Ce pas à pas présente un projet en cours de réalisation.
Après quelques années passée dans 2 ateliers différents mais situés à quelques mètres l'un de l'autre , bien exigus et faiblement équipés, il était grand temps de prendre un vrai envol. C'est cette évolution de l'atelier du bois et de la couleur que je vais essayé de vous décrire ici.
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Un petit historique.
Après pas mal d'années passées dans des métiers basés plus sur un écran qu'avec des outils, j'ai décidé, en 2016 de me lancer dans une reconversion radicale. J'allais passer de la ligne de code à la scie circulaire ! Cette reconversion n'arrivait pas par hasard. L'ensemble de ma famille étant soit boiseux amateur ou professionnel, j'avais étais baigné dans les copeaux depuis mon plus jeune âge. Pour me remettre d'un petit ras-le-bol global (que certains appellent "burn-out en fait j'ai décidé de me vider l'esprit en travaillant manuellement le bois dans ma cave. Le besoin de changer de métier et une opportunité (rencontre avec Sebeno31 lors d'une PMSMP) m'ont convaincus de changer de cap.
A l'issue d'une formation en ébénisterie à l'IMARA de Revel, j'ai donc passé mon CAP en candidat libre en mai 2017.
Ce diplôme obtenu, je lançais une activité d'ébéniste en micro-entreprise. J'avais alors trouvé une sous-location avec un brocanteur pour une surface de 50m² qui allait vite se révéler bien petite pour l'activité qui se développait. L'entrepôt d'à coté se libérant, je migrais donc vers une surface de 130m² pour moi tout seul en 2017.
Le lieu était, proportionnellement à l'autre, assez vaste pour mon activité de l'époque et j'envisageais d'y installer le 380V pour y installer de vrais machines (la Robland X260 en mono présentait déjà ses limites). Hélas, j'ai sévèrement déchanté lors de l'arrivé du devis ENEDIS ... 15000€ ... bien trop pour un local que je louais. J'ai donc du faire avec l'existant malgré la présence de machines pro que mon pote Sebeno31 avait stocké là après être retourné dans le monde salarié. Même si ma production n'avais pas un rythme effréné, je m'en sortais en vivotant mais avec de bonnes galères d'organisation. L'aide de tous les stagiaires passés par l'atelier m'étais précieuse, tant humainement que physiquement ... Pas évident de porter seul une feuille de MDF en 22 et pas non plus évident d'être seul dans un atelier (je ne suis pas un ermite du tout !!!) J'en profite pour les remercier
Au premier confinement, fermeture des lycées pro ... seul du jour au lendemain ... plus un bruit alentour ... un énorme sentiment de vide et franchement un gros coup au moral (mais bon c'est une autre histoire) ... Pas simple de bosser seul
Un matin un coup de fil ... un jeune qui veut faire une "River table" me demande si je peux raboter 2 morceau de noyer ... Il vient avec sa Zoé et ses planches ... On discute, on sympathise, son projet de créer une micro basée sur la résine me séduit, je trouve le concept génial. Problème, il habite en appartement et ne sait pas où couler sa résine. Je lui propose de venir utiliser ma cabine (un peu spartiate mais présente pour bosser. Ca me fera de la compagnie en ces temps bien sombres de pandémie. Et depuis ... il n'est jamais reparti rires. C'est comme ça que j'ai rencontré mon acolyte Bourkevin31
Nous decidons alors de nous associer en SARL et très vite, le lieu que nous occupons montre VRAIMENT ses limites ... fuites du toit, dalle qui se casse la figure (36mm/m de hors de niveau), absence de triphasé et Robland bien limitée pour obtenir la précision, la vitesse et la qualité necessaire au développement de l'activité associées à un propriétaire bien plus pressé de vendre à un promoteur à prix d'or pour une de ces superbes résidence tout beton que d'entretenir raisonnablement le lieu. Il est grand temps de chercher autre chose.
La quête du Graal va commencer ... pour de longs mois ...
