Et comme chaque année...
...mais avec une subtilité !
Car cet été je suis allé à la scierie acheter du hêtre (7 belles planches), sans trop trop me rappeler qu'il m'en restait pas mal de l'année dernière... donc j'ai fait une double production : 50 grandes planches au lieu de 25.
Je les ai donc partagées en 2 lots, un pour cette année et un pour l'année prochaine. Ensuite j'arrêterai là, vu que cette affaire n'est pas très lucrative, et qu'il y aura environ 200 planches et rouleaux à pâtisserie des Ateliers CFC en circulation dans le monde. Sachant que mes planches sont garanties à vie, mieux vaut ne pas en faire trop !
Cette année, suite aux affres des années précédentes et de certains malentendus, je ne l'ai pas ramenée, je n'ai rien dit, je me suis fait tout petit, je ne suis pas allé voir le marché de Noël la veille pour savoir où je serais, j'ai chargé la camionnette avec toutes les planches possibles et imaginables + tout le matos nécessaire pour pouvoir faire n'importe quelle étagère à l'arrache, dans n'importe quelle position, de n'importe quelle dimensions, de quoi faire des pieds à des tables baillantes, de quoi refaire un plancher de n'importe quelle surface, une toiture, une porte, mettre de l'éclairage en tirant un câble de n'importe quelle longueur, j'ai pris 45 ampoules de rechange, 3 visseuses, une caisse à outils pleine à ras bord, des bâches de protection, tout, tout, tout ! Rien ne pouvait m'arriver.
Et comme chaque année, j'arrive à 7h30 du mat au lieu de 8, pour avoir une bonne place de parking et avoir un peu plus de temps.
Je cherche mon stand, et pas de veine, les numéros ne sont pas mis. J'attends avec un autre exposant. Puis une autre exposante qui se joint à nous. Arrive l'organisatrice (je me cache derrière les deux autres), je vois qu'elle est en train de mettre les numéros sur les chalets, je reste planqué et, des fois qu'elle ait envie de manger un exposant ce matin (je suis courageux mais pas téméraire), je laisse les deux autres aller au front.
Elle m'avise "Ah, vous revenez finalement ? C'est qu'on n'est pas si mal ici ?" (gaulé !) et elle m'indique mon chalet.
Et là, alors là tenez-vous bien... non parce que, non seulement je suis encore vivant, mais surtout, mon chalet, ahhh là là, mon chalet...
Il y a trois chalets flambants neufs sur tout le marché de Noël, et j'en ai un !
Et alors là, grand luxe : des étagères amovibles...
Des tables avec des pieds...
Et alors grand luxe de chez grand grand luxe : des prises et de l'éclairage !
Ben là, inutile de dire que le roi n'était pas mon cousin, et qu'en une heure le chalet était prêt !
Alors là j'ai fait le pro : j'ai mis mes planches en place et je suis parti me promener !
Pendant ce temps-là, les autres tapaient, vissaient, clouaient, pestaient...
(et moi je sifflotais !)
Très bien vendu mes planches cette année encore, et bien vendu L'Air du Bois, même si je n'avais pas mes affiches (laissées à Épinal). J'avais les cartes de visite et tous ceux qui me disaient qu'ils touchaient du bois, je leur en ai mis une dans la main.
Pour l'aspect logistique, cette année le chalet étant bien fermé à clé, je me suis permis de laisser les planches la nuit (mes lombaires m'ont remercié), ce qui m'a permis de remballer le soir en quelques minutes et de remettre les choses en ordre très rapidement le matin. Le dernier jour, une heure pour tout défaire et partir, vraiment, un chalet de compétition, ça change tout !
Oui, seconde journée parce que première il n'y a pas eu.
Bon alors déjà je vous raconte, ensuite je vous dirai ce que j'en retiens, et ensuite comment on fera l'année prochaine.
Ce matin (vendredi) je suis arrivé, plus tôt que les années précédentes (pour être tranquille), et première épreuve, il faut entrer, donc récupérer un badge, donc appeler quelqu'un qui est à l'intérieur et qui a les badges, pour qu'il vienne les apporter. Et fort de nos 4 ans d'expérience, cette année on a tout bien organisé, donc chacun savait qui appeler pour avoir son badge.
C'est pour cela qu'en arrivant, j'ai vu executionbois qui attendait dans le froid et qui ne savait pas qui avait les badges. Quant à moi, devinez si j'ai eu mon badge comme prévu ? Bon alors j'ai resquillé pour entrer quand-même, je ne dis pas comment (ai-je pris un otage ? ai-je coupé le grillage à la disqueuse ? me suis-je caché dans un cheval offert en cadeau ? ou dans une statue de la liberté ? ai-je sauté en parachute ? à la perche ? Mystère, vous ne saurez pas).
Donc là j'ai fait le tour des popotes et j'ai cherché le stand de L'Air du Bois, que je n'ai pas trouvé. On m'a dit où il était, et je suis passé trois fois devant sans le voir... et pour cause, il était vide.
Vide.
Alors je ne sais pas si vous aviez perçu la chose, vous tous du collectif Épinal 2024, mais moi non : je pensais qu'il y aurait quelqu'un du jeudi au lundi. Et non, il n'y avait personne jeudi. Ben... c'est un peu la honte quand-même, non ? En tout cas moi j'ai eu honte. Michel FSJAuriou, qui a déjà son stand, son entreprise, et tant de choses à gérer, se démène pour qu'on ait un stand gratos, et on n'est pas foutus de l'occuper, oui, j'ai eu honte. Et pas honte des autres, je suis le premier à n'avoir rien capté et à débarquer la gueule enfarinée...
Donc avec Brice (executionbois) on est partis à la recherche d'un établi, il a fallu discuter, recoller les morceaux (car oui, Etabli - le bien nommé ! - avait organisé cela à distance), passer quelques coups de fil, prendre sa camionnette et aller au xylolab chercher l'établi et des chutes de bois.
Puis revenir.
Puis tomber sur kaj (qui est entré je ne sais comment, a-t-il pris un otage ? coupé le grillage à la disqueuse ? s'est-il caché dans un cheval offert en cadeau ? ou dans une statue de la liberté ? a-t-il sauté en parachute ? à la perche ? Mystère, vous ne saurez pas)*. kaj, donc, qui nous a aidés à décharger l'établi, le mettre en place, et puis après ? Bah... décorer le stand avec deux affiches que j'avais, par miracle, dans mon barda...
Bon ben voilà à quoi ressemblait le stand vers 10h30, le salon ouvrant à 10h. Ce n'est pas le Titanic, mais c'est ce que j'appelle "sauver les meubles" !
