Avoir plus de largeur en dégau, ce n'est pas le plus utile (CF Copeaux d'aronde ) ; en rabotage si c'est pour sortir un plateau tous les deux ans qui a besoin d'une largeur plus grande, pourquoi ne pas économiser 600€ et t'acheter un jeu de rabots manuels et une pierre à affûter ? Ou encore aller dire bonjour à un menuisier du coin qui est équipé en machine grande largeur et ne devrait pas trop rechigner à passer un plateau dans sa raboteuse ?
La longueur de table, c'est confortable, mais là encore si tu n'en a besoin qu'une fois tous les deux ans, économise 600€ et achètes toi deux bonnes servantes ou fabrique des extensions.
Sur une machine moins large, l'aspiration sera plus efficace, donc pas besoin de mettre une fortune dans l'aspi pour ne l'utiliser à son plein potentiel qu'une fois par siècle.
Et autre point à prendre en compte : quelle surface vas tu dédier à ta machine ? Si le fait de prendre une machine plus grande se fait au détriment de ton espace de circulation, il vaut mieux éviter.
Par contre si tu as les sous et la place ; une R/D en 310 se revendra mieux, avec un confort d'utilisation légèrement supérieur...
Vu les fiches techniques je te conseillerais plutôt la Holzprofi DR250 :
_les machines viennent du même groupe mais représentent deux segments différents (Holzmann, Holzstar, Holzprofi... c'est les même par ordre croissant de gamme). Avec Holzprofi tu devrais bénéficier d'un meilleur SAV, et d'une meilleure finition.
_la motorisation par rapport à l'arbre : dans le permier cas tu as un moteur de 2000w pour un arbre assez léger à emmener et qui tourne à 4000T/min ; dans l'autre tu as un moteur de 1700w pour un arbre plus long et plus gros à 5200T/min... Plus de vitesse dit plus de bruit, plus de chaleur, plus d'usure des roulements et paliers... En plus là où un arbre hélicoïdal travail en continu, l'arbre classique travail en à coup ; donc là encore plus de bruit etc...
_Les 3 fers du Holztar ; ils ne m'ont pas l'air standard, pas sur que tu puisses les affuter très souvent ; et le prix que j'ai trouver pour les fers de rechange est abusif si jamais ils ne sont pas remplaçables par des standards. Déjà que régler 3 fers c'est souvent une galère, si en plus ils coütent cher et ne peuvent pas s'affûter plus de 2 fois... L'arbre hélicoïdal reste un choix qui a des défauts (dépense de consommables, pas de réglage possible de l'angle d'attaque des fers...) mais aussi des avantages (pas obligé de changer un jeu de fers pour un seul accro, acier plus dur...)
Quelle est ton expérience de tournage en général, avec des outils de coupe plus classiques ?
Avec une telle longueur et sur un si petit diamètre, le bois va forcément prendre du ventre et de la flexion au centre. Le hêtre ou le frêne sont particulièrement sensibles à phénomène, ce qui n'aide pas ; du chêne ou certains exotiques seraient moins sensibles. Il faut aussi avoir un bois parfaitement sec (8%) et droit de fil pour ce genre de tournages ; et jouer avec la pression de la contre pointe (suffisante pour que le bois ne patine pas à la point d'entraînement, pas trop pour ne pas arquer ta pièce.
Avec le bon morceau de bois en place, il faut une bonne vitesse de travail (vu le diamètre je dirais 1200-1500T/min et des outils rasoirs pour mettre au rond. Tout outil à plaquette me semble à proscrire car ils travaillent en racloir et ne coupent pas...
Pour la mise au rond commence à la gouge à dégrossir (moins elle sera grosse moins elle entraînera de vibrations) soit par le côté entrainement soit côté contre-pointe selon ta main ; et avance par zone de 4-5cm en t'éloignant progressivement. Arrivé à un certain point, le bois va commencer à prendre un peu de flexion, à ce moment tu place la lunette sur la zone au rond et tu continue à dégrossir en t'éloignant de la lunette. Dès que ça recommence à prendre d la vibration, tu recule la lunette etc...