Petit coup de gueule sur l'immobilier pro à Toulouse
En route pour la recherche de surface de travail ... Une aventure bien laborieuse en ces lieux d'extension du PLU à la limite de l'indécence. Ici, à Toulouse, dès qu'un terrain est constructible, il est vendu pour bâtir des résidences. Résultat, pas moyen de trouver un petit atelier, un peu vieillot mais correct à un prix raisonnable. Tout ce qu'il est possible de louer se trouve dans des zones industrielles flambant neuves et hors de prix. En plus tout est en périphérie, à l'extérieur de la ville et accessible au prix d'un temps perdu en bouchon impressionnant. Tout est fait pour envoyer la production artisanale loin de la ville, transformant celle-ci en une vaste citée dortoir ou en réservoir de bureaux restant désespérément vides. Le peu de locaux disponible sont pris d'assaut par des agences immobilières qui prennent au passage 20% du loyer annuel HT ... Avec des loyers dépassant allègrement les 2000€ HT mensuels pour 250m² ... inutile de vous dire la facture d'installation 4800€ la visite et la signature du bail ça fait un peu cher quand même !!!
Enfin, il reste la location en direct un particulier ... là la plupart se croient à la tête d'un patrimoine de folie ... encore pire niveau loyer que les agences et en plus on te pose des conditions de fou pour te le louer ... du genre "j'ai un pote plaquiste alors ce serait bien d'isoler phoniquement le local" (ben tient pourquoi pas) "Pas cher ... juste 21000€ pour un mur" On a droit aussi à celui qui te demande 3000€ mensuel pour 200m² en plus d'une adhésion à ses thèses politiques plus que douteuses !!! Nous avons pendant cette recherche découvert un bestiaire fabuleux apte à dégouter n'importe quel artisant motivé pour son installation.
On trouve enfin !!!
Le 3 juin 2021, on tombe sur une annonce du bon coin qui a l'air pas mal sur le bon coin. En direct propriétaire (ouf pas d'agence véreuse) un local à 15 minutes de chez moi. Bon un peu loin pour Kévin mais on décide d'aller voir sans trop y croire.
250m² de plateau tout vide dans une zone d'activité, parfait. Seul petit bémol, toute l'elec est à refaire mais bon ça ira. Un propriétaire sympa, intéressé par notre projet et un loyer "raisonnable". WAHOOOUUUUU !!!! on est presque ... sauf que ... un gars devait le prendre mais le proprio n'a plus de nouvelles depuis une semaine. il attend encore un peu et si rien n'avance il est ok.
Des obligations familiale prenantes doivent me conduire à Lille la semaine suivante alors on décide de patienter mon retour pour reprendre contact. La semaine du retour est bousculée par l'atelier et la pose alors ce n'est que le mercredi que l'on rappelle le propriétaire pour voir où il en est.
Et là, la douche froide le gars à été contacté par une agence et va faire affaire avec eux. Il a validé le truc ... 2min avant notre appel ET M... on doit être maudit !!! On se remet à chercher.
Le lendemain matin, en plein ponçage mon téléphone sonne ... c'est le propriétaire du local. Il préfère notre projet au final il nous le loue !!!
Le vendredi le bail est signé et on prend possession des lieux. Y a plus qu'à se retrousser les manches pour (très) vite migrer l'ancien atelier et pouvoir accueillir la pièce maitresse de l'outillage (patience c'est pour bientôt) On change notre casquette d'ébéniste pour celle d'électricien (enfin d'alpiniste pour Kévin ;) ) le tout en gérant l'urgence de la prod de l'ancien atelier.
Sa majesté la SAF
L'idée du changement d'atelier est surtout venue du fait que nous faisions de plus en plus d'agencements sur mesure. Ce domaine d'activité demande, je trouve, une précision et une répétabilité des coupes encore plus importante que pour la réalisation de meubles massifs où l'ajustement à posteriori est toujours faisable.
Avec la Robland, nous vivions une galère sans nom. Impossible de débiter des panneaux en plein format et donc usage intensif de la TS55 et de ses rails de coupe. C'est une bonne machine mais produire 15 ou 20 caissons destinés à être parfaitement empilés et alignés sans aucun écart lors de la pose est un chalenge me semble-t-il inatteignable et surtout extrêmement chronophage. Si on rajoute à ça une qualité de coupe à pleurer sur le mélaminé et vous avez le cocktail idéal de la démotivation et de la chute de productivité.
