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Résumé
PRÉFACE
"Le métier ne s'enseigne pas, il se vole." Proverbe d'atelier
Nous avons souhaité faire de cet ouvrage un document non pas classique, reproduisant les livres techniques déjà existants et "resuçant" tout ce qui a déjà été écrit, mais pratique, partageant des expériences et traitant de vie d'atelier. Il s'adresse aux jeunes terminant leur apprentissage et aux artisans débutants.
J'ai vu un jour, penchés sur un établi, absents à tout ce qui se passait autour d'eux trois jeunes gens occupés à noircir de racines carrées et autres calculs, une feuille de papier destinée à retrouver une formule leur permettant de tracer un octogone à l'extrémité d'un morceau de chêne équarri... Un vieux compagnon m'avait appris qu'avec quatre coups de compas partant des angles, avec une ouverture de la moitié de la diagonale, on traçait parfaitement un huit pans...
Vous-mêmes avez appris aussi que sur une droite quelconque partagée en parties égales, des parallèles menées par chaque point... Vous avez étudié le théorème de Thales L'avez-vous employé ? Savez-vous à quoi il pourrait vous servir ?
Ce compagnon savait tracer un nombre égal de queues d'arondes sur une grande boîte et partager instantanément, au mètre, en trois, cinq, douze, vingt-sept... parties égales une planche ou un panneau quelconque. Il m'a montré à mettre d'équerre sans équerre... avec une simple ficelle ! Pourtant jamais il n'avait appris que des Grecs, nommés Thales ou Pythagore, avaient fait des théorèmes qui portaient leur nom: il savait concrètement s'en servir.
Nous savons la curiosité, l'inquiétude de chacun devant ce qui est appelé "secrets d'atelier", et qu'il désespère d'obtenir un jour. Je prends le risque de porter atteinte à ce folklore et de décevoir, mais voici ce que j'en pense: les secrets d'atelier n'ont souvent été invoqués par certains anciens que pour cacher les tours de main qui auraient permis aux jeunes de détrôner leur compétence - compétence détrônable seulement si elle est superficielle. Jamais un vrai compagnon qualifié n'a fait un secret de ses connaissances à qui était apte à les recevoir.
Les secrets n'existent que de par l'attitude de ceux qui ne peuvent y atteindre, provisoirement, par manque de formation: la connaissance ne s'acquiert que par paliers. Il faut savoir faire une addition pour faire une soustraction. Il faut savoir additionner, multiplier et soustraire pour apprendre à diviser: il est là le secret. On ne peut apprendre au dessus de ses forces. Il nous faut démystifier ces prétendus secrets d'atelier qui ne sont que de simples tours de main: ce serait alors déjà un secret que de savoir bien affûter un outil !...
Par contre il existe des "secrets" dont la connaissance ne peut dépendre que de vous : aucun livre, aucun conseil ne vous donnera la force, l'endurance, de faire trente, quarante, cinquante kilomètres de marche une journée. Seul vous-même pourrez vous y entraîner. Le conseil de mettre du talc dans vos chaussures ne fortifiera jamais vos muscles. Cet entraînement est intransmissible: vous seul pourrez le faire pour vous-même.
Ces "secrets" que vous devez essayer seul, nous allons vous en donner. Dites-vous que vous pouvez en demander à tous les anciens. Ce sont des recettes, mais soyez convaincus qu'une bonne recette ne fait pas un bon cuisinier, et que la même recette exécutée par dix cuisiniers donnera dix plats différents.
Sachez aussi que si, pour apprendre à goûter du vin, il faut avoir à côté de soi un maître en la matière qui vous explique ce qu'il voit, ce qu'il sent, ce qu'il goûte, afin que vous confrontiez votre propre expérience à la sienne, il vous faudra de même pour ces recettes ou ces "secrets" un professionnel compétent pour que vous confrontiez avec lui ces expériences si difficilement transmissibles.
Ce capital de connaissances -incommunicable par un livre - que possèdent encore les vieux compagnons disparaît de jour en jour. Il faut vous dépêcher de l'acquérir. C'est le vœu que je formule intensément pour chacun d'entre vous.
"Le métier ne s'enseigne pas, il se vole." Proverbe d'atelier
Nous avons souhaité faire de cet ouvrage un document non pas classique, reproduisant les livres techniques déjà existants et "resuçant" tout ce qui a déjà été écrit, mais pratique, partageant des expériences et traitant de vie d'atelier. Il s'adresse aux jeunes terminant leur apprentissage et aux artisans débutants.
J'ai vu un jour, penchés sur un établi, absents à tout ce qui se passait autour d'eux trois jeunes gens occupés à noircir de racines carrées et autres calculs, une feuille de papier destinée à retrouver une formule leur permettant de tracer un octogone à l'extrémité d'un morceau de chêne équarri... Un vieux compagnon m'avait appris qu'avec quatre coups de compas partant des angles, avec une ouverture de la moitié de la diagonale, on traçait parfaitement un huit pans...
Vous-mêmes avez appris aussi que sur une droite quelconque partagée en parties égales, des parallèles menées par chaque point... Vous avez étudié le théorème de Thales L'avez-vous employé ? Savez-vous à quoi il pourrait vous servir ?
