question d'usage : est-ce que tes enfants vivent en 1980, ont besoin d'avoir sur leur bureau l'intégral de l'encyclopédie universalis, un gros robert illustré, et autre livres imprimés en vrai papier avec couverture bien lourde et épaisse ; ou est-ce qu'ils vivent en 2020 et vont probablement aller vers de plus en plus de supports numériques plutot légers... Les bureaux informatiques sont généralement de construction plutot légère et supportent très bien les contraintes que représente un ordi et les quelques papiers qu'on accumule autour ; avec des sections semblables à celles de la photo ça devrait le faire.
Le seul vrai point faible c'est le boulonnage, Kentaro t'a donné une bonne piste pour éviter le cisaillement du bois des traverses ; pour éviter l'ovalisation des trous tu peux utiliser un insert métallique ; ou bien faire un premier perçage de gros diamètre, remplir avec un bois dur/de la résine, et repercer au bon diamètre pour boulonner.
Le meuble en massif artisanal reste plus cher que du ikaka, ça ne changera pas.
Par contre en tant que pro les tarifs des dérivés de bois ont explosé par rapport à 2019 ; là où les bois massif brut "haut de gamme" (en gros tout ce qui n'est pas résineux) n'ont pas bougé chez moi... du coup par rapport à avant le différentiel entre massif et dérivé se réduit. Ceux qui n'avaient pas les moyens ne les ont toujours pas, ceux qui l'avaient l'ont toujours et ont moins de raison qu'avant de tirer les tarifs...
Quand aux couts d'exploitation, là encore entre l'artisan qui fais 50 chantiers à faible valeur ajoutée dans le mois et celui qui fait seulement un chantier haut de gamme ; le premier prend surement beaucoup plus l'inflation dans la gueule que le second (optimisation des transports, déséquilibre entre le prix des matériaux et de la main d'oeuvre dans la facture lorsque les matériaux ont augmenté beaucoup plus vite que la main d'oeuvre...)
Le massif ne devient pas un luxe il le reste, c'est surtout son concurrent moyenne gamme qui devient un luxe et le bas de gamme qui devient la seule option "accessible" à la majorité.
J'ai l'impression que l'inflation actuelle se manifeste comme ça dans pas mal de domaines : sur les marchés en direct producteur la bouffe a très peu augmenté par rapport à l'an dernier, par contre ceux qui font leurs courses en hard-discount voient bien que les pates ont augmenté... et ça s'explique facilement par le modèle économique des différents segments de marchés : pour du pas cher on a une marge très réduite et on compte sur le volume pour se dégager du bénef ; dans le "luxe" on cultive la rareté pour dégager des marges conséquentes. Dans un cas si les matières premières augmentent ont est obligés de répercuter ou vendre à perte ; dans l'autre on peut soit profiter de la crise pour augmenter encore les marges, soit les rogner pour compenser l'augmentation des matières premières.
Plusieurs points à prendre en compte pour ta question :
_le premier point : ton atelier sera-t-il séparé de ton logement principal ? Dans le cas d'un atelier séparé, tu devras compter un abonnement (environ 18€/mois en tarif bleu EDF pour 12KVA actuellement).
Si ton atelier et ton logement ne sont pas séparés, l'équilibrage des phases en triphasé sera plus compliqué ; et tu risque d'avoir recours à un abonnement supérieur (15KVA par ex, là où 9 seraient suffisants sur un atelier dédié et avec les phases bien équilibrées.
_est-ce que tu travailleras seul ou avec du monde ? Perso je travaille seul, donc au maximum j'ai une machine + l'aspiration + l'éclairage en route en meme temps. La demande en courant de ma plus grosse machine (4500w) + aspiration (2500w) + éclairage (200w) fait un total de 7200w soit 7.2KVA pour une installation parfaitement équilibrée (en réel j'arrive à 7.8KVA d'après le linky).
Si plusieurs personnes peuvent bosser en meme temps, il faut additionner la puissance max de tes 2/3/4 (selon le nombre de travailleurs) plus grosses machines + éclairage+chauffage etc... pour estimer la puissance instantanée maximum et choisir ton abonnement en fonction. (toujours en tarif bleu EDF, rajouter 3KVA sur l'abonnement coute environ 30€/an en terme d'abonnement ; jusqu'à ce qu'il faille modifier le cable qui alimente le batiment car trop petit, et là ça peut piquer fort s'il faut changer 500m de cables).
_est-ce que tu auras des machines qui travaillent sans toi (CNC, graveur laser etc...) ; dans ce cas là il faut les compter comme un travailleur en plus.
_est-ce que tu chauffe ton atelier à l'élec ? pas besoin de faire un dessin, rares sont les ateliers bien isolés, il y a généralement des grands volumes, chauffer à l'élec des passoires géantes ça coute un bras au bas mot. Dans le meme esprit, si tu as un chauffe eau élec dans ton atelier, n'oublie pas de le compter dans tes consommations de base.
