Pour raboter, c'est le plus simple: il suffit d'une baguette de bois, d'un gros tourillon ou n'importe quoi contre quoi pousser ton bout de bois (rabot occidental) ou le tirer (asiatique). Je me suis fait des pieds de biche comme sur la vidéo que tu montres; je ne m'en sers quasiment jamais.
Ça peut être une bonne idée d'adapter ton matériel et tes techniques à ton lieu de travail. Il y avait une interview intéressante sur le sujet dans Mortise and Tenon Magazine #5, sur un amateur qui a accès un atelier collaboratif comme toi et qui chez lui fait tout à la main avec des outils japonais dans sa cuisine: un extrait ici.
Joli. J'ai fait un peu de reliure il y a longtemps et je m'étais bricolé un cousoir, beaucoup plus primitif! As-tu envisagé de faire un étau à endosser (je ne suis plus sûr du terme depuis le temps: l'espèce de presse Moxon dans lequel on coince le livre pour donner la forme du dos)? une presse à percussion? Il y a de beaux meubles-outils en bois dans la reliure. Je suis sûr qu'il doit y avoir de belles planches là-dessus dans les encyclopédies et traités XVIIIe.
trente six seb Merci. Je pensais percer et mettre une tige en laiton ou des tourillons. Comme le collage a l'air solide et que la colle est réversible, je me suis dit que c'était pas forcément utile et que ça laissait la possibilité de recoller si ça bouge.
dneis J'avais l'article en tête mais j'ai surtout suivi la dimension des chutes à disposition (le corps est trop fin, 20mm, c'est juste). Pour la pointe, je l'ai positionné de façon intuitive: je préfère plaquer le trusquin sur la longueur, la paume vient appuyer sur l'angle.
Pour les ciseaux: l'essentiel de mon outillage vient de l'atelier d'un grand oncle menuisier. Et c'est un régal à affûter ces aciers là! Mais certains manches commencent à faiblir...
trente six seb j'ai retrouvé un bout de tige en alu. J'attends l'été pour voir si l'équerre a bougé et hop!
foal c'est ma fidèle Crown, elle me suit partout! c'est la seule que j'utilise pour... absolument tout ce qui est doit être droit ou à 90°! Je viens de lui offrir un aimant à couteaux, fixé sur le chant de l'établi ;)
J'utilise aussi quelques équerres en bois, des grandes, mais juste pour le premier débit, je ne leur demande pas la même précision.
Belle meule! Elle a l'air plutôt en forme. J'ai accès à une vieille meule en grès de grand diamètre, sur pied et qui a un beau grain, mais faut aimer les montagnes russes! Tu as dû la rectifier?
Ben à l'occasion alors! Mon grand-père m'avait dit que lui-même avait déjà rectifié cette vieille meule: perçage de trous rapprochés sur un diamètre légèrement inférieur (forcément...), quelques coups de burin puis de loooongues séances à meuler une pierre plus dure. C'est loin de ta technique?
Si jamais tu as besoin de refaire une meule...
J'ai fait mes premières rainures avec une guimbarde en bois comme celle de trente six seb. Je me suis offert depuis une guimbarde Lie Nielsen: ça coupe mieux (angle d'attaque beaucoup plus faible), c'est un plus rapide à régler pour des cotes précises, ça laisse une belle surface
Avec un peu de recul: on a rarement besoin d'une belle surface (en général la rainure est recouverte) et d'une cote ultra précise sur toute la longueur. Je pourrais donc m'en passer dans 90% des cas. Après, ça peut servir à plein de choses. Par exemple, comme je suis pas doué avec mon guillaume, j'utilise la guimbarde pour finir mes feuillures.
Pour les fans de l'outillage fait maison: le plan de la guimbarde en bois avec un fer plié (comme les métalliques) par Hayward (page 33): tout en rainures à queues d'aronde gainées!
+1 avec AdrienC
Cela dit, ce n'est pas forcément dû à une erreur. J'avais lu un article dans Mortise and Tenon Magazine où l'auteur racontait son premier achat dans une boutique d'outils au Japon: le vendeur lui avait proposé de préparer ses ciseaux (= marteler qlq mm en bout de planche). Un ciseau de qualité est peut-être vendu sans cette préparation étant entendu que son propriétaire la réalisera...