Alors évidemment quand les meubles ont un peu les pieds dans l'eau, on passe sur voie B, que j'avais énoncée clairement dans le collectif.
Pour mémoire, la voie A, c'était " Oh les amis, si on faisait fabriquer des nichoirs aux passants, ou des mangeoires à oiseaux ? "
Voie B *"(...) Ceci dit, dans l'hypothèse où nous n'aurions pas tout de suite les matériaux nécessaires pour faire fabriquer des nichoirs aux passants, rien ne nous empêche de tenir le stand de la manière suivante :
- On harponne les gens qui passent,
- On leur met une scie japonaise, un rabot, une râpe ou tout ce qu'on veut dans les mains,
- On les fait scier, raboter, râper ou tout ce qu'on veut, sur un morceau de bois calé dans un étau,
- On repère les boiseux et on leur explique que L'Air du Bois c'est super,
- On repère les non-boiseux et on leur explique que le bois, c'est super (en principe s'ils sont là ce n'est pas non plus pour rien).
Cela peut nous permettre de combler des moments creux s'il y en a, tout en faisant la promo du travail du bois et de L'AdB."*
Ben ce matin c'était voie C : on a commencé avec ma scie japonaise et ma râpe, puis un rabot de Brice, harponné quelques clients...
Bon, dès qu'il y a un peu de monde, ça commence à faire plaisir...
...et on se dit qu'on n'est pas venus pour rien...
...mais quand même on revient de loin.
Alors pour la suite, DînerChocolat est arrivé par ses propres moyens (de la gare au parc expo) parce que, eh bien, personne n'a pu aller le chercher (hum...), enfin il faut dire que le groupe étant réduit à sa plus simple expression, les contraintes des uns et des autres, et cette fameuse organisation... bref, ce n'est pas vraiment la honte mais ce n'est pas très reluisant non plus.
Et lui que j'avais "victimisé" (pour rire) en disant qu'on le bizuterait, qu'il resterait à tenir le stand h24 (puisque c'était un peu sa crainte), eh bien en réalité c'est un peu ce qui s'est passé (re-hum...).
Bref, pas folichonne, cette "première" journée. Il faut dire que...
Il faut dire que les années précédentes, ça se passait tout seul ! C'était génial, magique ! J'arrivais le samedi, le stand était monté, il y avait plein de boiseux qui étaient déjà là, une construction en cours, j'allais me balader, je revenais, je tapais la discute avec des passants, la vie était belle ! Et je repartais le dimanche soir, tchao les gars c'était super, et à l'année prochaine !
Bref, je ne me demandais pas qui avait installé le stand deux jours avant, ni qui allait le nettoyer le lendemain... je me mettais un peu les pieds sous la table, si l'on peut dire. Alors évidemment quand j'arrive ce matin, que la table n'est pas mise, que le repas n'est pas prêt et que le frigo est vide...
Et a priori je n'étais pas le seul à me mettre les pieds sous la table (en général dans ce genre de situations, il y en a un ou deux qui font tout le boulot, et tous les autres qui arrivent comme des fleurs...).
Voilà donc ce que j'en retiens : cette situation n'est pas satisfaisante. Ceci n'est pas un reproche, d'autant que cela fait 2 mois qu'on a commencé à s'organiser, mais il faut croire que notre organisation n'a été à la hauteur.
Qu'en tirer pour l'année prochaine ?
Eh bien je vais m'y coller, à l'organisation. Je suis comme tout le monde, j'ai autre chose à faire, du boulot, des contraintes, une famille et tout ce qu'on veut, mais soyons logiques : c'est moi qui critique => c'est moi qui m'y colle. Je ne dis pas que je vais passer ma semaine ici à mettre la table pour tout le monde, à remplir le frigo et à faire à manger, mais je vais faire l'orga, la liste de courses, et mettre des noms dans les cases.
Établir tout ce qu'il y a à faire, à penser, à préparer. Que ceux qui veulent participer se déclarent, que ceux qui disent qu'ils vont venir viennent (sauf ras de marée, tremblement de terre, guerre nucléaire ou chute de météorite, si on dit qu'on vient, on vient, et si l'un de nous se prend une météorite - cela peut arriver - qu'on ait de la marge pour le remplacer).
Et voir si ça colle, si tous les moyens sont réunis, si l'on a assez de monde pour que chacun puisse aussi profiter du salon. Et cela sans forcer personne, c'est juste que si l'on n'arrive pas à mettre un nom dans chaque case, alors on ne prend pas un stand. Ceux qui veulent venir viennent en visiteurs, profitent du salon, et tout va bien, mais on ne ridiculise pas L'Air du Bois avec un stand vide.
Je suis conscient que mon discours sonne un peu ISO9001 (et ne suis-je pas en effet issu d'une grosse entreprise industrielle...), mais je considère, à titre privé comme au boulot ou dans mes activités bénévoles, qu'on fait les choses ou on ne les fait pas, mais qu'il n'y a rien de pire que de les faire à moitié.
Bien que je n'aie pas eu le temps de mettre les pieds sur le salon habitat et bois (j'espère bien visiter Clement70 demain), j'ai abondamment arpenté l'atelier Touchons du Bois. Beaucoup d'exposants bien connus, du bois partout, des outils qui coupent, rabotent, raclent, tournent... de tous les côtés, toujours une bonne ambiance, des visiteurs intéressés et intéressants, des conférences passionnantes...
Quand je vois 3 ou 4 personnes devant un stand qui restent un quart d'heure à discuter avec un exposant, je me dis que tout cela vaut bien le détour.
Ok, je sais qu'il est Belge, mais justement ce n'est pas une raison, ça commence à bien faire, les blagues débiles sur les Belges !
Nan passke j'ai remarqué qu'il y avait un vrai problème avec Nairod, deux, même. Le premier, c'est qu'il a apporté sa fidèle râpe...
Véridique ! Michel nous fait une conférence d'une heure sur les râpes et Nairod débarque avec sa râpe Dexter... Ce n'est pas la honte, ça aussi ? Pfff, cette année, vraiment !
Bon, mais ce n'est pas ça le pire ! Le pire, c'est qu'après cela je l'ai surpris en train d'enfoncer un clou en tapant dessus avec le dos de sa visseuse...
Alors maintenant ça suffit ! Que celui qui lui a dit que sa visseuse était un marteau se dénonce, c'est vraiment le genre de blague qui ne fait pas rire. Nairod, non, le gros machin bleu qui tourne avec un bouton, n'est pas un marteau. Tu me feras penser aussi à te dire deux ou trois trucs à propos du Père Noël, à l'occas...
