Voilà quelques temps que j'affûte mes rubans (lames de scies à ruban) entre deux planches serrées dans une presse, mais ça vibre pas mal et ça rend l'opération désagréable pour mes oreilles sensibles
Du coup j'ai zyeuté quelques images sur le grand nain Ternet, j'ai fait quelques croquis à l'arrache, et c'est parti!
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Corroyage, profilage des mors
Pour le corroyage c'est très simple, j'ai tapé dans mon stock de plateau de frêne, les montants font 34 mm d'épaisseur, et 200 mm de large, les traverses font 34 mm également, mais "seulement" 140 mm de large.
Comme je travaille sans plan (pour cette réalisation qui est simple), j'ai passé un peu de temps à cogiter sur la forme des mors. Je voulait qu'ils soit arrondis pour des raisons esthétiques, j'avais donc besoin d'un peu d'épaisseur. (l'avenir nous dira que j'ai un peu forcé sur les dimmensions )
Les deux traverses recevront des mortaises, viendra s'y ajouter un renfort pour la rigidité, et ensuite les deux bandes de 12 mm d'épaisseur qui viennent pincer la lame, qui seront recouvertes d'une bande de liège pour maintenir la lame en amortissant les vibrations des coups de tiers point.
Préparation des assemblages
Les traverses seront assemblées aux montants par des tenons et mortaises, les tenons feront 160 mm x 12 mm X 60 mm ( j'ai dimensionné, je sais .... )
Les tenons sont usinés à la scie circulaires pour les épaulements, les joues sont réalisées directement à la scie à ruban (habituellement je fais à la toupie, mais je n'avais pas envie de tous pointer pour 2 tenons). Ensuite j'ai ajusté les joues au guillaume et au rabot.
J'en profite également pour tailler des chevilles au rabot, en partant de carrelets qui trainaient dans un coin. Parce que je vais tenter un chevillage à la tire.
Arrondis sur les mors
J'ai également réalisé, au rabot, racloir en forme et cale à poncer, les arrondis sur les mors. Je commence par tracer un arc de cercle sur les angles, il me sert de repère pour pousser un premier chanfrein à 45°, ensuite je fais un chanfrein sur chacun des angles laissé par le premier chanfrein à 45°, et ainsi de suite ...
Je prend des passes de plus en plus fine, je termine au racloir, puis à la cale à poncer. Encore une fois, pas envie de pointer la toupie et de chercher le bon fer.
J'en profite aussi pour percer les trous des chevilles, avec le décalage qui va bien (1,5 mm à peu près) pour que "ça tire" au montage.
Assemblage, collage
Je fais un assemblage à blanc, ensuite, je peux encoller et cheviller. Je positionne le liège entre les mâchoires, sans le coller, ça me permet d'insérer la bonne épaisseur en bas de l'étau, afin que les mors se referment parallèlement l'une à autre.
J'ai aussi cherché un bon moment des ressorts pour que l'étau se ré ouvre automatiquement..... mais j'ai pas de ressort dans l'atelier. Le frêne étant un bois qui convient parfaitement à cet usage, j'ai taillé deux lamelles affinées d'un bout, et positionnées de manière à appuyer sur la partie mobile.
Je n'ai pas pris de photo durant cet usinage, mais j'ai également découpé la forme de la charnière, percé l'ensemble de part en part, et inséré un axe en force dans la partie fixe, la partie mobile étant percé plus large pour que la charnière fonctionne bien.
Bouchonnage, affûtage
J'ai bouchonné les trous de tête de vis, poncé, et pour la finition, je pense utiliser une huile dure qui rend bien sur le frêne.
Ensuite petit test pour voir si ça marche bien, c'est très pratique, surtout avec les deux molettes, et le ressort, et, cerise sur le gâteau, ça ne vibre presque pas, les grincements désagréables ont disparu.
Discussions
Ah! Très très bel outil! Fait bien attention de ne pas l'abîmer!
L'idéal étant de ne pas l'utiliser j'imagine ?
Non, bien sur, mais il faudra être délicat!
Héhé, il va falloir en faire des affutages pour rentabiliser cette belle réalisation :)
Merci pour le partage !
Merci d'avoir mis en place de quoi partager ;-)
Bel étau d'affûtage, il a l'air très costaud !
J'ai l'impression que dans le design traditionnel, le tenon est traversant pour venir renforcer les mors horizontaux et éviter tout risque de fente car les mors sont sollicités en flexion dans le "mauvais" sens du fil.
Mais bon, vu les épaisseurs ici, je ne suis pas trop inquiet non plus ;)
Le mien est plus compact, se monte dans l'étau de mécanicien et est très moche !!! J'ai aussi prévu plus de dégagement en mettant une pente plus importante sur le dessus des mors. Avec les limes courtes je crois que c'est appréciable (le manche ne vient pas buter).
Coucou, tu vois je me suis inscris ;) Bon ben je t'ai déjà tout dit sur cette réalisation, très agréable à utiliser, le seul point négatif (enfin négatif est un bien grand mot) c'est qu'il faut presque être deux pour le mettre en place...hein ??!! ;) En tout cas le ruban coupe super bien maintenant, c'est un réel plaisir de retrouver la coupe du premier jour.
Salut, c'est vrai qu'il est un peu lourd, mais je pense que ça contribue à amortir les vibration qui font ce bruit désagréable lorsqu'on affûte, et puis c'est un peu chiant pour l'instant parce que je n'ai pas encore un établis de menuisier, avec la cale qui va bien.
Quant à couper avec des outils affûtés c'est finalement l'enfance de l'art en menuiserie à mon avis.
cray Ha oui...l'établi de menuisier. Ce sera plus simple effectivement.
Couper avec des outils affûtés, c'est clair...mais à un moment on oubli petit à petit comment était l'affûtage du début, on s'adapte jusqu'au jour ou on pousse très très fort le bois et c'est à ce moment qu'on se dit...c'est peut-être le moment d'affûter :)