Ce pas à pas présente un projet en cours de réalisation.
Suite à l'achat d'un petit lot de machines à bois, je le retrouve avec cette raboteuse de marque Chambron des années 70. Ne pas confondre Chambron, fabricant lyonnais très peu connu avec Chambon, fabricant français majeur des années 60 à 2000 , actuellement existant sous l'entreprise Guillet-Chambon du groupe HACO.
Ayant rapidement remarqué qu'il n'existe quasiment aucune information sur les machines Chambron voici ma contribution pour faire connaître cette marque de machine à bois.
D'ailleurs si vous avez des informations sur la marque je suis preneur
Liste des articles
État initial
Malgré que la machine peut sembler dans un bon état, elle cache un certain nombre de problèmes...
Le principal : 2 jours avant la récupération des machines, le propriétaire fissure la boite de vitesse en fonte situé sur le flanc de la raboteuse. Pièce mécanique de précision, usiné avec soin elle permettait de régler la vitesse d'avance des bois pour trois vitesses différentes
Un brise copeau en fonte fissuré à ressouder
De nombreux roulements à changer
-Peinture qui s'écaille
(Photo à venir)
Sinon pour les caractéristiques de la machine :
- Largeur de passe 520 mm
- Grande table de rabotage 1200 mm
- Poids environ 500 kg
- Moteur triphasé 6 ch
- Arbre de rabotage 110 mm de diamètre, 3 fers
Démontage
La machine est plutôt bien conçue, avec des paliers bronze pour les rouleaux entraîneur, de nombreuses butés à bille plutôt que fonte contre fonte, une jolie boîte de vitesses (quand elle est encore entière), un démontage facile et des usinages précis. Par exemple le coulissement de la table de rabotage au sein du bâti monobloc à été usiné juste dès le départ, et 50 après c'est toujours nickel sans lardon de réglage.
Le bâti monobloc en fonte n'est pas très épais par rapport à d'autres marque mais la fonte est moulé très proprement même pour des épaisseus faibles.
Il est dommage je trouve , par rapport à la qualité générale de la machine, d'avoir un simple système de rouleaux presseurs monté directement sur les ressorts plutôt qu'un système à bielles qui permet un meilleur entraînement
Malheureusement la boîte de vitesses ne sera pas récupérable et remplacé par un moto+reducteur piloté par un variateur pour la variation de vitesse.
L'ensemble des roulements seront remplacés (arbres, renvoi d'angle de l'entraînement, buté à bille)
Réparation et remise en peinture
Comme dit précédemment plusieurs réparations sont à entreprendre, tout d'abord il faut remplacer l'ancienne boîte de vitesse fissuré par un moto-réducteurs. Le choix de la réduction est à calculer selon le diamètre des rouleaux entraîneur et les différents rapport de réduction de la cinématique d'entraînement. Ici une vitesse 70 RPM a été choisie en sortie de réducteur ce qui me permettra avec un variateurs de fréquence de faire varier la vitesse d'avance des bois de 5 à 14 m/min
Il fallait également ressouder un déflecteur à copeaux, la géométrie de la pièce ne devant pas être trop altéré + la difficulté à souder de la fonte, l'opération à été remise à un professionnel
Il est temps de passer à la peinture. Pour cela la préparation des support est comme toujours fastidieuses : ponçage, dégraissage et mastic sont de la partie (peu de photos ont été prises...)
Remontage et électricité
Une fois la machine peinte, la partie la plus plaisante commence : le remontage de la machine, la concrétisation du travail accompli.
Tout d'abord nettoyage des tables et des différentes surfaces de contact (glissières, platines...)
Ensuite remontage de l'arbre sur ses roulements, pour cela chauffe des roulements et refroidissement de l'arbre au congel.
Ensuite remontage du moteur principal et du système d'entraînement avec changement de tous les roulements et butés à bille.
En parallèle fabrication d'un vernier au dixièmes taillé à la main
Il faut également remonter la table et son système de monté/descente, l'intégration des carters et régler les différents éléments.
À noter que malgré l'absence de lardons de réglage pour le coulissement de la table, 50 ans après il se fait encore parfaitement et sans jeu. L'usinage a été parfait à l'époque et le bâti n'a pas bougé !
À ce moment-là de la lecture, vous devriez remarquer qu'il manque un élément essentiel au fonctionnement de la machine : la fée électricité.
Une potence pour le tableau électrique a donc été soudé.
Le tableau électrique se compose de deux disjoncteurs de protection pour le moteur principal et le variateur.
D'un contacteur permettant le lancement automatique de l'entraînement lorsque l'on allume la machine.
D'un sectionneur et d'un arrêt urgence permettant la mise en Hors tension de la machine ou de son arrêt "d'urgence". L'urgence étant toute relative avec l'inertie d'un arbre qui tourne encore pendant 30 secondes après l'arrêt de la machine
D'un potentiomètre permettant le réglage de la vitesse d'avance des bois.
Et voilà une machine pleinement fonctionnelle prête à refaire des copeaux ! Sa longue table est très plaisante à l'utilisation (130 cm). Une machine précise, fiable et agréable à l'utilisation.
Un certain nombre de détails n'ont pas été évoqués pour garder l'essentiel ou bien simplement car non photographié.
Si vous avez toutes questions supplémentaires j'apporterai les réponses avec plaisirs
En espérant avoir fait connaître parmi vous une marque française peu connue mais ayant fabriqué du matériel de qualité
Ce pas à pas présente un projet en cours de réalisation.
Discussions
Merci, j'aime bien voir ce genre de réfection. Pour avoir récupéré une rabo acma du même calibre, je confirme que c'est un régale à utiliser.
Par contre je ne vois pas de récupération de copeau, ça va en faire des des tas dans l'atelier !
Sur la mienne j'ai l'impression qu'il a été ajouté après coup, et c'est quand même bien.
Oui un collecteur de copeaux pour l'aspiration est quasiment indispensable et facilement adaptable. C'est une machine que j'ai revendu, le nouveau propriétaire le fera certainement