Tout d'abord, j'ai tenté de voir Clement70 ce matin, j'ai fini par trouver son stand, vide...
Il faut dire que si l'on regarde de près ce qu'il y a dans le placard (beaucoup de bouteilles vides) on se dit qu'il n'est peut-être pas près de se réveiller !
J'y suis donc retourné ce soir et j'ai enfin pu voir de près ce talentueux maître escaliéteur.
Alors croyez-moi, quand on sait combien d'escaliers il fabrique chaque mois, et avec combien de personnes dans l'atelier, on se dit qu'il en faut du talent, chapeau à toute l'équipe. NB : et si l'on pense que la quantité se fait au détriment de la qualité, il suffit d'aller voir ses créations pour se convaincre du contraire. Re-chapeau.
Vu sur le salon
On en parle beaucoup mais on ne les voit pas souvent, je me suis permis de prendre en photo nos deux forgerons préférés, Maître Léo LaForgeRayonnante :
Et Maître Michel FSJAuriou :
Les photos ne sont pas très nettes, c'est exprès : je ne leur ai pas demandé leur avis avant de les publier, alors j'ai limité la qualité.
La passionnante conférence de Maître kaj, co-animée avec Brice executionbois :
Une belle leçon de communication que nous inflige Nathalie Melon (nous qui venons animer nos conférences avec du matos, un PC, des animations powerpoint, qui minutons chaque diapo avec le bon nombre de mots par ligne et toussa toussa...), et elle qui se pose devant son auditoire et qui explique ce qu'elle a à expliquer. Respect !
Et puis le stand de nos amis du Xylolab, que je tiens à remercier, pas avares à nous mettre un établi et des chutes à disposition, et sans qui le stand de L'air du Bois aurait été bien ridicule. Un grand merci.
Alors aujourd’hui a commencé hier. Car fort de mon expérience grandissante – c’est la troisième année quand même – je ne refais plus les erreurs du passé, et j’anticipe, j’anticipe !
Par exemple l’année dernière je me suis retrouvé fort dépourvu pour une histoire d’étagères manquantes, et heureusement qu’un responsable m’a sauvé en me trouvant une planche, et que le mari de la voisine avait sa scie circulaire et me l’a prêtée. Et me disait : « chaque année il faut improviser un peu, moi je suis venu hier soir pour voir ce qu’il y aurait à faire ».
Donc cette année je n’ai rien laissé au hasard et je suis venu la veille pour voir à quelle sauce je serais mangé, prendre les dimensions du chalet et voir comment il est équipé.
J'arrive donc vers 16h (il fait encore jour), mais manque de bol, les numéros ne sont pas mis sur les chalets... je tourne un peu, je trouve la responsable du marché qui me montre mon emplacement : le même que l'année dernière (super bien placé), et un chalet à toit "uni-pentu" pas dans un état génial mais peu importe, quand il est décoré ça ne se voit plus. Le chalet fait 3m de large et les étagères sont présentes : ça roule.
La responsable me dit que ça tombe bien que je sois là, elle voulait me parler entre 4 yeux (comment peut-elle se rappeler de moi, un exposant parmi cent autres ?), me dit que j’ai écrit l’année dernière que je n'étais pas content, que ça s'était mal passé, que rien n'allait. Je tombe des nues (je ne lui ai jamais écrit... et j'étais fort content l'année dernière, une erreur sûrement).
Elle parle des étagères manquantes, qu'on m'a aidé à en trouver une (il s'agit donc bien de moi, mais si j'ai écrit cela, c'était pour remercier, pas pour critiquer !). Et aucun souvenir d'en avoir parlé. Aurais-je écrit à la mairie ? M'aurait-on demandé mon avis sur un formulaire de satisfaction ? Aucun mais vraiment aucun souvenir.
Elle me parle de l'ampoule grillée, et que je râlais parce qu'on ne m'en avait pas donnée ; alors là il y a un problème. Il ne peut s'agir que de moi, mais cela ne me serait jamais venu à l'idée de reprocher au comité des fêtes qu'une ampoule de ma lampe de bureau ait claqué !
Je repars en promettant de retrouver ce courrier (forcément dans mon ordinateur), et de voir ce qui a pu la choquer. Il n'est pas normal qu'elle ait ce retour alors que cela s'était très bien passé pour moi (mais je me méfie de moi-même, avec mon style parfois incisif, percutant, second degré, humour et autodérision, ce ne serait pas la première fois que mes propos seraient mal pris...).
Je ne retrouve pourtant ni courrier ni mail ni rien. Mystère.
5h du mat, l'étincelle : et si c'était L'Air du Bois ? (saleté de réseaux sociaux !)
Serait-ce le retour d'expérience publié l'année dernière dans L'Air du Bois ? Pas le temps d'aller vérifier mais je vais tirer cela au clair.
J'arrive à 7h avec mon barda et devinez quoi : je n'ai pas le chalet vu la veille mais celui d'à côté ! Ce qui est bien, c'est qu'il est encore mieux situé, le top du top. Par contre, heu... il ne fait que 2,50m et j'ai déjà bien du mal avec toutes mes planches dans un chalet de 3m, alors dans un de 2,50m, ça va être coton... Et d'autre part, celui-ci n'a pas d'étagère. Coup dur !
Je vois la responsable et commence ma phrase par "Bonjour, je suis très heureux ici, on me traite bien !", puis "mais le chalet est vraiment petit, je peux échanger avec celui d'à côté ?". Elle me dit de demander à la voisine si elle accepte l'échange.
Bon.
La voisine.
Je la connais... très sympa, mais gros inconvénient : c'est une pro !
Vous voulez savoir la différence entre les amateurs et les pros ?
Les amateurs comme moi, ils arrivent à 7h du mat et à 14h ils ont à peine fini leur installation. Le soir ils passent une heure à ranger avant de rentrer chez eux.
Les pros ils débarquent à 10h30, à 11h30 ils mettent une bâche sur leur chalet et ils partent manger. Le soir en 5 min ils ont remballé leur affaire et partent avec le sourire pendant que nous on trime.
Donc la voisine, 1) va-t-elle accepter ? 2) à quelle heure va-t-elle arriver ?
J’attends un peu.
Un peu…
Enfin bon, pendant ce temps je vais chercher mon matos, je colonise son chalet sans trop faire quoi que ce soit d’irréversible, bref, rien, j’attends.
Et puis c’est long et elle n’arrive toujours pas.
Donc…
…au bout d’un moment je me dis qu’il va falloir prendre une décision…
…continuer d’attendre avec le risque de devoir faire quand même mes étagères dans un chalet trop petit, et avoir bêtement perdu du temps, ou…
…renoncer dès maintenant et s’accoutumer d’un chalet trop petit mais assurer l’installation pour 14h.
