Il y a un an que j'ai fabriqué ces bancs, et je ne trouve rien à redire ni à améliorer (du moins à celui en chêne ; celui en frêne a les pattes arrières à la verticale et manque à cause de cela de stabilité. C'est le design de celui en chêne que je garde.)
Mieux : J'ai fait un trou à celui en chêne pour (enfin, comme c'était prévu) y mettre un valet d'établi. (Un valet "miniature," plus petit que celui que j'ai pour mon établi (mais quand même massif,) trouvé par chance chez un brocanteur.) Avec un valet dedans, ce banc est d'une fonctionnalité enchanteresse. Exemple en image d'un gros délignage qui s'est fait facilement (ça demande juste un peu de patience) grâce à lui :
Les jolies poignées qui m'ont demandé tant de temps étaient en fait bien plus gênantes qu'avantageuses. Elles ajoutaient beaucoup de longueur, (gênant pour scier sur le banc,) et pas mal de poids ; et je me servais rarement de la possibilité de pivoter la lame par rapport au cadre. J'ai donc décidé de retirer les poignées tournantes et monter la lame solidaire du cadre. J'ai simplement bouché les trous avec des chevilles en érable avant de faire un trou et une rainure au bas de chaque bras. Ah, et un nouveau sommier, plus court.
Le filament prend facilement des gnons, s'use, ou se déforme avec l'hygrométrie de l'air, et le bois, tendre, que je pensais être facile à rectifier, en fait, par sa tendreté même, ne se prête pas à dégager une arête parfaitement droite, une fois l'équerre montée. En bref, l'équerre n'est déjà plus précise, et pas moyen de la rendre précise sans y passer longtemps et s'user les yeux. La prochaine équerre, je lui donnerai une face et une lame en métal.
J'ai copié le cadre d'origine jusqu'à la prise sur les montants – sauf que j'ai retiré beaucoup plus de matière que sur l'original, et me suis retrouvé avec un "empoignement" bien trop petit pour ma main, de qui rend la manœuvre de la scie imprécise et inconfortable.
C'est la deuxième denture de scie que je refais. Comme la fois précédente, j'ai marqué l'emplacement des gorges en taillant des crans à la scie à métaux.
Pour ce faire, plutôt que de marquer l'emplacement des crans que la lame même, j'ai fabriqué un gabarit, un simple morceau de fer plat sur le chant duquel j'ai taillé quelques poignées de crans espacés comme il faut ; gabarit que je serrais ensuite contre la lame de scie, et qui indiquait où couper avec ma scie à métaux.
Je n'ai pas retiré la voie de ma lame de scie à métaux (comme le fait Paul Sellers dans la vidéo dont le lien est donné par dneis plus bas.) C'était une erreur : La voie a fait que les crans s'élargissaient à mesure que je les utilisais, et les dernières dents étaient moins régulièrement espacées que les premières.
J'ai fait tous les crans d'une profondeur à peu près égale en suivant cette méthode : j'ai entièrement formé quelques dents à chaque extrémité, et tracé une ligne du bas de gorges d'un bout de la lame au bas des gorges de l'autre bout. Ce niveau me servait de repère pour arrêter mon trait de scie à métaux.
Cependant, les crans étaient quand même tous d'une profondeur légèrement différente. Or, que la lime ait à retirer du métal au fond de la gorge a une grosse incidence sur la quantité de métal retirée sur les deux dents adjacentes en un coup de lime. Ainsi, quoique j'ai donné le même nombre de coups de lime dans chaque gorge lors de la formation des dents, certaines gorges sont nettement plus profondes que leurs voisines, et donc certaines dents plus longues, même si toutes les pointes sont alignées.
Re-denter une lame n'est pas une partie de plaisir. La prochaine fois que je ferai une scie cadre, je trouverai une lame d'occasion qui a non seulement la bonne longueur, mais aussi déjà le pas désiré, et dont il ne faudra que réformer la denture, et non la refaire.
J’ai avoyé avant d’affûter, (car en avoyant on a de bonnes chances d’abîmer le bout des dents qu’on vient d’aiguiser,) au moyen d’une clé à avoyer à butée réglable. Le résultat était très régulier, et c’était très facile ; mais à la première coupe d’essai, toute la voie a disparu : les dents se sont dé-courbées pendant la coupe. Ce qui fait que j’ai dû ré-avoyer après cette coupe d’essai, (et aurai probablement à ré-avoyer encore bientôt) ; sauf que maintenant que les dents sont aiguisées, il faut que je trouve une parade pour ne pas abîmer leur pointe.