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8 commentaires
Sebass18

Waouw !! C’est magnifique!
Quelle finesse, au delà de la technique, la composition est vraiment splendide ! Ça donne envie de s’y mettre quand on voit cet aboutissement .
Merci de l’avoir partagé.

Sebass18

Bonjour,

pour compléter la description de ce que sont les Eurocodes, je propose de résumer succinctement le principe d’utilisation de ces normes:

Il s’agit des normes de constructions harmonisées au niveau européen . (D’où leur nom)
Ces normes sont devenues d’application obligatoire pour toute construction dans le cadre de marché public.
Dans un marché privé, et en accord entre les parties, les calculs peuvent êtres fait selon d’autres ou d’anciennes normes. (excepté pour le sismique)

Les eurocodes ont pour but de:

  • simuler le chargement d’une structure en déterminant les:
  • charges permanentes ( poids propre des éléments)
  • d’exploitation ( charges sur plancher, pont roulant,charges d’entretien des toitures...)
  • climatiques ( neige, vent)
  • sismique ( la France n’étant pas épargnée sur ce point)

Ces charges seront ensuite majorées par des coefficients et cumulées entre elles selon des combinaisons imposées par les eurocodes.
Ces combinaisons de charges seront appliquées sur la structure, (Généralement sur un modèle informatique de celle-ci , car qui ferait ça à la main aujourd’hui aux eurocodes)

  • ensuite il conviendra de vérifier la structure sous les combinaisons de charges les plus défavorables aux:
    • ELU: états limites ultimes (perte d’équilibre ou de stabilité de la structure, rupture d’un élément)= risque de ruine
    • ELS: états limites de services ( déformations, déplacements, vibrations, flèches... ), risque de déformation impactant l’esthétique, le confort, la durabilité et la capacité de la structure à remplir sa fonction.

De nombreux calculs devront ainsi être effectués sur un modèle de la structure mais aussi sur des éléments précis comme un contreventement, une panne sous accumulation d’eau , de neige si un acrotère est présent...etc...

Il faudra vérifier certains éléments en flexion, d’autres en compression, traction, cisaillement...
Vérifier qu’un élément ne risque pas le flambement, le déversement...la rupture.

Bref, l’objectif de ces normes avant même de permettre l'application de la garantie constructeur, est d’assurer la stabilité d’un ouvrage (face aux sollicitations), la limite de ses déformations, sa durabilité (imposée par par les normes elles mêmes).
L’objectif des eurocodes est de s’assurer par le calcul que chaque élément est bien dimensionné, bien assemblé et qu’il pourra répondre aux sollicitations auxquelles il peut être soumis, tant pour la sécurité de l’ouvrage que celles des personnes.

Il n’est pas rare dans le cadre d’un marché, qu’un bureau de contrôle ( véritas, apave, socotec ...) soit mandaté pour vérifier que la structure répond à ces normes.
Le constructeur sera donc dans l’obligation de lui fournir toutes les notes de calculs justifiant du dimensionnement de la structure et de ces éléments particuliers tels que pannes, solives etc, des boulons.
Le bureau de contrôle émettra ensuite un avis favorable, suspendu ( demande de justif supplémentaire généralement) ou défavorable. Tant que l’avis favorable n’est pas obtenu, théoriquement le constructeur ne peux commencer les travaux.
En espérant avoir apporté une vision un peu globale pour ceux qui n’avaient jamais entendu parler d’eurocodes.
( c’est très résumé mais je pense qu’il y a les grandes lignes)
Je salue néanmoins l’initiative de commencer par les bases de RDM .

Sebass18

Louis - LMB de Felletin

Perso je suis issu de la charpente métallique, et calculer un bâtiment complet: portique, stabilité verticale, pannes, lisses, contreventements de versant, butons, solives, poutre de plancher, auvents, chemin de roulement pour pont roulant, assemblages, etc... sans informatique c’est juste inenvisageable aujourd’hui.
Certains bâtiments même avec logiciel m’ont demandés des journées de calculs.

Dans l’hypothèse d’un calcul manuel, une erreur d’unités ou de virgule dans le calcul des charges avant combinaisons par exemple, corromprait tout ce qui suit.
Cette erreur pouvant être amplifiée par les coefficients notamment, dont le choix demande une connaissance certaine des eurocodes.

Par ailleurs certains projets génèrent un nombre de combinaisons de chargement considérable (>100 et la plus défavorable pour un arbalétrier ne sera pas toujours la plus défavorable pour les ancrages en pied de poteaux...)
Le logiciel saura en un temps record, déterminer en chaque point de la structure et sur chaque barre quelle combinaison est la plus défavorable.
De plus pour les calculs RDM, les logiciels sont une bénédiction selon moi.

Disons que l’informatique réduit les temps de calcul de façon considérable et limite également considérablement les risques d’erreurs à condition qu’on maîtrise celui-ci.