Après la mise au rond, tu peux faire une mise au diamètre définitif grossière (à 2-3mm près) en utilisant bédane ou grain d'orge pour creuser quelques sillons repère puis en les reliant à la gouge à dégrossir. Pour cette phase tu peux travailler par tronçon de 15-20 cm en déplaçant ta lunette ; et tu vas du gros diamètre vers le petit diamètre pour coucher les fibres du bois.
Enfin, tu peux utiliser ton copieur pour arriver à ta forme définitive, il n'aura que quelques mm à grignoter et tu pourras rapprocher ta lunette dès que nécessaire.
Pour cette phase le sens de coupe importe peu puisque tu racle le bois plutôt que de le couper, donc tu peux aller du petit vers le gros diamètre ce qui limitera les vibrations.
Petit bonus : si tu es à l'aise avec le tournage, tu peux laisser la lunette de côté , tenir ton outil de coupe à une main et ta pièce de l'autre avec une petite pièce de cuir pour éviter les brûlures. Ca demande une très bonne maîtrise, mais ça fait gagner un temps fou par rapport aux déplacements de la lunette.
Bon courage
Attention, les machoires de ce mandrin sont adaptées pour tenir des carrelets ; mais pas pour des tenons ou tout autre type de prise mandrin "moderne" qu'on peut voir sur le tube.
Pas très fan de bricoler une adaptation bancale (M14 c'est très léger pour du tournage, l'adaptation vers ce qui pourrait être du 1"/8 (norme impériale pour les tours) risque d'être compliquée et au final pas bien équilibrée, pas bien concentrique etc...
Je partirais plutôt pour ce genre de tours léger sur des plateaux à vis et du gobelet pour faire un peu de tournage sans contre pointe. C'est léger, pas cher (surement moins cher en neuf qu'un vieux mandrin sur LBC) ; et même fabricable maison pour peu que tu trouves des écrous adaptés à ta tête de tour.
Preso je suis plus remorque que fourgon pour mes transports (en cas de casse moteur, l'argent et l'énergie mise dans l'aménagement est encore utilisable), mais c'est un choix tout à fait personnel et discutable.
Quels sont vos besoins à vous (professionnel ou non) lors du transport?
_Modularité de l'espace de transport : matériaux brut = grands volumes diponibles ; pièce finies = points d'ancrages nombreux et variés pour des sangles, sandows ou autre outils pour sécuriser les pièces.
_Accessibilité pour le chargement/déchargement (pouvoir ouvrir les portes en grand, avoir un accès par l'avant et l'arrière du véhicule, pas d'élément en hauteur qui oblige à se casser le dos pour avancer tête baissée...)
_Pouvoir ranger les outils les plus lourds au plus près de la porte.
Quels espaces de travail vous sont indispensables sur chantier ou en dehors de l'atelier?
On fait avec de toute façon ; mais il me faut au minimum une zone hors circulation (que ce soit voiture ou piétons) dont la surface va dépendre du chantier. Ensuite tout l reste c'est du bonus plus ou moins appréciable.
Pensez vous que l'utilisation de 2 tréteaux avec une planche suffit comme établit sur chantier? Si non qu'utilisez-vous?
Tout dépend du chantier : sur un escalier, carport ou autre avec 96% du boulot déjà fait en atelier, les tréteaux/planches me servent juste à étaler mes outils à hauteur de bras. Sur un chantier où je dois tout tailler sur place à la demande il me faut en plus une zone hors d'eau (garage ou barnum) et des tréteaux solides pour support de taille, là encore on fait avec ce qu'on a comme place.
Quels sont les plus gros problèmes liés aux transports de marchandises et des outils ?
Pour la marchandise : la sécurisation du matériel transporté contre les mouvements/chocs : il n'y a jamais assez de points d'accroche pour les sangles/sandows/ceintures, et quand il y en a assez ils créent des obstacles sur lesquels on va abîmer nos pièces.
