Bonjour à tous,
une alternative, le bois tors (ou tord), si tu as accès à une forêt/ un bûcheron/ un élagueur...
Un houppier de chêne contient de quoi réaliser tes pièces, une tronçonneuse et une bonne scie à ruban devraient suffire pour le prédébit, une caisse / séchoir avec un déshumidificateur (à régler en discontinu, jour/nuit par exemple) ramène le temps de séchage à quelques mois pour du 40 mm. Attention à bien protéger le bois de bout, peinture ou paraffine, pour limiter le risque de fissuration, prévoir surcôte de longueur également.
Bon, ça peut paraître incongru voire plus pour certains, je ne parle que de ce que j'ai déjà mis en oeuvre...
Sinon, une entreprise de Vendée avait développé un procédé de cintrage à froid très impressionnant, mais je n'ai pas d'autres infos ni de nom, juste manipulé leur échantillon conservé sous film plastique...
Belle journée à tous.
Jean
Bonjour à tous,
c'est vrai pour moi, le chêne vert a une glisse excellente, j'utilise quasi quotidiennement riflard et varlope fabriqués dans ce bois. J'ai l'impression, mais sûrement d'autres experts pourront commenter, que le contrôle est un facteur à prendre en compte. Pour jointer à la perfection (ou presque !!!), je reste attaché à ma n°7, en fonte + fer japonais "Samouraï".
La glisse est beaucoup plus calme ce qui favorise le contrôle. Le centre de gravité plus bas contribue également, ainsi que l'état de surface de la semelle. La fonte rectifiée et polie fait presque un effet " ventouse" (j'essaie d'illustrer un ressenti, pas de fournir une loi physique) et cela demande plus d'énergie pour la déplacer, indépendamment du poids.
Le cormier est un bois beaucoup plus fin que le chêne vert, ce qui le rend incontournable pour les rabots à moulurer et autres bouvets. L'arbre devient très rare en France, et trouver une bille en scierie n'est pas simple...
Sinon, au sujet des coefficients d'usure, me revient cette anecdote : un ami de mon père voyageait en Afrique dans les années 50, avec une moto BSA.
Devant réparer l'embrayage, il fût surpris de découvrir que le plateau de liège était intact, alors que la couronne en acier était fortement attaquée...
À tout bientôt.
Jean
Bonsoir à tous,
les explications sont disponibles dans la version originale du livre "The anarchist's workbench"
Aux USA, on trouve du bois de construction, c'est à dire des planches avivées, majoritairement résineux, dans les négoces de matériaux de construction.
On y trouve des planches en épaisseur de 1, 2, 4 et parfois 6 pouces d'épaisseur, et dans des largeurs de 2 jusqu'à 12 pouces de largeur.
Les qualités dont parle Christopher Schwartz sont le n°1 et le n°2, et il préconise le n°1 pour un surcoût marginal, ce qui permet d'obtenir des bois de fil avec peu de noeuds.
Les bois ne sont pas franchement secs et il s'approvisionne d'avance pour laisser au bois le temps de s'acclimater dans son atelier.
Le bois de 2 pouces d'épaisseur par 12 de largeur qu'il choisit fait en fait 1 pocoût /2 soit 38 mm, une fois dégauchi et raboté, il en obtient 1 pouce 1/4, soit 31,75 mm. Je comprends tout à fait sa tolérance pour des pièces d'épaisseur constante mais pas parfaitement droites : son plateau d'établi est un lamellé-collé, et l'utilisation d'une calle de serrage bien dressée pour le collage permet d'obtenir un résultat plus qu'acceptable.
Ensuite, les planches de construction sont majoritairement sur dosse, le plateau sera donc sur quartier, ce qui devrait rassurer certains.
Gardons à l'esprit que l'idée de base de Christopher Schwartz est de réaliser un établi à bas coût avec des matériaux facilement disponibles, dans un esprit "anarchiste" c'est à dire prêt à défier l'ordre établi des maîtres autoproclamés en mode "c'est ainsi et pas autrement". Ce postulat fonctionne bien, aussi bien que cet établi, facile à rectifier à la main, et dont le bois, du southern yellow pine (pas franchement disponible en France, le pin du nord serait un équivalent possible), plutôt tendre à l'achat, est devenu raisonnablement dur dans le temps.
À compléter si nécessaire...
À tout bientôt.
Jean
Bonsoir à tous,
quelques notions concernant la colle animale (d'os, de nerf, de peau...)
C'est effectivement une colle exceptionnelle par bien des aspects, mais dont l'usage est quelque peu compliqué.
Elle permet des joints plus résistants que les fibres de bois, à la condition que l'assemblage soit parfait, elles est tellement adhésive qu'elle emporte des éclats de verre du pot dans lequel elle est préparée quand on la laisse sécher.
La colle de peau en plaque est assez longue à préparer, trempage puis chauffage au bain-marie à température raisonnable sinon elle cuit ( protéines oblige), mais il est possible d'en trouver en granulés qui se prépare en 1 à 2h. Celle-ci par exemple : dictum.com/fr/...50-g-450140?c=0.