En effet, il est évident qu’un logiciel n’exécutera que ce qu’on lui demande. À charge de l’utilisateur d’entrer les bonnes données et d’avoir le recul nécessaire pour interpréter les résultats, sachant que la modélisation restera un approchant de la réalité . ( matériaux supposé parfait, exempt de défaut, fabrication irréprochable et montage parfaitement d’aplomb, modélisation limitée à la 2D sur bcp de logiciels alors qu’il existe des efforts hors plan qu’il faudra traiter dans un autre calcul... )

Bref il est impératif d’avoir une bonne compréhension du cheminement des efforts dans les barres, beaucoup de recul et de hauteur, de comprendre comment fonctionne le logiciel pour appréhender ses limites (car il vous le dira rarement, il fera des calculs...) avoir un esprit analytique et critique et une bonne maîtrise des eurocodes!

J’ai eu l’occasion d’imprimer les eurocodes 0,1,3,8 ( les plus utilisés dans ma branche) et j’ai rempli quelques gros classeurs avec...
Beaucoup des règles de calculs qui y sont inscrites ne sont valables qu’à certaines conditions , dans certains contextes, (idem pour les coefficients) il faudra déjà s’assurer systématiquement qu’on est bien dans ces cas là sinon on peut vite s’éloigner considérablement de la notion de sécurité à laquelle on ne doit jamais déroger.
Selon moi, un des pièges serait d’appliquer les méthodes de calculs « générales ou courantes » des eurocodes, adaptées au cas simples ou courants dans toutes les situations en pensant que ces règles sont LA règle !

Par ailleurs, ces textes ont été rédigés pour les gens dont c’est le métier, pas pour un lecteur lambda, donc partant sur le principe que bons nombres de connaissances sont déjà acquises. Textes parfois indigestes.

Cependant pour la charpente métallique en tout cas, il existe des bouquins qui résument bien l’approche globale mais ils ne traiteront généralement que des cas dit « simples », 1 cas parmi tant d’autres .
Mon point de vue est le suivant, il n’y a rien de mystique effectivement dans les eurocodes mais il convient de les maîtriser dans leur globalité pour être sur de choisir le bon chemin, adapté au cas particulier que l’on va traiter avec.
Ça reste quand même un métier ...

Sebass18

JPA33
Je crois qu’on se comprend bien jpa33. Il y’a la théorie et la mise en situation concrète, l’expérience et le retour d’expérience.
Ça reste des métiers ou on ne peut pas se contenter d’appliquer des formules, il faut avoir une vision large de de tout ce qui gravite autour, de l’atelier, au montage en passant par les autres lots.
Il faut également anticiper beaucoup de choses qui ne sont ni dans les livres , ni dans les normes...
Chaque projet peut demander une analyse particulière, il n’y a pas de chemin tout tracé.

par Slick il y a 4 ans
Sebass18

Les défauts ne sautent pas aux yeux et surtout le design est très élégant. C’est du bel ouvrage!
Je rejoins les commentaires concernant le point de « faiblesse » potentiel du pied arrière . Je valide le principe de la triangulation avec une nuance sur le fait que si l’on s’appuie confortablement sur le dossier celui-ci peut potentiellement exercer un effort quasi perpendiculaire à ce pied favorisant la flexion de celui. Ce qui conduirait à un moment de flexion à l’assemblage pied/assise donc de la contrainte non négligeable. Si comme tu le disais c’est un coup d’essai (un très beau coup déjà), peut être devrais tu suivre le conseil de Philippe Gelard et faire cette pièce continue jusqu’à l’accoudoir. 😉Le bois travaillera toujours en flexion mais s’il est bien choisit il saura encaisser ces efforts.
Bravo ça donne envie d’aller travailler !

il y a 6 ans
Sebass18

Oui , bien sûr c’est même tout l’intérêt de ce livre de réussir à travailler sur la version gratuite de SketchUp. Je suis allé au bout de ce livre et ai par la suite pu créer des meubles toujours sur la version gratuite.

Sebass18
( Modifié )

Merci beaucoup , c’est vraiment très généreux d’avoir pris le temps de créer ce document et de le partager gracieusement. Pour un petit amateur comme moi, il s’avèrera j’en suis sur une référence riche et précieuse.
😊

Sebass18

Pour ma part, j’utilise sketchup (depuis peu) pour gagner du temps en conception, mais je fais beaucoup de crobards à main levée ou à la planche. Tous ça me semble parfaitement compatible avec ce livre qui n’est pas destiné à apprendre le dessin. Je l’ai dévoré avec plaisir et il m’a surtout « instruit » sur des principes constructifs. Je l’ai considéré comme un recueil de solutions techniques, structurelles pour la bonne conception, et réalisation de meubles disons plutôt « traditionnels ». Je n’en ai pas fait Ma référence mais il est très riche et si demain je veux faire un secrétaire, une table dans une conception classique, je m’y replongerais afin dans extraire des principes éprouvés par le temps et par les professionnels.