Bon, j'avoue, j'ai fait un croquis à la main mais inspiré (librement) du livre Charles H. Hayward, "How to make woodwork tools". Mais alors vraiment librement. Et puis d'autres, trouvés par ici ou là. Comme les voisins se sont plaint du bruit, je n'ai pas osé allumer mes machines - mais mortaise à la main, ça, faut aimer le bruit du maillet...
J'ai fabriqué le premier avec un morceau tout crade d'acajou, qui traîne dans mon jardin depuis un moment, il a aussi traîné dans le coffre de la voiture, il était dégueu, huileux et noirci par les horreurs de la vie. Mais une fois légèrement raboté (je me suis offert un petit rabot du genre que Rex Krueger dit que ça ne sert à rien, un "block plane" - mais le Bailey N° 4 chez Mr Bricolage coûte 65.000 Francs CFA et sur le net, même en occasion, ça revient à la même chose pour le faire livrer en Côte d'Ivoire. Celui ci, c'est un petit rabot de chez Bahco, qui fonctionne bien pour des petites pièces comme ça et surtout qui était dans mon budget. La vie en Afrique a ses inconvénients.)
Mon premier maillet donc, je l'ai fait avec quelques chutes qui méritaient un avenir meilleur que barbecue. Comme rien n'avait la bonne épaisseur, j'ai laminé deux cotés de ce fameux acajou sur une pièce centrale d'un genre de dabema super dur et super lourd (mon camarade menuisier m'a donné le nom de ça en dioula, j'ai oublié) que j'ai aussi coupé en deux pour lui donner une forme de queue d'aronde.
L'ensemble découpé à la scie à main (une partie à la bonne vieille égoïne, une partie à la scie à dos), dégrossi à la râpe, adouci à la lime douce et au rabot (mon petit Bahco) et poncé (60, 80, 120, 200). L'assemblage manche-corps du maillet est sur le principe de la queue d'aronde, contrairement à ce qui est dessiné sur mon croquis. Le manche est en framiré, découpé à la scie à chantourner, dégrossi à la râpe et poncé. J'ai concocté un genre de huile danoise pour le finir, deux couches, c'est un outil d'atelier, ça suffit comme ça.
Il restait un bloc du fameux morceau d'acajou, une fois enlevé le morceau pour le gros maillet et les parties trop fendues pour servir, je me suis dit "tiens, on en fera bien un maillet un peu plus petit, surtout qu'une tendinite au coude droit me fatigue un peu lorsque je soulève le gros". Mais là, un seul morceau de bois, tenon mortaise pour le manche, quelques coins en tête pour bien le caler (mais le manche est rentré tellement forcé qu'il y a des chances qu'il reste en place quelque temps). Même chose, découpé à la scie, dégrossi à la râpe, adouci à la lime douce et au petit rabot, poncé (toujours 60, 80, 120, 200) et ma fameuse "huile danoise".
Au demeurant, ma Moxon Vise travaille beaucoup, comme on le voit dans certaines photos. Les queues d'aronde dans les angles ne sont pas les plus belles que j'ai fait dans ma vie, mais qu'est-ce qu'elle est pratique...
Bien à vous.
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