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2 critiques
La critique de cocotieros est plus aboutie que celle que je pourrai écrire.
Le début est très inspirant (le premier tiers environ). Ensuite on alterne les passages un peu longs et ceux plus intéressants (c'est très subjectif, je vous l'accorde).
Ce livre s'adresse à tout le monde car R Sennett élargit grandement la notion d'artisanat à tous ceux qui accomplissent une tâche, que ce soit de manière professionnelle ou amateur. Rentrent dans cette catégorie par exemple, les musiciens et les professionnels de santé.
Pour illustrer le côté inspirant de l'auteur, voici deux citations qui donnent à réfléchir.
FIER DE SON TRAVAIL SINON DE LUI MEME, HEPHAISTOS AU PIED BOT EST L'ETRE LE PLUS DIGNE QUE NOUS PUISSIONS DEVENIR.
LA MOTIVATION IMPORTE DAVANTAGE QUE LE TALENT DANS LE TRAVAIL ARTISANAL LE PLUS ACCOMPLI.
Paragraphe duquel est extrait la deuxième citation :
"La capacité a bien travailler est assez bien partagée entre les êtres humains : elle se manifeste d'abord dans le jeu avant d'être élaborée dans les facultés de localiser, de questionner et d'ouvrir les problèmes au travail. L'espoir des Lumières était qu'apprendre à bien travailler rendrait les êtres humains plus capables de se gouverner. Ce n'est pas un déficit d'intelligence des hommes ordinaires qui menace ce projet politique. Le coeur de l'artisan peut bien être un roc moins solide. Loin de manqueer de ressources mentales, l'artisan risque davantage d'être menacé par la mauvaise gestion émotionnelle de la passion du bon travail ; la société peut se rendre complice de cette mauvaise gestion ou chercher à la rectifier. Voilà les raisons qui m'ont conduit à soutenir (...) que le problème de la motivation importe davantage que le talent dans le travail artisanal le plus accompli."
Richard Sennett - Ce que sait la main -La culture de l'artisanat
Ces paroles résonnent en moi tout comme le "Age quod Agis" découvert ici sur l'ADB au détour d'une conversation.
Abordé de manière pragmatique, ce livre s'adresse à toute personne qui pratique une activité manuelle qu'elle trouve intéressante et plaisante.
De l'atelier médiéval d'ébénisterie ou de l'orfèvre jusqu'aux machines du 18ème siècle, en passant par les philosophes du siècle des lumières et la communauté linux d'aujourd'hui, l'auteur présente l'évolution de l'artisan (craftsman).
Dans une première partie l'artisan lui-même est décrit : ses troubles, les difficultés subies de la connexion main-tête, l'atelier, les machines, la stimulation de la conscience qui nait des matériaux, puis dans une seconde partie c'est la pratique qui est décrite : la main, évoluer dans la technique, selon l'auteur toute compétence commence par une pratique corporelle (le savoir procuré par la main : son toucher et son mouvement). Dans la troisième partie, le livre s’adresse aux problèmes plus généraux de motivation et talent.
Chaque référence/analyse (qui peut être plus ou moins longue) conclut sur des conseils pratiques qui peuvent nous éclairer sur notre quotidien, que l'on soit amateur ou professionnel.
Ce qui est intéressant ce sont les réponses à des questions que chacun peut se poser : doit on rechercher ou s'approcher de la perfection dans nos réalisations, quelle est la place et comment définir le caractère d'un artisan/artiste, comment évoluer ou trouver la dynamique pour évoluer, apprendre à penser et agir par soi-même.
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