Bonjour à toutes et à tous,
Je vous présente ici la réalisation de A à Z de ma pièce de fin d'année qui est un bureau en merisier et bois de violette, en espérant que cela vous plaira !
Bonne lecture
Amicalement
Adrien
La réalisation
Après avoir fait quelques croquis, épure fiche de débit et tout ce qui s'en suit (égaré durant le déménagement malheureusement), je prend mon mètre, ma craie et je file dans le tas de bois pour le traçage des pièces !
Je tiens à préciser que dans le contexte "scolaire" le traçage des pièces est obligatoire pour s'y retrouver avec les pièces des autres pour ne pas manquer de bois.
Travailler seul amène à des techniques de débit plus efficaces !
Une fois le traçage fini, et après avoir tronçonné les logeurs dans le tas de bois, j'ai admiré la, quantité de bois nécessaire pour un si petit bureau. Ce fut un instant très solennel durant lequel je méditais devant ce tas de planches en les imaginant devenir des pieds, des traverses etc !
Allez, le top départ pour le débit est lancé, la scie à ruban s'active et l'ébéniste sue à pousser ces grosse planches de merisier
Je n'ai pas de photos, misère !
Après une belle séance de débit, et une belle acclimatation à l'atelier, vient le moment du corroyage, amusant aussi !
J'inclus les photos des coupes de long aussi car c'est l'étape d'après !
Les pieds ont une section de 160x160 et les traverses une section de 100x120 (les blocs capables bien sur). Il faut donc faire un tour à la presse pour recoller les ensembles!
J'ai oublié de préciser que durant le corroyage, j'ai laissé au plus épais pour re-corroyer après collage. Je précise aussi que pour le corroyage après collage j'ai fait attention de passer en nombre pair pour "équilibrer" les teintes, je m'explique:
Etant donné que j'ai du recoller les morceaux pour avoir les épaisseurs, il est de toute évidence certain que les bois n'ont pas la même teinte. Pour harmoniser le tout j'ai fait attention que les proportions des bois soient quasiment équivalentes pour ne pas trop choquer visuellement (surtout sur les pieds) ce sont des petits détails mais qui font quand même la différence.
Reprenons, voici une photo de la coupe de long oui, sans couteau diviseur (PAAAS BIENNNN) mais pas le choix. Le Bois dépassait largement la hauteur de coupe et le couteau diviseur dépassée la hauteur de lame sur ce genre de machine car il maintient la protection. Je précise bien. que j'ai pris absolument toutes les précautions nécéssaire pour ne mettre personne en danger et que sur un tronçonnage le risque de coincement est moins important ( je parle bien de tronconnage)
Je précise également que j'en ai profité pour couper d'angle mes traverse étant donné que nous sommes sur un meuble triangulaire et que les pieds sont de section carrées, il y a donc une coupe d'angle à réaliser. J'ai reporté l'angle de l'épure à la fausse équerre.
Voici venu le temps du mortaisage qui s'avère être une drôle d'affaire.
Pour commencer j'ai construit ce meuble avec des faux tenons, alors oui j'aurai pu le faire avec la domino, mais pas questions, j'ai préférer me fabriquer un gabarit de mortaisage qui permet de compenser l'angle d'arasement afin de mortaiser perpendiculairement à l'arasement.
Il y aura des photos à l'appui bien évidemment.
Je n'ai pas fait avec des vrais tenons car je ne pense pas qu'il y aurait eu une vraie valeur ajoutée ben terme de solidité, je pense même le contraire. De plus tout cela aurait donné des tenons farfelus pas forcément très solide, enfin bon, la table tient alors c'est l'essentiel !
Une fois les pièces mortaisées, j'ai pu passer au premier montage à blanc, et la on se dit qu'on s'est lancé dans un drôle de projet quand même !
Oui les coupes d'onglet fond mal aux yeux sur la photo, il y a plusieurs raisons, déjà le serrage à la sangle n'est pas optimal, avec les serre joints c'était déjà beaucoup mieux, et ensuite j'ai repris légèrement les coupes d'onglet à la scie circulaire, car il devait y avoir un petit défaut lors de la prise de l'angle qui s'est répercuté sur les 6 coupes. J'ai vite remédier à tout ça et c'est reparti pour le chantournage des pieds et des traverses !
Le chantournage était une étape pas très marrante car un camarade à eu un petit différent avec la scie a ruban dans la matinée et j'ai donc du chantourner mes pièces avec une lame vrillée… Bin rien de très grave, on pend son temps et après un pied, j'ai compris comment la lame se comportait alors j'ai réduit comme je pouvais les défauts de coupe.
Chantourner 160mm de section ça commence à faire !
Et voila encore un montage à blanc pour se faire du bien et se rendre compte que le meuble commence à être pas trop mal.
