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Résumé
Notre-Dame, épopée des hommes, de la main et de l'outil - Benjamin Mouton
La restauration de la cathédrale meurtrie par l'incendie du 15 avril 2019 soulève d'importantes questions d'ordre doctrinal et technique, et il est manifeste que cette opération imprimera de façon profonde une nouvelle page de l'histoire de la conservation des monuments historiques.
Le débat sur le mode de reconstruction a mis face à face le parti de la création et celui de la restauration à l'identique, dont l'une des pierres d'achoppement était le degré de connaissance de la toiture d'avant l'incendie.
Les documents de travail de Viollet-le-Duc pour les charpentes du transept et de la flèche, le chef-d'œuvre de réception des compagnons charpentiers par Rémi Fromont et Cédric Trentesaux en 2014, d'une précision et d'une richesse d'information exemplaires et innovantes, offrent un degré exceptionnel de connaissance grâce auquel la restauration à l'identique peut être considérée comme possible, dans les limites sonnées par la Charte de Venise de 1964 : "la restauration s'arrête là où commence l'hypothèse". Le travail d'analyse et de recherche complémentaires achève aujourd'hui de balayer les dernier doutes et d'étayer la stratégie de la restitution.
La réalisation expérimentales de la ferme 7 de la nef, réalisée en juillet 2020 par les Charpentiers sans Frontières a été l'autre face de la démonstration, celle du domaine de la "fidélité technique". S'appuyant sur les relevés de 2014, et reprenant strictement le mode d'éxécution médiéval, les charpentier ont tenté in vivo l'exercice d'une reconstitution à l'identique: abattage en hiver 2019, débitage et taille du chêne vert au printemps suivant, avec des haches d'inspiration médiévale, générant les mêmes gestes, suivant les fibres du bois, préservant ainsi la force de la matière dans l'exacte dimension des sections originales ; et après assemblage au sol, le levage spectaculaire de la ferme, peu parès, face au grand public, sur le parvis au-devant de la cathédrale. La parfaite capacité technique de la copie à l'identique, la beauté de l'ouvrage réalisé, son élancement, la finesse et la souplesse naturelles de ses arêtes que seule la taille à la hache peut donner, étaient spectaculièrement révélés et démontrés.
L'art de l'intelligence et de la frugalité médiévales ainsi retrouvé, alors l'évidence s'imposait : tous les critères de la restitution à l'identique était réunis, y compris économique et calendaire. Le parti de restauration devenait inévitable. Les tenants de la création contemporaine -hors les ténors- protestèrent alors de la défaite des modernes face aux anciens, et de l'insulte faite à la création architecturale. C'était au contraire la victoire de l'architecture et de la sagesse la plus élémentaire qui s'inclinent devant les grands ouvrages, devant l'art de bâtir et les savoir-faire reçus et transmis. L'honneur est confié aux charpentiers d'aujourd'hui de perpétuer "l'art français du tracé de charpente" inscrit au patrimoineculturel immatériel de l'humanité en 2009. S'écrit aussi une nouvelle page de l'authenticité post-trauma. Il ne s'agira plus d'ici "de l'authenticité absolu de la cathédrale d'avant l'incendie" puisque la charpente et une partie des voûtes ont disparu. Il s'agira d'une nouvelle authenticité disparue aura été rétablie grâce à une restauration de la plus rigoureuse fidélité.
Ne pas s'y consacrer, cela aurait été, au contraire, altérer l'authenticité du monument, et commetre une faute devant le monde, boulversé par l'incendie, et qui attend la renaissance de sa cathédrale iconique. One le devra aux architectes aui auront atteint un niveau de connaissance jusqu'ici inégalé. On le devra aussi aux charpentiers de haute tradition sans lesquels serait illusoire la restitution de l'ouvrage dans toute la perfection du geste et de l'outil médiéval retrouvés.
La restauration de la cathédrale meurtrie par l'incendie du 15 avril 2019 soulève d'importantes questions d'ordre doctrinal et technique, et il est manifeste que cette opération imprimera de façon profonde une nouvelle page de l'histoire de la conservation des monuments historiques.
Le débat sur le mode de reconstruction a mis face à face le parti de la création et celui de la restauration à l'identique, dont l'une des pierres d'achoppement était le degré de connaissance de la toiture d'avant l'incendie.
Les documents de travail de Viollet-le-Duc pour les charpentes du transept et de la flèche, le chef-d'œuvre de réception des compagnons charpentiers par Rémi Fromont et Cédric Trentesaux en 2014, d'une précision et d'une richesse d'information exemplaires et innovantes, offrent un degré exceptionnel de connaissance grâce auquel la restauration à l'identique peut être considérée comme possible, dans les limites sonnées par la Charte de Venise de 1964 : "la restauration s'arrête là où commence l'hypothèse". Le travail d'analyse et de recherche complémentaires achève aujourd'hui de balayer les dernier doutes et d'étayer la stratégie de la restitution.
La réalisation expérimentales de la ferme 7 de la nef, réalisée en juillet 2020 par les Charpentiers sans Frontières a été l'autre face de la démonstration, celle du domaine de la "fidélité technique". S'appuyant sur les relevés de 2014, et reprenant strictement le mode d'éxécution médiéval, les charpentier ont tenté in vivo l'exercice d'une reconstitution à l'identique: abattage en hiver 2019, débitage et taille du chêne vert au printemps suivant, avec des haches d'inspiration médiévale, générant les mêmes gestes, suivant les fibres du bois, préservant ainsi la force de la matière dans l'exacte dimension des sections originales ; et après assemblage au sol, le levage spectaculaire de la ferme, peu parès, face au grand public, sur le parvis au-devant de la cathédrale. La parfaite capacité technique de la copie à l'identique, la beauté de l'ouvrage réalisé, son élancement, la finesse et la souplesse naturelles de ses arêtes que seule la taille à la hache peut donner, étaient spectaculièrement révélés et démontrés.
L'art de l'intelligence et de la frugalité médiévales ainsi retrouvé, alors l'évidence s'imposait : tous les critères de la restitution à l'identique était réunis, y compris économique et calendaire. Le parti de restauration devenait inévitable. Les tenants de la création contemporaine -hors les ténors- protestèrent alors de la défaite des modernes face aux anciens, et de l'insulte faite à la création architecturale. C'était au contraire la victoire de l'architecture et de la sagesse la plus élémentaire qui s'inclinent devant les grands ouvrages, devant l'art de bâtir et les savoir-faire reçus et transmis. L'honneur est confié aux charpentiers d'aujourd'hui de perpétuer "l'art français du tracé de charpente" inscrit au patrimoineculturel immatériel de l'humanité en 2009. S'écrit aussi une nouvelle page de l'authenticité post-trauma. Il ne s'agira plus d'ici "de l'authenticité absolu de la cathédrale d'avant l'incendie" puisque la charpente et une partie des voûtes ont disparu. Il s'agira d'une nouvelle authenticité disparue aura été rétablie grâce à une restauration de la plus rigoureuse fidélité.
Ne pas s'y consacrer, cela aurait été, au contraire, altérer l'authenticité du monument, et commetre une faute devant le monde, boulversé par l'incendie, et qui attend la renaissance de sa cathédrale iconique. One le devra aux architectes aui auront atteint un niveau de connaissance jusqu'ici inégalé. On le devra aussi aux charpentiers de haute tradition sans lesquels serait illusoire la restitution de l'ouvrage dans toute la perfection du geste et de l'outil médiéval retrouvés.
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