Allez go ! Scie circulaire (la mienne, que j’avais quand même prise), planche (oui, celle de l’année dernière que j’avais quand même prise aussi), contreventement aussi pourri que l’année dernière, fait à 45° « au talent », comme disent les jeunes (ce qui n’a aucune importance de toute façon)...
Quand j'en suis là il n'y a "plus qu'à" faire la déco...
...et à midi je suis pratiquement prêt. Comparé aux années précédentes, on progresse, on progresse !
Et l'après-midi se déroule fort bien : c'est le vendredi, les gens viennent pour le marché de Noël, pas pour s'occuper ou faire leur promenade digestive.
J'ai bien vendu L'Air du Bois, je n'ai pas fait de "subtil placement produit" en mettant l'étui FSJAuriou en évidence (ça ne sert à rien de toute façon, les gens ne savent pas ce que c'est), mais j'ai mis ma râpe entre les mains d'une jeune fille en reconversion (CAP ébénisterie). C'est ce que j'aime dans ce marché de Noël : le soir il y a moins de monde et on peut prendre une demi-heure pour discuter bois, reconversion, formation, projets...
(oui, excusez le running gag mais chaque fois que j'ai croisé la responsable je n'ai pas manqué de lui dire "je suis très heureux ici, on me traite bien !", j'espère qu'elle me reprendra l'année prochaine !)
Donc jour 2, je commence à être habitué maintenant : le matin est assez agréable, pas trop de monde et les gens sont là pour le marché de Noël. À partir de 14h et jusqu'à 17h c'est la foule qui marche à la queue leu leu, qui arrive par charters de Colmar, et qui défile à vitesse constante (on pourrait mettre des tapis roulants !). Et aucune vente, les gens font leur promenade digestive, c'est tout. Je fais un peu mon sketch, au moins ça les amuse.
Et le soir ça se calme et on retrouve des gens intéressés et intéressants.
Un épisode de pluie : désarroi dans les chalets (au secours, les gens sans parapluie ne vont pas venir), je précise que le comité des fêtes n'est pas responsable de la pluie (sait-on jamais !). Moi cela ne me gêne guère, le marché n'est pas mon gagne pain, et je sais que je vais vendre mes planches de toute façon.
Dimanche matin...
Hé, ce n'est pas la classe, ça ? Mon chalet se fond dans le paysage, alors que la première année je me faisais percer à jour en 1/2 seconde !
Donc jour 3, j'ai déjà vendu pratiquement toutes mes grandes planches et aujourd'hui j'en vend pas mal de petites (qui depuis 2 ans se vendent très mal). Bon point.
Le soir il ne me reste plus qu'une grande planche (qui avait une forme bâtarde) et une autre qu'on m'avait réservée et que les gens ne sont pas venu chercher. Pas top mais ce n'est pas bien grave, elle partira l'année prochaine. Je précise que le comité des fêtes n'est pas responsable de l'incivilité des clients peu scrupuleux !
En tout cas sur 3 jours j'ai très bien vendu L'Air du Bois, je n'ai pratiquement plus de cartes de visite, cela devrait faire quelques inscrits en plus.
Et je suis heureux, on me traite bien ici !
La facturation électronique n'est pas un simple envoi de facture par mail. C'est un système de facturation aux larges ramifications !
Il s'agit 1) d'échanger les factures directement du système de facturation du fournisseur au système de facturation du client, et 2) de transmettre directement les informations nécessaires à l'administration fiscale.
Objectifs
- Réduire les coûts de facturation (car c'est supposé plus pratique et plus rapide),
- Faciliter les déclarations de TVA
- Lutter contre les fraudes (analyses par recoupement)
- Produire des statistiques nationales en vue d'ajuster les politiques économiques
Périmètre
Toutes les entreprises sont concernées, à différentes échéances.
- En France + B2B : facturation électronique obligatoire
- En France + B2C : facturation pas obligatoire mais le reporting vers l'administration fiscale le sera
- Commerce avec l'étranger (B2B ou B2C) : reporting obligatoire
Échéances
C'était prévu pour dès maintenant (pour les grosses boîtes), puis un peu plus tard pour les moyennes, etc. Mais c'est reporté d'au moins 1 an.
Pour les artisans, c'était prévu pour le 1er janvier 2026, ça devrait prendre 1 an, ce sera défini dans la prochaine loi de finances.
Coût pour les artisans
La "plaque tournante" du truc, c'est un portail public, qui fait le lien avec toutes les parties prenantes (administration fiscale, plateformes privées, etc.). Les artisans ne manqueront pas d'être démarchés par des plateformes privées ou des experts comptables qui voudront vendre leur soupe avec des fonctionnalités intéressantes (cela dit sans ironie), mais payantes.
Il restera cependant possible d'accéder directement au portail public, donc de faire sa soupe interne et ses propres factures / déclarations soi-même, gratuitement. Mais selon l'adage du grand Tsun Bao Xin (philosophe et épicier chinois du 5ème siècle) "quand c'est gratuit c'est toi le produit", cela coûtera alors du temps, de l'énergie et de la ressource cognitive. À chacun de voir s'il préfère sous-traiter ou non cette charge.
Arrivée à 7h30 pour un démarrage à 9h, j'étais à peine prêt mais j'avais le plus joli stand, aucun ne pouvait rivaliser avec mon enseigne colorée !
Et j'ai l'honneur de vous présenter... LE MEILLEUR ÉTABLI DU MONDE POUR LE TRAVAIL À LA MAIN ! Même dependancesbois ne pourra pas lutter, mon établi avait l'avantage d'être d'une stabilité à toute épreuve (même d'un camion bélier) et pratiquement indestructible. C'est que dans le nucléaire, on ne fait pas les choses à moitié !
Je n'ai, bien sûr, pas manqué l'occasion de faire un peu de pub pour tout le monde :
- L'AdB, bien sûr,
- Le subtil "placement produit" FSJAuriou (mais nous y reviendrons)
- Le plus discret "placement oral" LaForgeRayonnante (mais je n'ai pas fait toucher par contre)
- La monstrueuse finesse des râpes Dexter à 10 balles (hé oui, il faut bien une base de comparaison !)
Et aussi un peu de pédagogie qui a souvent assez bien intéressé (et dont vous reconnaîtrez quelques images qui viennent d'ici).
Les deux éponges étant de tailles identiques, l'une humide et l'autre sèche, pour bien sûr expliquer le travail du bois, les différentes phases de séchage (ressuyage etc.). Mais souvent je ne suis pas allé jusque là, le "fonctionnement" de l'arbre vivant et son cycle annuel étant déjà assez "chargé" comme ça.
