
Les 50% de pertes c'est en partie ce qui est laissé sur place en forêt (branches, bois mort sur pied...).
Le broyat et les pellets c'est une porte de sortie mais
-tous les broyats ne sont pas utilisables en agriculture
-toutes les essences ne sont pas utilisables en pellets
-les forêts française sont généralement loin des zones agricoles pouvant bénéficier du broyat.
C'est aussi ce qui va être rejeté une fois à la scierie : écorçage, sciures, bois gercé, échauffure, xylophages, changement de mode... bien souvent c'est quand même commercialisé, mais pas au même tarif.
Il y a des usages et des commercialisations possibles pour tout, mais la rentabilité économique/énergétique n'est pas forcément là.
Merci Kentaro pour la comparaison entre beurre et bois raboté, j'aime beaucoup.

Nicoel on n'utilise pas le litre pour mesurer le bois... c'est justement le but (machiavélique) de l'utilisation de cette unité dans mon post : ramener l'échelle à ce qui est "habituel" dans nos consommations quotidiennes : au marché ou en grande surface on achète au Litre et au Kg, pas à la tonne ou au mètre cube.
Certains pourraient crier à la manipulation... c'est pas faux

Une autre piste que je ne pense pas avoir vue : l'état du pignon sur la tronçonneuse ?
Stihl 066 c'est pas jeune, ça fait quelques années qu'elle a été remplacée par la ms660... si le pignon est en fin de vie il peut forcer sur les maillons aidé par les fortes sollicitations du débit à la gruminette alors que sur une utilisation classique tout va bien.
Ca peut aussi être un pignon adapté à des guides courts mais qui n'aime pas un guide long.

Kentaro et pourtant...
j'avoue que depuis mon petit microcosme local j'ai du mal à comprendre comment c'est possible .
Je suis dans les pays de la Loire... si on cherche sur cette page on est vraiment pas du tout bien dotés en superficie boisée... Conséquence : y'a pas de scierie puisqu'il n'y a pas de forêt... ou plutôt y'a pas de grosse scierie qui fait des économies d'échelle, et celles qui existent vont chercher leur bois relativement loin. Malgré cet état de fait, du bois, j'en trouve facilement gratuitement pour le tournage, et hyper diversifié. Pour l'aménagement d'une mezzanine dans mon atelier, j'ai fais le plancher en massif 30mm plutôt qu'OSB 18 parce que ça me revenait à moins cher ; et j'ai fais l'abri de jardin de mes parents en chêne pour moitié prix par rapport à la même surface en pin classe 4 chez leroy...
Certes si je valorise un minimum mon temps de travail le calcul ne tient plus, mais en dépense brute l'achat de bois brut reste très souvent plus intéressant.

Même évolution de l'équipement pour ma part, un touret avec meule blanche 20mm pendant des années, puis un touret avec meule CBN depuis un peu plus d'un an... principalement pour ne plus avoir à dresser la pierre et avoir une platine plus stable.
Autre effet bénéfique que je n'avais pas anticipé de la meule CBN + touret vitesse lente c'est qu'il n'y a plus d'étincelles... Entre ça et l'arrêt de la clope je suis moins parano des départs de feu dans l'atelier;

Tu peux chercher les écrits et conférences de Ernst Zücker pour des infos plutôt intéressantes sur le sujet. Il a une vision que je trouve assez équilibrée entre la vision d'écologue pure et l'exploitation humaine...
Pour les histoires de fûtaie jardinée etc... le principe (fortement résumé) est assez simple. Tu vas placer ta forêt sur deux gradients :
-gradient de diversité avec d'un côté une monoculture (une seule essence) et de l'autre une forêt avec plusieurs centaines d'espèces ligneuses.
-gradient de "maturité" avec d'un côté des arbres qui ont tous été plantés en même temps et de l'autre des arbres centenaires qui côtoient des jeunes pousses.
En fonction de là où tu es situé sur chacun des gradients, ta forêt sera plus ou moins autonome.
Sur une monoculture avec tous les arbres plantés en même temps, tu vas avoir une grande sensibilité aux ravageurs, un sol dont certains éléments sont absents et une forte pression sur un certain type de nutriments... conséquence il faut traiter les jeunes aux pesticides et leur donner de l'engrais pour les aider à s'implanter.
Sur une forêt primaire (qui est à l'opposé sur les deux gradients) la diversité d'âge et d'essences fait que le sol est en abondance de tous les nutriments, que les ravageurs restent peu actifs car ils devraient faire beaucoup de distance pour trouver à nouveau un milieu propice, et en plus comme les arbres en place ont beaucoup plus de nutriments et d'interactions avec champignons et autres ils résistent mieux. Donc aucun traitement.
Entre ces deux extrêmes, il y a différentes formes de sylviculture utilisées par l'homme pour tirer le meilleur des deux mondes : la possibilité d'utiliser des grosses machines pour exploiter le bois sans se casser le dos, tout en ayant une forêt autonome et productive. Malheureusement les sylviculteurs européens (ou du moins les français) sont comme tous les agriculteurs : ils ont investi dans des grosses machines adaptées à la monoculture et ne peuvent plus faire machine arrière tant que la finance gouverne le monde.

