Perso je garde un morceau merisier gavé de contrefil à coté ; quand je réaffute et règle mes fers (traditionnels) je lui passe un petit coup : ça me permet de vérifier le réglage et d'avoir un état de surface de référence.
Quand j'ai un doute sur l'affutage (longtemps avant d'avoir des dents sur le fer), je rabote un demi millimètre sur ma planche référence et je vois. Avec une planche bourrée de contrefil on voit tout de suite la différence de qualité, et on choisi où on met le curseur d'exigence en fonction du projet sur lequel on travail. .
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Il reste des trucs à prendre en compte au delà de tout ce qui a été dit sur les micro-réglages et le couteau diviseur qui vont etre modifiés sur tes machines avec une lame plus épaisse :
_la rigidité de la lame. La qualité du métal est très influente sur ce point, mais une lame identique en tous points sauf cette épaisseur va etre d'autant plus rigide qu'elle est épaisse ; et te permettra d'avoir des coupes plus nettes parce que la lame vibrera moins.
_la puissance moteur : une lame plus épaisse est un peu plus lourde ; enlève jusqu'à 50% de bois en plus car le trait de coupe est plus large... autant d'efforts qui peuvent te couter un moteur sur une machine bas de gamme ; ou causer des ralentissements moteur quand tu atteint la capacité maximum de ta scie.
Mes lames ont deux épaisseurs d'indiquées (3,2/2,2) soit l'épaisseur des dents et celle du corps. Je suppose que s'il n'y a qu'une seule indication c'est celle des dents et que le corps de lame fait à peu près 1mm de moins ; mais pas sur à 100%
Quand à mettre une lame de plus petit diamètre, il faut voir si la plage de vitesse de ta lame correspond à la vitesse de ta scie : une lame de 190 rentre dans ma scie à format prévue pour du 310 de diamètre ; mais ma scie fera toujours le meme nombre de t/min. Tout comme il existe des abaques pour toupie, il y en a pour une scie ; si ça tourne trop vite ça chauffe et c'est dangereux (lame trop grande) ; si ça tourne pas assez vite (lame trop petite) la prise de copeau est trop forte et on augmente le risque de rejet. La plage de vitesse fait qu'en règle générale tu peux mettre une lame qui a un diamètre proche et dans certains cas une lame plus petite en sautant une belle marche (250 au lieu de 310 par ex).
Pour moi la vrai question c'est "à quoi te sert (ou te servira) ta scie sauteuse ?"
Perso j'ai une Dewalt guidée par galet arrière, et avec des bonnes lames et en ne forçant pas comme un ane ça coupe droit sur des épaisseurs de 70mm d'orme (c'est le plus bourrin que j'ai eu à faire avec). Si tu fais du chantournage de haute volée à la scie sauteuse quotidiennement regarde mafell ou festool ; si c'est un outil à tout faire qui doit etre costaud mais sans fioriture Dewalt, makita, metabo ou hikoki (et d'autres) se tiennent dans une meme gamme de prix.
70mm c'est plus que la profondeur de plongée des défonceuses courantes, ce qui veut dire qu'il faudra faire une première perce en plusieurs passes, puis une deuxième avec éventuellement une rallonge de fraise pour arriver à tes 70mm... beaucoup trop fastidieux pour etre intéressant.
Perso pour les grosses mortaises ou pour mortaiser sur des pièces lourdes que je n'ai pas envie de lever 15 fois, je dégrossis à la mèche plates avec ce guide puis je nettoie mes joues au ciseau/bédane.
Pour des plus petite c'est bédane manuel, ou alors à la défonceuse en me limitant strictement au diamètre de ma mèche et à la profondeur de plongée de ma défonceuse.
Globalement de nos jours la colle, si appliquée selon les règles (pas gelée, température adaptée et serrage suffisants etc...) est plus résistante que la liaison entre deux fibres parallèles du bois. Dans la longueur par contre, c'est autre chose. Attention aussi à certaines essences qui peuvent etre grasse et mal se coller.
La technique du lamellé collé peut avoir deux objectifs : soit créer une plaque où on élimine tous les défauts structurels (noeuds, aubier, dosse...) ; soit utiliser le maximum de chutes pour économiser de la matière.
Dans le premier cas, un lamellé collé bien mis en oeuvre sera effectivement plus résistant que son équivalent massif,et surtout plus stable (il est quasi impossible de trouver une planche en massif de 40cm de large sur quartier ; par contre il est possible de coller 4 quartiers de 10cms de large).
Par contre si l'objectif de base était d'économiser du bois, la résistance du lamellé collé sera équivalente à la résistance de la lame la plus faible compostant l'ensemble...
Typiquement les lamellés collés de résineux de GSB avec des noeuds non adhérents vont casser plus vite qu'une planche de massif de la meme essence propre ; par contre un beau lamellé collé de chene fait sur commande sera plus résistant que son équivalent massif pour lequel on aura du mal à éviter les traces d'aubier, les noeuds ou autre défaut structurel.
