Faire ces mesures sur la dosse n'était pas la meilleure idée : bien qu'il soit peu différencié il y a de l'aubier ; et ce dernier contient plus d'eau libre (ou superficielle) que le bois de coeur ; ce qui accentue encore l'effet "ça descend vite au début puis ça stagne".
La coupe d'un bois tombé au printemps c'est pareil : plus d'eau libre sous forme de sève brut...
D'expérience l'aulne est un bois qui sèche vite et fends assez peu (expérience limitée : j'ai récupéré un aulne utilisé pour différent projet de tournage ; rien ne dit qu'il soit un représentant fiable de son espèce). Pour autant un mois c'est vraiment très rapide ; c'est ce que j'ai pu avoir comme temps de séchage pour des pièces tournées à 1cm d'épaisseur après 4 mois de ressuyage de la bille (c'était l'an dernier pendant un printemps exceptionnellement sec et chaud).
Il n'y a qu'à regarder la prépondérance des constructions en bois au canada/us par rapport à ici pour imaginer la différence de fréquentation que pourrait voir un tel magasin.
Ajouter à ça des distances qui rendent beaucoup plus "nécessaire" le fait de savoir couper un bout de bois ; et après plusieurs générations vous obtenez d'une part un pays où le kit de menuiserie fait partie des outils de base ; et d'autre part un pays où le travail du bois a été délaissé par toute une génération.
Et pour finir un pays où l'activité économique a été historiquement très centrée sur sa capitale fait qu'en dehors de la région parisienne il a longtemps été illusoire de vouloir créer un commerce de niche en dehors (ça évolue avec la vente par correspondance ; mais lentement)
Résultat : si tu veux du matériel de menuiserie il faut se déplacer sur la région parisienne ou commander par VPC auprès de sociétés comme bordet ; ftfi ; gaignard&millon... Tu aura peut etre quelques quincailleries locales indépendantes qui vendent des ciseaux ou rabots de qualité ; mais c'est plutot rare et le choix restera limité.
Egalement pour "dessiner" les joues de mortaise avant de mortaiser au bédane ; un coup de ciseau de 40 est plus précis et rapide que 3 coups de 20.
Pour prolonger un chanfrein démarré au rabot dans un angle ; la surface d'appui permet d'etre plus facilement droit et de tailler en angle lorsque le bois est difficile.
Les retouches de tenon ; nettoyer un assemblage à mi bois ; les assemblages de petite charpente ; araser un placage de chant ; tailler un crayon... les occasions ne manquent pas
C'est du 380V qui se fait rare en dehors des professionnels ; les professionnels n'en voudront pas en dehors des micro-entreprises car trop de taf pour la remettre en état de marche et surtout en état de sécurité pour des salariés ; c'est lourd à déplacer sans etre rare donc la clientèle restera assez locale.
Je ne sais pas si elle est toujours près de Nantes ; mais si c'est le cas franchement des vieux tas de fonte il y en a des pelletés dans le coin. Une mise à prix à 400€ à débattre sur LBC me parait raisonnable ; à condition d'avoir une courroie correcte et aucun roulement à changer.
Je n'affirme pas que le coronet a des fragilités ; mais si on regarde bien le marché, c'est le seul à avoir la tete pivotante dans cette gamme de prix. Tous les concurrents sérieux (magma, stratos, jet...) proposent un tour d'établi qui a à peu près les memes caractéristiques de taille/poids/puissance et qui est un tour avec poupée fixe fixe et moteur sous le banc. Les tours à moteur inclus dans la tete et poupée pivotante apparaissent dans une gamme plus élevée (entre 2000 et 3000€) et avec des puissances supérieures (généralement 2cv).
Si record est le seul à proposer un tour de cette gamme de prix utilisant la technique des gammes supérieures ; c'est soit qu'il maitrise tellement la technique qu'il peu se permettre de la brader ; soit qu'il réduit les couts par ailleurs (matériaux ; qualité du SAV ; économies d'échelle ; main d'oeuvre sous payée ; évasion fiscale ; frais de communication ???)
Etant donné que par ailleurs les autres tours de la gamme coronet sont sortis après que les autres marques aient proposé leur version du tour milieu de gamme à moteur pivotant ; je ne crois pas que record soit mieux placé que les autres sur la maitrise de cette technologie ; donc ils ont réduit les couts, et comme je ne sais pas comment ; par défaut j'ai des réticences.
entre l'amélioration des abrasifs et les abrasifs perforés qui assurent une bonne qualité d'aspiration lors du ponçage ; le risque est surement moins grand qu'il y a 50 ans.
En revanche ne pas faire d'usinage après ponçage a beaucoup d'autres intérets : par exemple ne pas marquer une surface poncée avec la presse, limiter les manipulations et donc les traces de doigts/graisse avant la finition ; ne pas recréer de marquage (crayon ou tranchet) après le ponçage...
Pour autant il faut bien poncer avant assemblage pour certains éléments qui deviendront inaccessibles ; et il est parfois indispensable de retailler après assemblage.
Et puis il y a les petites exceptions qu'on s'autorise : perso je tire souvent des petits chanfreins au rabot de paume après ponçage car je trouve que dans l'autre sens le ponçage casse les aretes du chanfrein et le font ressembler à un quart de rond mal fait.
comme le noyer est plutot destiné à des utilisations avec peu de contraintes mécaniques et hors d'eau ; l'aubier ne pose pas de problème particulier.
Pour ton morceau, le séchage va faire tirer la couleur vers du plus foncé.