Pour les outils : trouver un compromis entre
_rangement ergonomique : outils les plus utilisées rapidement accessibles, les plus lourds près de la porte, modularité pour adapter le chargement entre un chantier "dépannage" et un gros chantier d'une semaine.
_rangement sécurisé contre le vol : zones fermées mais ouverture rapide et ergonomique, car une ouverture trop compliquée ne donne pas envie de l'utiliser.
_chargement équilibré et safe pour la route : poids sur l'essieu et équilibré entre droite et gauche, pas trop de poids en hauteur pour ne pas tanguer.
Avez-vous besoin d’une source d’énergie pour recharger les machines portatives et autres sources d’énergie ?
éventuellement une ou deux loupiottes intérieur et un spot extérieur, mais rien de plus.
Qu’aimeriez-vous voir dans ce type d’aménagement ?
_Des "chariots" du même type que ceux utilisés dans les corbillard pour faciliter le chargement/déchargement.
_Un système de verrouillage des portes automatique (avec un délais réglable entre 10sec et 1min ce serait le top) et qui ne nécessite pas d'avoir des clés ou une carte sur soi pour être déverrouillé (le top étant un système qu'on puisse utiliser les bras chargés)
_Un store/banne avec retombées pour créer rapidement un espace hors d'eau.
le type d'outils utilisés va être très déterminant : il existe des outils coupants (gouge à creuser, à profiler, à dégrossir, anneau, plane...) et des outils à racler (racloirs, outils à pastille carbure...). Les premiers nécessitent des puissances moindres car bien affûtés ils ne vont pas opposer trop de résistance.
De même avec une gouge de 16mm, il te faudra plus de puissance qu'avec une gouge de 10.
J'ai commencé avec un tour woodfast de 375w (0.5cv) et j'ai pu creuser un saladier en loupe de frêne (donc bien dur et exigeant) de 25cm de diamètre par 15 de profondeur. Ca m'a pris une douzaine d'heures, j'ai du changer les roulements pas longtemps après.
Depuis je suis passé sur un tour avec un moteur 1500w (2cv) et cette taille de saladiers est presque devenue banale, il me faut 4h pour faire une pièce finie, et ça ne cale pas.
Le variateur me semble une fausse bonne idée sur un moteur de moins de 750w, car ils font perdre en puissance réelle ; autant sur un moteur de 1500w il te reste des chevaux pour t'amuser, autant avec un 500w il ne reste plus grand chose. Au contraire de la plupart des collègues, j'aurais tendance à conseiller un tour sans variateur pour débuter ; il vaut mieux payer un moteur de 375w qui fournira réellement ses 375w que de payer 150€ de plus un moteur de 500w couplé à un variateur bas de gamme qui ne fournira que 375w utiles et aura des pièces d'usure supplémentaires compliquées à remplacer.
oublie les poudres de perlimpimpin pour retirer du fondur : racloir ou papier de verre sinon rien. Et pour le papier de verre commence par un grain 120 pour monter plus fin ensuite (pas la peine d'aller au delà du 240 si tu fais une finition mat, c'est du bois pas de la carosserie)
Et pour du palissandre, surtout s'il a été fini avec un produit inconnu, dont les normes sont potentiellement moins strict que chez nous en terme d'impact sanitaire, le masque est indispensable.
j'ai entamé depuis quelques mois déjà la création d'un canoe (un biplace de rando 5m de long) en lamellé collé (strip planking chez les englich). Projet en pause pour cause de météo qui ne me permet plus de faire de l'epoxy.
J'ai stratifié l'extérieur, il me reste l'intérieur à faire.
Ce qui est sur c'est que c'est un projet cher : il te faut des panneaux de bois pour faire le moule ; le bois pour les lamelles, avec pas mal de rab car en pratique tu vas forcément en casser quelques unes ; la colle, l'epoxy et la fibre ; et bien sur le vernis marin car l'epoxy ne résiste pas aux UVs.
