Ouvrage
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1 critique
Ouvrage extrêmement riche par ce qu’il apporte aux contemporains que nous sommes de perspectives historisantes, aussi propres à leurs époques que, sans doute surtout, à leur auteur. C’est donc, évidemment, un incontournable dont le Web pallie autant à sa rareté éditoriale qu’à son prix-papier, devenu aujourd’hui exorbitant. Le tome premier est consacré aux Meubles. Le tome deuxième aux « Utensiles. Orfévrerie. Instruments de musique. Jeux, passe-temps. Outils, outillage ». Les tomes troisième et quatrième, aux « Vêtements, bijoux de corps, objets de toilette ». Les tomes cinquième et sixième aux « Armes de guerre, offensives et défensives ».
La matière-bois est si présente aux périodes historiques traitées que cet ouvrage a pleinement sa place dans la bibliothèque de n’importe quel ouvrier, chercheur ou amateur. Sa parution commence en 1858. Mais c’est évidemment les dessins, dont une majorité est de la main-même de Viollet, qui, dans cette somme, presqu’autant que dans son Dictionnaire raisonné de l’architecture française [...] de quatre ans son aîné, sont toujours impressionnants d’aisances graphiques et de précisions du trait. On a peine à croire que la publication des deux dictionnaires ont été menés de front, sachant que l’emploi du temps de l’auteur était pour le moins gavé... À cette époque, Viollet-le-Duc est, certes, parfaitement « installé », c’est-à-dire reconnu comme architecte de référence. On peut donc aisément imaginer le voir entouré de collaborateurs, dont les petites mains n’ont que très peu laissé la trace de leurs noms. Il n’empêche ; c’est aussi exactement dans ces années de publications qu’il inaugurera, entre autres, la flèche de Notre-Dame-de-Paris, aujourd’hui pour le moins regrettée...
De l’armoire d’Aubazine — dont l’incendie ne semble pas encore au programme — à la « Vouge » — dont on peut apprendre qu’elle était « une arme de piéton » — il est acquis que l’écart est plutôt grand... On peut donc, sans trop de honte, s’économiser la lecture des deux derniers tomes. Mais même le tome quatrième possède encore une description de miroir qui ne laisse pas de nous en rappeler l’omniprésence de la matière-bois ! C’est donc autant dans le bain du Moyen Âge, de précoce à tardif, que l’on rentre, que dans son interprétation du XIXe siècle. Il faut le prendre avec la conscience du recul imposé par l’Histoire, sans se départir du respect devant tant d’abondance et de don. Car s’il peut nous arriver, aujourd’hui, de goûter d’autres fruits, ceux-là ne manqueront jamais de nous ravir des saveurs de leurs siècles, dont le tribut est si intense qu’on a peine à concevoir qu’il ne puisse nous procurer, tout de même, la moindre des satiétés.
Gallica (Édition de 1858-1875)
Gallica possède deux numérisations de cet ouvrage. La première est mise en ligne en 2010 ; la seconde, dix ans plus tard. Les liens donnés ici sont de la seconde.
Internet Archive (Édition de 1871-1875)
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