
Le "vrai" shou sugi ban consiste à bruler complètement une légère épaisseur de bois (soit suivant la méthode proposée par Ybos soit avec un chalumeau) avant de retirer la partie la plus friable du charbon à l'aide d'une brosse (nylon ou métal pour accentuer plus ou moins le contraste entre bois d'été et de printemps). Ensuite quelques couches d'huiles (de lin, de tung, peu importe à mon sens il faut faire des tests et voir laquelle a un rendu visuel qui te plais) permettent d'avoir un rendu au top et complète la protection qui vient de la transformation de la lignine et de la cellulose en charbon (les bebettes et les champignons sont pas des grands fans des barbeuc).
Par contre, des reliefs se céent lorsque l'on retire le charbon, et ces reliefs sur une surface horizontale comme un plateau de table risquent de poser problème en extérieur (si la table n'est pas abritée de la pluie ou de la rosée). L'eau risque de stagner, ternir les reliefs bas très vite, et à terme finir par imbiber le bois avec toutes les conséquences habituelles (mouvement du bois, pourrissement...) En intérieur c'est moins problématique sauf si tes invités renversent un verre de rouge, la tache dans le fond de relief restera à vie. Et puis c'est un bon ramasse poussière.
Par contre un simple passage rapide à la flamme pour noircir le bois tendre sans le faire bruler et sans toucher au bois d'été dur peut faire l'affaire. Le rendu est différent (dans le shou sugi ban le bois d'été reste noir et en relief positif ; dans la 2e technique c'est le bois de printemps qui est noir, et en relief quasi nul). L'avantage c'est que tu garde une surface très peu accidentée, donc moins de stagnation d'eau.
Dernier point de vigilance par rapport à ton projet : tu parles de bois de palette, mais la palette n'est pas une essence reconnue par l'ONF, il existe des palettes en peuplier, en pin des landes, en mélèse, en chene etc... Les techniques de bois brulé n'ont pas du tout le meme rendu suivant l'essence. Perso j'aime bien le rendu sur les résineux, par contre sur les feuillus je n'ai jamais été satisfait sauf à chercher un noir uni avec le hetre (j'ai fais des essais sur du frene, du chene, du hetre pour les feuillus, cèdre, mélèse, douglas et thuya pour les résineux). Une seule solution : faire des tests sur tes chutes.

Perso j'aurais fait différemment (changer les 2 lattes complètes, ça me parait moins long en temps de main d'oeuvre que la méthode choisie, et ça assure un mouvement du bois uniforme sur toute la longueur de la latte donc une réparation plus durable).
Si j'ai de quoi faire en bois dans mes chutes un petit forfait 5€ symbolique.
Un petit forfait consommables de 5€ aussi (usure des lames de RD, scie, outils de toupie, papier de verre)
En main d'oeuvre :
_20-30min pour démonter le volet et retirer les lattes bouffées.
_Choix du bois dans mon stock/débit/corroyage : 30 min
_Choix de l'outil de toupie ou défonceuse/pointage/usinage : 30 min si j'ai un outil adapté, 1h si je dois jouer avec plusieurs.
_Préparation de la finition (montage à blanc/démontage/ponçage) 45min
_Assemblage définitif : 30 min.
Soit entre 2h35 et 3h15 pour le travail du bois, si c'est un très bon client/pote je dirais 2h30 ; sinon je compte 3h.
Ensuite la peinture : perso j'aurais proposé au client trois possibilités :
_il fait tout lui meme
_je ne fait qu'une couche d'impression en blanc sur tout le volet (parce que du blanc j'en ai en stock)
_Peinture complète.
Dans le premier cas c'est gratuit (forcément)
Dans le 2e cas je rajoute 1h (ponçage d'accroche du reste du volet, dépoussiérage et peinture) et je monte le forfait matériel/consommable à 10€ au lieu de 5.
Dans le 3e cas je rajoute 2h (1h idem à la version 2, plus 1h pour identification de teinte, commande auprès du fournisseur et 2 couches de peinture) et le prix du pot de peinture mélangé et acheté spécialement pour l'occasion (20€ à vu de nez pour 2 couches sur ce volet).
En taux horaire, je dirais 40€.
Soit : Matériel 10 ; 15 ou 35€ selon les cas. Main d'oeuvre menuiserie 3h soit 120€. Main d'oeuvre peinture, 1 ou 2h selon les cas soit 40 ou 80€.
Total : 130€ pour l'option menuiserie uniquement ; 235€ pour l'option tout compris ; 175€ pour l'entre deux.
Je ne suis pas pro mais en cours de réflexion pour m'installer en micro-entreprise, du coup merci pour cet exercice de prise de devis. Bien sur sur le devis présenté au client, je ne mettrais que les trois dernière lignes de ce looonnnng texte de réflexion.