Il fallait donc passer par la case investissement et nous équiper (enfin) d'une machine digne de ce nom.
La "bête" fut donc commandée avant même d'avoir trouver le local et je peux vous dire que nous l'attendions avec impatience.
Il s'agit d'une SCM Class SI X avec un chariot de 3m20. Elle dispose d'un inciseur, d'une lame inclinable à +/- 46° d'une taille maxi de 450mm inciseur monté et d'un guide // allant jusqu'à 1m50.
L'ensemble est piloté par le système Easy 3 up, sauf pour la règle de tronçonnage qui garde un réglage traditionel.
Le moteur principal a une puissance de 12Ch (9KW).
Une petite vidéo de sa première coupe en attendant d'en faire une de présentation.
Fabrication du rack à panneaux
L'ancien local a enfin été complètement vidé, c'est dingue le bazar que l'on peut accumulé dans un atelier, sans parler de la poussière. Il est maintenant temps d'organiser tout ce qui traine.
Pour tenter de résoudre le soucis du stockage des panneaux, que ce soit ceux livrés en attente de fabrication ou les chutes de précédents chantiers, il nous fallait un vrai rack à panneaux.
Après nous être renseignés sur les racks industriels comme celui-ci , nous nous sommes orientés vers une fabrication maison inspirée d'un plan vu ici-même et publié par Sannaprofbois . Nous l'avons donc réalisé en douglas d'ossature, section 145x45.
Le rack à massif
C'est dingue ce que l'on peut accumuler comme chutes en se disant "Un jour, ça va servir" pour se rendre compte, lors d'un déménagement que "Ben non ça n'a pas servi" Résultat : Il y avais encore un énorme tas de massif qui encombrait le milieu de l'atelier Avec du bon et du moins bon, un gros tri s'imposait. Il fallait faire vite, l'arrivée du reste du parc machine étant plus qu'imminent. Pour ranger le "bon et de bonne taille", nous sommes passé en mode charpentier à nouveau pour une intense journée de coupe et de vissage. Pas beaucoup de photos de la réalisation parce que ça a été un peu la course. En plus des bonnes galères de scellement chimique dans la brique creuse (d'ailleurs, si quelqu'un a une astuce pour percer droit dans ce truc on est preneur). Résultat, 240 vis pour réaliser le rack composé de 4 supports le tout fixé au mur par 12 tiges filetées de 12mm scellées.
L'arrivée de la raboteuse et de la dégau
La semaine intense continue ! La première partie de la journée a été consacrée à la poursuite du rangement de tout le bazar qui trainait encore au milieu de l'atelier. Il fallait aller vite, deux monstres arrivaient dans le milieu de l'après-midi.
Il s'agit d'une raboteuse et d'une dégauchisseuse de chez Guillet. Ce sont peut-être des mamies qui ont été fabriquées en 1965 mais les caractéristiques des bestioles sont époustouflantes pour nous. La raboteuse passe 620, elle est équipé d'un moteur de 7.5CV pour le principal est d'un moteur de 1CV supplémentaire pour l'avance. Pour sa part, la dégau dispose de tables d'une longueur totale de 2m85 et d'un moteur de 5CV. Comparées à la Robland X260 que nous utilisions jusqu'à maintenant, c'est impressionnant.
Il va maintenant falloir s'activer pour compléter notre réseau d'aspiration et raccorder tout ça à l'électricité non sans s'être encore délester de quelques espèces sonnantes et trébuchantes chez Rexel pour les disjoncteurs courbe D
La cabine de peinture ouverte
Dans "Atelier bois et couleur", il y a couleur. Il devenait vraiment nécessaire de nous équiper avec un outil permettant de garantir une qualité plus importante pour nos finitions. C'est chose faite avec l'installation de ce mur aspirant. Il sera, à terme, entouré de cloisons afin de créer un laboratoire, la zone cabine et une zone de séchage.
