Bonjour lamalleencoin. Je ne résiste pas à répondre malgré l'avertissement (), tout en ayant bien conscience que ma réponse n'aura qu'un rapport très tangent à votre question... Mais ce titre : "transmettre", m'a accroché. Il se trouve que c'est une question à laquelle j'ai consacré un peu de mon temps entre 2023 et cette année, sur laquelle j'ai un peu écrit aussi (de façon relativement confidentielle), mais dans un champ n'ayant en apparence pas de rapport avec l'artisanat, à savoir celui de la psychanalyse. Mais depuis son invention, fin du 19ème, la question de sa transmission y est inhérente. C'est un sujet passionnant et qui n'a pas vraiment été résolu, tout du moins reste-t-il à faire la preuve qu'elle est impossible, à défaut de pouvoir prouver l'inverse.
Une autre chose qui m'a rapproché de votre questionnement est l'évocation de la solitude, qui est un sentiment bien connu des psychanalystes. Non pas parce qu'ils sont bêtement seuls dans leur cabinet toute la journée, mais parce qu'ils sont toujours seuls à assumer leur acte, et à répondre des conséquences, pour chaque personne qu'ils reçoivent. Ça ne m'apparaît pas si loin de la solitude du dirigeant, mais cela il faudrait en discuter plus longuement.
Voilà pourquoi votre question m'intéresse et d'où je vous réponds.
Pour ne pas faire une dissertation sur mes recherches à ce sujet, qui serait fastidieuse pour vous comme pour moi, j'irai au maximum à l'essentiel de mes conclusions à ce jour sur la question de la transmission. Mais je pourrai donner mes raisons si cela vous intéresse.
Il m'apparaît comme je le disais que la transmission est un impossible. Le savoir-faire découle de l'expérience, qui est impossible à transmettre de par sa nature même. Le savoir se communique, mais que sous la forme d'un forçage qu'on appelle l'éducation. Vous parlez-vous même du type à qui on dit un truc dont il ne se souvient même pas le lendemain. Ce n'est pas la bonne voie à emprunter poour transmettre.
L'expérience se forge dans la pratique, comme je le disais elle ne se passe pas. Un conseil n'est pas inutile mais il n'enseigne rien. On a beau nous dire de faire "attention à la marche", le moment où on prend le plus conscience de cette marche, c'est quand on la loupe. C'est paradoxalement là qu'elle existe le plus pour nous.
Le savoir-faire qui pourrait-on dire est fait de l'accumulation de l'expérience, se nourrit de son propre manque. J'oserais déduire de vos mots que vous ne vous êtes jamais satisfait de ce que vous saviez et saviez faire, que vous avez toujours cherché plus loin. Cette soif d'apprendre est ce qui vous a poussé à l'excellence. C'est pour moi la seule transmission possible : cette position à l'égard du savoir, de n'en être jamais satisfait. J'ai beaucoup aimé vos exemples des gars qui savent tout. C'est paradigmatique. C'est par la position exactement inverse qu'on peut arriver à quelque chose je crois. C'est-à-dire amener ces gars-là, ou d'autres, à penser à un moment qu'ils n'en savent pas, ou pas assez. Sauf que c'est pas en leur mettant le nez dans leur connerie qu'on y arrive. C'est justement en se montrant soi-même non-sachant, autrement dit : qu'on est soi-même toujours en train d'apprendre de ses conneries. On ne peut rien rétorquer à un gars qui se montre non-sachant. C'est pour ça que tout le monde détestait Socrate et qu'on a fini par le buter ! C'était insupportable parce qu'on ne savait pas quoi lui redire. Mais si on se place comme sachant, l'autre qui aura beau être ignare pourra toujours se dire qu'on est qu'un c**, et personne n'aura rien appris de plus.
C'est pour moi la seule piste envisageable pour non pas transmettre l'expérience, mais transmettre l'envie qui pousse à l'expérience. En tout cas dans l'approche qu'on peut avoir avec quelqu'un... C'est de lui montrer qu'il faut apprendre par soi-même. Son expérience a soi, on l'emporte dans la tombe.
À vous lire je l'espère,
Le bois perd plus d'humidité par les bouts, ainsi coupé en rondelles il séchera très rapidement. Mais le changement d'hygrometrie rapide est aussi ce qui provoque les fentes.
S'il reste en fût, il ne va perdre de l'humidité que par les bouts et il va fendre aussi.
La meilleure solution serait à mon sens de le faire scier en plateaux, le faire sécher correctement pour éviter les fentes, et de faire ensuite ta table à partir des plateaux. Si tu la voulais en bois de bout absolument, il faudra faire des collages. Si le but est d'avoir un plateau rond, tu peux aussi bien le faire avec des plateaux.
Autre solution : débiter tes ronds dans le fût et les cercler solidement pour (peut-être) minimiser les fentes...
Salut !
Tu dis que le bois sera sec, disons qu'il sera au moins considéré comme "sec à l'air" mais son état dépendra du stockage et de sa vie au cours des 30 dernières années. On ne sait pas comment il a été séché au départ. Il faut aussi voir si l'aubier a été purgé car dans le chêne on y trouve des bestioles, et après 30 ans il y a des risques...
Sur ta question principale je ne saurai répondre avec précision mais les quelques plateaux que j'ai récupéré de chez mon grand père (décédé il y a maintenant 12 ans, paix à son âme), pour ceux qui n'étaient pas trop attaqués, n'ont pas l'air d'avoir perdu en qualité.
