Je devrais dire : 10 ans, 2 logements (donc 2 déménagements) et 2 enfants plus tard, il y a un peu d'expérience à partager.
La manipulation :
Au cours de cette période, j'ai pu constater un phénomène/risque que je n'avais pas anticipé à l'utilisation : en position haute, la table doit être déplacée/soulevée en la prenant par ses extrémités, soit les rallonges. Contrairement aux tables classiques, où on doit plutôt soulever par la ceinture ou le plateau solidaire du piètement.
Concrètement, ça a failli s'est traduit par de belles frayeurs des manipulateurs non formés.
Même phénomène pour le relèvement/abaissement de la table : l'opération se fait en manipulant les extrémités, et est plus pratique à réaliser seul plutôt qu'à deux !
Quelques images pour illustrer le processus à mettre en œuvre pour changer de position (seul et de façon sécurisée !)
La compatibilité avec les enfants :
Une crainte au moment de la fabrication était les angles aigus et sortants, formant autant d'arêtes vives et de coins particulièrement agressifs pour les mollets, et pour les enfants !
Il était envisagé que la table soit conservée en position haute en présence d'enfants en bas âge.
Sauf que : qui dit table en position haute dit besoin d'une autre table basse, le temps que les enfants apprennent à appréhender le danger ! Et j'avais une autre table (création non présentée) inutilisée, donc la table transformable est restée en position basse y compris après arrivée des enfants.
Une difficulté majeure dû aux angles aigus est l'absence de protection parfaitement adaptée dans le commerce. Et, contrairement à une table classique avec des angles droits, ces protections sont plus faciles à décoller, et ça devient un jeu !
S'ajoute à ça que l'adhésif utilisé ne semble pas résister aux UV, et qu'il faut donc le renouveler régulièrement.
Au final, les protections d'angle les plus adaptées sont les plus discrètes (mais les moins protectrices), et les arêtes vives ne sont ni cassées ni protégées. Et à ma connaissance, aucun enfant n'a (encore !) été blessé par un choc contre cette table, mais on ne peut pas en dire autant des mollets d'adultes, faible distance avec le canapé oblige !
La finition :
La finition huilée est globalement satisfaisante sur le plan de la résistance et de l'entretien, même si je fais attention au quotidien.
J'ai refait une fois la surface (ponçage + huilage) sur toute la durée de vie, et on vit avec les quelques marques de verre, de feutres ou de pâte à modeler tant qu'on arrive à les supporter.
Je referai probablement la finition du plateau quand les enfants seront plus grands, et auront surtout une table dédiée pour jouer/dessiner/peindre.
Un point négatif que j'ai vu apparaître avec le temps est la teinte orange prise par le chêne exposé aux UV et/ou à l'oxydation. C'est un classique de l'huile de lin, mais si j'apprécie beaucoup la couleur du chêne brut, et fraîchement huilé, force m'est de constater que cette finition nécessite un rafraîchissement régulier si on veut conserver une teinte claire.
Ce qui m'amène au dernier point concernant la finition : j'ai refait la finition, certes, mais seulement sur le plateau (la seule partie exposée aux éléments liquides et/ou colorés). Les rallonges ont toujours leur huile d'origine... Ce qui se traduit par un écart de teinte significatif sur l'ensemble du plateau en mode table haute !
C'est donc un point d'attention à avoir lors des réfections à venir.
Ergonomie :
La table sert actuellement de table basse dans une maison, entourée par un canapé d'angle.
Dans cette configuration, les convives attablés du côté long peuvent étendre leurs jambes/mettre leurs pieds sous la table, mais ceux du côté des rallonges doivent conserver leurs pieds devant.
Si j'ai l'occasion de refaire une table similaire, j'y adjoindrai probablement une courbure rentrante (concave) à l'extrémité des rallonges, afin de permettre au convive situé à l'extrémité de glisser le bout de ses pieds sous la table, et ainsi améliorer son confort dans cette configuration.
Et une courbure convexe sur toute la longueur du côté long, pour le style et pour augmenter la largeur au centre, où l'espace est un peu insuffisant pour accueillir les plats au centre lors d'un repas.
Dans 10 ans peut-être, si j'ai l'opportunité...
Après 20 mois de vie quotidienne avec un, puis deux marmots, de nombreux litres d'eau et divers ingrédients répandus sur le bois, je suis plutôt satisfait de la résistance du Rubio pour cet usage, bien que je voie apparaître quelques traces noires sur les surfaces horizontales en chêne. Champignons ou tanins ? Je laisse vivre tant que c'est en usage, la fonctionnalité compte plus que l'apparence.
Je déplore deux décollages de traverse (heureusement sans chute !), j'ai recollé à la colle vinylique et pour l'instant, ça tient !
Et elle plaît toujours à ses utilisateurs, et c'est bien tout ce qui compte !