forme comme ça, les coulures sont très vite arrivées mais je gère bien, tout roule (je n'avais jamais réellement fait du vernis avant) mais lorsque vient le moment de faire l’intérieur du cockpit: le drame !!
J'avais oublié de souffler à l’intérieur du kayak !!
Toute la poussière vole et retombe sur le vernis qui commençait à peine à tirer.

Alors pour ne pas tout recommencer et à risque de choper la perce en ponçant tout, j'ai commencé à poncer avec du 1000 pour enlever les grattons puis avec du 1000 et un peu de crème à polir puis avec un chiffon avec du polish pour finir au coton avec du polish

Pour la pose, je suis fixé sur un mur habillé de tasseaux en sapin.
Je suis venu mettre le kayak entre deux consoles monté sur un axe fait de tourillons en laiton pour qu'il puisse tourner.