Table de gauche : une sorte de petit quizz avec plein d'essences différentes (y compris divers types de panneaux de particules), et table de droite mes planches à découper et rouleaux à pâtisserie + le plateau de mon futur meuble sous vasque pour montrer l'arrondi et expliquer qu'il est bien plus rapide de le faire au rabot et à la râpe qu'avec une machine (tu vois Fred, je suis honnête et pire : j'y prends un peu goût !).
Bien sûr, mise en pratique de rabotage...
...en commençant à rebrousse-poil, pour montrer la différence...
Mise en pratique de la râpe Dexter avant de confier la râpe Auriou, chaque fois c'est le même "Ho !", "Ah ouais !" et autres exclamations...
J'ai fait une démonstration de scie japonaise (denture de tronçonnage vs. denture de délignage) mais j'ai préféré faire moi-même plutôt que la confier, de même que je n'a pas mis tranchet et ciseau à bois entre les mains des passants... je ne voulais pas risquer de produire un accident du travail !
Et voilà à midi c'était vite fini, tous les exposants ont mangé ensemble avec la Com', sur des tables situées sous les chênes, un moment très sympa.
Oui je sens la déception, vous aviez imaginé une invention digne des plus grands génies (merci, j'accepte humblement le compliment), et vous tombez de haut en voyant que c'est juste un truc pourri pour serrer des planches pas droites. Attendez avant de taper, ça mérite une petite explication !
Tout d'abord, il s'agit de serrer au collage deux planches qui font un angle de 18°.
Donc là, il y a plein de méthodes toutes meilleures les unes que les autres, le sujet a déjà été largement débattu et documenté, donc la solution est censée être simple et connue (enfin, connue, pas particulièrement simple). Surtout que la question a été posée il y a quelques mois (je ne parviens pas à la retrouver, mais la solution idéale était de faire des cales avec un angle intérieur et un ergot qui dépasse ou un truc comme ça).
Mais faire des cales avec un angle intérieur, ce n'est pas simple, et des situations où on veut coller des planches avec des angles, cela arrive de temps en temps mais jamais avec le même angle.
DONC ! J'ai décidé, de mon modeste cerveau diaboliquement génial, d'inventer un système génialissime qui s'adapte à tous les angles, qui est facile à fabriquer, rapide à utiliser, efficace, bref, le graal. Et j'ai conçu ceci :
Angle ajustable, bien sûr, et ensuite pour serrer les deux planches, on cale un serre-joint entre l'ergot et le rebord de la planche. C'est ce que j'ai symbolisé par une ligne noire...
On voit déjà tout de suite que du côté gauche il n'y a pas assez de recul pour que ce soit propre, et qu'il va falloir maintenir mes "sauterelles" sur les plaques avec un autre serre-joint (ça commence mal !).
Pour autant, j'étais très content de la capacité de ce dispositif à fonctionner sur des planches avec des angles qui se suivent, en mettant des serre-joints entre les sauterelles intermédiaires...
Bon... mais n'empêche que j'ai beau être diaboliquement génial, ça ne marche pas bien. Et comme je suis superbement faignant, je n'ai pas eu envie de faire mieux, j'ai même eu la flemme de faire les ergots (et puis franchement, 8 machins comme ça avec les arrondis et tout, j'y ai passé suffisamment de temps).
Donc résultat, j'ai fait à l'économie, sans les ergots, juste pour caler les angles et serrer avec une sangle. Bien sûr ça n'a pas trop trop marché, soit je mettais la sangle entre les deux tasseaux conjoints, et dans ce cas ils ne servent à rien, soit je la faisais passer sur l'angle des tasseaux, mais ça déplaçait les sauterelles vers l'intérieur, et les dièdres n'étaient plus emboîtés.
De plus, les sangles à cliquet ne serrent pas assez, donc j'ai fini par mettre un bon serre-joint dans la longueur, puis des serre-joints dans la largeur pour maintenir l'ensemble au bon angle, et puis voilà, au final il n'y aurait pas eu les sauterelles je pense que ça aurait été à peu près pareil !
Voilà donc un nouvel échec magistral issu de mon puissant cerveau ! Tiens, ça me fait penser à quelqu'un...
Alors pour autant, il y a quand même quelques points positifs :
- J'ai quand même réussi à coller l'étagère de mon fils,
- Les "sauterelles" sont maintenues à leur angle avec un boulon (vis TRCC) et je peux vous dire que même sans serrer l'écrou trop fort, ça tient super bien !
- Pour obtenir l'angle exact souhaité sur l'ensemble des sauterelles, c'est très simple : on en prend une de référence, et on emboîte les suivantes dessus avant de les serrer,
- Pour les ranger ça ne prend pas de place.
Et puis, et puis, fin du fin, même si ma géniale invention n'a pas fonctionné pour ce que je voulais, on peut avantageusement la détourner pour faire plein de choses complètement inattendues :
- faire pousser des tomates
- serrer les cerfs de Saires sous serre
- serrer des cadres avec une sangle
- serrer des cadres polygonaux, genre octogone ou autre
- des fausses équerres qui retiennent DEUX valeurs
- serrer des pièces de téléscope
- pousser sur le « compas », ce qui écarte les deux bouts
- faire un tube ou un baril
- protéger des sangles
- faire des zomes
- serrer des assemblages à queues droites
- des fausses équerres tout court
- faire des jeux de mots
- jouer au Schmilblick
- des charnières pour l'ouverture d'une trappe d'aération
- relever deux angles simultanément
- clipper une bâche
- un serrage inversé (on écarte pour faire plaquer contre quelque chose)
- un profil ovale ou en forme de navette
- un plat bord de canoë
- une hiloire de kayak
- donner de l'élan à un pigeon [je ne sais pas s'il va aimer, je crois qu'il est végétarien...]
- serrer la langue au chat
- tenir le livre bien ouvert quand on lit dans son lit
- caler la planche un peu plus petite que les autres et qui veut se barrer quand on les serre ensemble sur une remorque avec des sangles
- nous amuser [ça c'était le principal, oui !]
- et enfin sortir du cadre !
Merci à tous pour vos réponses !
L'année dernière j'avais un super chalet très bien situé, donc j'ai demandé à avoir le même emplacement (et vu que ce marché est organisé par des bénévoles, j'ai assuré le coup à l'inscription en indiquant le numéro du chalet de l'année dernière, le nom de mes voisins et j'ai fait un plan, difficile de se tromper). Sachant qu'en principe on reste au même endroit tous les ans, cela fait 4 bonnes raisons d'avoir le chalet convoité. Et pour super assurer le coup, j'y suis allé une heure avant le rendez-vous fixé pour pouvoir gérer la situation en cas d'infortune.