On peut y ajouter des outils qui peuvent s'avérer indispensables : une bonne scie (ruban ou circulaire) pour déligner les lamelles ; une raboteuse propre ; une défonceuse sous table et les 100€ de fraises adaptés si tu veux faire des congés au niveau des joints (plus simple à mettre en oeuvre pour un débutant) ; un rabot de paume qui va bien ; un guillaume ; une ponçeuse qui envoie (c'est raide la fibre de verre) et son aspirateur tout terrain (c'est dégueu la poussière de fibre).
Et bien sur les consommables : ne compte pas les disques à poncer, les agrafes, les litres de colle... tu risques de pleurer.
Mais le résultat est incomparable (visuellement, techniquement j'ai hâte de tester). C'est une réalisation qui demande beaucoup de patience, mais finalement pas tant que ça de technique de menuiserie ; et franchement c'est super gratifiant à chaque étape quand tu as dépassé le stade de la préparation des bois.
Pour le choix entre les deux méthodes, quelques pistes de réflexion :
_es-tu pressé d'avoir le bateau ou c'est un projet un peu rêvé et ça peut attendre ? (dans le premier cas... achètes-en un, sinon lamellé collé)
_as-tu accès ou as-tu du matériel (scie, raboteuse, défonceuse avec queue de 12mm) ? si tu n'en as pas le CP est ton ami
_as-tu déjà pratiqué la stratification à l'époxy ? Il n'y a franchement rien de compliqué, mais il faut être méthodique, rigoureux et c'est une étape super stressante en lamellé collé car tu peux potentiellement mettre à la poubelle 70h de travail et 500€ de matériel en ratant cette étape... Avec du CP tu peux rater aussi mais l'enjeu est moins lourd à porter.
_quelle place as-tu pour bosser ? Il faut non seulement pouvoir y caler le projet en attente pendant potentiellement quelques mois ; mais aussi pouvoir y atteindre les conditions climatiques et l'absence de poussière pour la stratification...
"mauvaise foi ON"
rolala il a arrêté d'utiliser les gabarits !!!! c'est super grave car tu n'auras jamais la précision nécessaire à la main pour maintenir l'angle très très précis de 25,45° nécessaire pour pouvoir couper un cheveux en 4.
"mauvaise foi OFF"
Les gabarits d'affûtage c'est comme les roulettes sur les vélos, c'est moins stable sans, mais qu'est-ce qu'on est mieux quand on les enlève.
La comparaison s'arrête vite : des roulettes sur un vélo de gamin ça coùte moitié moins cher qu'un gabarit véritas, et que tes genoux ne vont pas finir couvert de mercurochrome si tu rates tes premiers affûtages.
petit hors sujet concernant les batteries : l'obligation d'avoir plusieurs chargeurs pour plusieurs marques n'est plus si réelle que cela.
Déjà il existe un groupement dit "cordless alliance system" incluant nottamment metabo et maffel pour ce qui intéresse les boiseux. En mettant en commun les frais R et D sur les batteries ils atteignent des performances plutôt intéressantes ; avec une compatibilité garantie.
Et par là dessus, si vous voulez absolument bosser avec une autre marque pour une machine donnée, il existe des adaptateurs chinois qui permettent d'utiliser une batterie ancienne génération, ou une batterie d'une autre marque ; généralement entre 30 et 50 neurones.
J'ai pu tester un adaptateur makita/dewalt ; et ça marche très bien.
Pour le diamètre cela va dépendre de tes besoin et de ton tour : pour un tour avec moins de 15cm de hauteur de pointe, ou moins de 1cv (750w) pas la peine de prendre un mandrin de 100, les plus grosses pièces que tu pourras tourner avec ce tour seront faisable avec un 90.
Si tu ne fais pas de pièces lourdes ou avec un fort balant, pas la peine non plus de prendre un mandrin plus lourd, autant rester sur un plus petit qui te laisse plus d'accès à la pièce côté prise.
Pour la marque, tu as le trio sorby/nova/record dont les mors sont compatibles sur toute la gamme et d'une marque à l'autre.