J'ai la mafell kss 60, surement hors budget vu les modèles que tu as cité mais il existe aussi la kss 50 qui est un poil plus accessible.
Je l'utilise principalement pour du débit de panneaux, ou de la coupe d'onglet sur chantier (bien moins encombrant qu'une radiale, et moins de risque de la dérégler dans les transport) mais aussi occasionnellement comme scie circulaire classique.
Les rails sont de super bonne facture, et pour l'instant je ne trouve rien à redire sur la scie en elle meme.
Si j'avais eu cette scie depuis le début, je pense que je ne serais meme pas passé par la case radiale, avec une scie sous table en complément pour les coupes d'onglet en série ou les petites pièces avec un chariot, la radiale devient superflue.

Je tourne depuis longtemps avec une radiale d'occasion (makita, diamètre 255) et je n'ai pas à m'en plaindre, elle a taillé beaucoup de bois parfois bien dur (ancien linteau de cheminé en chène de 110mm), et la précision reste largement au dessus de ce que j'aurais eu avec un modèle neuf équivalent en prix (200€). Et pourtant, elle était dans une entreprise de ravalement de facade, donc utilisée sur chantier, maltraitée par les intérimaires etc.
sur les modèles proposés, tu n'as que des scies à onglets, pas de radiale. Ca limite certaines utilisations (par exemple la réalisation de feuillures) et la largeur de coupe maxi. Par contre ce sont des machine plus "simples" mécaniquement et tu prends moins de risque avec l'occasion. A toi de voir si tu accepte de te limiter à la simple coupe d'onglets sans les autres possibilités d'une radiale.
Par contre les tarifs me semblent un poil hauts, par rapport au prix d'achat à l'origine de ces machines ce n'est pas choquant, mais la concurrence est tellement forte sur les radiales que le rapport Q/P a très fortement baissé, maintenant tu trouve en neuf ça qui est équivalent en capacité à la elu (pas en qualité de fabrication certes, mais avec la garantie sur du neuf, la vieille elu ne vaut pas ses 70€ supplémentaires).

Globalement d'accord avec ce qui est dit au dessus, pour la peinture/vernis au pistolet, je t'invite à faire un tour sur cette question avant de vouloir immédiatement investir dans le matériel nécessaire.
Pour moi les caractéristiques à regarder :
_la capacité restituées (bien souvent si ce n'est pas précisé, les vendeurs parlent de la capacité absorbée, qui est bien inférieure).
_La dimension des éléments de plomberie, rien de plus frustrant que de devoir retourner chez leroy pinpin parce que ton compresseur a un pas de vis métrique qui ne correspond pas à l'impérial de ton filtre à humidité.
_La disponibilité des pièces détachées (les clapets claquent souvent si l'atelier est humide et que l'on omet de vider le compresseur entre deux utilisations)
_Le bruit, là il faut t'interroger sur ta capacité et celle de tes voisins à faire des compromis sur le bruit.
_La taille évidemment, là encore tout est une question de compromis. Un gros compresseur va tourner longtemps avant de se remplir, mais une fois plein il te permettra de bosser longtemps sans se remettre en route ; il sera difficile à déplacer, mais pourra te permettre de faire la pression des pneus de la voiture sur le parking meme s'il n'est pas branché. A l'inverse un petit va tourner souvent, mais sera facilement déplaçable sur chantier, dans l'atelier, sur le parking...
Entre les deux modèles présentés, je suis sceptique sur le fait que le hyundai avec la meme puissance moteur puisse avoir un débit restitué supérieur de 50% au michelin, à mon avis ils parlent du débit aspiré, ce qui le met au meme niveau. Pour la facilité d'entretien, un entrainement à courroie des pistons ça se répare plus facilement qu'un entrainement direct. Si les photos sont contractuelles, tu as l'air d'avoir un filtre sur le michelin qui n'est pas présent chez hyundai, et une roue directionnelle à l'avant plutot que des patins, si tu ne l'installe pas en fixe tu vas beaucoup moins te casser le dos lors des déplacements.

Pour la rabot dégau, le modèle kity de ton lien est un des meilleurs rapport Q/P que tu pourras trouver tout en restant dans des tailles raisonnables pour ton atelier. Reste à voir pour ce cas précis si l'adaptation au tri rentre dans ton budget.
Pour la scie, avec un petit budget la évolution semble une valeur sure moyennant quelques aménagements comme ceux là.