Donc cette année j'ai eu... un autre chalet, bien sûr !
Mais pas très loin et aussi bien situé, même mieux ! Pas loin de l'entrée, dans un virage, le top du top... (oui je sais, vous attendez le piège, vous avez raison, bon déjà je vous le montre, pendant ce temps-là essayez de deviner la tuile - si j'ose dire - ce qui a pu m'arriver).
7h30, il fait encore nuit, 0°C, c'est un peu raide mais c'est pour la bonne cause.
Donc (vous n'avez pas trouvé ? Attendez ça va venir !), donc j'y vais gaiement, je commence à débarquer tout mon merdier et à installer les draps, l'éclairage et un peu de déco.
(Allez, cherchez encore, non ce n'est pas un problème de toiture, quand j'ai dit "la tuile", c'était juste une expression ! D'ailleurs celui-ci a un beau toit bi-pentu.).
Le voilà à 9h avec l'éclairage en place :
En plus il est plus large (avec une séparation au milieu qui m'a obligé à mettre deux nappes, vous constaterez que j'ai une capacité d'adaptation à toute épreuve).
Et j'ai étonnamment beaucoup de place à l'intérieur, un vrai plaisir !
(bon, toujours pas trouvé ? Pourtant sur la photo vous ne trouvez pas qu'il manque quelque chose ? Tiens regardez celui de l'année dernière et jouez aux 7 erreurs...)
Hé oui, dans celui-là il n'y a pas d'étagère ! Et cela, c'est un peu la plaie... Donc je vois l'organisateur, je geins un peu, il me dit que pas de chance il avait une planche qu'il aurait pu me donner mais qu'ils ont tout rangé je ne sais où, mais il a la gentillesse de bien vouloir aller la rechercher. Il me la ramène (30 cm sur 250) + une vieille plaque d'OSB.
Le voisin étant venu la veille faire son repérage, il n'est pas venu les mains vide et me prête sa scie circulaire sur batterie. Je me retrouve donc à faire 1h de menuiserie à l'arrache sur un établi improvisé, pour me faire mes étagères (heureusement que j'ai mon CAP de menuisier agenceur, hein !).
10h, nous voilà avec nos 3 étagères dont 1 raboutée et consolidée par un magnifique contreventement scié "au talent", merci de garder vos réflexions sur l'angle de 45° qui serait légèrement perfectible, sans équerre, j'assume !
L'installation peut continuer, et à 11h30 je suis paré : pas encore "fin prêt" car il manque de la déco mais le plus gros est fait et je pourrais commencer s'il fallait.
Le marché ouvre ses portes à 14h mais les premiers promeneurs arrivent avant, j'ai donc pu finir mon installation avec une avance confortable.
Ensuite, c'est la folie ! Assez rapidement beaucoup de monde, peu d'acheteurs au début mais je rode mon sketch : j'attire les clients en leur offrant des spritz :
Et une fois attirés sur le stand, je fais mon Ara : baratin de camelot avec beaucoup de second degré, d'autodérision et de "rentre dedans", les gens se bidonnent, n'achètent pas mais partent heureux. Et moi content.
Je finis la journée avec la voix cassée et assez de ventes pour rembourser tous mes frais. À partir de là, le reste ne sera plus que du bonus.
Seconde journée
Matinée un peu longue : rien vendu avant 11h45 ! Il fait -2°C et évidemment il n'y a pas de chauffage, et dans l'après-midi il a commencé à neiger. Bizarrement j'avais des planches un peu mouillées, toujours les mêmes (au milieu) alors que l'auvent protège très bien les autres... La tuile (finalement si, il y avait bien un jeu de mot !), c'est le toit bi-pentu qui n'était pas tout à fait jointif ! Heureusement pile à ce moment-là il y avait deux de mes collègues devant le stand, je leur ai donné un coin de bâche bleue à chacun, je me suis mis au milieu et en 2 min chrono on a recouvert le toit.
Second aléa de la journée, une ampoule qui claque et je n'ai pas pensé une seconde à prendre des ampoules de rechange. Et ça, c'est vraiment la tuile parce que bien sûr ça tombe en plein après-midi, je suis seul sur le stand, c'est le coup de feu jusqu'à 20h et je ne peux pas m'absenter 1/2h pour aller au supermarché du coin. Et on ne s'en rend pas compte comme ça, mais avec une seule lampe l'éclairage serait catastrophique la nuit.
Par chance, j'ai deux collègues qui tiennent deux autres stands un peu plus loin, dont une qui vient de temps en temps voir si je suis encore vivant, m'apporte un chocolat chaud, bref, une vraie maman ! Et l'autre qui m'a proposé d'aller à la supérette du coin pour m'acheter une ampoule, je suis sauvé.
Très bon chiffre de ventes ce deuxième après-midi, et comme l'année dernière ce sont les grandes planches qui partent comme des petits pains.
Je finis la journée crevé, aphone et frigorifié. Il faut donner de son corps...
Troisième journée
Il fait de plus en plus froid, j'ai des courbatures partout, les cordes vocales explosées, la boîte de spritz est presque vide, je reconnais que j'ai un peu moins d'entrain pour cette dernière journée. Par ailleurs j'ai fait le plus gros du chiffre d'affaire la veille (80%), il n'y a plus trop d'enjeu, je suis en roue libre.
Relativement peu de ventes, mais je n'ai plus grand chose à vendre (les petites planches ne partent définitivement pas, et je n'ai presque plus de grandes). J'ai quand même pas mal de demandes pour des planches spéciales (je donne ma carte mais ne promets rien, je n'ai pas envie de passer mes week-end à assumer des commandes), et j'aurais pu vendre 5 planches de plus si j'avais eu du stock. Bon à savoir.
En fin de journée j'en suis là :
En grandes planches il ne me reste plus que les planches de présentation, que je refuse obstinément de vendre.
Enfin ce que j'ai plutôt bien vendu, c'est :
Notamment à un jeune de 11 ans qui j'espère s'inscrira !
Bilan de cette affaire
Côté pognon, c'est pas mal. Chaque soir quand je rentre à la maison, la caisse est pleine de biffetons, ça fait plaisir. Mais si je divise par le nombre d'heures passées, c'est moins que de l'argent de poche...
Côté clinique, je suis tout cassé (à mon âge...)