Faire gonfler avec un peu d'eau, lorsque les grains sont translucides, passer au bain-marie.
La difficulté principale, en dehors de la qualité des assemblages, tient à la vitesse à laquelle elle fige, inférieur à une minute, ce qui oblige à encoller et mettre sous pression très rapidement. La température de l'atelier doit être de 17° minimum, et sans courants d'air, j'utilise une ampoule infrarouge sur une lampe architecte pour créer une atmosphère plus chaude dans la zone de collage.
D'autres techniques permettent de tirer partie des propriétés de la colle pour des collages spécifiques, collage "à la frotte" que je pratique pour les joints de fond et de table, du violon au violoncelle, voire à la contrebasse, placage au marteau, avec fer à chaud ou à repasser, régénération du film de colle à l'aide de grillage chauffant...
Il est aussi possible de faire prendre la colle de peau à froid, en ajoutant de l'urée (en pharmacie ou fournisseur de produits de laboratoire), puis en ajoutant de l'eau car l'urée provoque un épaississement.
J'ai également essayé une recette assez incroyable, qui la rend insoluble : après l'avoir fait gonfler à l'eau, la mélanger avec de l'huile de lin et la mettre au bain-marie.
Le plan de travail en chêne que j'ai assemblé ainsi à déjà plus d'une dizaine d'années et a reçu son lot de liquides divers et les joints sont toujours impeccables.
Le process de production est très basique, aucun produit chimique discutable, par contre, elle n'est ni vegan ni végétarienne...
Alors, faites chauffer la colle...
À tout bientôt.
Jean
Bonsoir,
le douglas est moins facile à travailler que le pin maritime ou sylvestre. Brut de sciage, les échardes fines peuvent être désagréables, prévoir des gants.
Sinon, rabot-dégau bien affûtée, moins homogène que le pin, il éclate et arrache facilement, surtout sur dosse.
La côte est bien dure, le travail au ciseau en travers fil n'est pas aisé. Le sciage en travers fil se passe bien avec une lame carbure bien affûtée.
Voilà pour l'essentiel, c'est vrai que c'est un excellent bois d'extérieur, j'ai fait quelques portes et fenêtres avec du douglas en plot bien sec et de très belle qualité trouvé à la scierie près de chez moi.
Bon chantier.
Jean
Bonjour à tous,
jolie trouvaille, la valeur de l'objet tient aussi à son intégrité, je ne me hasarderais pas à éliminer les flancs...
Pour le décollage, j'éviterais l'eau, beaucoup trop de déformations.
Il est possible voire probable qu'il ait été collé avec de la colle d'os/de peau, auquel cas, de l'alcool à 90° injecté à la seringue en petite quantité devrait faire cristalliser la colle. S'aider de petits coins de bois mi-dur, et d'une réserve de patience infinie. Un peu de chaleur (décapeur thermique) peut éventuellement aider à limiter les apports en humidité, dry january oblige !
En espérant que cette proposition puisse être la bonne...
Bon courage.
Jean
Bonjour à tous,
un de mes voisins a un portail sérieusement voilé, 6 à 7 cm !!!
J'ai immédiatement pensé à la qualité du bois utilisé.
Explication : en poussant, les arbres ont trois possibilités principales, pousser droit, pousser en vrillant vers la gauche (vu de l'observateur) ou vers la droite.
On parle alors de pousse avec le soleil, ou contre le soleil.
Le bois qui résulte d'une telle croissance aura ce qui s'appelle une "pente de fil" cela peut s'observer sur le chant d'une planche débitée sur quartier.
Le séchage peut révéler ce genre de défaut, ou pas, en cas de séchage artificiel avec cerclage.
Quoi qu'il en soit, avec reprise et perte d'humidité, pour des pièces de grande taille et posées à l'extérieur, le bois présentant une pente de fil va se déformer en gauchisant/vrillant.
Le choix du bois est pour moi primordial, et comme le dit le sieur scieur chez qui je me fournis, " O lé pas tout l'monde qui r'garde do même !"
Ensuite, l'exactitude des usinages et des assemblages, quels qu'ils soient : pour rappel, un dixième de mm de faux équerre sur une épaisseur de 40mm va générer 5mm à 2m de distance.
La planéité de l'aire d'assemblage est également importante, un copain m'a raconté son aventure ; redresser une commode toute neuve en réchauffant les assemblages au chalumeau avec les serre-joints posés en diagonale... Ça fonctionne, c'est effectivement de la bidouille, mais ça peut sauver le chantier !
Mais dis nous, Remym, quel bois as-tu utilisé, et quelles sont les dimensions du portail ?
Et si c'est possible, peux tu disposer deux tasseaux sur le chant supérieur du portail pour visualiser une quelconque déformation ? (Mot clé : bornoyage)
Quelques photos pour illustrer ?
Oh, j'oubliais, bonne année à toutes et tous.
Jean
Bonsoir,
c'est un sujet passionnant et assez peu documenté, comme toujours, l'évolution des procédés techniques a tendance à effacer les pratiques antérieures.