Essence mélèze, douglas pour un tarif pas trop lourd, chataigner si tu as un peu plus les moyens.
Le chataigner est chargé en tanins donc un petit coup d'ammoniac te permettra de faire ressortir une couleur naturellement noire.
La teinte noire te permettra d'obtenir un noir plus uniforme et moderne si c'est ce que tu recherche.
Le sushi japonais c'est très sympa car en brossant plus ou moins fort avec une brosse plus ou moins dure tu peux faire ressortir plein de nuances. Par contre c'est long ; surtout si ton bois n'est pas bien sec à la base (ça met beaucoup plus de temps à bruler ; et en plus ça fait tuiler tes planches). Ne pas oublier le passage à l'huile ensuite (huile de lin tant que le bois est encore chaud ça marche bien). Et comme le précise DewhitYoussef, c'est avec les résineux que tu auras les meilleurs effets (cèdre, mélèze). Perso j'adore cet effet sur les dosses et contre dosses, je trouve que c'est plus quelconque sur du bois de quartier.

Les huiles essentielles sont certes d'origine naturelle, mais cela reste des substances chimiques puissantes (tout comme le sel de bore régulièrement utilisé pour traiter le bois). En utilisation médicale, il faut respecter une posologie précise, et certaines huiles peuvent causer des intoxication graves, des brulures etc... si mal utilisées. Chacun y est plus ou moins sensible selon la taille, l'age, le sexe etc... Les chats par exemple y sont si sensibles qu'il est carrément déconseillé de diffuser des huiles essentielles chez vous si vous hébergez un minou.
Tout ça pour dire que quitte à traiter le bois, le sel de bore (sel donc substance minérale sans composés organiques volatiles) me parait moins immédiatement dangereux. Il pose plus de soucis sous forme de poussières, donc pour le boiseux qui le coupe (qui le sait et peux s'en protéger) mais pas pour les habitants.
Et puis les huiles essentielles sont efficaces pour plein de choses mais elles s'évaporent vite...

Que cela puisse etre efficace pour améliorer la conservation du bois je veux bien, mais ce genre de pratique me fait penser aux agriculteurs qui épandent des phytosanitaires à tout va sans se soucier des effets sur leur santé et sur celle des générations futures.
Déjà la fréquence : traiter tous les 5 ans alors que le xylophène est vendu comme à renouveler tous les 20 ans ; ça me parait largement excessif.
Ensuite le principe meme : si cette opération n'était pas faite, mais simplement en ayant un lieu de stockage bien conçu (ventilé, peu soumis aux variations d'humidité et de température...) et en vérifiant régulièrement le stock pour éliminer les planches avant invasion, les pertes en bois ne seraient pas si énormes que ça.
Alors bien sur, le xylo ça coute rien, ça s'applique facilement et rapidement donc c'est certainement le moyen le plus rentable de maintenir son stock de bois en bon état, mais franchement on mange déjà suffisamment de saloperies en travaillant le bois, pas la peine d'en rajouter à toutes les étapes.

Concernant l'affutage, est-ce que tu passe un coup de pierre après le tormek ? Le grain des meules à eau est encore assez gros, une finition à la pierre à eau ou a huile est nécessaire pour avoir un vrai beau tranchant ; ainsi qu'un démorfilage soit sur la meme pierre fine, soit sur un cuir.
Ensuite il faut vérifier que ton contrefer est bien plan là ou il vient appuyer sur le fer, sinon ton fer n'est pas soutenu sur toute sa largeur, et ça vibre. S'il ne l'est pas, rectification au papier de verre sur une plaque de verre ou un marbre.
Le réglage de ce meme contrefer est important, assez près du fil de ton fer pour apporter le meilleur soutien possible, mais pas trop pour ne pas casser le copeau trop tot ce qui cause un bourrage. La distance idéale dépend de chaque rabot, faut tatonner pour trouver le bon.
Ensuite le réglage général du rabot : orientation du fer bien parallèle à la semelle, réglage de la lumière si disponible (lumière ouverte pour faire des gros copeaux, réduite pour de la finition). Et enfin le réglage de la sortie du fer, perso je le rentre complètement, puis je fais un quart de tour de la molette de sortie, je teste et ainsi de suite jusqu'à avoir la bonne sensation de rabot qui glisse en laissant sortir un joli ruban.
D'ailleurs concernant les rubans, aucune chance de faire un beau copeau régulier comme dans les concours japonais avec du chene, c'est un bois à grain grossier donc tes copeaux ressembleront quoi que tu fasse à une coiffe de bigoudaine.

si tu as déjà une scie à rail et une scie à onglet, je partirais plutot sur la R/D. Tout ce que tu feras à la scie sur table, tu peux le faire à la circulaire (bon pas tout c'est vrai, mais pas loin) ; alors que la rabot dégau te permettra d'aborder le travail du massif, et de passer une étape au dessus pour ce qui est de l'utilisation du bois de palettes.