Je précise que les raccords pieds traverses ne tombent pas juste, pas de panique c'est normal, il y aura de la sculpture donc il faut laisser des sur épaisseurs!
J'ai ensuite rapé et poncé les traverses pur l'étape suivante que je vais détailler après.
La prochaine étape consiste à reporter le profil du pied sur la traverse. Etant donné la grosse épaisseur de matière à enlever, je procède à une ébauche à la défonceuse pour gagner du temps.
J'installe donc une fraise à gorge et le guide parallèle et j'usine avec pleins de profondeurs différentes pour me rapprocher du profil.
Je précise que je n'ai pas fait de semelle courbe pour épouser la forme de la traverse car il s'agit d"une ébauche, si l'usinage n'est pas parfaitement à la forme de la courbe il n'y a rien de grave!
Voila, toutes les traverses sont ébauchées, je vient donc coller un rajout pour finir le bloc capable de la traverse.
Je le colle à cette étape car avant, ça aurait empêcher de passer la défonceuse comme je vient de le faire.
Pendant que la colle sèche, je m'occupes d'embellir les courbes des pieds à la râpe et au racloir. Surtout pas de papier à poncer car ça desaffute les gouges !
Les trois pieds sont râpés, je peux donc m'attaquer aux traverses:
Vu que les rajouts dépassent d'un coté et de l'autre, il faut les affleurer avec la même valeur de la coupe d'angle de la traverse. Pour cela, deux solutions ce sont proposées, faire ça à la machine ou faire ça à la main.
J'ai décider arbitrairement de le faire à la main, un peu plus long (quoi que ..) mais j'ai préféré garder la maitrise du geste, plutôt que risquer de tout bousiller à la scie circulaire.
J'ai donc sortit la scie et le rabot et j'ai fait ça tranquillement en contrôlant en permanence avec l'équerre pour avoir une surface la plus parfaite possible.
Et ensuite j'ai gratté les petits excédents de colle avec un vieux ciseau et je suis venu reprendre l'arrière au rabot, pour préparer la surface au toupillage.
Pour faire coulisser le tiroir il y a pleins de manières différentes, la plus simple que j'ai trouvée est d'intégrer un contreplaqué, pris en rainure dans les traverses afin de faire reposer tous les éléments pour le terroir et son coulisse.
C'est partit on rainure, on entaille les pieds et on remonte a blanc !!
Bon ça commence vraiment à ressembler à quelque chose, maintenant je mets la carcasse du meuble de coté et je m'attaque à une grosse partie, le plateau!
Le plateau est construit de manière assez classique, il comporte trois emboitures rainurées et un panneau en contreplaqué pris en languette batarde.
Pour cela je commence avec le corroyage des emboitures ( pas de photos, misère)
Et ensuite je m'attaque au coupes d'onglet.
Alors, la technique que j'utilise est la suivante, je m'arrange pour rajouter une bande de contreplaqué de 100 ou 120 de largeur afin de tester les coupes. Ici pour des angles à 30° J'ai reconstitué un triangle, mais pour des coupes à 45° il faudra reconstituer un rectangle ou un carré.
Cette technique vous permet d'ajuster les coupes me mieux possible car si vous avez un mauvais réglage, il sera multiplié par le nombre de coupes et donc beaucoup plus flagrant, ce qui vous permettra d'obtenir de très beaux angles!
Oui c'est une sacré manoeuvre mais c'est vraiment dommage d'avoir un bel ouvrage avec des angles qui ne sont pas bon...
Okay on est bon, pas de perte de temps, on passe au mortaisage et au calibrage des emboitures:
Sur les photos je calibre au rouleau ponceur alors oui et pourquoi ?
Mon gabarit de calibrage est très sommaire il est simplement vissé sur le dessous, et il n'y a aucune vraie protection pour les mains.
Le rouleau ponceur permet déjà d'éviter les éventuels rejets, car il n'y a pas de risque de se faire embarquer par la fibre et ensuite, dans le pire des cas, si la main vient en contact avec l'outil les dégâts sont drastiquement réduits comparé au bouffe tout.
Je suis parfaitement conscient que mon gabarit d'usinage est léger , je ne fais donc pas le malin et j'opte pour l'usinage qui diminue les risques.
A noter que le cylindre ponceur fonctionne très bien pour le calibrage, on peur simplement prendre moins de matière que le bouffe tout, mais dans mon cas j'ai chantourné propre à la scie a ruban et ça l'a très bien fait !
Voila les emboitures montées , et ça fait du bien au moral !
On commence à vraiment apercevoir le meuble.
Pour la suite, et pour se faire du bien , je décide de faire proprement le profil des traverses pour ne pas parasiter le regard avec des usinages approximatifs.