Aucune indication dans "Évolution des fenêtres" par les compagnons menuisiers du devoir, ni dans "Fenêtres et volets" du Centre de recherches sur les monuments historiques.
Voici ce que j'ai trouvé dans "Le menuisier en Bâtiment" de J.A.Roubo 1769.
Cela n'est sûrement pas exhaustif, aucune mention de la filasse par exemple. Roubo était établi à Paris, capitale du plâtre, mais dont l'usage était loin d'être généralisé avant l'arrivée du chemin de fer.
Le goudron (de pin bien sûr) était une matière stratégique, importée de scandinavie et disponible dans tous les ports maritimes et fluviaux. Il en existe de différentes qualités, plus ou moins visqueuses, et son utilisation en protection et étanchéité est toujours d'actualité.
Ensuite, tout dépend du territoire et du terroir. En Vendée, les bâtiments ruraux, fermes et granges en pierre étaient hourdées à la terre car elle y est assez argileuse. Seul l'enduit pouvait être réalisé à la chaux, plus coûteuse car nécessitant une extraction et une cuisson.
Argile et chaux étaient bien disponibles sur l'ensemble du territoire, et souvent associées à des matières issues de la nature (graines de massette des marais, ressemblant à des microfibres de renfort, laine de mouton, poils de vache, fibres végétales diverses...)
Je ne sais pas de quand date l'invention du mastic de vitrier, mais le mastic est à l'origine une résine, comme la colophane (un peu trop raffinée de nos jours, je préfère partir du barras, la résine de pin brute pour mes préparations )
L'argile pure a trop de retrait pour réaliser un joint d'étanchéité (à l'air, restons sages ) mais avec la bonne quantité de sable et de fibres le résultat est très satisfaisant.
Peut-être est-il possible de trouver quelques informations dans des traités de maçonnerie ?
Toujours est-il qu'après avoir calé et ferré le dormant, un joint à la chaux et au sable fait très bien l'affaire, à condition d'avoir posé sur un rejingot, et d'avoir pré-peint le bois pour éviter les réactions avec le tanin.
On peut aussi en profiter pour colorer le bois avec un lait de chaux, j'aime assez le résultat sur le chêne.
Voilà, a suivre...
Jean
Bon, c'est probablement tiré par les cheveux (ou capilotracté en langue savante...)
Le coin de bois qu'on insère dans le trait de scie pour éviter de coincer la lame est nommé "le bon Dieu".
Eh oui, le bon Dieu ouvre la voie...
Le rapport avec le sujet - j'accepte la controverse - tient au lieu de résidence du bon Dieu, les cieux !
Sinon, quand on vernit et que le tampon " nuage", est-ce bon signe ?
Je prends mes gouttes et je file me coucher ...
À tout bientôt.
Jean
Bonjour à tous,
Voici un élément de réponse, assez parlant.
collectorsweek...mpany-drill-bit
À tout bientôt.
Jean
Bonjour Wolfie,
souhaites tu faire une copie de cette fenêtre pour la remplacer, ou as tu en projet d'en réaliser une plus grande quantité ?
Dans le premier cas, je n'hésiterait pas à refaire au modèle, découpes, perçages, roulages... à la main, en gardant le plus possible les éléments d'origine.
Je doute qu'il soit aisé de trouver des quincailleries identiques sur le marché, peut-être sur des vide-greniers ou Lbc.
Pour une série, je me rapprocherais d'un ferronnier compétent.
Il me semble que les poignées sont en acier forgé par estampage plutôt qu'en fonte coulée, mais ça mérite confirmation.
En attendant, chouette projet...
Bonne journée.
Jean
Bonjour à tous,
il me semble que le bois idéal pour une boite à recaler, tant pour les éléments fixes, mobiles, ainsi que pour le pas de vis, c'est le charme (Carpinus Betulus). C'est un bois dur qui s'usine très bien et qui accepte le filetage à merveille. le nom anglais est hornbeam, ce qui peut se traduire par poutre en corne...
Vis à tabler pour violon et violoncelle, guillaume massif, semelles de rabot, billots de boucher en bois debout, beaucou d'usages tirent parti de sa dureté et sa résistance au frottement.
Pas facile à trouver en scierie alors que c'est un bois très commun en forêt, utilisé comme taillis de bourrage dans les chênaies. Attention, malgré sa dureté, c'est un bois qui ne supporte pas de rester en extérieur après l'abattage: le rentrer, le scier et l'entreposer dans un lieu ventilé et ombragé, faute de quoi il prend vite les champignons et la vrillette... Il sĉhe assez vite et reste stable, plus facile que le cormier (qui devient fort rare...)
Une alternative pourrait être le "rock maple" érable à sucre d'amérique du nord (Acer Saccharum si ma mémoire est correcte) plutôt que du citronnier de Ceylan, ce qui me paraitrait un peu sacrilège ! J'éviterais le hêtre, trop instable à mon goût.
Je passe les photos de ma boite (en charme!) dans un prochain message.
A tout bientôt.
Jean