Je disais au début que les collages dans la longueur sont moins résistants ; mais dans le cas d'une plaque, le décalage des liaisons dans la longueur permet de créer un ensemble solide. Il faut bien regarder si ce décalage est respecté, et si l'assembleur a bien évité les motifs de longueur répétitifs.
Et s'il fallait une preuve que la technique permet de créer des choses très résistantes : les charpentes de salles de sport sont souvent faites dans des lamellés collés énormes ; si les architectes acceptent d'utiliser ce genre de matériaux pour un batiment destiné à recevoir du public avec une telles portée entres deux poutres, c'est que ça a fait ses preuves.
j'ai fais un plateau de 120mm d'épaisseur à la base comme ça je pourrais le resurfacer à vie...
Pour limiter un peu les traces de circulaire ou de colle, je fais mes débits grossiers et une bonne part des collage non pas sur l'établi mais sur une échelle de débit ou sur des dormants posés sur tréteaux ; malgré ces précautions après 6 ans de bons et loyaux service il va falloir que je passe au surfacage (j'attends qu'il fasse bien froid dans l'atelier pour etre content de passer une matinée à jouer du rabot)
Question super intéressante, et assez vertigineuse car elle peut se décliner dans tout corps de métier : est-ce qu'un forgeron devient un industriel à partir du moment où il utilise un four numérique pour ses traitements thermiques ?
Est-ce que mon paysan boulanger qui réalise toutes les étapes de fabrication de la farine au pain, mais utilise successivement tracteur, convoyeurs, moulin automatique, pétrin électrique etc... est un artisan ?
C'est d'autant plus compliqué de placer la limite que la distinction "artisan" me semble etre une notion très franco-française : en anglais on dit craftsman que tu soit soudeur chez alstom ou ferronnier d'art travaillant sur des batiments historiques...
Pour couronner le tout tu peux très bien avoir au sein d'une meme entreprise une activité industrielle (un produit phare fabriqué et vendu en série de manière optimisée) qui est là pour alimenter financièrement d'autres activités plus créatives.
Ce genre de question peut aussi se poser pour placer la limte entre artisan et artiste. Et meme en regardant les artistes, est-ce qu'un street artiste qui reproduit 50 fois le meme dessin au pochoir et à la bombe est encore un artiste ou un industriel ???
Autre piste : te prends pas la tete maintenant, de toute façon tes machines vont bouger ne serait-ce que de 20 cm après ton premier projet. Donc tes éclairages fixe tu les regretteras amèrement.
Tu as 8 panneaux de 40w à disposition ; dans mon atelier de 35m j'ai démarré avec un 20w en central; et deux 10w au dessus de certaines machines. Et pourtant je suis dans une pièce complètement borgne. Au final je n'ai rajouté que de l'éclairage d'appoint un peu partout : un spot d'appoint en 3w sur la SAR, un au dessus de l'établi d'affutage, 4 pour le tour à bois...
Avec tes 8x 40w en led tu vas bronzer ; pour l'instant mets-en deux en central dans le fond de ta pièce (un de chaque coté de la poutre coté opposé à la porte) et un du coté de la porte. Les autres tu les rajouteras au fur et à mesure de tes essais quand tu verra que tu as un point d'ombre qui reste quoi que tu fasse.
Avec trois couches de produits différents (huile, peinture, lasure) il y a bien trop de risques d'interactions. Il faut essayer au maximum de limiter les changements de produit d'une couche à l'autre, ou alors prendre des produits spécialisés pour chaque couche qui sont conçus pour interagir ensemble correctement.
Dans ton cas, le mieux aurait été une couche de fond avec la meme peinture que pour la suite ; ta peinture, et un vernis ou rien du tout pour la protection finale.
Tes problèmes potentiels : l'huile de lin meme sèche au toucher peut ne pas etre polymérisée en profondeur ; et de toute façon elle ne sera jamais polymérisée à 100% donc ses acides gras vont réagir avec la peinture.
La peinture, on ne sait pas de quel type elle est, mais si c'est une peinture solvantée à l'eau tu peux etre sur qu'elle n'est pas adaptée à un support gras.
La lasure pour terminer, le but d'une lasure n'est pas de créer une armure de protection autour du bois, mais plutot un tampon qui va laisser le bois interagir avec son milieu, en ralentissant les phénomènes pour éviter que le bois ne grise et fende trop vite. Ta peinture a déjà ce role (elle limite les échanges d'humidité, et étant opaque elle empèche les UVs de passer).
Dans la méthodologie également : le microclimat de la boite plastique c'est dangereux avec des finitions à l'huile. Il suffit d'une zone d'humidité résiduelle que tu n'avais pas vu, et tu enfermes ta pièce dans un réacteur biologique. Très rapidement tu peux récolter des chanterelles sur ta sculpture, mais l'omelette reste déconseillée.
avec 10m2 ça ne me semble pas pertinent. Tu vas sacrifier ton espace de travail pour réaliser une étape que tu pourrais faire faire ou faire ailleurs sous traitance, location d'atelier, atelier partagé...)