Pour cela :
Un gros bol de protéines le matin
Une bonne massette
De la crème anti tendinite
Et du courage
Et allez on tape sur les gouges aussi fort qu'on est passionné
Avec les traverses et le début de plateau, ça commence vraiment à avoir une belle tronche !
Je me suis rendu compte que certaines lignes des pieds n'étaient pas super élégantes (je parle des lignes de coté) elle n'ont rien d'une belle ligne donc je file au rouleau ponceur pour rectifier ça !
Après avoir bouriné sur le traverse, je m'accorde un moment de détente en assemblant le placage du plateau
Bois de violette en parment et chêne en faux parment
Une fois le plateau à peu près propre, je m'attaque aux usinages courbes de celui ci.
Une rainure sur les emboitures et une feuillure sur le plateau. Tout ça au guide météor avec un roulement placé sous l'outil.
Je précise que la rainure de la troisième photo n'est pas la rainure finale, elle est plus épaisse donc réalisée en deux passes !
Dans la foulée est venu le temps de faire le terroir, je commence donc par un entaillage vertigineux à la scie a format et ensuite, la fabrication du terroir de manière traditionnelle.
Je précise que la façade est issue d'un autre morceaux de bois !
Et la, ça y est le meuble apparait enfin! Je fais beaucoup de montages à blanc, ça permet de se rassurer !
Bon, la carcasse commence vraiment à prendre forme, maintenant je v vais m'attaquer à la sculpture des emboitures.
On sort la défonceuse et on ébauche tout ça !! Et bien entendu, on finit tout ça proprement à la gouge.
Après avoir bien nettoyé à la gouge, je m'attaque au montage du plateau.
Les emboitures je les ponces à la main, c'est vraiment très long car il faut enlever tous les creux laissés par les gouges. La musique dans les oreilles et vas y Adrien , ponce !
Pour le plateau, je l'ai pris à la ponceuse vibrante au grain 240 (doucement mais surement ce n'est pas le moment de percer). Je prends des précautions certes mais si une pièce loupe c'est foutu, je n'ai pas le temps de la refaire.
Au passage, je vous laisse admirer les reflets du bois brut de ponçage, on dirait presque qu'il est vernis.
Pour avancer un peu, je m'occupes de la façade de tiroir, qui est une pièce rapportée souvenez vous, je procède donc comme les traverses : une ébauche à la défonceuse et finition à la gouge et au papier de verre !
On peut à présent dire que la partie ébénisterie est sur la fin, mais c'est loin d'être fini car on attaque la partie sculpture.
Pour la sculpture, je décide de faire des lignes inspirées du style Art Nouveau. Bon enfant d'apparence mais ça a été la réelle difficulté de ce meuble.
Pour cela on commence par un essai et un dessin "final" sur le pied.
Une fois que le dessin est apposé sur tous les pieds, on sort les gouges et la sculpture peut commencer !
Dans les photos j'ai regroupé les pieds et les traverses car c'est le même procédé, il y a juste la forme qui diffère !
Comme la plupart des meubles avec montants et traverses sculptées, il y a des raccords à faire qui seront fait après collages.
On les fait toujours après collages car avant ce serait trop difficile de tout aligner correctement. Après collage c'est le meilleur moyen de faire du beau travail.
En attendant on se met dans les starting blocs et on y va pour le collage !
On fait les raccords !
Ca y est le meuble tient debout !!
Pour la fin c'était vraiment la course contre la montre, je n'ai donc pas pris de photos, mais en gros pour résumer :
- J'ai fini tous les raccords de sculpture et tout poncer pour enlever les coups de gouge
- j'ai collé le plateau et fait les raccords au niveau des angles
- J'ai fait un gros quart de rond à la toupie pour alléger le plateau
J'installe les ferrures !
Pour la finition:
- J'ai mouillé le meuble pour faire relever les fibres
- Ponçage au 400 usé pour le rendre tous doux
- Passage de deux couches de comme laque ( égrainage entre chacune)
- passage de la cire et lustrage au chiffon
Et ça donne CA
Voila !
Je tient à vous remercier de tout vos retours, ça me fait chaud au coeur !
Je vous dit à bientôt pour un projet d'envergure !
Portez vous bien, et bons copeaux à tous !
Adrien
Discussions
adriebeno
Beaux matériels.
Belle essence.
Belle idée.
Très beau travail!
Merci, ça fait plaisir et chaud au cœur.
Merci beaucoup pour ton commentaire très encourageant !
Ca me fait très plaisir !
un grand merci pour le pas a pas, très joli travail.
Avec grand plaisir ! Merci à toi !
beau et bon travail continue...Kenavo
Merci beaucoup !
Merci pour ce partage, le meuble est magnifique et le sujet semble bien maitrisé.
Félicitations
Merci beaucoup !!