Les oneway n'ont pas le filetage usiné directmenet sur le mandrin, ça crée un zone de désserage supplémentaire et de vibration potentielle... a l'usage (en centre de formation) je n'ai pas remarqué ce phénomène mais le doute persiste.
Les vicmarc sont bien mais la gamme de mors est plus réduite qu'avec le trio sorby/nova/record.
Le serrage à goupillettes est pratique pour des petites pièces à changement rapide (pour faire un échiquier, des toupies en démonstration, des ornements en série...) mais moins fiable qu'une clef pour les gros serrages (bols saladiers). Pour du travail en bois vert, il est bon de remettre un petit coup de serrage de temps en temps en cours d'usinage, c'est plus pratique avec une clef.
Mon choix perso s'est porté vers le record SC3 avec taraudage direct, bon rapport qualité prix et accès une bonne gamme de mors.
Alors surtout ne pas confondre percussion et à choc : le premier c'est un mouvement de percussion longitudinal par rapport à la mèche,donc pour percer du béton par ex ; le deuxième est une percussion tangeante au mouvement de rotation qui va permettre d'augmenter le couple de vissage avec un moteur léger et en réduisant le retour de couple subi par le poignet. Dans ton cas c'est la deuxième option qui est intéressante, la percussion ne t'apportera rien pour le vissage.
La différence entre visseuse à choc et boulonneuse c'est soit simplement l'embout (embout hexagonal pour embout de vissage dans le premier cas, embout carré pour douille dans le second) ; soit en plus le couple maximum et le poids de la bestiole avec (les visseuses sont toujours légères et avec un couple maxi autour de 200Nm ; les boulonneuses peuvent monter à 900Nm et peser un âne mort). Il existe des adaptateurs qui permettent d'utiliser des douilles sur une visseuse à choc mais avec une utilisation limitée (pour mettre des tireforts ou des boulons poeliers, mais pas assez puissant pour de la mécanique auto) ; et inversement (avec l'inconvénient de ne pas avoir de porte embout sur ressort qui est quasi systématique sur les visseuses à choc et permet de moins foirer les têtes de vis).
Si tu n'as pas d'utilisation en mécanique, la visseuse à choc est ton amie. Pour un amateur et si tu ne l'utilise pas en boulonnage ou pour des grosses vis de charpente, un version 12v sera suffisante, bien moins lourde et passera plus facilement dans des espaces restreints.
Si tu envisage l'achat d'autres outils sur batterie, une version 18v te permettra d'utiliser les mêmes batteries avec plus de polyvalence.
Les version brushless n'apportent rien pour une utilisation amateure à mon sens ; j'utilise ma visseuse à choc à charbons en intensif depuis 10 ans et je n'ai jamais changé les charbons, pourtant elle a mis son lot de vis en 8/200 dans du chêne, servi de boulonneuse plus d'un fois, et envoyé ses 500 vis par mois en moyenne. Les batteries lâchent avant les charbons, et coûtent bien plus cher à changer...
Première chose : bon courage pour ton projet, tu as l'air d'avoir la tête sur les épaules et si tu y crois vraiment y'a pas de raison qu tu n'y arrive pas.
Petite remarque régionale : pays de la Loire, Nantes d'après ton profil... je suis sur Ancenis donc pas très loin, j'ai côtoyé un peu la clientèle "aisée" des citées dortoires en bord de Loire (Là où vivait de Funès)... c'est pas la clientèle la plus simple du monde : il y a plein d'artisans dans le coin, dont une bonne pelleté de MOF, et franchement les clients aisés sont habitués à un standing qualité plutôt difficile à atteindre sans une grosse expérience.
Par contre tu as les "moyens" : ceux qui ont hérité de la maison familiale et ont fait un jackpot sur la revente ; ceux qui se sont serré la ceinture pendant des années pour payer les études des enfants qui justement viennent de trouver leur premier job ; ceux qui viennent de payer la dernière traite du prêt pour la maison et se disent "ce serait pas mal de refaire toute la déco avant la retraite"... cette clientèle là est (en général) beaucoup plus sensible à l'argument artisanal, au self made man...
