Bon courage Florence, et bienvenue chez les boiseux !
Pour progresser, il faut pratiquer, et pour pratiquer, il faut surpasser cette peur de gâcher du bois qui nous touche tous tant que nous doutons de nos capacités. La solution du bois de palette a déjà été évoquée. Une autre solution, c'est de faire de la récupération. La veille du ramassage des encombrants, sors faire un tour regarder ce qui a été déposé sur le trottoir par tes voisins (si tu habites en ville) : il y aura 95% de merdouilles, mais il y a toujours une part de choses récupérables, quitte à démonter un peu : une vieille bibliothèque, une table au pied cassé, mais dont le plateau sera récupérable, etc. C'est du bois auquel tu donnera une seconde vie, alors qu'il s’apprêtait à être brûlé en déchetterie, et si tu en gâches un peu en faisant des erreurs irrécupérables, ça reste du bois de récupération.
J'ajouterais que l'apprentissage, ce n'est pas qu'apprendre à faire quelque chose parfaitement. C'est au moins autant apprendre à réparer ses erreurs. Chaque erreur commise est une occasion d'apprendre une nouvelle façon de réparer, une nouvelle technique ou un nouveau tour de main. Il faut absolument se débarrasser de la crainte de mal faire. D'ailleurs, l'étude des pièces artisanales anciennes, y compris des objets de très haute qualité, de prestige, fait apparaître un monde d'expédients, de petites réparations, de petites pièces ajoutées pour boucher un trou.
À une période, j'ai pas mal travaillé le cuir, notamment en public, sur des fêtes médiévales. Je m'étais fixé une règle : je ne prenais jamais de commande (à part quelques menus travaux pour des amis, comme faire un étui de couteau). Ma philosophie était que je travaillais pour mon plaisir et qu'une commande ne me permettait pas de profiter de mon loisir correctement. En revanche, j'étais toujours prêt à discuter, à transmettre le peu de savoir que j'avais pour aider les gens à faire eux-même ce qu'ils désirent. C'est une approche qui était plutôt bien comprise et acceptée, et qui me permettait facilement de faire le tri des opportunistes et autres profiteurs qui ne cherchent qu'à te faire bosser à l'œil. Bizarrement, s'ils doivent faire eux-même, même avec toutes les explications du monde, ils sont moins motivés.
Maintenant que je suis passé au bois, je me contente de faire la liste de tous les meubles que je dois faire pour moi et je propose mes services pour quand j'aurai épuisé la liste. Ça me donne quelques années pour voir venir !
J'ai un peu le même problème que toi, mais dans le nord-ouest de la RP. Je suis en train de m'équiper doucement pour pouvoir faire le dégauchissage et rabotage moi-même, ce qui devrait me permettre d'accéder à bien plus de fournisseurs.
En attendant, il y a bien des fournisseurs comme deboisec.fr/. C'est de la livraison, donc tu ne peux pas choisir ton bois, malheureusement, et ça joue sur la facture.
Si tu es prêt à faire un peu de route, il y aussi des négociants qui peuvent te faire le rabotage, comme Tible Dumont, à Ivry, si je me souviens bien. Je les avais consulté il y a deux ans pour un plateau de table en chêne, en allant sur place, et la personne qui s'était occupé de moi avait été très tolérante avec mes hésitations de débutant.