Jeu d'échecs

Bonjour ! C’est l’heure de la première publication ! Voici donc le jeu d’échecs et de dames fabriqué au cours de cette année comme cadeau de mariage pour ma sœur et son compag… mari du coup. Ça fait longtemps que l’idée du jeu d’échecs trainait dans un coin de ma tête, et ce mariage était l’occasion de tenter le coup. J’ai ajouté les dames pour faire plaisir aux deux, mon beau-frère ayant une préférence pour celles-ci.

Pour le choix des essences, j’ai recherché du bois disponible en carrelet et en placage, pour avoir une cohérence entre les damiers et les pièces. Pour les blancs, mon choix s’est très vite porté sur le buis, essence assez classique pour un jeu d’échecs. Pour les noirs, je n’avais pas envie de peindre le bois, j’ai donc cherché des essences plus sombres. J’ai finalement choisi du palissandre Santos, dont les jolies veines noires tranchent bien avec son marron. Les carrelets et le placage viennent tous les deux de FTFI. Pour le parement du plateau, j’ai acheté plusieurs feuilles chez Gauthey pour essayer de trouver des couleurs et mouvements qui allaient bien entre eux. La fine bande autour du damier est donc en ébène de macassar, et le reste en eucalyptus pommelé. Je ne suis pas certain de l’essence de la boite. Après avoir regardé dans la xylothèque, je pencherais plutôt pour du merisier.

J’ai commencé la fabrication en mars 2024 par le plateau de jeu. C’était la première fois que je faisais du placage, et ça s’est plutôt bien passé. Il faut dire aussi que faire un damier en placage, c’est souvent un des premiers exercices que l’on donne. Il n’y a que des coupes droites, ça limite les problèmes.

Pour la taille du damier, j’ai choisi la taille 5 de jeu d’échecs, que j’ai un peu modifié pour rendre la fabrication plus facile. Je voulais que les deux faces (damier échecs, damier dames) soient équilibrées visuellement, donc avoir un parement de même largeur. La taille 5 que j’ai adapter me donnait des cases de damiers de 50mm, donc pratique pour fixer la taille des cases des dames (5x8 = 4x10).

J’ai appliqué la technique par plusieurs bandes de mêmes largeurs, assemblés avec du papier gommé. Il y a quand même des défauts d’alignements, principalement dû aux premières bandes que j’ai sciées, dont la largeur n’était pas bien maitrisée.

Ensuite, collage des deux damiers sur une plaque de mdf. Le collage des champs pour cacher le medium est clairement le point faible du plateau. Puisque je craignais de rater l’alignement au collage (serrage tasseau + sangles, je n’ai pas de serre-joints en 500mm), j’ai coupé des bandes plus larges pour les recouper derrière. Mais le fait d’avoir une essence pommelée, c’est magnifique, mais comme je n’étais pas dans une position de coupe confortable (plateau sur sa tranche), j’ai eu pas mal d’éclats/d'arrachement sur les bandes. Reste que je suis assez content du résultat :

Passons ensuite à la fabrication des pièces !

Un peu comme le placage pour le plateau, c’était la première fois que je faisais des pièces un peu complexes au tour à bois. J’avais à mon actif 4 bols/plats/assiettes creuses.

Je me suis appuyé sur un dessin trouver sur internet pour les proportions, pour le design ça varie. Les pions et les tours sont assez proches du modèle, le fou à un tête assez différente, le cavalier, la reine et le roi sont très différents. De toute façon je n’avais pas pour but de créer un design pour ce projet, déjà les fabriquer c’était bien suffisant pour moi .

Comme j’étais assez limité en termes de volume de bois pour le palissandre (et qu’il coute bien plus cher que le buis), j’ai systématiquement fait les blancs avant les noirs. Ce qui, je trouve, se voit pas mal en regardant la fluidité dans les courbes entre les deux sets. Pour les pions, qui représentent la moitié des pièces (16/32 !), la principale difficulté a été la sphère sur le dessus. Ils ressemblent tous plus à des ballons qu’à des boules . Il n’y en a que 2 qui sont vraiment (visuellement) sphériques. Evidemment, il n’y en a pas un qui est identique à son voisin, mais je me suis assez vite rendu compte que c’était peine perdue . On dira que c’est le côté artisanal de la chose.

J’ai fait les rois et reines en dernier, et pour moi ce sont clairement les pièces les plus belles en termes de profil, ce qui est logique étant donné que je savais déjà beaucoup plus ce que je faisais. Il y a eu quand même eu un bel éclatement sur la reine noire, le bois était tout fendu à l’intérieur. J’ai recollé la collerette, et découpé la zone de la fissure. Finalement, la reprise se voit, mais au toucher on ne la sent pas.

Pour les cavaliers, je les ai faits en deux pièces. Le socle uniquement tourné, et le corps tourné puis taillé. Là aussi, première fois que je taillais quelque chose dans un bout de bois aux couteaux de sculptures. Alors pris indépendamment, on reconnait l’idée du cheval, par contre côte à côte ils sont tous assez différents. C’est la même idée que pour les autres pièces, mais c’est encore plus flagrant.

Pour la boite, les deux plateaux et les flancs ont été fait chez mon père avec ses machines (je n’ai pas fait de photos). J’ai ensuite ramené les morceaux chez moi, collé ensemble, réouvert la boite à la scie à main, puis préparation des compartiments pour les pièces. J’ai fixé la hauteur des rebords de manière que les pièces ne puissent pas sortir de leur logement avec le plateau au-dessus d’elles. Deux des quatre morceaux qui supportent le plateau sont placés proche du milieu. Ainsi, avec un faible appui sur le haut du plateau, celui-ci bascule et on peut le sortir de la boite.

Finis au vernis en une couche, puis polissage pour les pièces à l’aide d’un disque sur le tour, pour rendre le toucher agréable et uniformiser la brillance.

J’ai fini le tournage de ce projet par les dames. C’était assez rapide face au temps que j’avais mis sur les autres pièces, en une grosse journée elles étaient faites ! J’en ai profité pour passer le maximum des chutes des pièces d’échecs. Même vernis que le reste, puis polissage.

Enfin, j’ai fait des petits ronds de feutrines pour toutes les pièces afin d’éviter les rayures sur le plateau, ainsi que 4 petits cylindres qui serviront à le porter.

Et voilà ! Au final je suis très content du résultat, et les mariés aussi (enfin de ce qu’ils m’en ont dit ). Alors il y a plein de petits problèmes un peu partout, des défauts d’alignements sur le placage, des différences dans les formes entre les pièces… Mais tout ça, au vu d’où je partais en termes de techniques et d’expériences (et aussi d’outils ), ce sont des défauts que je savais difficilement évitable. Par contre, il y a vraiment un point que je regrette pas mal, et c’est au niveau de la finition de la boite. Au moment de vernir l’intérieur, j’avais des soucis de lumière, je voyais mal ce que je faisais et surtout il y avait de l’ombre sur certaines parties. Ça, plus le fait que j’étais pressé à ce moment-là, fait que j’ai laissé trop de vernis sur certaines zones. Et évidemment, je m’en suis rendu compte au moment d’emballer le tout, la veille du mariage. Ce n’est pas trop grave, maintenant ça ne se voit que parce que je sais où regarder, mais sur le coup ça m’avait vraiment embêté.

Voilà pour ce projet ! Finalement je suis vraiment content d’être allé au bout et d’avoir réussi à tenir le délai (fini le polissage des dames trois jours avant la date du mariage début octobre ).

A plus tard !
Mart1.bob