Une maison, c’est toujours des travaux.
Une maison alsacienne, c’est pareil mais avec des défis en plus.
On a commencé un gros chantier peu avant les premiers confinements de Covid 19.
À un moment, c’était au tour de la cuisine d’être ouverte aux quatre vents.
Après avoir aidé un ami sur son chantier de maison traditionnelle aussi, j’avais refusé que du placo soit mis entre les solives de notre cuisine.
Alors j’ai dit à Mme Midwo : « je vais le faire ! »
Avant une de ses dernières interventions, j’ai donc demandé au charpentier de nous livrer de quoi faire un plafond: des planches feillurées de longueur minimum 5m de long et de largeur aléatoire entre 15 et 25cm.
Puis, comme à chaque fois que je dis « je vais le faire », et que la vie + d’autres choses à faire dans la maison apparaissent comme des priorités, on a vécu deux ans avec une cuisine sans plafond.
Ça avait cette allure là.
(pendant ce temps, les planches, livrées en bois vert, attendaient dans la grange, à l’air libre mais sous le toit)
Mme Midwo en a toujours marre quand quelque chose n’est pas terminé.
J’ai donc profité de quelques jours de congé pour la paix des ménages (surtout du mien).
Étape 1:
Mettre une couche d’isolation phonique au plafond (on a expérimenté 8cm de Metisse - isolant textile - retenu par des tasseaux assemblés en L).
Puis tirer l'électricité pour la lumière aussi.
Étape 2:
Sortir tout le bois de la grange, regarder le produit, et faire un semblant de calepinage.
Étape 3:
Ponçage des planches, mesure, découpe, mise en place, ah purée ça rentre pas parce que la solive est trop vrillée, essayer de forcer, sortir recouper 2mm, revenir mettre en place, clouer, recommencer avec globalement plus de succès.
J’ai tout de même réussi à désaligner les 2 dernières travées et m’en suis rendu compte trop tard.
Mon plafond de cuisine restera imparfait. Une bonne grosse leçon d’humilité dans ma face.
(et non, l’humilité, ce n’est pas quand il y a des infiltrations)
Une fois le tout fixé, application d’une lasure. Une marque trouvable en GSB, pas du rubio. J’ai pas eu une bonne expérience avec du rubio. À un moment, j’arrivais au bout de mes jours de congé.
(Les solives sont encore en attente de recevoir leur finition au moment où je poste cette création… on verra dans deux ans…)
Mais ce n’est pas fini !
Étape 3 prime:
Parce qu’une semaine plus tard les planches les plus larges ont décidées de travailler.
Et ont arrachées les clous.
Il a donc fallu y remédier avec les grands moyens.
Quelques vis plus tard, il n’y paraissait presque plus.
J’ai aussi eu droit à une rétractation considérable du bois: j’avais sous-estimé les effets de l’hygrométrie intérieure sur des planches laissées dans un courant d’air pendant deux ans (je n’avais pas encore assez discuté avec l’ami Ara à cette époque…).
Malgré ses imperfections, il donne un aspect plus traditionnel au plafond que d’autres solutions.
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Discussions
Ben il est beau ton plafond ! Au début j'ai même cru que les planches étaient restées d'une seule pièce jusqu'au bout, c'est après lecture que j'ai vu qu'il y avait des petits décalages. Comme quoi...
ça indique juste que je suis meilleur photographe que boiseux
C'est un plafond en vrai bois, donc pas de problème et la déco sympa avec, tout va bien.
Merci !
Ah mais franchement faut oser faire un plafond imparfait dans une cuisine! Je pense que la mayonnaise va tourner.
;)
Il est vraiment beau ce plafond, et je ne suis pas sure qu'il serait nécessaire de changer quoi que ce soit aux solives, c'est bien joli comme ça. Imparfait et traditionnel ne peuvent pas aller ensemble?
aha, tu as raison, je crois même que ce sont deux synonymes
Pour les solives, il faut tout de même que je finisse d’enlever les dernières traces de peinture épaisse bien couvrante qu’avait mis l’ancien propriétaire.
(Le genre à essayer de cacher que c’est du bois)
Mais la teinte de lasure qu’on a prévu devrait être un petit plus qui fait la différence, pas un changement radical, on resterait dans l’aspect actuel :)
Bon gros travail! Jamais évident le travail en hauteur et fatiguant.
La perfection est très subjective !
arf, tu viens de m’enlever une excuse possible: le plafond est à 209cm de haut… J’ai même pas eu besoin de tendre les bras pour plaquer les planches entre les solives
)
(mais les solives vrillées, courbes, non-parallèles, <mettez-ici le défaut de votre choix>, … ont bien compensé cet avantage
Midwo alors je te redonne ton excuse : en parlant de travail en hauteur je voulais dire quand on travail les bras au dessus de la tête ! Plus fatiguant et moins évident pour l'appui de la pièce.
ca va je pense qu'avec un taux d'humilité entre 10 et 15% t'auras pas trop de soucis a te faire sur ton plafond