Côté plaisir, c'est top ! Avec un pincement au cœur parce que mon compère n'est pas venu cette année (c'est lui qui avait mis au point le sketch de camelot, je le fais moins bien que lui, et surtout c'était cool de partager ça à deux).
Mais en tout cas j'y retourne à grands pas l'année prochaine !
Je n'ai participé qu'à la journée du samedi (enfin "participé"... je devrais plutôt dire "assisté", car je n'ai pas fait grand chose) mais c'était une belle journée !
Accueil frais du gardien de prison du parking exposants, qui est de toute façon plein, et dans lequel on ne peut de toute façon pas entrer sans son badge. Que je n'ai pas. Donc trouver une place plus loin et prendre l'option "j'appelle un copain", surtout que cette année tout a été anticipé et je sais qui appeler : Pierra. Et j'ai son numéro de téléphone, rien n'est laissé au hasard ! Et Pierra répond, la chance me sourit ! Mais il a un contretemps, il ne peut pas venir me chercher, me dit d'appeler wil68. Dont je n'ai pas le numéro. Mais qu'il m'envoie par sms [oui oui je sais là ça entre dans des détails inutiles, mais vous allez voir !] et que j'appelle, et qui ne répond pas. Et pendant que je me pelle dehors avec ma petite polaire par -40°C (oui on est à Épinal quand même !) devant l’œil sévère du gardien de parking qui prend son rôle très au sérieux, Pierra m'envoie un sms pour me dire qu'Hervé ne va sans doute pas répondre (merci Pierra, j'avais remarqué !) du coup je tente FSJAuriou en me disant qu'il a autre chose à faire que de gérer ça, et en effet il ne répond pas, ce que je comprends (mais en même temps à -40°C je ne vais pas tenir longtemps et je n'ai pas envie de mourir aujourd'hui). Pendant ce temps-là Pierra me file le numéro de Yolecomte mais je reçois un message vocal de Michel qui ne sait pas pourquoi je l'ai appelé, et pour finir j'appelle Yoann qui répond et qui vient me chercher avec le badge et qui me sauve la vie, tout est bien qui finit bien.
Alors pourquoi raconter tant de détails parfaitement inutiles d'une histoire tellement commune ? Parce que ce qui pourrait être assez exaspérant dans d'autres situations, là, comme l'année dernière, ça renvoie un petit côté "L'auberge espagnole de Klapisch" avec ses petits aléas, ses petits tracas, ses petits frottements, c'est le piment de l'atelier "touchons du bois", c'est ce qui met tout de suite dans l'ambiance Épinal, c'est ce qui me donne le sourire banane.
Cette année le stand de L'Air du Bois est juste à côté de celui des forges Auriou, alors que l'année dernière nous n'avions pas de stand, nous squattions un coin vers l'entrée du hall. J'ai l'impression qu'on n'y a pas vraiment gagné au change, car il y a moins de place et surtout l'année dernière les visiteurs passaient "dedans" notre espace. Là il y a un établi qui fait barrière entre eux et nous, il est donc moins aisé de leur mettre un bout de bois dans les mains et de les mettre au boulot.
J'ai eu l'impression aussi qu'il y avait beaucoup moins de visiteurs cette année. L'année dernière on aurait dit la Part-Dieu le week-end avant Noël, là c'était très aéré (et pourtant un samedi).
Etabli, wil68 et Pierra ont beaucoup œuvré à la construction des hôtels à insectes, tandis que Yolecomte a entamé un "méta-hôtel". Voici les 3 hôtels prêts à recevoir leur garniture :
Mais au delà du bois c'est surtout des personnes qu'il faut parler. Les loulous de L'Air du Bois mais aussi et surtout Sandrine et Michel et leur équipe, tout le monde sympa, accueillant, ouvert...
Ici Michel qui fait une démonstration de scie japonaise devant trois jeunes tous frais entrés à l'ENSTIB (dont une fille à l'accent du soleil qui vient du Lot, Michel n'en pouvait plus !) :
kaj et son escalier incroyable (colimaçon conique) avec ses plans et ses épures. Je lui ai demandé de m'expliquer, j'ai essayé de suivre jusqu'au bout mais ce n'est pas facile, croyez-moi. (je n'ai pas fait de photo mais allez-donc jeter un coup d’œil ici vous allez voir, ça pique !)
Et de l'autre côté du stand Auriou, je vois une rosace que je crois reconnaître, je m'approche et je trouve un inconnu en train de taper avec une massette sur une enclume, qui explique que ce n'est pas une activité de brute... Je ne l'ai jamais vu mais je sais qui c'est, l'année dernière le père Noël m'a apporté un beau joujou forgé par Léo, LaForgeRayonnante
Et tous les autres, les habitués (Yannick Ybos et ses planes, créolignum qui vous transmet sa bonne humeur, Sébastien GROS qui vous fait un cours magistral sur les scies à main...), celles et ceux dont je ne connais pas le nom ou le pseudo, oui, une journée passée à faire de belles rencontres.
Alors pour une première, c'est déjà pas mal :
- 5 participants déclarés (Olivier Vernhettes, Emmanuel Libaudiere, Midwo, benayak et moi),
- 2 participants non déclarés (Syldesalpes, Boisbarbu),
- 2 "non participants" mais intéressés (l'année prochaine peut-être ?) : Grabouille, Dreo ,
- 10 coups de cœur (peut-être de gens qui auront joué le jeu sans s'en vanter ?),
- du nettoyage / dépoussiérage / graissage de fait,
- du contrôle électrique de fait (révélant quelques carences chez certains),
- du changement de fers de raboteuse et de l'affûtage manuel chez au moins une personne (moi !) qui ne le fait pas assez souvent...
- du rangement de fait dans l'atelier.
Vu les retours, je dis : "expérience à renouveler" !
Rendez-vous après Noël 2022 mais n'hésitez pas à remettre une couche quand il y en a besoin : il ne faudrait surtout pas qu'on s'interdise d'entretenir nos machines le reste de l'année !
Bon allez j'ai pas trop le temps mais je vous montre quand même à l'arrache de loin à quoi ça ressemble :
Et pour ceux qui ont l’œil, vous admirerez le "placement produit" fort subtile que j'y ai mis...
FSJAuriou j'espère que tu apprécieras !
Quant au "placement" de L'AdB, avec des cartes de visite et tout, désolé Boris Beaulant mais j'avoue que je n'en n'ai pas "vendu" beaucoup. Les gens ne viennent absolument pas pour cela, mais quand je détecte un boiseux dans les passants, je lui fourgue vite fait une petite carte AdB.