Toujours un éclairage régional : l'argument "éco-conçu" près de Nantes ça marche... mais on va pouvoir installer un paquet d'éoliennes parce que bien souvent c'est beaucoup de vent pour pas grand chose.
Il y a un problème indépassable localement : pas/peu d'exploitation forestière et une consommation de bois d'oeuvre parmi les plus importantes de France => chez les fournisseurs de bois, la ressource n'est pas locale ; trouver du bois local implique d'avoir une notion assez large du local ; de faire scier soi même et donc de passer du temps à chercher le bois, le transporter, le stocker... ; ou alors de travailler une ressource alternative : le bois de réemploi en faisant un partenariat avec les recycleries du coin... mais c'est un marché de niche, et y a déjà pas mal de monde sur le créneau.
Pour te distinguer sur ce créneau, il faut non seulement abandonner les dérivés, mais aussi apporter un plus sur les finitions, sur une démarche low tech dans ta manière de travailler...
Pour le reste beaucoup de choses ont été dites, mais deux points qui reviennent souvent me font tiquer un peu :
_Aussi, je suivrai surement aussi une formation sketchup et VMS_UP car une bonne conception c'est 80% du travail de réalisé et un chiffrage assuré.
C'est pas complètement faux... mais c'est loin d'être vrai. Une bonne conception, si on compte le temps effectif, c'est 5 à 10% du travail maximum. On est pas dans une usine de robots, si le travail de conception est bien fait mais que l'ouvrier ne tient pas bien son outil, ça ne marchera pas. Le chiffrage est assuré... si tu as 5 ans d'expérience et que tu sais évaluer ton temps de travail. Dans les faits sur tes premières réalisations tu vas te planter royalement sur ton évaluation car tu n'auras pas pris en compte certains éléments : nettoyage de l'atelier, manutention, temps passé à faire les courses...
Avoir une bonne conception ça rassure, mais ce n'est pas ça qui compte et une conception SKP n'est pas forcément la méthode la plus efficace.
Petit exemple perso : je suis en train de faire un escalier droit pour une mezzanine en hangar agricole. Pour la prise de côtes, je suis arrivé avec un laser premier prix, une pige et un niveau. J'ai vérifié le niveau et l'aplomb de la cloison sur laquelle je viens m'appuyer (3mn), comme c'était correct j'ai juste pris au laser ma reculée disponible et noté directement sur ma pige ma hauteur (3mn). Arrivé à la maison, j'ai fait mes différents calculs de conception, sans faire de plan (30mn pour faire trois scénariis d'escalier à proposer au client). Une fois le scénario validé par le client, un croquis côté, et en 1h le calcul du volume de bois était fait. Pour la suit, j'ai tracé directement mon épure au sol de l'atelier. En résumant : j'ai passé à peine 2h de travail effectif pour ma prise de côtes et ma conception ; si j'avais fait un plan SKP j'y aurais passé deux fois plus de temps pour au final ne pas suivre le plan au mm lors de la réalisation de l'épure puisque je dois faire avec un peu de gauche dans le bois...
Si formation tu dois te payer, la conception DAO n'est pas la priorité, apprendre à utiliser les machines en sécurité l'est. La CAO c'est surtout une plus value commerciale : pouvoir présenter une vue 3D aux clients ça fait bien ; mais pour travailler seul ce n'est pas plus efficace qu'un plan papier, voir qu'un croquis côté pour certains projets simples.
Dernier point : un meuble par mois en 1 journée par semaine et espérer que ce meuble se vende 1200€... clairement non.
Un meuble fabriqué en 4 jours, à moins de faire une petite série pour optimiser un peu, ce sera un meuble au mieux correct, mais jamais de quoi toucher la clientèle de luxe. Et surtout jamais il ne se vendra 1200€ dans un monde où tu trouves des meubles de belle facture à 50€ chez emmaüs, et du luxe made in indonésia à 500€ sur le net là où toi tu facturerais 5000...