Intéressant, la coupe de la jute semble plus franche que sur le premier prototype, et le contraste de couleur de la jute teintée donne un rendu qui me parle plus.
On a aussi une proportion jute/bois brut qui est plus sympa... en bref une belle évolution de prototype.

Nicoel Il pourrait aussi y avoir des potentiels intéressants sur de grands diamètres : préparer un insert en CP/médium ou autre recouvert de jute qui ferait le fond d'une pièce de grand diamètre sans avoir besoin d'un morceau de bois immense ni de problèmes de déformation... Ou encore pour faire une "signature" originale créer des inserts en CP/jute avec une sérigraphie à coller en fond de mortaise.
Ca m'inspire aussi un usage pour des rouleaux de cuir que j'ai récupéré depuis quelques temps, ça peut donner un bon vide poche qui ne fait pas de bruit quand on y jette ses clés.

quid alors des charpentiers de marine ??? Ils font de la charpente sur un bâtiments sans murs ni toit. Et les charpentes métalliques qui servent notamment à faire des ponts... c'est de l'ossature bois en métal ?
Je pense que la définition que tu donnes sera celle du grand public et des architectes (encore que pas tous).
En voici une autre, certainement tout aussi fausse et pas généralisable :
L'ossature bois n'est qu'une (mauvaise) traduction littérale des "woodframes" ricaines, utilisée pour vendre cette "nouvelle" méthode constructive sans faire peur aux potentiels clients en faisant références aux techniques de construction à pans de bois médiévales...
La charpente, c'est l'art de concevoir et mettre en place une structure fixe permettant de décupler les capacité physiques brutes du matériau utilisé.

Dans un monde "idéal"... mais en vrai, il existe un tas de cas où on ne peut pas tout (pré)voir : on ne peut pas passer 4h à faire un devis (gratuit) pour un chantier de 2h qui sera potentiellement refusé ; on a pas envie de rentrer dans une relation contractuelle avec tout plein de termes restrictifs sur le devis pour réparer le meuble de famille de Mme Michu qui passait le balais à la cantine et avec laquelle on a envie de garder une relation purement humaine.
Dans certains corps de métier, c'est "normal" de faire des dépassements ou de facturer le diagnostique : chez un garagiste point de devis "gratuit" pour faire disparaître un bruit d'origine inconnue. J'ai une vieille voiture de 91, avec son lot de corrosion et de boulons fermement serrés par l'âge ; lorsque j'ai une pièce à changer j'ai un prix précis pour la pièce, mais la main d'oeuvre c'est une fourchette. Parfois le boulon est sorti tout seul et ça a pris 1h au lieu de 2 ; parfois le boulon a cassé dans son logement à force de corrosion, et là c'est 4h au lieu de 2... J'ai confiance en mon garagiste pour ne pas me surfacturer et m'offrir des facilités de paiement lorsque la facture se révèle trop salée pour moi...
Chez le véto c'est pareil, si il a fallu faire une anesthésie générale parce que médor ne voulait pas coopérer lors d'une intervention banale, ce n'est pas prévu sur le devis initial mais c'est facturé, et personne ne discute.
Tout comme Kentaro dans un cas pareil je ne me poserais pas la question : je fais le boulot, je livre au client en lui glissant que j'avais mal regardé et que j'ai du faire ça en plus... s'il est sympa et pas sur le paille il proposera de lui même de rallonger la facture ; et s'il ne le fait pas je resterais sur le prix initial et je serais content d'avoir de la pub parce que je fais le boulot jusqu'au bout.
Mais sur un cas où la réparation en plus serait vraiment lourde, je défendrais mon bout de gras un peu plus même si je garde en tête que légalement le devis vaut contrat.

c'est bien ça, gouge à profiler à affûtage exotique (qui permet peut être du l'utiliser comme une plane mais dans des zones trop dangereuses pour la plane
et une gouge à creuse au biseau très droit ; parfois le biseau d'origine chez certaines vendeurs (permet au tourneur de choisir son biseau) soit utile pour finir les fonds de pièce profondes par rapport à leur diamètre.

