Fabrication d'un tabouret de bar

Je crois de plus en plus en la phrase qui dit qu'une bonne réalisation passe déjà par de bons gabarits. Enfin, où est le talent et le savoir faire alors ?

Bref, toujours est-il que pour cette réalisation, j'ai fait trois gabarits. D'une part parce que le travail avec des gabarits offre la possibilité de répéter quasiment à l'identique une même pièce et qu'ensuite, c'est plus rapide et précis. Enfin, rapide si on ajoute le temps de faire le gabarit, je sais pas.

Le gabarit de courbure des pieds

Le premier gabarit, me semble indispensable dans ce type de projet. C'est celui qui va me servir à usiner la courbure des pieds. Toutes mes réalisations commencent par une modélisation 3D sous sketchup. De là, je peux sortir sur papier les courbes à l'échelle 1:1 moyennant quelques collages de feuilles A4.
C'est donc cette courbe que je reporte sur une plaque de MDF de 10mm, que je découpe au plus près à la scie à ruban et que je lisse au cylindre ponceur.

Par soucis de simplification, j'ai choisi que les deux surfaces courbes de chaque pied aient le même dessin. Comme cela, il n'y a qu'un seul gabarit à faire.

Ce sui est important ici, c'est de bien avoir repérer le début et la fin du pied final sur le gabarit pour pouvoir le replacer correctement.

Le gabarit d'usinage de l'encoche pour les barreaux

Un second gabarit permettra d'usiner les encoches qui assembleront les pieds aux "barreaux".

Le gabarit de mortaisage

Enfin, le troisième gabarit sera monté sur ma mortaiseuse à bédane pour permettre la réalisation des 4 mortaises dans l'assise sans se tromper dans la mesure. Le plus important ici étant que chaque mortaise soit placée à la même distance du bord que ses voisines.

Une fois tous les gabarits opérationnels, je peux commencer l'usinage des pièces.

Les pieds

L'usinage des pieds s'est fait en trois temps. D'une part la découpe de la courbure, d'autre part, le tenonage et enfin la réalisation de la petite encoche dans laquelle s'encastreront les barreaux.

Découpe grossière

Avant tout, il faut découper grossièrement notre pièce dans notre bois d'origine. Pour cela j'utilise un patron en papier qui me donnera une idée de la taille de la pièce. Si je devais avoir à répéter cette réalisation, je pense qu'il serait préférable d'opter pour avoir ce patron en dur (CP ou MDF).

Comme j'ai déjà pu le faire pour la fabrication d'une chaise à bascule réversible, je choisi de garder une surface plane et tangente à ma courbure à chaque extrémité pour le tenonage d'un côté et la coupe du bout du pied de l'autre.
Je lisse cette surface à la dégauchisseuse conformément à mon trait de crayon (sans la cale qui est sur la photo).

Tenonage

Dans la cas de cette réalisation, la courbure et concave et convexe à la fois. Les surfaces tangentes sont donc des deux côtés. Il faut donc commencer par couper l'extrémité ...

... puis tenoner avant l'usinage des courbures.

Usinage des parties courbes

L'usinage se fera à l'aide du premier gabarit précédemment fabriqué qui va venir en appuis le long du roulement de mon "bouffe-tout" (calibreur).

L'opération sera répétée pour chaque côté en retournant la pièce.

Réalisation de l'encoche

Ensuite, la réalisation de l'encoche doit pouvoir être faite de plein d'autres façons. Mais j'ai choisi de la faire avec la défonceuse montée sous table. Pour répéter parfaitement cette opération, j'ai utiliser ici le second gabarit après avoir fixé diverses butées à ma table de défonceuse.

La petite subtilité ici, c'est qu'en ôtant la petite cale (à gauche sur la photo), je vais usiner mon bord droit et avec, mon bord gauche. Le reste sera fait à "main levée" entre les butées. Je sais pas si c'est clair, mais croyez moi, ça marche plutôt bien.
L'encoche fait ici 1cm de profondeur. J'ai donc effectué plusieurs passages en changeant la hauteur de la défonceuse.

L'assise

Pour l'assise, je retourne dans le stock de bois. J'en trouve trois qui peuvent s'accorder et je les colle avec des lamellos.

Une fois sec, je ponce ...

... puis je fais les coupes qui donneront la forme finale.

De là, je suis prêt à passer au mortaisage. J'utilise le troisième gabarit.

Les barreaux

Pour les barreaux (je n'ai pas trouvé d'autre nom). Je vais récupérer les chutes laissées par les découpes courbes et usiner 4 fois la même pièce. Ensuite je colle tout ça en carré.

Voilou ...

Après un petit chanfrein sur les pieds et un quart de rond sur l'assise, voici le stock de pièces :

Une fois toutes les pièces poncées, j'ai procédé au collage et à l'assemblage final. Ca va, sur un tabouret, il n'y pas pas beaucoup de pièces.

Un tabouret doit quand même supporter le poids d'une personne. De plus la géométrie de ce dernier tend déjà à le mettre en porte-à-faux. J'ai donc choisis par précaution de renforcer les collages par des vis. Ces dernières seront cachées par un bouchon, mais tant pis. Il faut mieux ça plutôt que de se retrouver par terre !

Pose des patins pour un contact plus doux avec le sol. J'ai fait le choix de patin en plastique ronds de 25mm parce que je souhaitais les encastrer dans le pied. Mais mes mèches forstner sont un peu trop émoussées et j'ai pas pu percé aussi profond que je le souhaitais en bois de bout. A refaire, je mettrai un carré de liège. On reste dans l'esprit bois !

Et voici le tabouret terminé :