Mon coéquipier ayant fait l'erreur de promettre à un client que j'allais élargir le réservoir de la planche qu'il avait réservée (et faire les rigoles plus profondes) pour le lendemain, je me suis retrouvé à 21h30 dans mon atelier à repasser la planche à la mortaiseuse. À 22h il était un peu tard pour refaire les rigoles à la défonceuse (mes voisins n'ont jamais rien dit pour le bruit, mais là quand même...).
Si bien que ce matin à 7h30 j'étais en train de re-défoncer les rigoles avec mon montage d'usinage...
9h arrivée sur le stand, débarquement de toutes les planches que j'avais ramenées dans ma salle à manger pour qu'elles travaillent un peu dans le bon sens avant de revenir au froid...
Tiens, devinez quel est mon stand (il y a un indice : c'est la première fois que je fais un marché de Noël et à côté de moi il y avait des pros...) !
Suite et fin dans l'allégresse ! Une matinée super à rencontrer des gens super, l'après-midi un peu moins sympa parce que les gens ne viennent que pour se promener. Donc paradoxalement, c'est quand il y a le plus de monde qu'on vend le moins de planches !
La rencontre très sympa de Midwo et sa tribu, de pas mal d'autres boiseux aussi mais qui ne connaissaient pas L'AdB (et là j'ai bien vendu !) (bien vendu L'AdB, hein, pas mes planches...).
Et au final, un vraiment chouette week-end passé avec un compère complètement barré qui nous a fait une animation de folie ! Sans lui je n'aurais pas vendu 10% de ce qu'on a fait.
Un super week-end, donc, et en plus on est rentrés dans nos frais, c'est carton plein !
Très heureux aussi d'avoir participé à cette aventure, car oui, j'y ai participé :
- un moment, j'ai tendu un crayon à Boris,
- une autre fois, je suis allé lui cherche une boîte de vis de 4x30 qu'il ne trouvait plus.
Deux contributions décisives, donc, sans lesquelles à mon avis le projet aurait pris l'eau.
Super d'avoir rencontré une foule de gens épatants : les "collègues" de L'Air du Bois (épatants, forcément), Michel et toute l'équipe FSJAuriou, qui a organisé tout cela - chapeau bas - et qui m'a fait découvrir la Roll's Royce des rabots et des râpes ; les autres exposants et bien sûr le grand public, toujours intéressé et qui amène un regard et des expériences très intéressantes. Je gage que sous peu, L'AdB va compter quelques membres supplémentaires dont quelques uns de moins de 15 ans, et ça c'est !
Finalement j'ai repercé les cales avec le trou excentré, et c'est bien utile (pour les cales du fond comme pour celles de devant).
Minime déception, une fois qu'une cale est mise on ne peut plus la tourner (il faut l'enlever puis la remettre). Celui qui voudrait s'amuser à arrondir les angles pour pouvoir la tourner, pourquoi pas mais on peut évidemment s'en passer.
Autre amélioration possible : chanfreiner les 4 angles des chevrons, parce que si on enlève une planche prise en sandwich, il n'est pas aisé de la remettre sans buter plusieurs fois. Pareil, c'est vraiment un inconvénient mineur.
Reste à faire le bon dosage de colle mais cela, c'est une autre affaire !
Bah oui, si au départ je voulais faire des serre-joints dormants, ce n'était pas pour rien...
Alors pour presser des panneaux cela va bien, mais pour coller un meuble style caisson, c'est une autre affaire ! Les défaut sont alors multiples :
- Les chevrons restent l'un en face de l'autre, mais éloignés, donc on perd la rigidité au niveau de la tige filetée,
- Ceux du bas restent à peu près en place, mais ceux du haut se baladent, il faut au moins les solidariser ensemble,
- Seules les extrémités des parois du caisson sont serrées, pas le milieu,
- Le serrage reste assez limité, même en tapant fort sur les coins...
- ...ce qui décale les parois les unes par rapport aux autres,
- L'équerrage de l’œuvre n'est pas facile à obtenir (une fois serré, ça ne bouge plus, sauf à taper d'un côté mais ça risque de tout redécaler).
Et puis les cales percées de manière excentrées, ce n'est pas aussi pratique car le coin a parfois tendance à faire tourner la cale. Conclusion, l'échelle PSTM ("Plus Simple Tu Meurs") est intéressante, mais il ne faut pas négliger l'échelle PPTM : "Plus Pratique Tu Meurs", et je ne serai donc pas dispensé de confectionner un système de serrage à vis, à adapter à ces chevrons percés.
Au fait, y a-t-il quelqu'un qui s'imagine encore que l'étape du collage pourrait un jour ne pas être une galère ?
Oui, j'oubliais ce petit détail : il a fallu usiner les peignes, ce qui m'amena à poser la question des gabarits pour l'usinage à la défonceuse :
J'ai fait un gabarit simple avec une butée dessous, qui me sert à décaler le gabarit d'un cran à chaque fois.
Cela pose deux difficultés :
1) Il faut parvenir à faire tenir le gabarit sur la planche à usiner. Facile, dirons-nous, yaka mettre des serre-joints. Oui, sauf que les ceux-ci doivent être suffisamment éloignés de la zone d'usinage pour ne pas gêner le sabot de la défonceuse. Or, lorsqu'on usine les premiers doigts, au bord de la planche, on ne peut mettre de serre-joints que d'un côté, l'autre vibre et l'ensemble n'est pas très stable.
2) Le cumul d'erreur (de l'ordre de 0,5% dû au positionnement légèrement imparfait de la butée) a généré à peu près 4 mm de décalage sur le dernier doigt, qui fait 15mm de large au lieu de 19. Si vous téléchargez le PDF dans la section "plans", vous verrez sur la photo que j'ai été obligé de râper le renfort vertical qui obstruait une partie de la rainure de droite.
Et pour le second peigne j'ai fait la rainure de droite en premier, puis toutes les autres de gauche à droite. C'est donc l'avant-dernier doigt qui est un poil mois large, mais cela n'a pas d'importance.
1) Comme expliqué en page 16 du plan, je n'ai pas été très malin de le faire en largeur 250. Si c'était à refaire, je le ferais en largeur 240.
2) Comme expliqué en page 15, je l'ai néanmoins fixé au mur au niveau de deux montants, ce qui a énormément renforcé la stabilité, la robustesse de l'ensemble, et supprimé le degré de liberté en z sur ces deux montants. Si c'était à refaire, je fixerais les 5 montants au mur. (NB : ces fixations au mur ne servent en rien à supporter le poids des planches)
3) Je mettrais l'étage 1 plus haut pour laisser plus de volume au niveau 0. Celui-ci est le seul qui n'a pas de limite de charge, alors que je me suis limité à 75 kg pour chacun des autres étages.