Si tu as de l'espace extérieur tu peux éventuellement t'équiper en machines de chantier, et te créer un espace couvert par un barnum... mais ça sera un rapport qualité prix pas top.
En plus concrètement l'usinage (c'est à ça qu'est destiné une combinée) est une partie ingrate du travail du bois : c'est bruyant, y'a des copeaux partout, beaucoup de manutention... tout ça pour que personne ne te félicite une fois le meuble terminé pour la qualité de ton débit et de ton corroyage.
A l'inverse, l'assemblage et la finition peuvent etre plus valorisantes (réflexion, astuce, précision...) et mieux appréciés (un onglet bien fait ou une belle finition feront l'objet d'éloges)
Je comprends bien sur la volonté de tout faire sois meme, c'est meme mon leitmotiv. Pour autant est-ce qu'il est nécessaire d'etre propriétaire des machines pour chaque étape ?
J'abat certains arbres sur pied pour faire de la planche, pour autant je n'irais pas m'acheter un banc de scie ni un tracteur de débardage pour faire 3 troncs par an... J'emprunte, je loue, je troc, je partage...
En gros, qu'est-ce qui est important pour toi dans ce voyage qu'est la fabrication d'un meuble : la destination ? ; le trajet avec ses embuches et ses découvertes ? ; ou le véhicule et son propriétaire ?
Au fur et à mesure de ton évolution, ta priorité changeras (tu peux débuter en ayant très envie de créer tel meuble ; puis te rendre compte que peu importe le résultat ce qui compte pour toi c'est de le faire entièrement à la main ; avant de finir par revenir aux machines sur certaines étapes parce que tout ça c'est bien mignon mais le ponçage à la main c'est quand meme c****t). Ce qui compte c'est de se poser la question, et de se donner les moyens d'assouvir ta priorité du moment. Si en ce moment c'est d'avoir les machines pour usiner toi meme, alors trouves une solution pour avoir la place.
dans quel état est la planche qui était dans la machine à ce moment ?
J'ai eu un effet similaire sur une planche de résineux : un noeud malsain s'est arraché lors du passage du rabot, s'est coincé entre le fut et les tables et a fait exploser un fer.
Avec des fers très fins et un usinage du fut approximatif comme c'est probable sur des machines bas de gamme, cumulé avec une chauffe des fers accentuée par l'absence d'aspiration, ça ne me semble pas impossible que le meme phénomène puisse se produire avec un simple éclat de bois.
Sinon ne pas exclure définitivement une impureté dans le bois : le frene est un bois qui "avale" facilement les impuretés sans laisser de trace, tu as peut etre juste eu du bol de ne pas tomber sur cette impureté avant...
Ma méthode perso :
-un carrelet en bois dense bien sec et droit de fil dans lequel je fais deux traits de scie en V avec un angle de 50° à la scie sous table.
-je place les fers par paire dans ce dispositif dans les rainures, et les y coince avec des cales (deux épaisseurs de placage dans mon cas, ça variera selon l'épaisseur des fers et l'épaisseur de ta lame de scie).
-pour un affutage important (récupérer une dent par ex) je passe l'ensemble sur une ponceuse à bande.
-pour un affutage d'entretien ou pour finir un affutage grossier, j'utilise une plaque diamantée à grain fin.
Après chaque affutage je vérifie la rectitude des fers en les posant sur ma table de dégau, si jamais ça s'éloigne trop de mes tolérances je les envois chez l'affuteur.
Il n'y a que deux fers sur ma RD, donc ce dispositif permet de garder une largeur de fer identique. Si j'avais trois ou 4 fers, je ferais en sorte d'avoir tous els fers dans le dispositif en meme temps pour garder des largeurs constantes.
Globalement il faut essayer de donner aux fumées le voyage le plus simple en fonction de tes contraintes de garde au feu ; le mieux c'est de partir direct vers le ciel, si besoin on travers une cloison en horizontal mais on fait tout pour avoir le trajet le plus direct.
si le tuyau d'évacuation passe à l'intérieur, il peut etre non isolé et va diffuser sa chaleur dans le batiment. Si en extérieur, un tuyau isolé pour limiter la condensation qui ferait couler du goudron dans tout le conduit.
une suralimentation du poele en air frais peut etre utile si ton batiment est très étanche à l'air ou si tu as une aspiration centralisée à l'extérieur : si ton batiment est en sous pression par rapport à l'extérieur le poele risque de fumer.
C'est aussi ce que vend mon affuteur, j'en ai deux pour le débit (une de diamètre 260 qui allait avec mon ancienne scie sous table, et une de 310 que j'ai retrouvé dans le fond d'un carton fourni lors de l'achat de scie toupie).
Bon rapport qualité prix, bonne rigidité, rien à redire.
Celle que j'ai eu avec la ST était complètement couverte de résine cramée, et avec un bon nettoyage puis affutage elle est repartie comme en quarante, pas de voile malgré une surchauffe évidente (zone brunies voir presque bleues). Si une lame est capable de survivre à ce genre de traitement, elle ne peut pas etre fondamentalement mauvaise.