On peut rapprocher ça de l'affûtage d'une faux: on passe la pierre, mais au bout d'un moment il faut marteler pour recréer le biseau.
+1 pour la corne. Et même la poignée en fait. Classiquement on n'en trouve que sur des feuillerets à plate-bande, au fer bien large. Là je suis pas sûr que ça se justifie. Perso, j'ai opté pour un design plus proche des bouvets à approfondir. Dans son bouquin, on voit bien que le design de Tom Fidgen est lié au fait que son prototype n'avais pas de joue mobile.
Chapeau. J'espère que ça va bien te servir!
Pour les tiges, on peut faire avec une section carrée: à la main, c'est plus facile, à mon avis, de tout mettre bien d'équerre pour assurer le parallélisme de l'ensemble. Comme sur un bouvet dessiné par Roubo (fig. 38.).
J'ai pas beaucoup de retour sur l'utilisation de l'outil, mais a priori, oui, grosse denture agressive, c'est mieux. Tu peux toujours reprendre une denture de scie. Perso, j'ai pris une plaque d'acier de la même épaisseur que ma scie allemande, j'ai reproduit la denture en accentuant l'angle des dents, avoyage identique pour avoir la bonne rainure et hop. Le fait que la scie soit couchée te permet d'attaquer sans problème.
dependancesbois Si j'avais relu Roubo avant, j'aurai mis les clés dans l'autre sens. Là je me suis inspiré de rabots anglais XIXe. Dans tous les cas, c'est vite fait et facile à régler: ça force un peu; quelques coups de marteau sur chaque tige jusqu'à la cote désirée, un coup sur chaque coin et c'est parti. Quand on a l'habitude des coins, c'est plus rapide que des vis.
Fof on attend le dossier affûtage!
Sur l'outil lui-même, l'avantage que je vois, c'est le confort et la rapidité pour les longues pièces. Pour les petits trucs, effectivement, pas la peine. J'espère aussi que quand j'aurai remis en état ma scie allemande (sur cadre, lame mois épaisse qu'une égoïne), je limiterai plus la perte. En fait c'est la perspective de faire des éclisses qui m'a incité à la réalisation. Si celui-ci m'est utile, je le remplacerai par un ou deux avec guide fixe: un à 4/5mm pour la lutherie, un à 8/10 pour la layeterie. Ça prendrait moins de place dans la caisse et il n'y aurait aucun réglage à faire!
dneis c'est marrant, j'ai pas osé mettre un gros coup de queue de rat sur la denture. Je vois qu'il y en sur une de tes photos. Je me dis que si de toute façon on doit "plonger" sur toute la largeur de la lame, c'est pas vraiment utile .
dependancesbois tu penses t'en servir pour quoi sans le guide? des rainures en plein panneau?
Fof ben justement, je m'y mets! premiers essais rapides sur du chêne à un poil plus que 2mm: ça a un peu craqué! Mais bon, c'était un test rapide et je pense pas avoir attendu la bonne température du fer (pas de moule car plusieurs instruments de forme différente prévus). Quand j'aurai un peu plus de temps devant moi pour m'y mettre, je ferai un pas à pas ou une série de questions: tous les conseils seront bienvenus!
Eh bien voilà un projet utile rondement mené! On voit souvent ce type de presse pour tenir de larges panneaux verticalement. Mais c'est aussi utile pour maintenir des pièces sur chant, contre la griffe de rabotage si besoin comme pfollansbee.wo...y-double-screw/. Tes vis sont un peu près du bord mais on peut tricher en penchant la pièce! C'est comme ça que j'utilise mes presses à une vis (pour les mortaises par exemple).
À quoi va servir la poignée que tu façonnes?
dependancesbois Je te conseille la lecture du livre de Peter Follansbee. Qu'on s'intéresse à l'histoire du meuble ou qu'on soit juste curieux de travailler le plus simplement possible, c'est passionnant. J'en suis même venu à apprécier le style de sculpture post-gothique! Et c'était pas gagné...
Et pour le rabot à refendre: je suis en train d'en faire un!
ah oui, des inserts et des méplats de laiton partout, avec petits rivets!