Un marchepied imparfait, et pourtant...!

Bonjour à toutes et tous.

Suite aux aménagements récents de mon atelier, je me suis retrouvé face à un problème que je n'ai pas vu venir. J'ai installé mon frigo en hauteur... En oubliant que ma compagne ne faisait pas la même taille que moi

Il fallait donc remédier au problème... Ce qui a été l'excuse pour moi de me lancer dans ce projet. Une erreur donc que je ne regrette pas du tout !

Je suis parti de morceaux de bois (de palette) que j'avais déjà préparé il y a longtemps pour un autre truc que je n'ai jamais réalisé finalement. Le corroyage était déjà fait, mais il n'était pas toujours parfait, certains chants n'étaient pas parfaitement d'équerre.
Qu'importe, j'y suis allé quand même... Je n'ai même pas fait de plan, j'avais une vague idée dans ma tête, j'allais voir au fur et à mesure.

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Et c'est parti pour du tenon-mortaise, je rentre directement dans le vif du sujet. Enfin, dès le premier assemblage, un doute me vient. Dans ma tête, je comptais tout faire carré, à angle droit. Et puis me vient l'idée de mettre un peu d'angle. J'ai jamais trop essayé, mais je sors la fausse équerre, encore une fois on verra bien...

Et ça fonctionne ! mes assemblages ne sont pas parfaits, parce que je suis pas encore très habile, et puis comme je le disais mon bois n'était pas parfaitement corroyé, ça multiplie les erreurs aussi du coup. Mais ça fonctionne quand même. C'est un marchepied qui est destiné à rester dans le garage, de toute façon, pas un objet de vitrine. Il faut juste qu'il tienne.

Assez vite, j'ai les pieds gauche assemblés, les pieds droits aussi, maintenant il faut relier les deux. Je décide de faire une traverse en mi-bois, et puis là je réfléchis (parce que j'ai toujours pas de plan ailleurs que dans ma tête)... Et je me dis que je pourrais mettre de l'angle sur l'axe vertical, mais aussi horizontal (enfin je sais pas trop comment on dit, mais je me dis que je vais mettre des angles partout ! rien à angle droit !). Et là ça devient autre chose quand il s'agit de faire le tracé pour l'assemblage à mi-bois. Je vous cache pas que la gomme m'a bien servi

Le résultat donne ça :

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Ça a marché !

Maintenant il s'agit de faire la marche supérieure, donc des tenons et mortaises encore, et encore. Et puis de nouveau un mi-bois pour soutenir la marche et rigidifier l'ensemble. Même prise de tête, mais ça finit par rentrer.

J'ai gardé le même angle partout sur tout le projet, je n'ai pas mesuré avec un rapporteur, je l'ai juste fait au doigt mouillé, j'ai réglé ma fausse équerre, j'ai fait un trait au crayon sur une chute pour garder le réglage en mémoire si jamais l'équerre se déréglait, et puis c'était parti !

Pour les marches, j'ai prélevé des morceaux du plateau de mon meuble de salle d'eau qui n'avait plus de raison d'être depuis qu'on a déménagé. La première est insérée dans les montants centraux, et tenue par des vis biaises en dessous. La deuxième est juste fixée par des vis biaises par le dessous. Tout le reste est collé. Au final, malgré quelques imprécisions, le tout tient ensemble, et tient bien ! Je m'en suis servi aujourd'hui pour ranger des trucs, moi + ce que je portais, on est arrivé à une charge d'environ 100kg et il n'a pas bronché ! Alors pour que ma compagne et ses 50kg attrapent une bière dans le frigo, ça ira très bien

Appendice : retour de blessure

Durant le procès, en bossant sur un tenon, je me suis coupé avec un ciseau. Je joins une photo de la blessure, après cicatrisation (pas besoin de donner dans le gore).

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Ce n'est que de la chair, il n'y a rien eu de grave, mais il ne fallait pas que ça soit plus profond.
J'ai réfléchi à ce que j'ai pu mal faire pour en arriver là, et je voulais l'écrire aussi pour que cette expérience puisse peut-être servir à éviter des blessures.

Je reprenais le chant d'un tenon. C'était du retouchage fin, pour ajuster l'assemblage, donc je bossais sans maillet. Je suis assis devant ma presse, ma pièce et mon ciseau à la verticale. Ma main droite tient le manche. De ma main gauche, je guide le ciseau en le tenant avec le pouce, l'index et le majeur proche du biseau. Mon annulaire repose sur l'épaulement du tenon, et mon auriculaire sur la face ou le chant de la pièce, je ne sais plus. Cela me donne deux appuis sur le ciseau, et un appui sur la pièce, pour vraiment travailler avec précision. Sauf que mon ciseau ne devait plus être suffisamment bien affûté, et je devais être légèrement à contre-fil. Résultat : j'ai forcé un peu, et le bois à soudainement cédé, mon annulaire se trouvait pas loin sous le ciseau... vous devinez la suite.
A mon sens, le mauvais affûtage (enfin, mauvais c'est relatif, parce que pour un doigt il coupait encore très bien !) et le sens du fil ont été des facteurs déclenchant. Mais la véritable erreur je crois résidait dans ma préhension du ciseau. Je n'ai pas fait attention à où je positionnais mes doigts. En travaillant dans cette position (pièce à la verticale, au niveau des yeux), la prise évidente était celle que j'ai adopté je pense. Mais en travaillant au-dessus de la pièce, ou alors en la mettant à l'horizontale, je n'aurai probablement pas pris le ciseau de cette façon. Je n'aurai jamais dû avoir des doigts devant le biseau. Si cette leçon peut servir à d'autre... Pour moi, ça sera une des nombreuses leçons de ce marchepied !