Le documentaire n'en apprend guère plus que la très belle expo de la fondation Vuitton l'année dernière ainsi que son catalogue (un cadeau que l'on m'a offert). Rien sur son atelier. Comment à 20 ans elle peut produire les prototypes qu'elle présente à Corbu alors que l'atelier de son père est celui d'un tailleur. Qui sont les artisans avec lesquels elle travaille ensuite? Mystère. Quels sont ses liens avec ces artisans ? Si qq en sait plus...
Après un peu de recherche on trouve les traces d'artisans dans les créations de CP, notamment André Chetaille qui a travaillé avec CP (galerieavenir....riand-chetaille).
A ma question sur ses débuts, sa mère a financé ses premiers prototypes (ce seront ensuite de riches commanditaires ou amis). Les artisans qui ont exécutés ses premières réalisations étaient notamment ceux de la rue du Fbg St Antoine à Paris qui étaient en lien avec l'Ecole des arts décoratifs que suivait CP. Ses plans n'étaient pas "trois coups de crayons", mais des plans d'exécution très précis. La dame était très exigeante et suivait les réalisations de très près n'hésitant pas à faire refaire ce qui ne correspondait pas à ses instructions, ce qui ne laissait pas beaucoup de place à la créativité des dits artisans...
Merci Boris Beaulant !
Oui, d'autant qu'il n'était que menuisier amateur (c'était un inspecteur des impôts). Il avait deux amis menuisiers dont l'un avait, je crois, travaillé pour Jean Prouvé. Toujours est-il qu'il a pu disposer d'un atelier. Avec sa femme et une de leurs amis, ils étaient tombés amoureux de ce style de meubles et ont fait des recherches pour trouver les cotes originales. Il reste à restaurer un buffet et une petite armoire (à gauche et à droite de la table sur la photo) qui sont en mauvais état et qui nécessitent un passage dans un atelier. Ce sera un autre cadeaux pour ma belle soeur dans quelques temps...
CP mettait volontairement les plans de ses meubles à disposition. C’était un parti pris politique pour que le plus grand nombre accède à son esthétisme.
Là, c'est encore une autre affaire. Il faut le démonter entièrement, changer le fond, les portes et toute la quincaillerie. Il y a aussi une enfilade avec le même boulot à faire avec des manipulations et reprises du plateau et du fond : des morceaux de 5 cm d'épaisseur de 2 mètres de long sur 60 cm. je n'ai pas encore l'atelier qui me le permet.
J'ai appris ce vernissage chez un artisan il y a des années. La technique est assez sommaire: fabrication d'un tampon en coton et un peu de bourre au centre, tu mouilles le tampon avec le vernis, tu le presses pour qu'il ne goutte pas et tu passes le tampon en petits cercles sur la surface à vernir. Dès que le tampon commence à coller tu arrêtes et le remouilles et ainsi de suite. Il faut au moins 6 couches pour une surface à vernir. Tu égraines chaque couche à la laine d'acier (séchage 30 mn maxi entre les couches l'été c'est plus rapide).
Le vernis, c'est de la gomme laque (en paillettes) et de l'alcool à 99%. (voir chez Laverdure). En principe les proportions sont de 200g de paillettes pour 1 l d'alcool (il faut 24H pour une dissolution complète). Mais tu peux varier. Moins concentré les premières couches et tu charges en paillettes les dernières couches. Il te faut en fait 2 préparations: une claire et l'autre plus concentrée. Je te conseille de faire des essais.
On fait tout un fromage de cette technique, mais c'est en fait très simple de mise en oeuvre et c'est finalement assez rapide et pas très onéreux. Attention la pièce une fois vernie doit sécher entre 24 à 48H. Bon courage.
Il est bien beau. Beaucoup plus que le mien. Avec les mêmes inspirations (Guillaume Heim, Sébastien Gros et des Américains pour des presses Lie nielsen)Pas d’inquiétude pour les cernes du plateau. J’avais fait le mien au feeling. Ça n’a pas bougé depuis 4 ans malgré un démontage pour le déménager. L’huile de tung, il ne faudra pas hésiter à en passer plusieurs fois (bien essuyer à chaque fois). Après qq temps d’utilisation, passage au racloir et rehuilage. Ça finit par faire une belle patine. Profite en bien ! Et encore bravo. Je sais ce ça représente comme boulot.