Je suis aussi un gros utilisateur de scie à onglets : pour mes débits de longueurs brutes avant le passage en RD ; pour la répétition de longueurs précises ; pour les mi-bois... Pour autant je suis d'accord pour ne pas en mettre dans cette pièce.
La scie prend de la place en elle même ; mais si tu ajoutes le dégagement nécessaire de chaque côté pour pouvoir l'exploiter réellement, il te faut un mur de 5m qui soit consacré presque exclusivement à la scie... dans ton petit espace c'est compliqué, est-ce que ta pièce de 6m de long attenante est exploitable ou pas ?
Autre élément : une scie à onglet c'est très mal foutu pour aspirer les poussières, dans une pièce de sous sol sans fenêtre et sans air tu seras vite en train d'étouffer si tu enchaîne mise à longueur/assemblage dans la même pièce. Pour la même raison, la défonceuse sous table demandera d'être bien conçue pour éviter de rendre ton atelier d'assemblage invivable.

Juste un petit commentaire sur l'impression de "ne pas être assez pro pour être employable..."
Chaque région a ses spécificités ; mais par chez moi il y a pénurie de main d'oeuvre dans certains secteurs liés au bois (beaucoup en charpente, pas mal en agencement...). Si les postes les plus intéressants sont trustés par les personnes expérimentées ; il y a pléthore de missions en intérim pour des tâches plus basiques ; et à vue de nez 25-30% de ces offres se retrouvent prises par des personnes sans diplômes. J'ai un pote qui a eu son CAP comme ça : 6 mois d'intérim qui se sont bien passés, une embauche en CDI à la clé, trois ans après il a fait une VAE et hop il est maintenant menuisier diplômé. Pour autant quand il a eu son CAP, il aurait été incapable de passer la partie écrite. Autant il a appris à très bien travailler sur chantier et en atelier, autant il n'a pas du tout abordé la partie théorique.
Je vous invite à découvrir la conférences de Franck Lepage où il évoque la notion de déqualification à l'embauche/surqualification à l'emploi. Même si la conférence parle globalement du marché de l'emploi, en appliquant ce principe au secteur bois dans certaines régions, ça permet de changer de perspective.
Quelques petites notions de foresterie pour se rendre compte à quel point même si le bois est cher, il ne l'est pas vraiment :
-une forêt en bonne santé produit plus ou moins 10m3 de bois par hectare par an
-le prix au m3 du bois sur pied c'est en moyenne toutes essences confondues 90€/m3 (variant de 13€/m3 pour un bois de chauffe à 400-500€ pour des arbres remarquables qui donneront des bois exceptionnels)
-on récolte le bois sur une parcelle qui a été plantée par la génération précédente, voir il y a plusieurs générations.
Donc une forêt en bonne santé, ça produit 900€ de bois par an et par hectare... qu'on récoltera dans 100ans (ou pas dans une fûtaie jardinée... mais c'est tellement rare), avec un risque de voir la valeur descendre à 0 à n'importe quel moment en cas d'incendie, de tempête... par comparaison (qui n'est pas raison) un hectare en maraîchage c'est 55000€ (de CA brut) par an...
Ensuite le bois il faut le récolter ; à la hache et avec un âne pour débarder on dépense peu mais si on sort 1m3/jour ce sera beau ; une abatteuse neuve fera 50m3/jour mais c'est 500000€ d'investissement, de l'essence en quantité...
Une fois récolté il faut le transporter à la scierie... là encore l'investissement dans un PL avec grue pique ; et ce n'est généralement pas un chauffeur débutant qui va manoeuvrer sur des chemins gravillonnés (ou pas) avec un 40T.
A la scierie il te faudra des hectares pour stocker des grumes en attente de sciage, des hectares de hangar pour stocker du bois en cours de séchage, des engins de manutention coûteux, un banc de scie robotisé à 500K... ou alors un bon vieux moulin à eau qui demande deux temps pleins pour l'entretien, et qui va scier 3-4 grûmes par jour (6m3) avec 2 opérateurs aidés de quelques animaux de trait.
Après tout ça, on enlève au bas mot 50% de perte entre ce qui a poussé dans la forêt et ce qui sera commercialisable... et on se retrouve avec un bois à 1€ le L. Tous comptes faits c'est vraiment une bouchée de pain par rapport à ce qui a été mobilisé en amont. Merci les esclaves énergétiques ;)