Je m'amuse à essayer en tournage différentes façons de sécher le noyer et j'obtiens plein de tons différents avec le meme arbre :
_travaillé vert j'ai le contraste aubier blanc/coeur brun
_ressuyé (séchage 6 mois en plein air non protégé de la pluie) l'aubier tire vers le gris
_étuvé il tire plutot vers le brun
_mort sur pied il y a des contrastes blanc/gris très marqués suivant les lignes d'infiltration de l'eau de pluie.
je travaille dans un atelier de 36m carré au sol et j'ai utilisé cette méthode (avec une règle de maçon comme rallonge) pour tracer un arc de cercle de 2m de rayon. Ca marche plutot bien, le plus compliqué étant de brider correctement le montage sans mettre de serre joint dans le passage du compas.
Pour moi un roulement qui serait suffisamment abimé pour produire ce résultat ferait un bruit tellement horrible qu'il serait impossible de ne pas l'entendre (après peut etre qu'il est tellement éclaté qu'il n'y a meme plus assez de billes pour faire du bruit) ; et surtout ce ne serait pas intermittent.
Au vue des photos je parierais plus sur une erreur humaine : un cumul de
-pièce trop longue par rapport à son diamètre
-pression de la contrepointe trop important
-vitesse de rotation trop faible par rapport au diamètre
-talonnage avec l'outil trop agressif avant d'attaquer la coupe
-bois d'arc (frene si j'en crois la photo, qui est à la fois souple et dur, tout ce qu'il faut pour avoir ce type de résultat).
Bon après avoir acheté la bête et testé ses capacités, voici un petit retour d'expérience :
Les plus :
-l'alignement des pointes est bon (ou j'ai eu du bol)
-l'ensemble des systèmes de serrage est plutôt ingénieux pour avoir un bon compromis entre prix au ras des pâquerettes et ergonomie
les plus ou moins selon les cas :
-Le poids est ultra léger. Dans mon objectif de tour de démo facile à transporter c'est bien, mais pour toute autre utilisation c'est une catastrophe : en plus d'être léger la majorité du poids est dans la tête donc l'équilibre global est mauvais.
-Le moteur manque clairement de couple, je ne sais pas si c'est le moteur en lui même ou le variateur bas de gamme, mais en tout cas n'espérez pas utiliser une gouge à dégrossir de 32mm et faire de beaux copeaux : le moteur va caler à coup sur (ou cramer). L'avantage : pour un débutant il y a de grande chance que le moteur cale en cas de gros plantage, ça limite les frayeurs.
les moins :
-Le bruit du moteur est très fort... trop fort.
-du plastique et de l'alu partout... les systèmes de serrage on beau être ingénieux leurs habillages plastique ne vont pas durer longtemps ; et le porte outil en alu est déjà plus marqué après 20 min que celui de mon tour après 1 an.
-le porte outil est d'une forme douteuse ; l'alu risque de casser en cas de gros plantage ; le diamètre de la tige est clairement insuffisant pour l'empêcher de tourner si on ne sert pas comme un barbare ; et la marge de réglage de hauteur ne permet pas d'utiliser une plane sereinement.
-la contrepointe a une course ultra limitée. Elle reste étonnamment stable grace à son contre écrou, mais le roulement ne respire pas la qualité, et elle ne reste pas bien verticale dès qu'on essaye de mettre de la pression sur la pièce.
Les outils :
un petit paragraphe pour rigoler sur les outils fournis : une "gouge" à dégrossir (ou du moins j'imagine car vu sa forme on ne va pas faire de profil avec) et une plane droite de 12mm.
Je ne m'étendrais pas sur l'absurdité de mettre une plane comme premier outil dans un kit qui s'adresse clairement à des non initiés.
Les outils ne sont pas en HSS, et ça se voit : ils arrivent coupant aussi bien que mon couteau à beurre, et après 5 secondes sur la meule la longueur du morfil m'indique clairement un acier de piètre qualité. Après 2 min en vitesse de rotation élevée (3000 t/m sur une pièce de 30mm de diamètre) le tranchant de la gouge vire au bleu. Bref,je laisse Jean Pierre nous donner son avis
L'anneau lapidaire fourni avec est comme le reste en alu bas de gamme, mais il fait le job.
Point de détail important : aucun accessoire standard ne s'y adapte
Conclusion : mon pressentiment était presque fondé, les débutants doivent fuir cet outil comme la peste, il est dangereux si mal utilisé et va dégoûter les utilisateurs plus qu'autre chose. Par contre quelqu'un qui veut à moindre frais et surtout à moindre poids avoir un tour transportable pour faire des petites pièces entre pointe ça peut le faire.
J'ai abandonné l'idée de l'adaptateur m33 : trop cher dans le commerce, trop galère à souder par moi même... Je vais plutôt modifier l'anneau fourni pour le transformer en gobelet.
Erebor c'est du m18 "standard" (le même que sur une tige filetée de GSB)
ukinoki je serais moins catégorique que toi sur le système d'affutage : j'ai juste un touret d'occase (2€ sur un vide grenier) que j'ai équipé de disques corindon de bonne qualité (60€ la paire avec les bagues de réduction et les écrous adaptés à la quincaillerie du coin).
Ensuite j'ai bouffé une gouge bas de gamme pour apprendre à affuter à main levée. Certes j'ai galéré un bout de temps avant de comprendre l'affutage, mais maintenant je vais beaucoup plus vite que si j'avais à installer des guides et régler le touret. Résultat je procrastine moins les affutages, je peux les modifier à la demande (réduire le talon, modifier l'angle pour les bois difficiles ou les formes serrées...).
Pour moi ces guides sont comme des roulettes sur un vélo : ça aide à débuter, mais passé un moment ils empechent de progresser. Après à chacun de voir en fonction de ses moyens/envies s'il veut dépenser plus de 500€ dans une paire de roulettes pour son vélo,
j'allais dire la meme chose ;)