Vu le temps de séchage des planches fraichement débitées justement, je ne vois pas trop l'intéret de commencer par investir dans une machine pour faire des planches, à moins d'avoir une parcelle de foret avec des bois intéressants à disposition et de faire commerce de planches.
Les scies à ruban avec hauteur de coupe intéressantes peuvent se trouver sur l'occasion : volant de 700 minimum avec moteur 6cv pour débiter jusqu'à 40cm de diamètre et qui sera utile en menuiserie ensuite, voir des machines plus grosses montées sur prise de force de tracteur utilisées par des forestiers, mais ce sont des investissements assez lourds (tarif, temps de remise en état, encombrement). Et si tu veux utiliser des scies à ruban pour de la scierie, tu ne passeras pas à coté de la fabrication d'un système d'amenage du bois par chariot.
Sinon il existe plein d'exemples sur youtube de scies à grumes sur rail faites maison. Par contre à mon humble avis pas de question de rentabilité là dedans, ce genre de projet est plus intéressant pour le défis technique que pour les économies réalisées.
Et enfin les systèmes de guides sur tronçonneuse, qui fonctionnent plutot bien avec un bon rapport qualité prix, mais demandent une tronçonneuse bien costaude (suffisamment pour emmener un guide lame de 700 sans faiblir) et d'investir dans une chaine avec un affutage spécial bois de long.

Il n'y a pas de réponse manichéenne, un pote a moi a fait sa formation charpente à l'AFPA d'Angers, le formateur principal était lui meme compagnon, vraiment passionné par la transmission et il a eu droit à une formation au top.
J'ai fait ma formation ébénisterie l'an dernier aux Aliziers (picardie), là bas pas de formateur "principal" mais une douzaine de formateurs et accompagnants qui sont passés soit pour une semaine soit plus longtemps. Perso ce mode de formation m'a vraiment plu, meme si on revient d'une semaine à l'autre sur des notions censées avoir été vues, ça ouvre aussi à des méthodes différentes, des expériences de vie variées (quand on discute de l'après formation ça compte)...
Pour relativiser un peu l'image d'excellence des compagnons, un menuisier du coin qui a arreté il y a une vingtaine d'année m'a confié qu'il n'avait pas forcément une bonne image des compagnons, il les trouvait certes excellents techniquement mais pas assez "efficaces" lorsqu'ils arrivaient dans l'entreprise (bien entendu ça n'engage que lui et je suis loin de vouloir généraliser).
Pour conclure je dirais que le mieux c'est d'aller te faire une idée par toi meme des autres formations possibles, est-ce que le courant passe bien avec les formateurs ? Est-ce que l'école te propose une aide pour trouver une entreprise d'accueil ? Au moins tu n'auras aucun regret par la suite si jamais la formation ne correspond pas à 100% à tes attentes.

Le noeud de menuiserie (exemple) très bien pour la précision de coupe et de tracé.
Pour les imprécisions sur la cote finale, certaines ne sont pas si importantes que ça (pourquoi vouloir etre précis au mm sur une table de 2m de long qui va bouger de +/- 5mm avec les variations d'hygrométrie ?). Quand on regarde les ouvrages des anciens, ils sont extraordinaires, et pourtant ils n'avaient pas de mètre laser précis au dixième, de scie à format numérique et autre pied à coulisse cryogénisé à l'azote pour etre plus fiable.
Le secret : travailler par comparaison (la fameuse phrase : moins on mesure moins on se trompe); et réfléchir la méthodologie de travail pour usiner une pièce quand on a les éléments qui vont nous permettre de reporter une cote sans avoir à sortir le mètre. Par exemple : attendre d'avoir fini un cadre avant de mettre à dimension le panneau qui va rentrer dedans. Ca peut aussi passer par la réalisation d'une épure (dessin à l'échelle 1) de ton projet pour reporter les cotes sans outil de mesure (très intéressant si tu dois réaliser une série).