Ce compagnon savait tracer un nombre égal de queues d'arondes sur une grande boîte et partager instantanément, au mètre, en trois, cinq, douze, vingt-sept... parties égales une planche ou un panneau quelconque. Il m'a montré à mettre d'équerre sans équerre... avec une simple ficelle ! Pourtant jamais il n'avait appris que des Grecs, nommés Thales ou Pythagore, avaient fait des théorèmes qui portaient leur nom: il savait concrètement s'en servir.
Nous savons la curiosité, l'inquiétude de chacun devant ce qui est appelé "secrets d'atelier", et qu'il désespère d'obtenir un jour. Je prends le risque de porter atteinte à ce folklore et de décevoir, mais voici ce que j'en pense: les secrets d'atelier n'ont souvent été invoqués par certains anciens que pour cacher les tours de main qui auraient permis aux jeunes de détrôner leur compétence - compétence détrônable seulement si elle est superficielle. Jamais un vrai compagnon qualifié n'a fait un secret de ses connaissances à qui était apte à les recevoir.
Les secrets n'existent que de par l'attitude de ceux qui ne peuvent y atteindre, provisoirement, par manque de formation: la connaissance ne s'acquiert que par paliers. Il faut savoir faire une addition pour faire une soustraction. Il faut savoir additionner, multiplier et soustraire pour apprendre à diviser: il est là le secret. On ne peut apprendre au dessus de ses forces. Il nous faut démystifier ces prétendus secrets d'atelier qui ne sont que de simples tours de main: ce serait alors déjà un secret que de savoir bien affûter un outil !...
Par contre il existe des "secrets" dont la connaissance ne peut dépendre que de vous : aucun livre, aucun conseil ne vous donnera la force, l'endurance, de faire trente, quarante, cinquante kilomètres de marche une journée. Seul vous-même pourrez vous y entraîner. Le conseil de mettre du talc dans vos chaussures ne fortifiera jamais vos muscles. Cet entraînement est intransmissible: vous seul pourrez le faire pour vous-même.
Ces "secrets" que vous devez essayer seul, nous allons vous en donner. Dites-vous que vous pouvez en demander à tous les anciens. Ce sont des recettes, mais soyez convaincus qu'une bonne recette ne fait pas un bon cuisinier, et que la même recette exécutée par dix cuisiniers donnera dix plats différents.
Sachez aussi que si, pour apprendre à goûter du vin, il faut avoir à côté de soi un maître en la matière qui vous explique ce qu'il voit, ce qu'il sent, ce qu'il goûte, afin que vous confrontiez votre propre expérience à la sienne, il vous faudra de même pour ces recettes ou ces "secrets" un professionnel compétent pour que vous confrontiez avec lui ces expériences si difficilement transmissibles.
Ce capital de connaissances -incommunicable par un livre - que possèdent encore les vieux compagnons disparaît de jour en jour. Il faut vous dépêcher de l'acquérir. C'est le vœu que je formule intensément pour chacun d'entre vous.
Sommaire
6. Préface (les "secrets d'atelier").
8. Petit historique de l'apprentissage.
15. L'affûtage.
31. Les bois (qualités, essences courantes, bois à poussière irritante, bois décoratifs ; séchage naturel, artificiel, solaire...).
59. Dessin et géométrie pratique (dessin du meuble, croquis en perspective...).
82. La création (quelques mesures ; les matériaux utilisables...).
97. Le tracé, les assemblages, la construction (environ 150 assemblages différents avec croquis ; le serrage ; constructions particulières : pieds Louis XV, les moulures, exemples de travaux avec temps passé).
149. Les colles.
160. Les placages (les différentes techniques pour plaquer : au châssis, à chaud, à froid, panneaux galbés, au plâtre, au sable, les colonnes, au marteau ; la marqueterie...).
195. La quincaillerie.
215. La sculpture.
227. La restauration.
245. Finition du bois.
249. Les teintes.
263. Le vernis au tampon.
274. Comptabilité d'atelier.
280. Matériaux et fournisseurs.
282. Glossaire.
286. Bibliographie.
8. Petit historique de l'apprentissage.
15. L'affûtage.
31. Les bois (qualités, essences courantes, bois à poussière irritante, bois décoratifs ; séchage naturel, artificiel, solaire...).
59. Dessin et géométrie pratique (dessin du meuble, croquis en perspective...).
82. La création (quelques mesures ; les matériaux utilisables...).
97. Le tracé, les assemblages, la construction (environ 150 assemblages différents avec croquis ; le serrage ; constructions particulières : pieds Louis XV, les moulures, exemples de travaux avec temps passé).
149. Les colles.
160. Les placages (les différentes techniques pour plaquer : au châssis, à chaud, à froid, panneaux galbés, au plâtre, au sable, les colonnes, au marteau ; la marqueterie...).
195. La quincaillerie.
215. La sculpture.
227. La restauration.
245. Finition du bois.
249. Les teintes.
263. Le vernis au tampon.
274. Comptabilité d'atelier.
280. Matériaux et fournisseurs.
282. Glossaire.
286. Bibliographie.
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J'ai un souci pour ajouter le numéro ISBN.
Le site me dit qu'il est invalide.
Y-a-t-il une solution ?
(Celui du bas sur la photo)
Je l'ai ajouté.
sciunto merci