Ce pas à pas présente un projet en cours de réalisation.
Discussions
Je suis passé en stage chez toi début janvier, encore merci.
J'ai ensuite cherché un petit local pour pouvoir bricoler en amateur... Malheureusement je suis arrivé au même constat que toi... c'est hors de prix...
Bon courage dans vos recherches
à bientôt
Vincent
Salut Vincent, si c'est pour bricoler en amateur, es-tu aller voir l'atelier des bricoleurs ? ça à l'air assez sympa de dire de stagiaires passés par chez eux.
Oui j'y suis passé, ils sont entrain d'ouvrir un espace avec des box privatif.
Je suis sur le coup
Quel suspense !! Où cela va t'il nous mener ??? Je m'installe pour la suite de l'histoire !
Pareil
Itou!
Et on pourra voir les premières river table?
PS : encore un informaticien qui a mal tourné, va falloir monter une association! :-)
Voilà LionelDraghi
Pas mal cet atelier la lumière naturel a l'air top
Une histoire qui commence bien ...
Un local qui m'a l'air très sympa
Je pressent l'arrivée d'une CNC ou d'un centre d'usinage :)
Je pense pas qu’il en soit encore là... mais une belle scie à format est arrivé cette semaine, et va lui faire le plus grand bien.
Super cet atelier et courage pour l'aménagement ! C'est le début d'une belle aventure.
Sacré bécane, ça donne envie
Superbe machine, en effet, pas de souci de répétabilité quand on peut couper les 20 caissons d'une passe ;) !!
Quelle est belle cette scie! Je sais ou je vais pouvoir finir mes meubles!
Quand tu veux seb
Les réussites tiennent souvent à de belles rencontres.
Belle histoire qui ne fait que commencer...
Superbe atelier! Bravo!
Pour percer droit, est-ce que tu as essayé le coin en bois ?
Salut,
Je decouvre ton pas a pas et je trouve que l'histoire est belle malgré les galères. Tu as bien fait de tenir le coup même si c'est plus facile a dire qu'a faire.
Une question concernant le rack à panneaux est-ce qu'a l'utilisation la marche à franchir pour sortir un panneau n'est pas contraignante ? Pourquoi ne pas avoir créé un plancher ?
ah oui, je me suis posé la même question, en me disant qu'il y avait peut être un avantage caché :-)
Pour compléter, oui c'est la galère on va mettre des fonds dès qu'on aura le temps
Belles bécanes, avec 620, tu vas pouvoir raboter des panneaux pleins après collage
Sinon pour l'élec, compare ici : elec44.fr/745-...s-tetrapolaires et elec44.fr/3641...riphases-neutre
Clair que la 620 c'est un luxe incroyable. J'ai travaillé 2 ans dans un atelier qui en disposait, le seul soucis c'est de les quitter ces machines.
Pour les avoir utilisée de manière intense cette semaine, il est clair que les tables de 2m85 de la dégau et la raboteuse en 620 c'est un confort incroyable, surtout quand tu passes d'un combiné à ça
Un beau projet !
J'y suis passé samedi suite à l'annonce de don de chutes de bois.
J'ai eu envie d'y poser les valise et m'incruster pour quelques temps !
Un très bon accueil de la part de Atelier bois couleur
Merci Neiru
Super de suivre votre aventure, bravo et je vous souhaite plein de clients avec de beaux projet
Merci pour ce pas à pas très intéressant, bravo !
Par hasard, quelle était la formation en ébénisterie à l'IMARA de Revel qui t'a permis de passer le CAP en candidat libre ?
L'imara ne prépare pas directement au cap. Chaque stagiaire s'inscrit en candidat libre.
Je comprends mais du coup, c'était quelle formation ? Car ils en proposent plusieurs de ce que je vois.
Peaky Maker désolé de te répondre si tard, je n'avais pas vu le commentaire. C'est la formation qualifiante qui se déroule en gros sur 6 mois. 4 en atelier et 2 en "tronc commun" pour le dessin, la couleur, l'histoire de l'art etc.