_le dernier, qui rassemble un peu tous les autres : quels types de projets ; et quelles machines en conséquences ? Entre le petit atelier avec une combinée 7 opérations et l'atelier complet avec 4 faces moulureuse, aspiration centralisée, presse à plaquer chauffante, CNC avec bras robotisé etc... on n'a pas du tout le meme cas de figure.
Exemple perso : mon activité se fait dans mon garage, non chauffé. Je travaille seul avec des machines ancienne de capacité moyenne, sans machine autonome. J'estime mon temps en atelier à 5/12 en tournage sur bois ; 1/3 en travail manuel/électroportatif et 1/4 en usinage et au total le travail en atelier représente la moitié de mon temps d'activité. En réel j'ai une facture d'élec de 65€/mois avec un abonnement 12KVA ; dont j'estime qu'1/3 de la consommation provient de l'atelier (quand je dis "je" en vrai c'est le linky et EDF qui font cette estimation). Sans l'atelier je pourrais passer à un abonnement 9KVA pour la maison et ainsi économiser 30€/an d'abonnement ; tout cumulé ça me fait une facture électrique liée à l'atelier d'environ 25€/mois (augmentation d'abonnement + conso).
Bien évidemment chaque cas est différent ; dans la mise en place de mon activité l'objectif principal était de limiter au maximum les dépenses fixes, électricité incluse. Par contre ce choix implique de limiter le volume de production possible, et donc de choisir des productions à forte valeur ajoutée pour joindre les deux bouts.
Perso je garde un morceau merisier gavé de contrefil à coté ; quand je réaffute et règle mes fers (traditionnels) je lui passe un petit coup : ça me permet de vérifier le réglage et d'avoir un état de surface de référence.
Quand j'ai un doute sur l'affutage (longtemps avant d'avoir des dents sur le fer), je rabote un demi millimètre sur ma planche référence et je vois. Avec une planche bourrée de contrefil on voit tout de suite la différence de qualité, et on choisi où on met le curseur d'exigence en fonction du projet sur lequel on travail. .
c
Il reste des trucs à prendre en compte au delà de tout ce qui a été dit sur les micro-réglages et le couteau diviseur qui vont etre modifiés sur tes machines avec une lame plus épaisse :
_la rigidité de la lame. La qualité du métal est très influente sur ce point, mais une lame identique en tous points sauf cette épaisseur va etre d'autant plus rigide qu'elle est épaisse ; et te permettra d'avoir des coupes plus nettes parce que la lame vibrera moins.
_la puissance moteur : une lame plus épaisse est un peu plus lourde ; enlève jusqu'à 50% de bois en plus car le trait de coupe est plus large... autant d'efforts qui peuvent te couter un moteur sur une machine bas de gamme ; ou causer des ralentissements moteur quand tu atteint la capacité maximum de ta scie.
Mes lames ont deux épaisseurs d'indiquées (3,2/2,2) soit l'épaisseur des dents et celle du corps. Je suppose que s'il n'y a qu'une seule indication c'est celle des dents et que le corps de lame fait à peu près 1mm de moins ; mais pas sur à 100%
Quand à mettre une lame de plus petit diamètre, il faut voir si la plage de vitesse de ta lame correspond à la vitesse de ta scie : une lame de 190 rentre dans ma scie à format prévue pour du 310 de diamètre ; mais ma scie fera toujours le meme nombre de t/min. Tout comme il existe des abaques pour toupie, il y en a pour une scie ; si ça tourne trop vite ça chauffe et c'est dangereux (lame trop grande) ; si ça tourne pas assez vite (lame trop petite) la prise de copeau est trop forte et on augmente le risque de rejet. La plage de vitesse fait qu'en règle générale tu peux mettre une lame qui a un diamètre proche et dans certains cas une lame plus petite en sautant une belle marche (250 au lieu de 310 par ex).
Pour moi la vrai question c'est "à quoi te sert (ou te servira) ta scie sauteuse ?"
Perso j'ai une Dewalt guidée par galet arrière, et avec des bonnes lames et en ne forçant pas comme un ane ça coupe droit sur des épaisseurs de 70mm d'orme (c'est le plus bourrin que j'ai eu à faire avec). Si tu fais du chantournage de haute volée à la scie sauteuse quotidiennement regarde mafell ou festool ; si c'est un outil à tout faire qui doit etre costaud mais sans fioriture Dewalt, makita, metabo ou hikoki (et d'autres) se tiennent dans une meme gamme de prix.
70mm c'est plus que la profondeur de plongée des défonceuses courantes, ce qui veut dire qu'il faudra faire une première perce en plusieurs passes, puis une deuxième avec éventuellement une rallonge de fraise pour arriver à tes 70mm... beaucoup trop fastidieux pour etre intéressant.