Sur les marques, je n'ai pas d'avis. Sur l'outil en lui même, j'en ai utilisé une, une fois. C'est une machine pratique quand on veut faire beaucoup de caisson en panneaux (de contre-plaqué, de mdf aussi peut-être...). Ça peut servir aussi à l'alignement des planches pour faire du plateau en massif. Mais on peut faire de la rainure et fausse languette aussi facilement avec une défonceuse.
Ça fait partie à mon sens des machines de luxe à moins qu'on en ait un usage intensif de par la nature de son travail. Dans bien des cas, elle est accessoire.
Donc réfléchis bien à tes besoins avant d'en acheter une (tu peux partager plus de détails avec nous si tu veux), à mon sens c'est un investissement inutile.
Je parle du point de vue qui est le mien, celui d'un ancien néophyte qui s'est lancé en achetant des machines dont il ne se sert plus du tout aujourd'hui...
Tu peux aller voir cette publication, glaude détaille en commentaires ce que sont les "pigeons".
Bon courage pour faire ce plateau !
Pour des coupes de ce genre, tu peux t'équiper d'une machine stationnaire genre scie sous table ou à onglet. Mais très honnêtement, considère aussi qu'une scie egoine en gsb à 10€ fera un taff parfait et aussi rapidement... Un coup de tranchet ou de cutter au préalable et ce sera sans eclat, avec un geste correct :)
Je ne connaissais pas du tout. Après un tour rapide sur Wikipedia, il semble exister beaucoup de différences au niveau atomique selon les méthodes de traitement. L'utilisation commerciale du terme "DLC" est correcte mais recouvre des qualités bien différentes de traitement, comme tu semblais le penser. Apparemment un papier de 2006 de l'Association des Ingénieurs Allemands précise ces différences.
Attention donc à l'arnaque pour qui se laisse tenter...
De mon côté je fais tout au n°62 (de chez Veritas mais peu importe). C'est un rabot largement boudé ici apparemment mais je ne le trouve pas mauvais pour ma part. C'est vrai qu'il est moins bon qu'un n°4 bien réglé sur un fil retort, mais j'ai un 4 et un 5 de chez Stanley et je m'en sers largement moins. Voilà pour ce qui est de ma part.
Maintenant pour répondre à ta question, le kit dictum n'est pas necessaire ni même souhaitable. Déjà, le rabot de paume ne sert à rien ! Et acheter un n°62 juste pour recaler, c'est dément ! Sachant qu'il est très bon pour cette tâche, mais que n'importe quel autre rabot d'établi saura le faire aussi, et qu'on ne passe pas tant que ça de temps à recaler.
En gros, réponse concise : prend un bon n°4 qui te fait plaisir (si c'est LN bah vas-y), si t'as des grandes mains prends un n°5 à la place ! Tu pourras faire tout ce que tu veux avec un de ces rabots là. Pas besoin de plus, franchement.
Si tu veux faire des économies (mais j'ai pas l'impression que ce soit le cas si tu t'achètes un tormek déjà... ) tu peux suivre les conseils des autres !
Bonjour,
ce genre de question revient beaucoup, la réponse qui revient beaucoup aussi, c'est qu'il n'y a rien pour empêcher le bois de vivre sa vie... Le bois s'équilibrera avec le milieu dans lequel il est quoiqu'il arrive.
Tu as bien anticipé pour tes assiettes en stockant le bois chez toi avant de l'usiner. Pourquoi simplement ne pas faire la même chose ?
Belle bibliothèque, Kentaro a raison !
À mon sens la peinture protège le bois (enfin le MDF...), on mettrait un vernis s'il n'était pas peint.
Maintenant, si c'est la peinture que tu veux protéger, bah... Faut remettre de la peinture ! Suivant la qualité du produit, c'est une à deux couches pour couvrir, et une à deux couches en plus pour protéger la première. Ce qui est l'usage, en général.
Je ne suis pas expert en la question, mais c'est une affaire qui me paraît compliquée puisque ce que tu décris s'apparente à du commerce... Et le commerce nécessite déclaration d'activité et tout ce qui va avec.
Pour éviter ça, je ne vois guère que les sites de petites annonces, le bouche à oreille dans ton entourage... Ou autre façon de vendre "sous le manteau". Ou alors peut-être trouver une bonne âme qui a une activité et qui peut les vendre pour toi ? Je ne sais pas.
Avant de courir à la catastrophe... (bon j'exagère un peu), n'achète surtout pas des kirschen. Ce n'est pas une critique, j'en ai un jeu complet et ce sont de bons ciseaux. Mais si tu veux faire essentiellement des queues d'aronde, ce ne sont pas les ciseaux qu'il te faut à mon sens. Ils sont épais et passent mal entre les queues, c'est très compliqué de nettoyer le fond sans marquer le bois. À ta place j'essaierai de trouver des ciseaux fins dans l'épaisseur (ou avec un biseau plus prononcé dans la longueur). Peu importe la marque, neuf ou d'occasion...
Et il te faut en effet apprendre à affûter (c'est pas sorcier) sinon même pas la peine d'utiliser des ciseaux ça demande un affûtage très régulier. Quand je les utilise je les repasse sur le cuir ou la pierre de finition toutes les 5 minutes.