Perso pour les grosses mortaises ou pour mortaiser sur des pièces lourdes que je n'ai pas envie de lever 15 fois, je dégrossis à la mèche plates avec ce guide puis je nettoie mes joues au ciseau/bédane.
Pour des plus petite c'est bédane manuel, ou alors à la défonceuse en me limitant strictement au diamètre de ma mèche et à la profondeur de plongée de ma défonceuse.
Globalement de nos jours la colle, si appliquée selon les règles (pas gelée, température adaptée et serrage suffisants etc...) est plus résistante que la liaison entre deux fibres parallèles du bois. Dans la longueur par contre, c'est autre chose. Attention aussi à certaines essences qui peuvent etre grasse et mal se coller.
La technique du lamellé collé peut avoir deux objectifs : soit créer une plaque où on élimine tous les défauts structurels (noeuds, aubier, dosse...) ; soit utiliser le maximum de chutes pour économiser de la matière.
Dans le premier cas, un lamellé collé bien mis en oeuvre sera effectivement plus résistant que son équivalent massif,et surtout plus stable (il est quasi impossible de trouver une planche en massif de 40cm de large sur quartier ; par contre il est possible de coller 4 quartiers de 10cms de large).
Par contre si l'objectif de base était d'économiser du bois, la résistance du lamellé collé sera équivalente à la résistance de la lame la plus faible compostant l'ensemble...
Typiquement les lamellés collés de résineux de GSB avec des noeuds non adhérents vont casser plus vite qu'une planche de massif de la meme essence propre ; par contre un beau lamellé collé de chene fait sur commande sera plus résistant que son équivalent massif pour lequel on aura du mal à éviter les traces d'aubier, les noeuds ou autre défaut structurel.
Je disais au début que les collages dans la longueur sont moins résistants ; mais dans le cas d'une plaque, le décalage des liaisons dans la longueur permet de créer un ensemble solide. Il faut bien regarder si ce décalage est respecté, et si l'assembleur a bien évité les motifs de longueur répétitifs.
Et s'il fallait une preuve que la technique permet de créer des choses très résistantes : les charpentes de salles de sport sont souvent faites dans des lamellés collés énormes ; si les architectes acceptent d'utiliser ce genre de matériaux pour un batiment destiné à recevoir du public avec une telles portée entres deux poutres, c'est que ça a fait ses preuves.
j'ai fais un plateau de 120mm d'épaisseur à la base comme ça je pourrais le resurfacer à vie...
Pour limiter un peu les traces de circulaire ou de colle, je fais mes débits grossiers et une bonne part des collage non pas sur l'établi mais sur une échelle de débit ou sur des dormants posés sur tréteaux ; malgré ces précautions après 6 ans de bons et loyaux service il va falloir que je passe au surfacage (j'attends qu'il fasse bien froid dans l'atelier pour etre content de passer une matinée à jouer du rabot)
Question super intéressante, et assez vertigineuse car elle peut se décliner dans tout corps de métier : est-ce qu'un forgeron devient un industriel à partir du moment où il utilise un four numérique pour ses traitements thermiques ?
Est-ce que mon paysan boulanger qui réalise toutes les étapes de fabrication de la farine au pain, mais utilise successivement tracteur, convoyeurs, moulin automatique, pétrin électrique etc... est un artisan ?
C'est d'autant plus compliqué de placer la limite que la distinction "artisan" me semble etre une notion très franco-française : en anglais on dit craftsman que tu soit soudeur chez alstom ou ferronnier d'art travaillant sur des batiments historiques...
Pour couronner le tout tu peux très bien avoir au sein d'une meme entreprise une activité industrielle (un produit phare fabriqué et vendu en série de manière optimisée) qui est là pour alimenter financièrement d'autres activités plus créatives.
Ce genre de question peut aussi se poser pour placer la limte entre artisan et artiste. Et meme en regardant les artistes, est-ce qu'un street artiste qui reproduit 50 fois le meme dessin au pochoir et à la bombe est encore un artiste ou un industriel ???
Autre piste : te prends pas la tete maintenant, de toute façon tes machines vont bouger ne serait-ce que de 20 cm après ton premier projet. Donc tes éclairages fixe tu les regretteras amèrement.
Tu as 8 panneaux de 40w à disposition ; dans mon atelier de 35m j'ai démarré avec un 20w en central; et deux 10w au dessus de certaines machines. Et pourtant je suis dans une pièce complètement borgne. Au final je n'ai rajouté que de l'éclairage d'appoint un peu partout : un spot d'appoint en 3w sur la SAR, un au dessus de l'établi d'affutage, 4 pour le tour à bois...
Avec tes 8x 40w en led tu vas bronzer ; pour l'instant mets-en deux en central dans le fond de ta pièce (un de chaque coté de la poutre coté opposé à la porte) et un du coté de la porte. Les autres tu les rajouteras au fur et à mesure de tes essais quand tu verra que tu as un point d'ombre qui reste quoi que tu fasse.